Pour le Podcasthon, découvrez l’Association Nationale des Maitres de Chiens Guides avec Stéphane, son directeur ! 🦮
Le Podcasthon, c’est le téléthon du podcast qui a pour objectif de vous faire découvrir des assos via vos podcasts préférés ! Ici c’est un peu mon quotidien alors on va encore plus haut que les écoles de chiens guides d’aveugles avec l’ANM’Chiens Guides.
Pour télécharger l’application ANM’Chiens Guides et adhérer gratuitement, c’est par ici chez Apple, et par là pour Androïd 💪
Dans le cadre du Podcasthon, vous pouvez aussi entendre parler de chiens d’assistance sur le podcast « Remarquable, l’histoire et l’art en balade », dans lequel vous entendrez Corinne échanger avec la référente de Suki, une chienne d’assistance judiciaire.
Transcription intégrale
E.
Salut à tous, je m’appelle Estelle et je suis passionnée depuis toujours par les chiens guides d’aveugles. Bénévole pour cette cause à Paris depuis des années et aujourd’hui à Lyon, j’ai lancé le podcast Se dire chien guide étant persuadé que l’univers des chiens guides d’aveugles mérite d’être mieux connu par tous, afin que chacun puisse y trouver sa place. Mais savez-vous que seuls 1% des déficients visuels sont accompagnés d’un chien-guide ? Alors, pour mieux comprendre par qui et comment ils sont éduqués, mais aussi pour découvrir leur rôle dans le quotidien de leur maître et les bouleversements à leur arrivée, je vous partage deux fois par mois mes échanges avec un invité issu de cet univers, maître de chien-guide, bénévole et tant d’autres. Pour en savoir encore plus, n’oubliez pas de vous inscrire à ma newsletter mensuelle pour découvrir les coulisses du podcast, les actualités des Chien Guide et bien sûr, des nouvelles de mes invités. Cette semaine, c’est le podcastant, le téléthon du podcast qui a pour objectif de vous faire découvrir des assos via vos podcasts préférés. Intégrées. Alors même que c’est un peu mon quotidien de vous partager la vie des asso’, j’ai souhaité y participer à nouveau et aller encore plus haut que les écoles de Chien Guide d’Aveugle.
E.
Et dans le cadre du podcastant, vous pouvez aussi entendre parler de chiennes d’assistance sur le podcast Remarquable, l’histoire et la rembalade, dans lequel vous entendrez Corinne échanger avec la référente de Sook Yee, une chaîne d’assistance judiciaire. Pour en revenir à l’épisode, c’est avec Stéphane, de l’Association nationale des maîtres de Chiennes Guides, que j’ai échangé. Il nous a confié les objectifs de l’ANM Chiennes Guides, mais aussi les projets à venir. Et maintenant, place à Bonjour Stéphane.
S.
Bonjour Estelle.
E.
Merci d’avoir accepté mon invitation sur mon podcast, futur chien de guide, pour un épisode un peu particulier, puisqu’on se trouve la semaine du podcaston, un petit peu le téléton des podcasts. L’idée, c’est de faire découvrir des associations via nos podcasts. Alors, tu vas me dire: Je navigue toujours dans ces histoires d’association sur le podcast, futur chien de guide, mais aujourd’hui, on monte encore d’un cran, puisque tu es le directeur de l’ANM, l’Association nationale des maîtres de chiens guides, dont tu vas nous parler plus largement. Mais avant tout, j’aimerais que tu te prêtes au nouveau jeu du podcast de te décrire en trois mots et de donner trois mots pour décrire les chiens que tu côtoies.
S.
Ça marche pas.
S.
Merci en tout cas.
S.
Je suis très honoré que tu aies choisi l’ANM pour le podcast. Merci beaucoup. Et donc trois mots pour me décrire. J’ai dû demander à mon entourage parce que je n’aime pas trop parler de moi. Donc c’est une première pour moi.
S.
Mais j’ai pioché parmi les mots qui me sont sortis.
S.
Bon, les positifs, parce que les autres…
E.
On se les garde pour ça. On se les garde.
S.
Non, mais je dirais positif, loyal et entreprenant.
E.
Ça va aller, je crois, avec ton rôle aujourd’hui au sein de l’association. Mais avant tout, tu peux nous donner des mots pour décrire les chiens que tu côtoies ?
S.
Oui, je dirais serviable, je dirais élite, parce qu’au niveau des chiens d’assistance, chien guide, c’est un niveau d’élite.
S.
Et je dirais tout simplement chien, parce qu’on les laisse aussi et surtout rester des animaux, animaux qui sont, et pas les transformer en pseudo humains ou autres. Donc c’est ça aussi qui est bien dans ce mouvement.
E.
Oui, c’est quand on parle bien de chiens qui sont guides d’aveugles, mais ils sont des chiens avant tout.
S.
Avant tout, exactement.
E.
Et justement, dans tout ça, toi, ton lien avec les chiens guides. Tu connaissais les chiens guides avant d’arriver à ce poste ? Ça fait combien de temps que tu es directeur ou chargé de com’ initialement de l’ANM Comment ça se passe ?
S.
Moi, je connaissais un chien guide depuis que j’étais petit. Depuis ma naissance, on avait des voisins au rez-de-chaussée où le monsieur était déficient visuel et la dame était malvoyante. Et du coup, parfois, quand mes parents avaient quelque chose à faire ou aller au boulot, c’était eux qui me gardaient, donc étant petit.
S.
Il y avait un chien, un labrador. Et en fait, pour moi, comme je voyais ça depuis que j’étais petit, je ne faisais pas de différence entre personnes en situation de handicap ou autre. Donc pour moi, c’était naturel.
S.
Et par la suite, j’ai fait un bac littéraire, j’ai fait un BTS communication en alternance. Après, j’ai été embauché dans une entreprise. Au bout d’un an, dans l’entreprise, j’étais le plus ancien. Donc ça posait un petit peu un problème puisqu’il y avait beaucoup de turnover. Donc à un moment, j’ai dit stop parce que c’était une ambiance assez particulière. Et donc je me suis retrouvé à chercher du boulot pendant trois, quatre mois.
S.
J’avais quoi ?
S.
22 ans, je crois. Et donc, j’ai vu une offre de l’ANM, donc je m’y suis présenté. Et peut-être que les autres candidats étaient un peu… C’est toujours… Ça peut être impressionnant, ça peut faire peur, le handicap, parce que ça peut nous arriver à nous-mêmes. Mais moi, en fait, j’étais totalement naturel. Parce qu’il faut savoir qu’à l’ANM, c’est des personnes déficientes visuelles qui ont un chien guide, qui sont au conseil d’administration. C’est deux personnes, Dominique et Bernadette, qui m’avaient fait cet entretien-là. Donc, pour moi, ça s’était plutôt bien passé. Je suis rentré en tant que chargé de communication. Il y a presque 11 ans maintenant. Ensuite, je suis passé responsable communication et il y a près d’un an, on m’a donné le rôle de directeur de l’association.
E.
Donc, tu disais que tu avais croisé Bernadette. Bernadette fait partie des pionnières du podcast vu qu’elle était la quatrième invitée. L’épisode 4. C’est vrai que pour toi, au final, c’était un milieu dans lequel tu avais baigné, donc ce n’était pas un milieu particulier, en fait. Ça faisait partie de ton quotidien.
S.
Moi, je n’avais pas baigné dans le milieu, mais je ne connaissais rien au milieu en lui-même. Après, j’étais curieux, donc je Je savais que ça existait. Après, je m’y intéressais pas plus que ça. Je suis pas allé en me disant: Tiens, il faut vraiment que j’entre dans cette association. C’est vraiment ce que je veux faire, etc. C’est un peu le destin, en fait.
E.
Et du coup, par rapport à l’ANM, est-ce que tu peux nous présenter un peu l’association ? Je pense qu’en tant que chargé de com, responsable de com et maintenant directeur, tu es bien placé. Qu’est-ce que c’est que l’ANM ? D’où ça vient ? Qu’est-ce qu’on y fait et à quoi ça sert ?
S.
Déjà, l’ANM, c’est une association particulière en soi, parce qu’on peut se rendre compte en naviguant dans le mouvement associatif que parfois, ça ressemble beaucoup au monde de l’entreprise. À l’ANM, c’est très professionnalisé au niveau des tâches et des projets qui sont en cours, etc. Mais il y a des valeurs qui sont très fortes. Il y a surtout un côté humain qu’on n’a pas perdu et que je pense qu’on ne perdra pas de sitôt. L’association a été créée en 1979 par des personnes déficientes visuelles qui se sont dit: C’est très bien, on nous remet des chiens guides. Le problème, c’est qu’actuellement, on n’a pas le le droit dans les textes de loi, d’entrer dans les endroits, dans les établissements recevant du public, dans les transports, etc. Il faut toujours batailler un petit peu. Ces quatre personnes un peu illuminées qui se sont dit: On va se regrouper et on va travailler, on va faire du lobbying. À l’époque, je ne pense pas que ça avait ce nom-là, mais qui ont fait un super travail. Nous, on regarde toujours derrière nous pour voir comment on peut faire évoluer l’association parce qu’on respecte beaucoup le travail et l’engagement que ces personnes ont pu avoir.
S.
Comme ça a été créée l’association, elle a été fédérée dès sa création. Elle est membre de la Fédération française des associations de chiens-guides à ces personnes-là. Cette association, l’ANM Chien-guide, a obtenu la création de la législation concernant le libre accès des personnes qui ont un chien-guide. Par la suite, il y a eu des évolutions, notamment avec le droit d’accès des familles d’accueil. Cette législation qui englobe les droits de libre accès, elle est la même pour les chiens d’assistance également. C’est vraiment un travail qui a été fait pour le général. Et actuellement, l’association marche avec un conseil d’administration qui est composé de 12 membres, avec un bureau comme toute association, donc président, vice-président, secrétaire, secrétaire adjoint, trésorier et ensuite administrateur. Et actuellement, nous sommes quatre salariés, donc moi qui m’occupe de la communication et qui suit le directeur également. Stéphane Rosetti, qui est Responsable Accessibilité et qui, lui, gère les refus d’accès en direct. Florence Ansesky, qui, elle, s’occupe de tout ce qui est comptabilité/administration. Et Céline Esteves, qui, elle, s’occupe également des refus d’accès. C’est elle qui envoie actuellement tous les packs remises. Parce que quand une personne a un chien guide, on lui envoie un pack remise avec tout un attirail dont il aura besoin et des informations.
S.
Elle s’occupe également d’envoyer les cartes de maître de chien guide et les certificats d’identification de chien guide d’aveugle éduquée ou en éducation.
E.
Donc, un gros boulot administratif et en même temps, comme tu disais, beaucoup d’humains.
S.
C’est ça. Et en fait, nous, je pense que l’un des mots clés pour l’association et pour l’équipe salariée et également l’équipe du conseil d’administration, c’est certainement la souplesse. Donc, concernant le droit d’accès, etc, il faut faire évoluer tout ça. Donc nous, en fait, on s’adresse, ça peut aller de responsable politique à entreprise, à la hiérarchie dans les entreprises ou même dans les écoles ou au niveau des entreprises, au niveau des salariés, au niveau des sensibilisations. Donc, vraiment, on sait s’adapter à tout public. Je crois que c’est la nature de l’association. Et donc, actuellement, on traite les refus d’accès et les difficultés d’accès qui sont rencontrées par les personnes qui un chien guide ou un chien d’assistance. On a signé un partenariat avec Andy Chien et avec les chiens du Silence pour régler leur refus d’accès. Les refus d’accès subis par leurs bénéficiaires de chien guide. Au-delà de ça, on fait beaucoup de sensibilisation et on essaye d’être au service de toute association qui font du chien guide ou du chien d’assistance, principalement du chien guide.
E.
Et toi, tu disais que tu avais cherché un peu du travail pendant trois, quatre mois, deux, trois mois. Pourquoi tu t’es investi plutôt dans cette association plutôt que d’autres que tu aurais pu voir pendant ces trois, quatre mois ?
S.
Depuis petit, j’ai envie de faire quelque chose qui serve, tout simplement. Je n’ai pas dénigré tous les autres boulots, j’en ai fait moult. Même si j’étais jeune à l’association, quand je suis arrivé à l’association, j’ai commencé à travailler très tôt, mais je voulais vraiment faire quelque chose qui ait du sens. Me lever le matin et me dire: Tiens, je fais une bonne action aujourd’hui. Et le lendemain: Tiens, je fais une bonne action aujourd’hui. Comme je disais, pour moi, c’est un public comme un autre. Simplement, je suis très content de faire partie de cette association et je pense que toute l’équipe est sur le même niveau. Ça a évolué. Au début, quand je suis arrivé, ce n’était pas la même envergure. Et aujourd’hui, ça a bien évolué. Je suis content d’avoir fait partie de cette aventure et de continuer à en faire partie.
E.
Oui, parce qu’il y a quand même des grandes avancées. Tu parlais de l’accessibilité et tout. Toi, depuis 10, 11 ans, il y a quand même pas mal de choses qui se sont passées. Dans ton parcours au sein de l’association, tu es arrivé en tant que chargé de communication. Comment il a évolué ton rôle, ton poste ? Puisque je crois que tu as parlé de la souplesse C’est pareil aujourd’hui, il n’y a pas des cases très bien défenses. Elles sont définies pour chacun d’entre vous, mais avant que vous les adoptiez, ces cases-là, elles n’étaient pas encore définies. Est-ce qu’il y avait un chargé de com’ quand tu es arrivé ou c’était une création de poste ?
S.
Il y avait une chargée de com’ qui s’appelait Marion, qui partait.
S.
Donc, j’ai remplacé et l’équipe était constituée… Il y avait deux salariés. Quand je suis arrivé, au final, on était deux.
S.
Donc il fallait vraiment être transversaux. Chacun avait une spécialité, mais il fallait connaître le boulot de l’autre également, parce que l’autre Si l’autre n’était pas là, il fallait quand même pouvoir continuer de faire avancer le truc.
S.
Donc, actuellement, c’est la même chose.
S.
Chacun a vraiment sa spécialité, mais on s’est organisé pour qu’il y ait vraiment une transversalité comme ça.
S.
S’il y a un problème de refus et que Stéphane n’est pas là, il y en a un de nous trois pour apprendre le relais sans problème et vice versa. L’intérêt, c’est que chacun puisse avoir ses propres tâches, avoir ses propres objectifs, etc, mais qu’on puisse pallier aux urgences parce qu’on fait un boulot sur le terrain avant tout, et au contact des personnes. C’est important d’être réactif. Je pense que c’est un autre maître au mot de l’association, c’est d’être très réactif.
E.
Oui, puis cette souplesse vous permet d’être réactif. C’est vrai que d’un point de vue extérieur… Moi, je suis un peu aussi à l’intérieur en tant que membre et à tout ça, mais d’un point de vue extérieur, ce qui fait plus parler l’association, c’est en effet la gestion des refus d’accès, malheureusement. Parce que moi, je souhaite un jour que l’ANM n’ait plus à gérer ça parce qu’il n’y en aura plus. Je pense que ça peut être un beau rêve.
S.
Objectif accompli, oui.
E.
Voilà. Il y Il y aura d’autres projets pour l’ANM. L’anm ne va pas s’arrêter à ces refus, mais c’est vrai qu’aujourd’hui, ça fait partie le noyau un peu dur. Et tu disais aussi, c’est pour ça au début que les quatre maîtres de Schengen se sont rassemblés. Moi, je l’ai vu dans mon métier quand j’étais auprès des chèvres. Malheureusement, le collectif se soudent souvent autour d’une problématique et c’est la difficulté qui fait que les projets naissent en tout cas. Et donc là, c’est ce qui a été le cas et c’est encore un peu le cœur de la société de gérer ces refus d’accès, malgré la loi quand même. Elle existe maintenant ?
S.
Oui, elle existe depuis longtemps. En fait, je pense que tant qu’il y aura des humains, il y aura des problèmes d’accès.
S.
On a l’habitude de dire que 95% du temps, c’est de la méconnaissance de la loi lorsqu’il y a un refus d’accès de la part de l’établissement refuseur ou du service ou du taxi, etc.
S.
Mais le reste, il peut y avoir de la bêtise humaine, comme chez tout le monde. Après, nous, on est très alerte aussi sur le fait qu’il peut y avoir des phobies, il peut y avoir des raisons culturelles, il peut y avoir des raisons personnelles. Qui font que les personnes ne sont pas à l’aise avec des chiens. Donc, on peut le comprendre tout à fait.
S.
Après, on est toujours dans la médiation dans un premier temps.
S.
On essaye d’être les plus diplomatiques possible. Et comme je disais, on peut s’adresser à tout type de… Pas d’individu, mais à tout type de sphère, de profil. Ça peut être, comme je le disais, responsable politique, chef d’entreprise, taxi, etc. Il faut s’adapter à chaque public. Mais sinon, oui, défendre les intérêts des droits des maîtres de chien-guide, aujourd’hui, des bénéficiaires de chien d’assistance, c’est effectivement le cœur de métier de l’association.
E.
Et aujourd’hui, quand on rencontre un refus d’accès en direct, que ce soit en tant que famille d’accueil ou en tant que bénéficiaire, la première chose, c’est de rester calme, de rester au maximum dans la pédagogie, même si c’est très pénible de ne pas avoir les droits qui sont appliqués. Moi, ce que je fais souvent, c’est que je leur explique les droits. Et souvent, comme tu le dis, c’est de la méconnaissance. J’ai l’habitude de sur le podcast: Je leur en veux pas de pas connaître la loi. Je leur en veux de pas la comprendre quand je leur explique et que je leur donne les textes éventuellement. Mais voilà, parce que c’est quand même une exception et peut-être, ils l’ont jamais rencontré. Il y a beaucoup d’exceptions. C’est un peu comme ça que moi, en tout cas, je fais. Et si besoin, est-ce qu’on peut contacter l’ANM ou pas du tout ? Pour les gens qui nous écoutent, comment ça fonctionne ?
S.
Il y a deux points.
S.
Je vais répondre à ta question, déjà. C’est si vous avez le moindre souci d’accès, donc difficulté d’accès, c’est dire que vous avez dû un peu marchander pour entrer, mais au début, c’était un peu compliqué, ou un refus catégorique, nous, ce qu’on invite toute personne à faire, c’est à nous contacter. Parce qu’en fait, tous ces refus, ces difficultés d’accès, on les liste et c’est ce qui nous permet, en fait, les pouvoirs publics ont besoin de chiffres et sont toujours demandeurs de chiffres. Donc, au niveau des refus d’accès, là, depuis 2023, on a reçu à peu près 180 signalements. À savoir que chaque signalement est traité de A à Z.
S.
C’est-à-dire que l’établissement refuseur est contacté, la personne refusée est contactée. Ensuite, on voit d’où provenait le problème. Il y a toujours de l’information qui est faite par la suite. Et parfois, ça peut aller jusqu’au dépôt de plainte et jusqu’à la participation à des procès. Donc, c’est ce qui aura lieu certainement en 2024.
S.
Mais là où tu disais vrai, c’est que toi, tu es famille d’accueil.
S.
Tu as été famille d’accueil, tu seras encore famille d’accueil, il me semble.J’espère. Bientôt.c’est.
S.
Encore plus compliqué. Parce qu’il faut savoir qu’il y a à peu près 1 500 équipes, mètres, chiens guides en circulation en France actuellement.
S.
Les chiens d’assistance, il y en a à peu près le même nombre. Donc, on est sur une population d’un peu plus de 3 000 personnes. Sur la population française, c’est un pourcentage extrêmement faible. C’est possible que des personnes ne croisent jamais dans leur vie un chien guide ou une personne qui est famille d’accueil ou une personne qui est un chien d’assistance. Donc nous, on part toujours de ce postulat-là au début, en se disant: Voilà, ce n’est pas qu’on part de loin, mais c’est que c’est un travail de niche.
S.
Donc, déjà d’obtenir faire des avancées législatives, etc..
S.
Pour un petit nombre de personnes, si on le compare à la population française, c’est déjà une belle avancée. Et quand tu es famille d’accueil, ce qui est dichotomique pour les personnes qui te voient, c’est qu’ils se disent: C’est un chien d’aveugle, mais toi, tu n’es pas aveugle. Exactement. Pourquoi tu rentrerais dans mon établissement ? Je ne comprends pas la démarche.
S.
Il y a tout un aspect pédagogique de la part des familles d’accueil, même des maîtres de chien-guide ou des bénéficiaires de chien d’assistance.
S.
Et parfois, on le comprend, ça peut être contraignant. Si ça fait deux, trois fois que la personne a eu du mal à entrer dans des établissements et qu’elle est en famille et qu’il est 17h00, que c’est la fin de la journée, qu’elle a marché 5 km avant et qu’elle se fait encore refuser, ça peut être compliqué de garder son sang froid. Mais ce qu’il y a, c’est que chaque personne qui est dans ce mouvement associatif est un peu ambassadrice du mouvement Chien Guide.
S.
Quand vous êtes dans la rue, aujourd’hui, il y a les smartphones, etc..
S.
Vous croisez des gens et vous êtes les meilleures vitrines pour les associations, les écoles de Chien Guise, pour la FFAC, pour les écoles de d’assistance, vous le savez, mais les familles d’accueil, déjà, c’est un maillon essentiel pour tout le mouvement Chien Guide et les maîtres de Chien Guide le rappellent sans cesse. Sans vous, ce serait très compliqué d’avoir des chiens guides.
S.
Donc, au niveau des refus d’accès, Ça peut être compliqué. Après, il faut savoir que, c’est ce que nous diront toujours les maîtres de Chien Guide, c’est que comparé à l’apport d’un chien guide dans une vie, les refus d’accès, déjà, il n’y en a pas tant que ça en soi. Si on prend individu par individu, c’est quand on les regroupe que là, les chiffres sont un peu plus parlants. Mais voilà, au quotidien, le chien guide, c’est une aide extraordinaire. Et les refus d’accès, malheureusement, ça fait partie du revers de la médaille, mais…
E.
Ils sont peu nombreux. Ils sont peu nombreux à l’échelle d’une vie. Moi, ça fait six, sept ans que je suis famille d’accueil. Alors, famille relaie, je n’ai pas des chiens tout le temps, mais je fais beaucoup de choses quand j’ai des chiens, tout comme quand je n’en ai pas. Et pour le coup, j’ai eu zéro vrai refus d’accès où je n’ai pas pu accéder au lieu ou au service que je voulais. Il y a eu des temps de réflexion et d’explication, toutes dans le calme et très sereinement. Ça n’a jamais monté plus que ça. Et en face de moi, les interlocuteurs, au final, en allant voir un petit peu la hiérarchie dans certains services de sécurité à l’entrée des magasins ou des choses comme ça, ça s’est passé. Et en effet, comme tu le dis, vu tout ce que ça apporte, on en parle beaucoup de ces refus d’accès, parce qu’on parle beaucoup du négatif, mais c’est anecdotique dans la vie de beaucoup de maîtres quand même.
S.
Oui, c’est ça. Au niveau de la presse, on le sait très bien, par exemple, que s’il y a un refus d’accès, ils vont tous se jeter dessus si on décide de le médiatiser. C’est pour ça qu’on alerte aussi quant aux réseaux sociaux, etc, quand il y a un refus d’accès, parce que parfois, ça peut échapper à la personne. Il y a des commentaires, etc, ça peut vite faire monter la mayonnaise. Ce qu’on conseille, c’est surtout de nous contacter. C’est que même si le travail était fait de votre côté ou si simplement la personne n’a pas eu envie de se battre ce jour-là parce qu’elle a autre chose à faire, c’est que nous, derrière, on est là de toute façon. Nous, l’intérêt, c’est qu’on contacte la personne qui aurait refusé. Puis, la hiérarchie, si c’est une grande entreprise, ça va déboucher sur des sensibilisations auprès de tous les salariés, comme on a pu faire auprès de Monoprix, comme on a pu faire auprès d’Uber, comme on a pu faire auprès de beaucoup d’entreprises comme ça. Et après, c’est une démarche qui s’instaure dans la politique de l’entreprise. C’est le libre accès. Quand on a un chien guide ou un chien d’assistance, c’est ancré.
S.
Ensuite, la formation est faite pour que cette info puisse passer. Mais si l’information en amont, on ne l’a pas, on ne peut pas aller vers l’entreprise ou ou vers le service ou le commerce qui aurait effectué ce refus-là.
E.
Et toi, dans ton parcours personnel, est-ce que toi-même, tu as rencontré des difficultés quand tu es arrivé dans cette association à titre personnel, des choses que tu n’avais pas forcément imaginées ?
S.
Oui, quand tu arrives dans un milieu associatif, tu te dis toujours que c’est le monde des bisounours. Mais en fait, c’est comme toute sphère humaine, il y a des profils différents, il y a des motivations différentes. Donc, il faut s’adapter. Ça n’empêche que ça reste un mouvement associatif et qui est axé sur l’humain. En tout cas, nous, à l’ANM, on est vraiment basé là-dessus. On est là pour les personnes, les adhérents qu’on a, qui soient maîtres de chien-guide, famille d’accueil ou autres. Ce n’est pas que des adhérents pour nous, c’est vraiment des personnes qu’on Demain, aujourd’hui, l’association s’est ouverte et l’adhésion est gratuite. Quand on n’est pas maître de chien guide, on peut adhérer à l’association quand on est famille d’accueil ou famille d’un maître de chien guide, etc. Donc vraiment, on accepte beaucoup de monde. Et en fait, chaque personne est On essaye de garder le lien à travers des téléconférences. Il y en a deux par mois, une axée sur le libre accès et une qui s’appelle l’apéro des maîtres, qu’on avait lancé lors du COVID pour éviter que les personnes puissent être isolées, s’il peut y avoir des personnes qui sont isolés.
S.
On s’attache vraiment à connaître chaque adhérent. Même si la personne n’est pas adhérente et qu’elle a un chien guide, on aura un minimum d’informations sur elle. On a axé sur l’humain et je pense que c’est ce qui nous motive chaque matin à faire à donner le meilleur, tout simplement, et à faire avancer les choses.
E.
Oui, tu disais aujourd’hui, l’association, c’est ouverte. Là, on a fait l’AG pour acter tout ça en décembre ensemble. J’ai eu l’occasion d’y aller, j’étais sur Paris. C’est vrai qu’aujourd’hui, l’adhésion est gratuite. Par contre, il faut quand même se signaler, c’est-à-dire qu’il faut quand même aller cliquer et rentrer ces informations. Il y a eu une grande nouveauté ce mois-ci, en enregistrant fin février, l’application mobile tant attendue de l’ANM est enfin sortie. Ça, c’est pour vous et pour nous aussi, en tant que futurs membres et pour les maîtres de Chien Guide, un grand pas parce que ça permet d’avoir, tu me dis si je me trompe, mais dans sa poche, tout ce qu’il faut savoir de l’ANM et surtout le fait d’adhérer, c’est possible directement depuis le smartphone, mais aussi le fait de signaler une difficulté ou un refus d’accès, comme tu l’avais dit, ou encore des choses plus positives comme la revue sonore en avant dans lequel je prête parfois ma pour vous, là où on peut retrouver la vie de l’association. Il y a aussi, mais ça, c’est en version bêta, vous l’avez bien signalé, les certificats que chaque maître, chaque famille a.
S.
C’est même pas en version bêta, c’est déjà actif pour les maîtres de chien guide. Quand on a un chien guide, tout simplement, on a trois informations à mettre et on a dans son application sa carte de maître de chien guide, nominative, et le certificat de son chien, le certificat de chien guide d’aveugle éduqué. Tout ça, c’est créé avec une passerelle entre l’application et un logiciel de gestion des données qu’on utilise depuis des années au niveau du mouvement de la fédération, du mouvement Chien Guide Fédéré, ce qui fait que les informations sont retrouvées par l’application via le logiciel et donc ça affiche les bons documents officiels avec le logo bleu, blanc, rouge. Et pour la première fois, c’est surtout auparavant et toujours, parce qu’on continue d’envoyer ces cartes-là en physique, le texte inscrit dessus, ce n’est pas accessible. Donc là, ces documents-là sont pour la première fois accessible à tout le monde. La demande, cette application, elle a pris à peu près un an à sortir entre l’idée, la confection, les tests, etc. L’un des besoins et une des demandes qu’on avait émises, c’était d’avoir également la possibilité pour les familles d’accueil d’afficher leur carte de famille d’accueil et leur certificat d’identification de chien guide en cours d’éducation.
S.
Parce que tout ça, c’est des documents qui sont reconnus par les pouvoirs publics aujourd’hui, donc c’est important de les avoir toujours sur soi. Mais pour l’instant, au niveau technique, parce que c’est que de la technique qui empêche ça, pour les familles d’accueil, ça va venir dans un second temps.
E.
Donc, c’est pour ça que c’est marqué version bêta, c’est que du coup, c’est actif pour les maîtres de chien guide et pas encore pour les familles. Mais en tout cas, on peut retrouver l’adhésion. Moi, je vous encourage tous, puisque l’adhésion est gratuite à vous engager dans l’ANM Ça vous permettra d’avoir plus d’infos sur les activités de l’ANM. C’est ouvert à tous, tu l’as dit. Moi, j’avais posé la question au début, il y a quelques années. Est-ce qu’on peut, en tant que famille, relais, bénévole, en gros, et non pas mettre une de chaîne guide uniquement, être adhérent. Bien sûr, c’est ouvert à tous. Donc, tout le monde peut aller cliquer sur le petit bouton Adhérer. Et donc, on vous demande quelques informations normales pour avoir les informations de contact. Et puis, on peut aussi faire un don ou acheter des objets qui soient utilitaires ou de la boutique en ligne. Je suis dessus pour justement avoir les manchons, ne me distrayez pas, je suis en service, le gilet, par exemple, Shunguid retraité, etc. Tout ça est disponible directement sur l’application.
S.
À savoir que ces produits-là, c’est vraiment des produits-service. On ne fait pas de bénéfices sur la vente de ces produits.
S.
Ça a vraiment été pensé pour le quotidien des personnes.
S.
Et l’adhésion est gratuite. On nous a beaucoup posé cette question Pourquoi vous faites une adhésion gratuite ?
S.
Comment est-ce que vous allez vivre ?
S.
En fait, nous, l’adhésion gratuite, elle a surtout un intérêt, c’est d’avoir le plus de représentativité possible. Parce qu’actuellement, on agit pour l’ensemble des personnes qui ont eu un chien guide, par contre coup, pour l’ensemble des bénéficiaires de chien d’assistance, parce que c’est la même législation.
S.
Et en fait, on se battait année après année pour avoir à peu près entre 350, 400 adhérents. Le problème, c’est que nous, on était très content comme ça déjà, mais quand on s’adresse au pouvoir public en fin d’année, quand on donne les refus d’accès, quand on essaie de faire bouger les choses, on peut nous demander: Vous représentez Vous avez combien d’adhérents ? On va leur indiquer: On a 400 adhérents, mais c’était 400 personnes qui avaient payé 30 € pour l’année. Ça reflétait pas la réalité, parce que la réalité, c’est qu’on représente l’ensemble des personnes qui ont un chien guidé. On s’est dit: Comment faire pour être au plus proche de la réalité ? On va mettre cette adhésion gratuite et très simple d’accès, c’est-à-dire qu’il suffit de nous envoyer un mail ou alors de nous contacter ou remplir un bulletin d’adhésion avec vous ou d’adhérer via l’application ou le site internet. À ce moment-là, on peut vous compter parmi les adhérents de l’association. C’est super important pour nous parce que ça nous permet de faire avancer les choses plus rapidement. Par exemple, actuellement, il y a les Jeux olympiques qui arrivent. Nous, on s’en sert également comme d’un prétexte pour essayer de mettre en place des choses pérennes avec des ERP, donc des établissements recevant du public, les pouvoirs publics, Oui, c’est sûr que ça fait partie de la représentation globale.
E.
Tu disais 1 500 binômes mètres-cheins-guides et puis encore le double, si on compte les chiens d’assistance, plus toutes les familles d’accueil. Ça fait du monde, mais en effet, en termes de chiffres d’adhérents, Malheureusement, moi, je le sais, côté chèvre, c’était toujours ça. C’était: Ah bon ? Il y a combien d’adhérents ? Nous aussi, c’était la même problématique. Tu travailles pour tout le monde, mais tu n’as pas forcément le même nombre d’adhérents en face. Et c’est pour ça que vous avez fait ce choix de la gratuité de l’adhésion.
S.
Voilà, et L’application, c’est vraiment un service. On a travaillé au mieux pour rendre un service utile à toutes et tous, que ce soit grand public, si simplement les personnes aiment les chiens et connaissent un peu le chien-guide, donc elles peuvent le télécharger. Sinon, famille d’accueil, maître de chien-guide, bénéficiaire d’assistance, éducateur de chien-guide, Même les personnes qui travaillent au sein des écoles et qui ne sont pas dans l’éducation ou qui ne sont pas moniteurs de Chien Guide peuvent la télécharger. C’est vraiment un service qu’on rend. Ce n’est pas les 30 € d’adhésion qui faisaient vivre l’association, que c’était sympa à avoir et que la générosité du public, de toute façon, c’est ce qui fait vivre les associations autour du Chien Guide en France. Donc, c’est même primordial. Mais nous, on a fait ce choix-là d’avoir peut-être cette manne financière qui ne tombe plus, qui était de toute façon, je ne vais pas dire minime, mais c’était une petite partie du budget de l’association. On a préféré dire: Ça, on va peut-être le mettre de côté et on va avoir plus de représentativité. Et ce qu’on perd au niveau financier, on va essayer de le retrouver autrement.
S.
À savoir que l’association, elle est subventionnée à 95%, à 97% par la Fédération des associations de Chien Guide.
E.
C’est important de le préciser. Et il y a aussi dans l’application la possibilité, comme sur le site, de faire don, leg, etc. Ça fait aussi partie du des modèles et c’est toujours le bienvenu, en tout cas, pour l’association.
S.
Moi, personnellement, et même tout le monde à l’association, on est toujours très admiratifs des personnes qui font des dons, des legs. Ça, on ne remerciera jamais assez. Et moi, personnellement, je suis très admiratif de tous de tout le travail bénévole qui est effectué au sein de ces associations, que ce soit ton travail à toi, au niveau du podcast, au niveau d’être famille relais, d’être famille d’accueil, au niveau des maîtres de Chien Guide qui investissent dans l’association, dans d’autres associations. Tous les bénévoles, c’est vraiment du temps, de l’énergie qui est donnée pour le bien commun. Je tire toujours mon chapeau là-dessus. Félicitations et bravo. Et merci surtout.
E.
À titre personnel, avec grand plaisir. Et puis, c’est vrai que l’association soutient le podcast. Moralement, on le précise, on parle de sous tant qu’à faire, on le précise. Puis, moi, je vous encourage à aller soutenir l’ANM. On vous a donné pas mal de pistes, côté auditeur, avec l’application ou le site, si ça vous va mieux. L’application, c’est ANM Chien Guide, donc Association nationale des maîtres de Schengen à N. M. Schengen, que vous retrouvez sur le Play Store et sur l’Apple Store sans problème depuis février. Merci Stéphane pour toutes ces explications. Merci à toi, El Esteine. Merci de t’être prêté au jeu de l’interview. Tu me disais en début Avant d’enregistrer que tu étais plus souvent dans mon rôle d’intervieweur que d’intervieweur. Écoute, on en aura appris beaucoup par cette petite interview pour le podcaston. Et puis, je vous encourage à aller voir aussi la page du podcaston, puisque sur cette page, podcaston. Org, vous allez retrouver tous les podcasts qui ont participé à cet événement et qui vous font découvrir de nombreuses associations. Merci beaucoup Stéphane.
S.
Merci Estelle, c’était un plaisir.
E.
Et voilà, c’est la fin de cet épisode. J’espère qu’il vous aura donné envie de télécharger l’appli de l’ANM Schengen pour y adhérer gratuitement. Et si vous avez apprécié cet épisode pour le podcaston, je vous conseille d’écouter l’épisode de l’an dernier, entre le 58 et le 59, avec Yasmine, la coordinatrice de Canidea. N’hésitez pas à visiter le site podcaston. Org pour découvrir des centaines d’autres associations. Et si vous en avez la possibilité de faire une promesse de don, on compte sur vous.
De mon côté, je vous dis à bientôt pour le prochain épisode sur l’univers méconnu des chiens guides d’aveugle.