Découvrez Karen, future famille d’accueil qui nous a partagé au jour le jour l’attente impatiente de l’arrivée de son premier chiot. Plongez dans cet épisode en immersion, où vous vivrez avec Karen chaque étape de son aventure, depuis les premiers jours jusqu’à l’accueil de Velvet, grâce à ses vocaux capturés en direct tout au long de son parcours. Comment passe-t-on de l’envie à l’action en un clin d’œil ? Découvrez comment Karen a plongé dans l’aventure d’être famille d’accueil pour chiens guides, avec ses doutes, ses surprises et ses joies inattendues, dans un format inédit en immersion.

Transcription intégrale

 

E.

Salut à tous, je m’appelle Estelle et je suis passionnée depuis toujours par les chiens guides d’aveugles. Bénévole pour cette cause à Paris depuis des années et aujourd’hui à Lyon, j’ai lancé le podcast futur Chien Guide, étant persuadé que l’univers des chiens guides d’aveugles mérite d’être mieux connu par tous, afin que chacun puisse y trouver sa place. Mais savez-vous que seuls 1% des déficients visuels sont accompagnés d’un chien guide ? Alors, pour mieux comprendre par qui et comment ils sont éduqués, mais aussi pour découvrir leur rôle dans le quotidien de leur maître et les bouleversements à leur arrivée, je vous partage deux fois par mois mes échanges avec un invité issu de cet univers, maître de chien guide, bénévole et tant d’autres. Pour en savoir encore plus, n’oubliez pas de vous inscrire à ma newsletter mensuelle pour découvrir les coulisses du podcast, les actualités des Shein Guides et bien sûr, des nouvelles de mes invités. Je suis ravie de vous retrouver pour un nouvel épisode en immersion avec Karen, alors future famille d’accueil pendant l’enregistrement des en amont de cet épisode. Elle nous a partagé l’attente de sa future Shein Guide, Velvet. Mais avant de l’accueillir, elle nous a aussi confié ses ressentis lors de ses deux premiers relais, ses appréhensions, mais aussi ses joies et ses surprises face aux gangs des Wawa, notamment.

 

E.

Alors, comment se préparer à accueillir un futur Shein Guide ? Comment patienter, impatiemment, comme j’aime le dire ? Karen nous raconte ses trois semaines avant le grand jour. Et maintenant, place à l’épisode.

 

K.

Salut, Estelle. Ça y est, j’ai fait mon premier relais avec You Too Man, magnifique. Vraiment trop beau. Golden. Et comme son nom l’indique, c’est une vraie star. Et en plus, le week-end était un petit peu rock’n’roll.

 

E.

Bonjour Karen.

 

K.

Bonjour Estelle.

 

E.

Merci d’avoir accepté mon invitation. On enregistre en plein été pour un épisode un peu spécial. Déjà, c’est l’épisode de la rentrée. On reprend du coup les diffusions sans redif. Et puis surtout, on replonge en immersion parce qu’on va le voir. On s’est parlé bien avant que tu rentres dans l’aventure Shein Guide, maintenant, tu as un petit toutou à tes pieds. Tu es également famille d’accueil de ce petit toutou. Mais avant tout, est-ce que tu pourrais te définir en trois mots et définir en trois mots le petit tout velvette que tu as à tes pieds ?

 

K.

D’abord, peut-être me concernant. Je suis quelqu’un de plutôt engagée dans tout ce que je fais, ça, c’est sûr. Je mets du temps parfois pour me lancer, mais quand je le fais, c’est bien parti. Quelqu’un de plutôt bienveillant et parfois un peu marrant. Je ne sais pas si ça va s’entendre, mais en tout cas, ça m’arrive. Sauf le quand je n’ai pas bu mes deux cafés.

 

E.

Et la Miss Belvette qui est à tes pieds, comment tu la définirais en trois mots ?

 

K.

Écoute, elle est très posée, elle est très proche et puis elle est très jolie. C’est mon petit caramel beurre salé. Elle a la couleur.

 

E.

Elle a la couleur et c’est une ancienne Parisienne. Alors toi, tu ne l’es pas du tout.

 

K.

Si, j’y suis née d’ailleurs, en plus.

 

E.

Comme elle, en fait. Vous avez la même trajectoire.

 

K.

Et on est importé.

 

E.

Vous êtes importé dans le Sud-Ouest. Parce que ce qui est très rigolo, c’est qu’on a commencé à échanger fin février. J’ai re-regardé avant l’enregistrement où tu m’as envoyé un super beau message sur mes podcasts que tu avais découverts, juste après avoir découvert le rôle de famille d’accueil. Et tu avais plongé dans l’écoute active et acharnée, je crois, de tous ces podcasts. Et à ce moment-là, quand on a commencé à échanger, tu venais tout juste de commencer à déposer un dossier pour être famille d’accueil auprès des chimistes de Toulouse. En Sud-Ouest.

 

K.

C’est ça, c’est ça. J’ai rempli un formulaire que j’attendais depuis un moment. Ils ont beaucoup de familles d’accueil régulièrement tirées ouverts. Et je surveillais ça depuis un petit moment. Ils ont publié une ouverture possible pour remplir ce formulaire et je me suis précipitée dans le quart d’heure, c’était rempli.

 

E.

C’était un projet que tu avais depuis très longtemps, du coup ?

 

K.

Non, pas du tout. Il avait deux mois, deux, trois mois, je pense, maximum.

 

E.

Et donc moi, c’était aussi ce qui m’a impressionnée, c’est que tu es allée hyper à fond dans le truc tout de suite, que ce soit dans l’écoute des épisodes, dans nos échanges ou dans le dépôt de ce dossier de famille d’accueil. Alors que moi, j’étais aussi en attente et je le suis toujours. Et là, je me suis Je me suis dit: Waouh, ce serait génial que grâce à tout ça, grâce à toute cette communication que je fais moi et les écoles, tu aies le fiot. Et le chiot est arrivé très rapidement, puisque tu m’as parlé de la procédure de relais à commencer. Tu as fait un premier relais, c’était fin mai au final.

 

K.

Il adore tellement les gens, tellement les congénères. Il est adorable, il est super. Mais moi, je me suis fait un petit peu traîner. Je viens de m’appeler à percevoir que j’ai énormément à prendre. Ça, ce n’est pas étonnant. Ça ne se fait pas sur le papier ou en écoutant des podcasts, il faut éprouver les choses et c’est pour ça que ces relais sont fondamentaux, je crois. Ça ne m’a absolument pas découragé en revanche parce que j’ai Ça fait vraiment des bons moments. Exactement. Fin mai, un premier relais, suivi d’un second. Et puis le 10 juin, elle est arrivée. Donc ça s’est enchaîné sur trois semaines, en fait, véritablement, les deux relais, puis l’arrivée de Vélevette.

 

E.

Mais du coup, pendant ces trois semaines, on s’est échangé des messages. On en écoutera, on en aura déjà écouté quand tu diras cette phrase. Tu m’as parlé de ce premier relais, ce premier chiot qui est arrivé dans ta vie, un peu plus grand que Vélevette, pour le coup. Est-ce que tu t’attendais à tout ça ? Est-ce que ça t’a pas déstabilisé un peu dans ton projet de famille d’accueil ou au contraire, ça te l’a confirmé ?

 

K.

Un peu des deux, en réalité. La difficulté, moi, ce que j’ai trouvé, c’est qu’on accueille un grand chien quand même, là, il est en éducation. Donc, qui en réalité, tu le connais pas. Tu n’as pas de pratique. C’est la première fois, tu connais pas le caractère, les réactions par rapport aux gens, par rapport aux chiens que tu peux croiser, aux chats, etc. Et c’est vrai que ça n’a été pas si simple parce qu’il faut faire connaissance. Et sur quelques jours, ce n’est pas si évident.

 

E.

C’est la joie des relais.

 

K.

Exactement. Donc, effectivement, ça m’a interrogé. Je suis adorable au demeurant. Vraiment, c’était chouette. Mais j’ai trouvé ça assez compliqué.

 

E.

Il était comment ce chou ? On en a envoyé des photos et tout, mais pour les auditeurs qui ne l’ont pas en tête.

 

K.

C’était un magnifique Golden, vraiment très, très beau. Il est en photo sur les réseaux de l’Association des chiens guides du Grand Sud-Ouest. On le voir et le découvrir. Il s’appelle You Too. Il est super sociable, etc. Donc, il m’a baladé quand même un petit peu. Et je me suis fait balader. Lui, il sait faire, mais moi, non. Donc, voilà. Il va falloir que je réaménage un petit peu chez moi parce que je me suis aperçue ce week-end qu’il y a un certain nombre de choses qui n’allaient pas. Tout ça pour anticiper à la fois les problématiques éventuelles de destruction. Ça, c’est une chose, c’est peut-être le moins grave, mais aussi pour sécuriser l’environnement. Là, il va falloir quand même penser à un certain nombre de choses dans un appartement où rien n’est pensé par rapport à un chien pour l’instant. Le second, ça a été un petit peu la même chose. Je l’ai vraiment intégré, j’ai fait tout normalement et ça n’a pas été si facile parce qu’autre caractère, autre chose complètement. Pareil, découverte, etc. J’ai gardé Uno ce week-end et il Il m’a bouleversée. Depuis, je ressasse pas mal les moments avec lui. Je sais pas trop ce qui s’est passé, mais un truc un peu inexplicable entre lui et moi.

 

K.

Et à vrai dire, c’était très instructif puisque ça m’a clairement fait mesurer l’attachement potentiel à la petite boule de poil qui va arriver. Et puis, ça donne un sens à la fameuse question à laquelle toutes les familles d’accueil sont confrontées, à savoir le fameux: Ce sera pas trop dur de s’en séparer ? Ben ouais, même un week-end, c’est dur. Alors plusieurs mois, j’imagine même pas. Il ne leur reste Je ne sais pas moins qu’on sait toujours pourquoi on se lance. Et malgré tout, même si je sais encore plus maintenant que ça va être un moment certainement très compliqué, je n’y pense pas et j’avance. À la fin des deux week-ends, je me suis Je me suis dit: Ça ne va pas être si facile que ça. Et puis après, j’ai réfléchi et je me suis dit: Non, attends, le chiot qui va arriver, tu vas le connaître. Vous allez grandir ensemble, on va faire connaissance. Et effectivement, c’est ce qui se passe. C’est-à-dire qu’on se découvre, on qui va effectivement à créer une relation qu’on n’a pas forcément en étant famille relais. Tout est à créer. Et quand tu démarres sur un relais, il faut créer la relation.

 

K.

Une fois qu’elle est créée, c’est fini.

 

E.

Parce que les chiots, ils étaient restés longtemps avec toi ? Je me souviens plus pour les deux relais ?

 

K.

Non, trois jours.

 

E.

Oui, trois jours. Tu les avais pas emmenés au travail ou déjà ?

 

K.

Non, je les ai pas emmenés au travail. C’était sur le week-end, donc je les ai pas emmenés au travail. Par contre, je suis bénévole dans une association sportive où je fais un petit peu de coaching de volleyball. Et un des deux, je l’ai amené avec moi, mais il adorait les ballons. Donc, ça a été un petit peu compliqué parce qu’il courait après tous les ballons. Et moi, j’entraîne, donc il y en avait beaucoup. Donc Il y a ce genre de petites choses qui interpellent, mais positivement en réalité, puisqu’au final, tu te dis: Qu’est-ce qu’il va falloir que j’apprenne ? Et ça, c’est très intéressant en tant que famille d’accueil. Mesurer aussi l’ampleur de l’investissement, les sorties, etc. Donc, ce fonctionnement de famille relaie avant d’entrer dans le dispositif de famille d’accueil, il est à mon sens vraiment essentiel.

 

E.

Oui, ça t’a permis de toucher un peu du doigt la responsabilité que tu allais avoir pendant un ou deux ans ?

 

K.

Complètement. Et puis cette notion de responsabilité que tu évoques, elle est aussi importante parce que là, on est sur un relais et tu as un chien qui ne t’appartient pas, qui appartient non seulement à l’école, mais en plus qui vient d’une famille d’accueil, déjà. Et c’est une double responsabilité. Moi, j’ai eu très peur de faire des bêtises.

 

E.

Et du coup, tu as ta famille, tu as tes proches, du travail. Ça s’est passé comment ? Je crois, si tu as une cellule familiale qui est multiple.

 

K.

Pour avancer, on a commencé par une grosse discussion en famille parce que figure-toi que je vis avec deux bordéliques qui adorent laisser traîner leurs chaussettes. Et même un chien très habitué, déjà bien avancé dans son éducation, arrive à faire le coquin pour attirer l’attention. Alors, il va falloir sacrément se discipliner. Je ne sais pas trop ce que ça va donner. Il ne va pas falloir que je hurle après tout le monde pour le moindre truc qui traîne par terre. Il faudra les ramasser en silence, parfois sans doute. C’est le moment un petit peu à la fois rigolo et qui risque de pas forcément l’être. Je ne sais pas trop encore.

 

E.

Le projet de devenir famille d’accueil et cette attente-là, comment elle a été vécue ? Comment tu as aménagé tout le monde pour faire en sorte que quand le chou arrive, tout se passe bien ? Et puis, aménager l’impatience, comme on dit On était très impatiemment impatiente, comme je le dis.

 

K.

J’aime bien l’expression. Écoute, c’est d’abord mon projet, quand même. Puis après, j’ai fait suivre. Et en fait, au démarrage, si tu veux, c’est surtout moi qui étais impatiente. Et au fil du temps, quand même, les choses se sont précises pour mon conjoint et puis pour mon fils. C’est surtout lui qui est investi à mes côtés. Mon conjoint, il est là, il joue, etc, mais il n’est pas forcément en charge de certaines tâches, alors que mon fils, oui. Et en fait, je crois que c’est surtout pour moi qu’il y a eu cette impatience et pour mon fils, vraiment, sur les derniers temps. C’était difficile de dormir.

 

E.

Il a quel âge ton fils ?

 

K.

Quinze ans.

 

E.

Oui, donc il est bien investi sur la responsabilité aussi. Ça fait partie de son projet. Et au boulot, ça a été bien accueilli ? Est-ce que du coup, tout le monde t’a demandé: Alors, alors, alors ? Il arrive quand ? Ou tu en as parlé plus haut et pas forcément à tout le monde tout de suite ?

 

K.

Il faut savoir que moi, j’ai parlé du projet avant de déposer ma candidature. Ça m’a paru être quand même quelque chose d’essentiel pour ne pas me retrouver bloquée bêtement derrière. Donc, cette partie-là, ça a été vraiment extrêmement rapide puisque je suis dans l’enseignement supérieur et je forme des futurs enseignants. Donc, bien évidemment, cette question de ce qu’on appelle chez nous les élèves à besoins éducatifs particuliers, la question du handicap et de de l’inclusion est quelque chose qui nous importe. Quand j’ai parlé du projet à la directrice, il va de soi que ça a été validé immédiatement et sans aucun problème. Au-delà même de la législation en vigueur, moi, il me paraissait important aussi d’avoir l’assentiment sans qu’il y ait de blocage ou de réticence. Ça n’a pas été le cas, je m’en doutais et je n’étais pas très inquiète. J’en ai parlé plus haut dans un premier temps, bien sûr, pour avoir l’assentiment. Il n’y a eu aucun problème, c’était vraiment C’était couru d’avance. Je n’avais vraiment pas d’inquiétude par rapport à ça. Puis ensuite, l’information a circulé auprès de mes collègues. Mes collègues, c’est grand puisque je suis dans l’enseignement supérieur. Donc, j’en ai que je connais de manière proche, d’autres de manière plus lointaine.

 

K.

L’information a circulé, ce qui fait que quand je suis arrivée avec Vélevette, il n’y a pas eu de surprise. Pour certains, oui, qui n’avaient pas forcément vu passer l’information. Mais pour la plupart de mes collègues, l’accueil se fait très simplement. Certains avec curiosité, d’autres avec plus de détachement, mais comme les gens, de manière générale, peuvent avoir une relation avec un chien, je pense.

 

E.

Il était convenu que tu emmènes ton chien au travail, qu’il te suive partout, normal. Et ça, ça n’avait pas du tout posé de problème. Toi, tu enseignes au futur prof, je crois. Et du coup, vous êtes en salle de classe, mais pour les adultes. Donc, c’est un petit peu différent. Comment tu avais appréhendé les choses ? Est-ce que tu avais fait passer l’information d’une manière particulière sur cette attente ? Puisque tu n’avais pas de date d’arrivée.

 

K.

En réalité, je n’ai pas vu les étudiants encore. C’est-à-dire que là, j’ai fait des réunions avec elle et donc elle m’a suivie sur des réunions avec les collègues. En revanche, pour ce qui concerne les étudiants, je ne les ai pas encore vus. Donc, ce qui est prévu, c’est… J’interviens sur plusieurs champs et ce qui est prévu, c’est que la formation circule par les responsables des masters en question, et que, notamment, par rapport à d’éventuelles allergies, on puisse aménager les salles de classe, parce que moi, je travaille en petits groupes, donc ce n’est pas des grands amfi. Donc, je sais déjà qu’il y a une personne qui a manifesté une allergie, parce que j’en ai quand même parlé un petit peu avec eux du projet. C’est juste un aménagement de salle de classe qui va être requis. Après, pour le reste, pour tout ce qui concerne les éventuelles phobies, etc, ça ne pose pas de problème dans la mesure où le chien ne bouge pas. Et puis, Vélevette est tranquille.

 

E.

Oui, maintenant, tu sais qui tu as à faire.

 

K.

Voilà, exactement. Maintenant, je sais.

 

E.

Côté famille, côté proche, côté travail, tout ça, on en a un peu parlé. C’était assez fluide au final. J’ai bien aimé dans les bocaux, tu m’as aussi parlé d’un point un peu particulier, d’un point matériel.

 

K.

Oui, c’est tout bête, mais en fait, je n’étais absolument pas équipée sur rien. C’est-à-dire qu’à la fois sur l’aspect de l’aménagement de la maison, j’avais bien eu un chat, mais un chat, ce n’est pas les mêmes intentions. Et puis également sur le plan matériel, sur moi, les sorties quand il pleut, c’était à une période en plus où il pleuvait beaucoup là, au printemps. Donc essayer de s’équiper au maximum. Tu vas rigoler, mais je crois que je suis la seule personne sur Terre à n’avoir aucun vêtement de pluie dans son armoire. En général, je me mets à l’abri et puis je suis une grande adepte de la fonction pluie dans l’heure de Météo France. Donc il va me falloir un imperméable. Il est commandé. Ouais. Et puis, un fameux et magnifique sur pantalon imperméable qui va avec. Et puis, j’ai un autre problème. Je déteste les chaussures de randos. Alors, on me demande pas pourquoi. Et que tous ceux qui écouteront, sera sûr, si vous portez des chaussures de randos, je les aime bien en vérité, mais au pied des autres. Bon Bref, il va falloir que je trouve une solution et peut-être avoir des chaussures de randos en vrai.

 

K.

Voilà, surtout vu la météo, ces temps-ci, il va falloir vraiment faire quelque chose. Donc ça, ça a été un gros choix. Au final, je dépensais pas mal d’argent. Je décourage personne du tout, c’est moi qui ai voulu. Mais je voulais que la maison soit quand même sécurisée. Et puis, comme j’aime bien mon petit intérieur, j’ai fait ça joli et sécurisée. Ensuite, c’était tout ce qui était chaussures, imperméable, etc. C’est n’importe quoi, mais dans un dévo que je le dis, c’est vrai que c’est tout bête, mais je n’aime pas les chaussures de randes. Je trouve ça hyper moche. Et donc, il a fallu que je trouve un modèle de chaussures qui me plaise et qui soit waterproof Ce genre de petits détails qui, effectivement, ont demandé pas mal d’ajustements. C’était rigolo. J’ai bien aimé faire ça.

 

E.

Ça t’a plu un peu cette préparation, nidification, un petit peu ? Et puis, tu as dû le faire assez rapidement parce que je sais que quand on s’en est parlé, c’était à 10 de l’arrivée du show. Donc, tu as été un peu pris de court par l’attente qui s’est révélée plus courte, peut-être, que prévu.

 

K.

Oui. Alors en même temps, plus courte et en même temps, là, c’était le moment idéal. Je pense que l’association en a pris conscience puisque j’avais une grosse disponibilité à ce moment-là. Donc c’était une période idéale pour l’accueil du fiot. Je pense qu’ils en ont tenu compte pour l’arrivée du fiot, vraiment, en tout cas pour que ce soit moi, en tant que famille d’accueil. On a sans doute d’autres qui vont ensuite arriver, c’est sûr. Mais effectivement, là, c’était vraiment idéal en termes d’accueil, puisque j’ai quasiment trois mois, plein de temps avec elle.

 

E.

Et oui, par rapport à ces congés d’été et ce rythme un peu scolaire, au final, dans lequel tu tu navigues. C’est vrai que quand on a parlé en février, tu ne savais pas trop quand est-ce que ça allait arriver. Puis rapidement, il y a eu le premier appel de l’édificateur, il y a eu ces deux relais. Et puis, il y a eu cette période de préparation, de nettification, comme je disais. Et quand elle est arrivée, ça a été un peu un mélange d’excitation et de stress, je crois. C’est ce qu’on a compris un peu dans les bocaux, de cette grande responsabilité. Et à la fin, c’était voulu. Je crois que tu as bingé tous les épisodes du podcast en quatre mois.

 

K.

Oui, véritablement. C’est-à-dire que je n’ai pas de souvenir exact et absolument précis, mais je pense que sur 15 jours, je les ai tous faits, oui. Dont certains plusieurs fois. Ceux sur les familles d’accueil, notamment, je les ai écoutés plusieurs fois à distance. C’est-à-dire Je les ai écoutés une première fois et puis ensuite, au moment où ça allait arriver, je les ai réécoutées. Oui, certains, je les ai écoutés plusieurs fois. Celui d’Arthur aussi, je l’ai écouté plusieurs fois.

 

E.

Et en même temps, Arthur, de l’épisode 11, reste un un grand épisode dans mon podcast. Puis là, début juillet, il y a eu le procès par rapport à Monoprix. Lorsque cet épisode sera diffusé début septembre, on n’aura toujours pas le rendu, puisque c’est fin septembre, le rendu du tribunal. Et c’est vrai que je vais écouter aussi Je sais quand on avait parlé de la soif Florian dans l’épisode 34, c’est le mari d’Arthur, mais qui lui a accueilli aussi un chiot et on s’était concentré en immersion sur les premiers jours vraiment de famille d’accueil. Là, on est encore un petit peu en amont avec toi sur cette immersion, mais qui me tenait à cœur parce que l’attente du chien-guide, vraiment, c’est un sujet qui, moi, me touche vraiment parce que l’attente de l’héritier de chien-guide, moi, je le vis depuis 15 ans, je crois, depuis mon entrée au lycée, depuis la première fois où j’ai formulé mes parents à Londres se disent: Soyons famille d’accueil. Ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui et ça ne le sera pas, je pense, en septembre, à part s’il y a une bonne surprise du côté de l’École des chiens-guides de Lyon, mais les dossiers suivent leurs cours.

 

E.

Et c’est vrai que quand on en a parlé, je me suis dit: Il y a l’attente Il y a les premiers jours, on a fait aussi en immersion les premiers jours à la remise, les édificions visuelles. On a fait pas mal de moments charniers et c’est ça vraiment qui m’intéresse avec ce format en immersion, puisqu’on arrive en allant dans l’intimité un petit peu et le quotidien, et non pas juste un enregistrement comme on le fait d’une heure, à avoir un petit peu vos ressentis vraiment au jour le jour, que ce soit pendant la remise, pendant l’entrée en éducation, toutes ces périodes un peu charnières. Et spoiler, un jour, il est en cours d’écriture et je te le disais avant d’enregistrer, avant d’appuyer sur le bouton d’enregistrer, il y aura aussi un épisode sur l’attente du chien guide. Parce qu’en tant que famille d’accueil, on attend, mais ce n’est pas la même attente. Il n’y en a pas une qui est plus légitime que l’autre. Mais en tout cas d’attendre son premier chien guide quand on est déficient visuel, c’est aussi un gros changement de vie qui est plus pérenne puisque tu vas accompagner Velvet plutôt pendant un an.

 

E.

Mais là, quand on a le chien guide, c’est pour une petite dizaine d’années, donc ça change un peu la vie aussi et puis la perception de la vie.

 

K.

Oui, oui, oui. Si, il y a peut-être quand même une qui est plus légitime que d’autres d’attente quand même. Je dois dire que là, je crois que c’est incomparable. Je n’ose pas du tout. C’est très modeste, moi, si tu veux.

 

E.

En tout cas, on me voit bien parmi tout ça. C’est très intéressant. Tu m’as aussi parlé la veille en me disant: Ça va arriver, elle va m’accompagner.

 

K.

Petit message parce qu’on est à J-1. Déjà, c’est demain. Elle arrive en fin de journée. Le temps commence à devenir un petit peu long et je t’avouerais que je suis très impatiente de la rencontrer. Première caresse, premier regard, premier, tout ça. Et puis, je crois que j’ai un petit peu de stress quand même. Je dois bien le reconnaître.

 

E.

On a aussi discuté de est-ce que oui ou non, tu allais la chercher ? Puisqu’on me disait qu’elle était Parisienne, elle est née à Buc et finalement, c’est d’autres bénévoles qui ont pu aller la chercher avec d’autres chiots. Elle n’était pas toute seule dans le petit convoi. Que Belvette est arrivée et le dernier vocal: Au final, tu étais en retard pour ta première rencontre avec Belvette ?

 

K.

Hello, hello. Ça y est, je viens d’avoir des nouvelles. Je décolle d’ici une demi-heure pour rejoindre l’association. Je prends une petite marge pour les bouchons de la rocade toulousaine et pour pouvoir arriver sereinement, quitte à attendre. Je crois qu’il faut que j’y aille, donc je démarre plus tôt. Je suis toujours dans le même état qu’hier, en fait. Simplement, ça se rapproche. Il me tarde maintenant de la voir et de la ramener à la maison. J’ai eu un coup de fil deux minutes avant en me disant: Où est-ce que vous êtes ? J’étais encore en voiture. Je suis pas vraiment arrivée en retard, mais elle était déjà là. Oui, quand je suis arrivée, elle était déjà arrivée à l’école, je voulais arriver en avance. Puis non. Donc ça, c’était un peu curieux, mais c’était chouette. Et puis c’était un moment qui était hyper rapide. Je m’attendais à me poser un petit peu avec elle, etc. Et il était tard. Il devait être autour de 18h00, je pense. Et donc, je l’ai récupéré et je suis partie tout de suite. C’est un espèce de grand bain. Il y a quand même eu le rendez-vous avec Guillaume, son éducateur, le vendredi.

 

K.

Donc, j’avais quand même tout ce qu’il fallait pour démarrer correctement. Mais c’est vrai que tu te dis: Je vais arriver en avance, je vais l’attendre, je vais voir la voiture arriver, je vais la voir descendre et je vais découvrir. Je n’avais aucune photo, rien. Je savais qu’elle était sable. Je l’ai su, je crois, le vendredi. Et puis non. Elle est arrivée, elle était dans les bras de l’animalier. Et voilà, elle était merveilleuse, en vrai.

 

E.

Elle l’est toujours, je crois.

 

K.

Oui, mes coups de foudre, vraiment.

 

E.

Oui, du coup, ça s’est fait beaucoup plus rapidement que ce que tu avais prévu. Il n’y a pas eu ce temps de pause, il n’y a pas eu ce temps de découverte.

 

K.

Je me projetais, je vais être honnête. Je me projetais, je me disais: Un mal labrador noir, ça, ce serait trop bien. Alors, ne me demande pas pourquoi, je n’en sais rien. Je suis absurde. C’est complètement absurde. Non, j’ai une femelle labrador golden sable. Voilà, et c’est très bien.

 

E.

Et elle est très jolie et elle est très cool aussi.

 

K.

Ouais, elle est magnifique, elle est cool. Je ne sais pas comment après ça, on fait, vraiment. C’est encore des questionnements, mais ça, c’est des questionnements de famille d’accueil actuelle. Mais voilà, C’est vraiment incroyable.

 

E.

Donc là, elle est à tes pieds, elle est couchée ?

 

K.

Elle est à mes pieds, elle est couchée, elle ne bouge pas, elle m’écoute, je pense. Elle doit savoir que je parle d’elle. Non, elle dort. C’est un chiot, donc elle dort beaucoup. C’est pratique.

 

E.

Ça fait un mois et demi que vous êtes ensemble. Comment ça s’est passé ces premiers moments avec elle ?

 

K.

Très bien, tellement bien que moi, j’avais projeté quand même beaucoup de difficultés. Je pense que c’est l’écoute des podcasts et c’est très bien de voir les difficultés. L’épisode de Florian, pour ça, il est chouette parce qu’on voit vraiment que ce n’est pas facile. C’est pour ça aussi qui m’avait marquée. Et je m’étais projetée, je m’étais imaginée le plus compliqué qui soit. Je me suis dit, pour maintenir mon engagement, il faut que j’imagine ça. Parce que si je me dis: Ça va être tout facile, le risque, c’est de se dire: Mince, attends, c’est dur. Là, tu es engagé sur une longue période. Donc, je me suis imaginé vraiment un tableau assez complexe. Et puis le tableau, finalement, il est beaucoup plus simple que ce que j’avais projeté. Et c’est très bien. Je pense que cette construction-là, à l’inverse, c’est-à-dire se dire: Ça ne va pas être facile. Et avec un chien qui, lui, est très posé, très calme, etc, c’est mieux dans ce sens-là. En tout cas, moi, c’est comme ça que je fonctionne souvent. Alors, on pourrait dire que c’est pessimiste, mais en réalité, non.

 

E.

C’est sûr qu’on parle de tout. Des fois, ça se passe très bien et on le dit aussi, heureusement. Mais c’est bien aussi de parler de ce qui peut éventuellement arriver. Et toi, au final, je me souviens du message de la première nuit en disant: Premier pipi dehors, etc. Et ça, ça a été. Mais rien n’est acquis, tout passe, ça dépend. C’est deux phrases qu’on se dit aussi dans la parentalité, bizarrement. Mais ça a été assez fluide. Et puis, ça l’est peut-être aussi parce que tu as une grande disponibilité en ce moment. Peut-être que si tu étais en plein coup de bourre de travail, ce serait un peu différent. Donc c’est ce que tu disais, c’est une période relativement idéale pour toi.

 

K.

Oui, moi, je l’envisageais pas autrement, très honnêtement. Je pense qu’on m’aurait dit en septembre. Pour moi, c’était pas jouable d’accueillir un chien sur une période où tu la récupères le vendredi et le lundi, tu es au boulot. Moi, ça me paraissait insurmontable pour moi, vraiment. Peut-être que dans d’autres situations. Peut-être quand on est famille d’accueil un petit peu expérimentée, c’est jouable. Mais quand on ne l’est pas et que c’est la première fois, comme c’est mon cas, je pouvais pas imaginer ça. Ce n’était pas possible.

 

E.

Oui, tu avais besoin d’avoir ce temps de recul et connaissances mutuelles pour ensuite envisager d’aller mettre les pieds à six pattes.

 

K.

Je ne suis pas très courageuse, je crois.

 

E.

Mais au final, est-ce qu’il y a quelque chose, même si ton aventure a tout au début avec les chiens guides, que tu as découvert ou que tu as appris, que tu n’imaginais pas forcément quand tu as déposé ton dossier en février ?

 

K.

Je crois que j’ai absolument tout découvert. La genèse, c’est aussi le fait que je connaisse une personne déficiente visuelle qui a un chien, donc c’est D Ricky River. Coucou, je ne sais pas s’ils écoutent le podcast, mais en tout cas, voilà. Donc, c’est un point de démarrage. Mais au-delà de ça, finalement, je lui ai jamais posé de questions. Ça m’a marquée, mais je lui ai jamais posé de questions sur le chien, sur la déficience visuelle, etc. Donc, je ne connaissais absolument, mais rien du tout à ce qui allait se passer. Donc, j’ai absolument tout découvert. Et ce que j’ai appris, c’est avec ton podcast, jusque-là, pour l’instant, je n’ai pas de surprise. Je suis une pub ambulante. Véritablement. J’ai tout appris avec le podcast. Et puis là, je ne maîtrise pas. Parce que tout ce qui est comportement du chien, ajustement, etc. Ça, je l’apprends vraiment. Mais sur les ordres de base, etc. J’ai lu aussi les deux ouvrages dont tu as parlé avec Dominique et Dorothée. Donc voilà, j’avais quand même des… Je ne suis pas dans une découverte, si tu veux, dans mes débuts de famille d’accueil.

 

E.

Tu as bien bachoté le sujet, quoi.

 

K.

Mon fils se moquait de moi, Il me faisait wa, wa, wa, parce que je ne parlais que de ça. Bref, voilà. Après, ce qui m’a quand même, peut-être, ce que je dirais le plus marqué sur ce début, ce que j’apprends le plus, je crois que c’est le lien qui unit le chien à son bénéficiaire. Tu vois, peut-être j’avais cette représentation du chien qui guide, avec le maître qui suit derrière. Je pouvais avoir cette représentation-là, si tu veux. J’ai compris que c’était au-delà de ça, vraiment. Et que c’était Ouais, c’est cette relation-là, je pense, pour laquelle ma représentation a le plus évolué, je crois.

 

E.

Oui, le fait que ce n’est pas juste un outil de guidage.

 

K.

Un outil, voilà. Exactement. Et ça, je pense que je ne le mesurais pas et je ne sais pas si, finalement, les gens qui croisent un chien guide dans les rues, etc, mesurent cette relation-là.

 

E.

Ce n’est pas juste un outil de guidage, ce n’est pas un moyen de guidage.

 

K.

Exactement. Ouais. Ça, Arthur, il le dit très bien, par exemple, ce terme d’outil. Je crois que dans l’épisode, il est assez marquant et je crois que oui, c’est peut-être ça que j’ai le plus appris.

 

E.

Et tu as eu l’occasion, dans ce mois et demi, de rencontrer aussi d’autres familles d’accueil, tu as des déficients visuels aussi à l’école. Tu me parlais un petit peu de cette communauté, même avant d’avoir Vélevette, quand tu avais eu les différents rendez-vous en allant à l’école. Tu t’es rendu compte que tu rentrais aussi dans un cercle social beaucoup plus large avec la communauté et le grand univers des Chiennes qui dévague.J’ai.

 

K.

Croisé une famille d’accueil chevronnée à l’école. On a pu discuter un petit peu. C’était très chouette. On sent qu’on rentre dans une communauté. C’est sympa quand même. Il commence. C’est-à-dire que j’ai commencé à parler à tout le monde avant l’arrivée de Belvette, mon voisinage, etc. Tout le monde l’attendait. Et puis, il y a cette communauté, oui, qui s’agrandit. Tu as un cercle social qui évolue, ça, c’est clair. À la fois par des inconnus que tu peux croiser dans ton voisinage voyage, autour des familles d’accueil. Je rentre tout juste. Puis ça va être la période de vacances, donc c’est un petit peu particulier. Il va y avoir les portes ouvertes à la rentrée de septembre. Là, j’imagine que je vais croiser beaucoup de monde. Je vais y aller, bien évidemment. Ce sera, je pense, le moment charnière pour moi de découverte d’autres familles d’accueil, même si j’ai déjà discuté et tout. Mais c’est vrai que ce n’est pas que toi et ton chien à la maison, ou au travail. C’est une ouverture que j’attends avec impatience. Ce n’est que le début.

 

E.

On voit en tout cas que tu as pris des bons rails. Tu vous êtes bien partie avec Belvette. Vous avez prévu un petit peu de vacances cet été ou c’est plutôt cool ?

 

K.

Oui, je pars dans deux jours, en réalité. Elle vient parce que de toute façon, les relais, c’était un peu tôt pour la mettre en relais. C’est une location de gîte qui, initialement, n’est pas autorisée aux animaux, mais en présentant la situation, la personne, le particulier, a gentiment accepté.

 

E.

D’appliquer la loi.

 

K.

Oui, tout à fait. Sans aucun problème, bien sûr. Et puis on part avec elle. On va voir. Il va y avoir des petites contraintes parce que c’est une piscine, parce qu’il ne faut pas grignoter le canapé. Là, c’est plus grave quand c’est chez les autres, si tu veux.

 

E.

Ça, ça va être une grande découverte, mais en même temps, ça va être très sympa. Je pense que vous allez faire plein d’autres choses aussi en étant ailleurs. Ça, c’est cool. Et je me demandais, même si l’aventure a été… Et encore sur son début, est-ce que tu as quand même un moment où tu as été bluffée par elle, qui reste un souvenir marquant ?

 

K.

Vraiment, c’est un truc que je n’explique pas. Je ne sais pas si c’est de la sélection ce que c’est, mais c’est fou. C’est-à-dire que quand elle est en balade, c’est un chiot tout à fait classique. Quand je la balade, que ce soit en forêt, autour d’un lac, c’est un endroit autour de chez moi ou dans le voisinage. Donc, elle va aller renifler, elle va s’arrêter, attraper tout ce qui passe. Bref, chiot. Et puis, dès que je lui mets la laisse, quand c’est en ville ou quand c’est au travail, plus rien. Elle avance, elle me suit, elle tire sur rien, elle va rien voir. C’est impressionnant. Je comprends pas. Je fais rien, c’est elle. Alors je sais, enfin j’imagine qu’ils sont pas tous comme ça, mais elle, en tout cas pour l’instant…

 

E.

Avant sa crise d’adolescence, tu veux voir.

 

K.

Ça peut évoluer, mais véritablement, là, je ne comprends pas. Elle marche à mon pied, sans tirer, sans renifler et elle avance.

 

E.

C’est qu’elle a déjà été… Tu disais que c’était de la sélection et puis il y a déjà du boulot qui est fait à Bup comme c’est ce cas sur justement la socialisation, la sortie, déjà, on laisse. On voit des fois des petites vidéos, oui, le dos, c’est un des baby dossards, ils sont trop chou, et avec, ça dépasse dans tous les côtés. Ils marchent un peu n’importe comment, mais ils font des immersions en ville.

 

K.

Ça fonctionne. Ça fonctionne vraiment. Parce que moi, je récupère un chien où, sur la marche en laisse, je n’ai quasiment rien à faire. À part lui parler beaucoup. Évidemment, on ne tient pas une conversation.

 

E.

Tu tiens un monologue avec elle, ça, c’est sûr.

 

K.

Voilà, exactement. Je ne peux pas parler à quelqu’un à côté, mais dans l’encouragement etc. Mais à part ça, je n’ai rien à faire. C’est incroyable. Vraiment. Ça, oui, ça m’impressionne. Alors, je suis sûr qu’il y a bien d’autres choses qui vont m’impressionner, mais pour l’instant…

 

E.

Si petite, ça s’est vraiment…

 

K.

Si petite ? Non, mais les gens, même les gens qui peuvent croiser dans la rue ou quoi, ils sont saisis. C’est saisissant.

 

E.

Et justement, tu parles des lieux un petit peu où tu as été. Est-ce qu’il y a un lieu un peu exceptionnel où tu es allé avec Vélevette depuis que tu l’as ou c’est plutôt tranquille ?

 

K.

Pour l’instant, j’essaie d’aller doucement. C’est-à-dire que je fais chaque jour un petit truc, mais je ne multiplie pas. C’est un bébé qui a encore besoin beaucoup de dormir. Donc, j’essaie aussi de gérer ça. Et puis, elle est un petit peu sensible quand même. Elle s’écoute beaucoup. Et de fait, j’essaie de diluer. Pour l’instant, je n’ai rien fait. Alors, si j’ai renoué avec la forêt où j’allais quand j’étais ado, où j’ai pu retourner, où j’allais faire mes footings quand j’étais ado et j’y retourne là maintenant avec elle. C’est tout bête, mais c’est un petit retour dans la forêt de ma jeunesse. Ça, c’est chouette.

 

E.

C’est cool. C’est vrai qu’il y a des lieux… Là, moi, c’est vrai que je n’ai pas eu de chien depuis un moment dans notre nouvelle maison, mais quand on en a eu pour en garder le chien des copains et tout, pas forcément des chiennes guet, pour commencer. C’est vrai que tu explore différemment. Tu vas chercher des coins pour eux et tu découvres plus de choses que tu ne fais pas forcément dans ton quotidien sans chien.

 

K.

Exactement. Là, j’ai découvert une petite réserve naturelle aux portes de la ville, mais vraiment. On y va régulièrement, c’est magnifique. Il y a des oiseaux, c’est superbe. C’est ombragé en plus par les temps qui courent, c’est important. C’est un lieu, je ne soupçonnais pas. Super chouette. Ce genre de retour dans la nature que j’avais un peu perdu de vue, je dois reconnaître après le confinement. Je n’ai plus quelque chose… J’ai perdu une habitude et que je retrouve avec elle. Ça, C’est vraiment des chouettes moments. J’aime bien.

 

E.

Est-ce que tu as déjà vécu un pire moment avec elle ?

 

K.

C’est en ce moment-là, la pauvre, elle enchaîne les diarrhées. Elle a l’intestin, je pense, fragile. Elle enchaîne les diarrhées. Elle mange de l’herbe, elle a la diarrhée. Et on est dans un cercle un petit peu compliqué là, parce que la pauvre, des fois, elle peut pas se retenir. Et ça prévient pas là. Elle a pas un rythme à calculer. Dans la maison, c’est pas très sympathique. Ce genre de choses. Et puis le stress aussi, je dois avouer que… Peut-être qu’il faut le dire, je sais pas, mais c’est vrai qu’on a un petit peu peur pour eux, des fois. Et sa première petite diarrhée… Je vais passer les détails, parce que c’est pas… Mais elle était pas très sympa du tout. Et donc là, un petit peu de pression, appel vétérinaire immédiat. Donc, ce n’est pas cool du tout. Elle enchaîne. Mais ce n’est pas cool, pas nettoyer et tout, parce que ça, ce n’est rien. C’est pour elle aussi qu’on le voit bien, elle est pas ravie de faire ça au milieu du salon.

 

E.

Non, elle est un peu prise de court.

 

K.

Oui, voilà. Ça, ce n’est pas C’est mon pire, on va dire, petit pire moment. Mais il est plus pour elle, le moment désagréable que pour moi. Ça fait partie des choses auxquelles il faut s’attendre et qui sont pas catastrophiques.

 

E.

T’es en meilleur moment, pour te le balancer ?

 

K.

Mon meilleur moment, c’est tous les matins. Vraiment, pour l’instant. Il y en aura plein d’autres. Je crois que les souvenirs restent à construire, mais le matin, le câlin du matin où elle est encore tout à moitié endormie. Ce premier regard aussi. Vraiment, ce premier regard, je pense que… Je l’oublierai jamais. Vraiment. Je sais pas. Fou. Alors que ce n’était pas mal la bras dans le noir. Cette rencontre, oui, vraiment. Comme, je ne sais pas, une vraie rencontre. Tu sais, des fois, tu croises des gens, tu me dis: J’ai fait une belle rencontre. Et là, c’est ce que je me suis dit immédiatement. Pourquoi ? Comment ? Je ne sais pas.

 

E.

Elle t’a eu au premier regard. Oui.

 

K.

Non, mais… Voilà, puis sans rien faire. Après, ce qui est un meilleur moment sera probablement le pire à la fin de l’aventure. Le pire à la fin de l’aventure, mais le meilleur aussi.

 

E.

Oui, en attendant, vous avez encore de longs mois à passer ensemble.

 

K.

Oui, oui, oui, oui, oui. Puis là, nous, à l’association des chiens guides du Grand Sud-Ouest, quand ils rentrent en éducation, on les récupère le week-end.

 

E.

Comme à Chien Guide de Lyon, maintenant.

 

K.

Voilà, exactement. Donc quand même, il y a ce temps de séparation qui est quand même suffisamment aménagé pour pouvoir ensuite être serein. Mais c’est vrai qu’on s’interroge toujours. Et voilà, la question, toujours la même. C’est pénible, tu as raison. Vous allez pleurer.

 

E.

Oui, je vais pleurer. Et alors ?

 

K.

Mais c’est incroyable. Tous les gens, tous les gens le disent. Je dois en être à 500 fois, déjà.

 

E.

C’est bien, si tu es préparée, au moins.

 

K.

Oui, mais j’ai la réponse, du coup. J’avais préparé ma réponse. Ce n’est pas moi qui l’ai trouvé, c’est mon fils d’ailleurs. Il dit que ce n’est pas pire que de garder un chien de 15 ans et qu’il meurt après. Voilà, que là, le chien, il va être heureux derrière. Et que la séparation… Et puis, on sait pourquoi on le fait. De toute façon, tu t’engages pas dans l’aventure si tu te sens incapable de ça.

 

E.

Non. Il y a des gens qui sont bénévoles autrement parce qu’ils savent qu’ils sont pas capables de ça et qui veulent pas le vivre.

 

K.

Et c’est OK. Complètement. Et c’est OK, bien sûr. Chacun a sa sensibilité, mais lui, mon fils, c’est ce qu’il dit. À chaque fois, c’est rigolo.

 

E.

J’avais une question, une ultime question sur le gang des Wawas.

 

K.

Dans ma résidence, j’ai ce qu’on appelle, depuis, ça fait 15 ans que j’habite ici, on les appelle le gang des Wawas. Ce n’est pas glorieux, j’avoue, mais en fait, ce sont tout un tas de personnes qui n’ont que des petits chiens. Petits chiens absolument pas éduquée, bien sûr, qui gueule après tout le monde dès que tu passes. Et en fait, les propriétaires, c’est vraiment… Tu as l’épotin de toute la résidence de tout le quartier. Et en fait, depuis le démarrage du projet, je me dis: Mais comment je vais faire ? Parce qu’en nt le chien, forcément, je vais devoir croiser tous ces gens, tous ces petits chiens. Et je vais avoir des questions. Forcément, je vais les croiser, il va falloir discuter. Et je sais absolument pas comment je vais me dépatouiller de ces situations. Le gang des Wawas, je sais pas s’il va pas falloir couper. On verra. Non, en fait, dans ma résidence, si tu veux, c’est une grosse résidence où il y a je sais pas combien on est, mais on est quand même très, très nombreux. Et il y a énormément de petits qui se retrouvent en bas. Il y a des espaces verts, si tu veux.

 

K.

Et moi, c’était ma grosse appréhension, parce qu’avec les deux relais, les petits chiens n’aiment pas les gros. Et les deux relais, je checkais qu’il n’y ait pas les petits, parce qu’ils passaient à l’action, si tu veux, les petits, en hurlant après les gros. Deux chiens super, donc qui eux avaient plutôt peur, ou se couchaient juste pour montrer: Je bouge pas, je te ferai pas de mal. Mais ça a été un petit peu infernal. Donc, je checkais avant de sortir qu’il n’y ait pas de difficulté, qu’il ne soit pas trop là. Et je me suis dit: Avec elle, ça va être tendu parce que s’il passe à l’attaque directe, ça va être compliqué. Puis, ce gang des Wawa s’avère très amical au final. Comme quoi, on se fait des représentations. Elle joue beaucoup avec… Alors pas avec tous, parce qu’il y en a certains qui ne veulent pas jouer. Donc, ils savent la remettre en place et elles respectent. Donc ça, c’est très bien. Elle s’est fait niaquer une fois. Bon, pas grave, mais Elle s’est fait remettre en place et c’était très bien comme ça parce qu’elle a exagéré. Et puis d’autres qui jouent vraiment avec elle, c’est super, c’est vraiment génial.

 

K.

Donc, Gang des Wawa, au final, très sympa. Alors que j’appréhendais. Après, c’est un lieu où on discute beaucoup avec les maîtres, alors j’essaie d’éviter de discuter d’autre chose que de fien et pas des potins de la résidence.

 

E.

Oui, il faut avoir ces petites stratégies. C’est comme avec les enfants, au parc, des fois, tu discutes avec les parents.

 

K.

Complètement. Éviter les les machins, les trucs, les choses de voisinage, qui est comme ça. Mais au final, en tout cas, ça permet de… Elle se défoule bien, vraiment. Et son meilleur ami, c’est un bichon, un petit bichon qui s’appelle Peewee. Peewee, si tu nous écoutes. Non, je rigolais. Avec qui elle joue, il est hyper rapide, il court. Mais vraiment, il faut voir, c’est incroyable. Ils passent énormément de temps ensemble, c’est marrant. Un bichon.

 

E.

Ce qui est rigolo, c’est que toi, tu sais qu’elle va doubler de taille au moins, et que du coup, elle va être bien plus grande que Peewee à la fin.

 

K.

Oui, mais elle gère. Elle gère vraiment déjà. C’est-à-dire qu’elle est déjà… En fait, il lui passe en dessous, déjà, parce qu’elle est grande. Il lui passe en dessous, déjà, le bichon quand il joue. Mais elle gère, elle fait attention parce que quand il n’est pas d’accord, il le fait savoir. C’est parfait, c’est vraiment parfait. Il est super bien, ce chien.

 

E.

Donc finalement, tu es devenue une membre à part entière du gang des Wawa.

 

K.

Le gang des Wawa, non, c’est horrible. Non, Je plaisante, bien sûr, mais si, un petit peu.

 

E.

Qu’est-ce qu’on ferait pas ?

 

K.

Non, mais en fait, tu te représentes des choses comme les chiens-chiens, ça m’émerge parfois. Mais là, ce n’est pas du tout ça, bien sûr.

 

E.

C’est cool aussi d’avoir élargi aussi ce cercle.

 

K.

C’est de ces représentations un peu idiotes. Je suis assez fière de briser avec quelques représentations idiotes.

 

E.

Comme quoi, ça nous permet d’aller dans tous les sens et de découvrir des choses plus que sur l’univers de la déficience ou autres, mais aussi chez soi, en bas de chez soi, en fait.

 

K.

Complètement. Ça change tellement de choses. Tellement de choses.

 

E.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?

 

K.

Que Vévette aille au bout, vraiment.

 

E.

Tu vois ton aventure comme une seule aventure ou comme le début d’une grande aventure avec le chien Guil.

 

K.

C’est difficile de le dire, en fait. Initialement, au février, machin, je me disais que c’est le début d’une très longue aventure. Là, je sais pas. Ça va se préciser, je pense. Mais pour l’instant, c’est difficile à dire. Pour plusieurs raisons. Pour des raisons affectives. D’abord, je sais que dans tes podcasts, certaines, je ne sais plus qui, mais disait: Mon premier chien était tellement parfait, j’avais peur ensuite. Moi, j’ai ça en tête aussi, cette espèce de coup de foudre un peu, là, initial. Ça, c’est la première chose. Il y a ensuite l’idée de séparation aussi. Comment est-ce que je vais la vivre ? Je n’en sais rien. Je sais que pour certains, ça passe tout seul et c’est dans l’ordre des choses, etc. Pour d’autres familles d’accueil, c’est plus dur. Certaines ne se réengagent pas aussi à cause de ça. Je sais que ça existe.

 

E.

Donc, tu laisses la porte ouverte de toute façon.

 

K.

Ouais, exactement. Je pense que je vais me laisser porter tout simplement et voir ce qu’il en est, voir aussi moi, ce que j’arrive à faire en tant que famille d’accueil. On a quand même un grand rôle d’accompagnement du chien. Alors, on n’est pas seuls, bien sûr. Moi, je ne fais que suivre, mais ma capacité à m’adapter au au regard de ce qu’on me dit, est-ce que oui ou non, entre guillemets. Alors, je ne sais pas, ce n’est pas du tout le bon terme, parce que ce n’est pas ce qu’on nous demande. Mais quand même, de performance, le terme est pourri. Vraiment, je suis désolée de le mettre, parce que ce n’est pas ça. Mais d’arriver à comprendre tout chez le chien. Et si je me dis: Finalement, tu ne comprends pas si bien cet univers, est-ce que poursuivre, c’est intelligent pour l’école ? Après, je suis torturée un petit peu du cerveau. J’avoue, je reconnais. Donc, incapable de répondre à ta question. J’ai fait un quart d’heure dessus. Incroyable.

 

E.

De toute façon, cette question-là, c’est surtout plutôt savoir ton mood du jour. Et après, demain, ce sera autrement. Et puis c’est OK, c’est cool.

 

K.

Ouais, je suis focus sur Velvet là pour l’instant.

 

E.

Prochain cap, on a compris les vacances dans deux jours.

 

K.

J’ai un rêve aussi, vraiment. Je ne sais pas comment ça fonctionne. Je ne me suis pas posé la question encore, mais si elle arrive au bout, mon rêve, c’est vraiment d’être sous bandeau avec elle. Mais je ne sais pas si c’est possible.

 

E.

Ça peut arriver.

 

K.

Ça peut arriver, mais ça, c’est vraiment… Je crois que c’est en termes d’émotion, rien que d’y penser, ça, tu vois ? Ça me bouleverse. Et j’aimerais bien. J’aimerais tellement, tellement. Ça, c’est vraiment le truc. Et puis là, je pense que tu… Là, tu sais que c’est fou ce que l’engagement le manque que tu as donné. Tu me mesures et puis… Voilà, donc ça, c’est mon petit rêve à moi. J’espère que je pourrais l’atteindre. Je n’en sais rien. Je vais le garder en privé, même si c’est pour l’instant.

 

E.

Ouais, et après, tu vas tout faire pour aller au bout.

 

K.

Tu vas tout donner. Oui, je vais tout donner.

 

E.

Et après, il y a la vie qui va faire ses choix au milieu. Et puis, vous verrez bien ce que ça va donner pour Vélevette. Écoute Karen, merci beaucoup de nous avoir raconté et en petit audio, au fur et à mesure de cette attente de l’arrivée de Vélevette. Et puis, du coup, ici, à mon micro. Je te souhaite vraiment de pouvoir atteindre ce grand rêve. Et puis, moi, je vais continuer à suivre. On peut suivre tes aventures. Je mettrai ton compte Instagram, sur lequel on peut aller voir des petites photos de Velvet. Karen_sht7. Et puis, on verra. Vélevette évolue. Et puis moi, je ne manquerai pas de donner des nouvelles. On peut aussi voir Vélevette, bien sûr, sur l’École des Schengis du Grand Sud-Ouest. Je sais qu’ils mettront des nouvelles régulièrement. Merci beaucoup. Et puis, bonnes vacances.

 

K.

Merci beaucoup. Moi, je continue à écouter, bien sûr. Je ne peux plus binger maintenant, c’est fini.

 

E.

Tu as binger quand même 78 heures. D’après mon hébergeur, il y a 78 heures d’écoute. Ça ne fait pas mal, ce sont des sept épisodes.

 

K.

Tu comptes 10 heures dans une journée, quand tu mets dans tes écouteurs, quand Le week-end, ça va vite.

 

E.

Merci beaucoup à toi, Karen. Bel été et bonne rentrée à ceux qui nous écoutent. Et puis, à bientôt.

 

K.

À bientôt.

 

E.

Et voilà, c’est la fin de cet épisode en immersion. J’espère qu’il vous a plu. J’espère aussi qu’il vous a permis de vous projeter ou de vous remémorer cette phase d’attente, que ce soit d’un futur Sheenguid comme moi ou même d’un Sheenguid d’aveugle. Et si vous avez apprécié cet épisode en immersion, je vous conseille de poursuivre votre écoute avec celui de Florian dans l’épisode 34, qui nous plonge dans les tous premiers jours de famille d’accueil. De mon côté, je vous dis à bientôt pour un prochain épisode sur l’univers méconnu des Schengid d’aveugle.

 

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