Voici Christophe qui a adopté Nouméa, une élève chien guide réformée de l’école de Paris, sans pour autant être sa famille d’accueil. Alors qu’il cherchait à adopter un compagnon à quatre pattes, il découvre via une famille d’accueil l’opportunité d’adopter un élève chien guide écarté de son destin de chien guide d’aveugle. Mais quelles sont les démarches pour adopter un tel chien ? Et quels sont les critères à rassembler ? De sa recherche du compagnon idéal à l’arrivée de Nouméa dans sa vie, Christophe revient pour nous sur les démarches réalisées auprès des chiens guides de Paris afin d’adopter un élève chien guide. Il nous raconte aussi les avantages et inconvénients à adopter un tel chien afin de vous donner toutes les clés pour vous lancer dans l’aventure.

Retrouvez la transcription intégrale en fin de page.

Est-ce que tu peux te présenter rapidement ?

On s’est croisés avec nos chiens, plus précisément au bois de Boulogne. Moi, j’ai une activité de chef d’entreprise, en quelque sorte. Parce que j’ai ma propre société depuis une vingtaine d’années. Je fais du conseil pour les entreprises donc je suis assez souvent en télétravail, mais aussi en déplacement chez mes clients. Je bouge, je voyage et quand je voyage, c’est des voyages assez longs. Et dans toutes ces situations-là, Nouméa est avec moi.

Comment as-tu découvert les chiens guides d’aveugles et comment sont-ils entrés dans ta vie ?

Alors, première expérience dans les années 90, ça remonte à à peu près 40 ans : j’habitais dans la région de Nice à l’époque et j’avais participé à des quêtes afin de recueillir des fonds pour subventionner l’achat et la formation de chiens guides d’aveugles.

Et puis, il y a un peu plus de deux ans maintenant, j’ai fait une rencontre avec une famille d’accueil par des amis d’amis. Car à l’époque, je parlais beaucoup d’adopter un chien. J’étais sur la SPA pendant un petit moment et je m’apprêtais vraiment à y aller.  Et on m’a dit “c’est une personne qui est famille d’accueil, qui connaît bien le monde du chien et qui pourrait te renseigner sur cette option d’adoption chien guide d’aveugle réformé”. Alors que j’étais dans cette démarche de recherche d’un chien, au contact de cette famille d’accueil, j’ai donc appris à ce moment que l’association des chiens guides d’aveugles de Paris, produisait, si je puis dire, un nombre important de chiens chaque année. Et que, malheureusement ou heureusement, elle en réformait un certain nombre. 

J’ai appelé l’école chiens guides, plus précisément la personne en charge de l’adoption et j’ai eu de la part de l’association la présentation de plusieurs chiens. 

Olivia (la famille d’accueil de Nouméa) m’a proposé de venir me rencontrer avec la chienne le lendemain au bureau. Quand elle est arrivée, ça a été un grand coup de foudre et un grand coup de cœur pour Nouméa. Et du coup on a fait les papiers dans la foulée, dans les deux-trois jours qui ont suivi, ces papiers-là se font à l’association.

Lorsque je l’ai adoptée, elle avait 18 mois. Et là, elle va sur ses 4 ans.

D’ailleurs, est-ce qu’il y a quelque chose que tu as découvert avec les chiens guides ?

Il y a un autre contact dont je n’ai pas parlé, une jeune fille, la vingtaine, étudiante en droit, mais très handicapée visuellement. Elle travaille avec un clavier adapté. Tout est adapté, y compris dans ses cours. Ce qui m’a bluffé, c’est la puissance de ce petit animal qui lui a été confié. Une petite labrador qui s’appelle Gély, qui doit avoir 2-3 ans et qui, depuis qu’elle l’a, lui a permis de quitter sa famille, de s’installer dans un studio, de naviguer entre son studio, sa fac, Paris, partout, toute seule avec son chien. Et ça, franchement, ça m’a bluffé. Je ne pensais pas qu’on pouvait en faire autant avec un chien guide. 

Quels ont été pour toi les avantages ou au contraire les inconvénients à adopter un élève chien guide réformé ? Et quels sont les éléments à prendre en compte ?

Il faut remplir un dossier d’adoption. De mémoire, je crois que c’est 4 pages. Ceci dit c’est relativement simple et je crois que la SPA le fait aussi. C’est des questions simples : typologie de la famille, de la vie de famille, type de résidence, de logement, de job, disponibilité, etc. Après, c’est vraiment des chiens particuliers, c’est absolument nécessaire d’avoir un gage de disponibilité, de présence parce que c’est des chiens qui sont sélectionnés et éduqués pour passer 24 heures sur 24 avec la personne avec qui ils font ce binôme. Quel que soit le type de logement, d’accueil, de mode de vie, il y a cette quasi nécessité, d’être en permanence avec son chien. Ces animaux pour être heureux, demandent à ce qu’on soit aussi proche d’eux. Bien sûr, je pourrais laisser Nouméa, partir au travail et la retrouver le soir. Elle n’en mourrait pas, mais je pense qu’elle en serait malheureuse.

Par contre, ce qui est plus dur, c’est aussi qu’à partir du moment où le dossier est accepté, on est en liste d’attente… Mais ce qui m’a surpris, c’est que j’ai été assez vite contacté et j’ai eu assez rapidement, je pense, 3-4 propositions. Ce qui est très bien fait, c’est que dans le mail de présentation, tu as un topo sur l’animal qui est complété par un deuxième topo qui est celui de la famille d’accueil. Tu as un peu le résumé du parcours éducatif du chien dans cette famille d’accueil. Tu as des photos et éventuellement des vidéos. C’est vraiment très clair et transparent.

Ensuite, quand on prend le chien, il devient notre propriété, puisqu’il y a un certificat d’adoption qui est remis et qu’on le règle. Aussi, il y a un délai d’observation autour d’un mois. J’ai trouvé ça très intéressant, notamment pour un primo adoptant comme moi, parce qu’on ne savait pas du tout comment ça allait se passer.

Et surtout l’avantage pour quelqu’un qui, comme moi, souhaitait trouver son premier, tout premier chien, c’est que ça permet de rencontrer un animal, éduqué, déjà pris en charge par une famille, et donc beaucoup plus facile à accueillir, à intégrer. C’est un chien qui connaît au minimum une vingtaine d’ordres auxquels il doit obéir au doigt et à l’œil, à la voix. On a la chance de recevoir un chien hyper sympa, hyper bien élevé et hyper proche, humainement parlant. Ça, ça ne se trouve nulle part ailleurs. Là, on est franchement dans une situation idéale qui est rassurante et sécurisante. Je n’ai plus d’enfants en bas âge, mes enfants sont grands, mais j’imagine que si j’avais une vie de famille avec des enfants jeunes, le chien guide, il est sécurisant parce qu’il est éduqué, parce qu’il a côtoyé des enfants, parce qu’il sait ce que c’est. Le chat de la famille, pareil ! Voilà, c’est tout le bonheur et la facilité de ce type d’animal.

Après pour les inconvénients, y a quand même une question à se poser quand on adopte un ancien chien guide, c’est qu’il y a la question du gabarit. On ne peut pas dire que ce sont des gros chiens (ce ne sont pas des mastiffs), mais on est dans la catégorie labrador.

As-tu fait une rencontre exceptionnelle grâce aux chiens guides ?

J’en fais tous les jours des rencontres exceptionnelles parce que Nouméa a une autre caractéristique, c’est qu’elle est super mignonne. C’est une belle chienne et elle est douce. Elle va assez facilement vers les gens, d’autant qu’elle est sans laisse, donc elle est assez libre. On peut imaginer que les gens la voient avec le sourire, les yeux grands ouverts, s’imaginant être regardés, captés par elle. Donc, assez souvent, les gens vont aussi vers elle et s’arrêtent donc ça fait de belles rencontres. D’autant que tu le sais bien, c’est une influençeuse Instagram : @Nouméadog. Vous allez trouver quotidiennement ses aventures, ses rencontres, ses coups de folie, ses coups de blues. 

D’ailleurs quel est ton lien aujourd’hui avec l’univers des chiens guides d’aveugles ? 

Depuis l’adoption de Nouméa, j’ai eu l’occasion de faire une journée portes ouvertes, à son ancienne association, je voulais qu’elle revienne sur les lieux du crime. C’était l’occasion de rencontrer quelques éducateurs, de faire quelques photos et de mieux comprendre ce qu’était sa vie parce que au-delà de l’accueil, au-delà du chenil, j’ai pu voir aussi les parcours d’obstacles, les parcours éducatifs comme ça, donc j’ai un peu compris par ou elle était passée. Je croise parfois des non-voyants avec leur chien et c’est souvent l’occasion de discuter. Je suis aussi resté en contact avec quelques familles d’accueil donc de temps en temps je peux avoir l’occasion d’un pique-nique avec des familles ou des échanges. Donc j’ai ce lien-là. On va dire que c’est un peu l’histoire de famille de Nouméa, mais je n’y ai pas de rôle plus actif que ça. Par contre, je fais assez souvent la promotion de l’action chien guide de l’association. Et puis aussi de cette possibilité d’adoption.

Pour finir, quel est ton pire et ton meilleur moment avec les chiens guides ?

Le pire, c’est des frayeurs qu’elle a pu me faire… Echappant à ma surveillance, elle traverse la rue (une rue à sens unique). Mais elle l’a refait une deuxième fois. Pareil là aussi, dans des endroits plutôt protégés. Mais quand même : une désobéissance, une traversée sans m’attendre, sans crier gare ! Donc là, j’ai vraiment eu la trouille puisque c’est que c’est très dangereux. Et j’ai connu une personne dont le chien s’était fait écraser comme ça. Donc là, j’ai vraiment flippé. Mais j’y ai pas mal réfléchi et je me suis rendu compte qu’elle avait traversé parce qu’il n’y avait personne. Parce que quand il y a quelque chose, elle s’arrête ou elle fait un écart. Elle n’a pas tout oublié de son éducation.

Et puis le côté où elle m’aurait le plus bluffé, plus étonné finalement c’est presque au quotidien : sa sociabilité. Je me suis retrouvé parfois dans des réunions très importantes, avec beaucoup de monde. Et lorsque Nouméa arrive, c’est tout juste si elle ne fait pas le tour de l’assemblée en donnant sa patte à chacun avec un grand sourire. Les gens sont bouleversés.

Mais plus personnellement, ce qui me touche ce sont les changements dans son attitude ou dans son comportement. Comme on l’a dit, c’est une chienne qui a été très bien éduquée, plutôt sage et calme. Et puis, d’un coup, on se fait un clin d’œil et ça va partir dans un délire. Elle va se mettre à se cabrer, à sauter, à partir dans un sens, partir dans l’autre. Ce que je renforce d’un deuxième clin d’œil et, on rentre dans un espèce de jeu, voire même parfois de ballet. Ca aussi, c’est quelque chose que je lui ai appris et que je lui amène parfois. Quand la journée a été trop calme, comme aujourd’hui où on a beaucoup travaillé (on est restés près de 8 heures à notre table de travail). Et même si on a fait des interruptions, même s’il y a eu des petites balades, et bien à un moment, il va y avoir comme ça un petit quart d’heure de folie entre nous. C’est à ce moment où on se rend compte que l’animal a, au-delà de sa personnalité, un certain nombre de facettes. On ne les voit pas toujours et c’est intéressant de les explorer, d’aller les chercher. On y gagne à faire vivre ce duo animal-humain que j’ai découvert et qui est incroyablement dense, riche.

Merci à Christophe pour son témoignage qui a permis je l’espère de répondre à vos questions sur le devenir des chiens réformés proposés à l’adoption. Et à bientôt pour une détente avec Nouméa !

Transcription intégrale

 

E.

Bonjour et bienvenue sur le podcast futur chien guide, le seul podcast sur l’univers des chiens guides d’aveugles soutenu depuis cette année par la FFAC et l’ANM’ Chien Guides. Je m’appelle Estelle. Je suis passionnée par les chiens guides d’aveugles et bénévole pour cette cause à Paris. Je suis d’ailleurs persuadée que l’univers des chiens guides d’aveugles mérite d’être mieux connu. En tant qu’amoureux des chiens, futurs bénéficiaires ou autres curieux comme moi, vous croisez parfois des chiens guides d’aveugles et leur maître en vous demandant ‘Mais comment font-ils pour se déplacer dans nos rues toujours plus agitées ?’ Ce podcast est le seul qui vous propose, au fil de rencontres enrichissantes, de décrypter l’univers des chiens guides d’aveugles pour comprendre par qui et comment ils sont éduqués, mais aussi de découvrir leur rôle dans le quotidien de leur maître et les bouleversements à leur arrivée, ou encore comment agir quand vous croisez un tel binôme.

E.

Épisode inédit aujourd’hui par son sujet, car on ne va parler ni d’élève chien guide, ni de chien guide en activité, puisque je vous présente Christophe qui a adopté Nouméa, une élève chien guide réformée de l’École de Paris, sans pour autant être sa famille d’accueil. Alors qu’il cherchait à adopter un compagnon à quatre pattes, il découvre, via une famille d’accueil, l’opportunité d’adopter un élève chien guide écarté de son destin de chien guide d’aveugle. Mais quelles sont les démarches pour adopter un tel chien et quels sont les critères à rassembler ? De sa recherche du compagnon idéal à l’arrivée de Nouméa dans sa vie, Christophe revient pour nous sur les démarches réalisées auprès des Chiens Guides de Paris afin d’adopter un élève chien guide. Il nous raconte aussi les avantages et les inconvénients à adopter un tel chien afin de vous donner toutes les clés pour éventuellement vous lancer dans l’aventure. Et maintenant, place à l’épisode.

E.

Bonjour Christophe.

C.

Bonjour Estelle.

E.

Merci d’avoir accepté mon invitation pour le podcast futur chien guide. Je suis très heureuse de faire enfin cet épisode avec toi parce qu’il me semble qu’on s’est croisés en vrai il y a deux ans. On réside dans la même ville, mais toi, pas toujours, tu vas nous en dire plus. Justement, est-ce que pour commencer, tu peux te présenter, stp ?

C.

Oui, oui, oui, bien sûr. Alors effectivement, on s’est croisés avec nos chiens, plus précisément au bois de Boulogne.

E.

Exact.

C.

Sans trahir de grand secret, moi, j’ai une activité de chef d’entreprise, en quelque sorte. Parce que j’ai ma propre société depuis une vingtaine d’années. Et le gros avantage est notamment quand on partage sa vie avec un chien, c’est que ça me laisse de la flexibilité, du temps libre et une possibilité de m’organiser de façon très souple. Voilà.

E.

C’est ce que disait Florian dans l’épisode 34 le mois dernier. Donc c’est hyper rigolo parce qu’il disait vraiment ça de son côté de famille d’accueil, lui en tant que chef d’entreprise et propriétaire de deux restaurants, il disait voilà ‘j’ai plein de choses à faire, mais je suis mon propre patron, donc c’est vrai que c’est une vraie flexibilité. Et donc, toi, tu es donc ton propre patron ? Dans quel domaine ?

C.

Moi, donc je suis, et encore plus depuis deux ans, assez souvent en télétravail, mais aussi en déplacement. Ou sinon, chez mes clients, pour des rendez-vous assez brefs. Pas plus d’une heure, deux heures, trois heures. Et dans toutes ces situations-là, Nouméa est avec moi.

E.

Ah alors Nouméa, justement, ça ressemble au prénom d’un chien. Est-ce que, du coup, tu peux revenir pour nous sur les premiers contacts avec le milieu du chien guide, puisqu’on va quand même parler de chiens guides avant de parler de Nouméa ? Comment en es-tu arrivé à croiser le monde et l’univers des chiens guides d’aveugles ?

C.

Alors, première expérience dans les années 90, j’habitais dans la région de Nice à l’époque et j’avais participé avec une association locale à des quêtes afin de recueillir des fonds pour subventionner l’achat et la formation de chiens guides d’aveugles.

E.

Donc du côté de Nice, côté PACA.

C.

Oui, donc ça remonte à à peu près 40 ans. Entre-temps, pas grand chose. Et puis, il y a un peu plus de deux ans maintenant, une rencontre avec une famille d’accueil.

E.

D’accord.

C.

Et de là, alors que j’étais dans une démarche de recherche d’un animal de compagnie à quatre pattes de type chien, au contact de cette famille d’accueil, j’ai appris que l’association que nous connaissions bien tous les deux, association des chiens guides d’aveugles de Paris, mais qui est à Vincennes, produisait, si je puis dire, un nombre important de chiens chaque année, mais malheureusement ou heureusement, en réformait un certain nombre.

E.

Cette rencontre avec la famille d’accueil, tu l’as faite dans quel contexte ?

C.

Un peu par hasard. Je crois que c’est par des amis d’amis. A l’époque, je parlais beaucoup, effectivement, d’adopter un chien. J’étais sur la SPA pendant un petit moment et je m’apprêtais vraiment à y aller. Et c’est là où on m’a dit ‘Mais tu devrais appeler untel, en parler. C’est une personne qui est famille d’accueil, qui connait bien le monde du chien et qui pourrait te renseigner sur cette option d’adoption chien guide d’aveugle réformé’, qui a l’avantage pour quelqu’un qui, comme moi, souhaitait trouver son premier, tout premier chien, qui a l’avantage de permettre de rencontrer un animal qui, éduqué, déjà pris en charge par une famille, est beaucoup plus facile à accueillir, à intégrer. Et puis après à trimballer dans mon quotidien, en fait c’était aussi l’idée

E.

De ce stade, alors je comprends que tu en parlais beaucoup autour de toi, de cette recherche du compagnon à quatre pattes pour t’accompagner, justement, tu cherchais pas forcément un chiot, t’avais pas une race de prédilection, t’étais vraiment ‘open mind’, comme on pourrait dire, ouvert d’esprit à toute possibilité.

C.

Oui tout à fait. N’ayant jamais eu de chien dans ma vie, dans ma famille, dans mon enfance, ou des oncles et des tantes qui avaient des chiens à l’époque. Je suis né dans les années 60. À l’époque, les chiens à la mode, c’était les teckels qui s’appelaient Saucisse, qui s’appelaient Saucisson. J’avais une partie de ma famille qui était en campagne. Donc là, c’était plutôt des gros chiens de campagne. Ça pouvait être du berger allemand, ça pouvait être du Terre-Neuve,  ça pouvait être du berger belge, du chien de chasse, parce que j’avais aussi des chasseurs dans ma famille, dans une autre région, donc je n’étais pas arrêté. Petit, grand chien. Peu m’importais, je cherchais plus un coup de foudre.

E.

Un caractère en fait.

C.

Ouais, une rencontre. Et puis un ‘fit’ quoi.

E.

Oui, donc, en fait, tu étais tout à fait ouvert sur la taille, la couleur, entre guillemets. Oui, la jeunesse du chien, le fait d’avoir un chiot, c’est pas forcément quelque chose qui était important pour toi, puisque au contraire, s’il était déjà un peu plus grand et ‘trimbalable’, comme on l’a dit de partout, c’était aussi un grand avantage pour toi.

C.

C’est ça. Alors il y a quand même une petite réflexion à avoir pour l’adoption d’un chien guide réformé. La majorité d’entre eux sont réformés après de longues années de bons et loyaux services. La plupart, de ce que j’ai compris, donc c’est des chiens plutôt âgés qui peuvent être éventuellement un peu fatigués.

E.

Alors du coup, c’est plutôt… Là tu nous parles plutôt des chiens retraités, j’imagine ? Quand on adopte un chien dans cet univers des chiens guides, il y a différents profils. Et c’est aussi pour ça que les écoles font aussi un travail de mise en binôme. Dans la plupart des cas et on le souhaite, avec des déficients visuels pour que le chien guide son déficient visuel. Mais dans les autres cas, que ce soit du coup en fin de carrière, donc là c’est famille de retraite, c’est plus souvent, en effet, des chiens en fin de carrière mais il y a aussi, et ça, c’est du cas par cas, des chiens, on en avait déjà parlé l’été dernier dans l’épisode 24 avec Bérangère, des chiens qui sont réformés. Bérangère était elle même famille d’accueil du chien Noupi, qu’elle avait adopté. Mais toi, sur le coup, quand on t’a appelé, qu’est ce qui s’est passé donc t’as appelé l’école chiens guides, c’est ça ?

C.

J’ai appelé l’école chiens guides. J’ai appelé la personne en charge de l’adoption et j’avais un peu préparé cet entretien avec la famille d’accueil puisque d’une certaine façon, comme tu le disais, il y a une notion de binôme qui doit être établie par l’association et par cette responsable ‘adoptions’. Donc, il était évident que j’avais mis en avant les aspects les plus positifs de ma demande d’adoption.

E.

De ta candidature.

C.

Oui, voilà, je voulais pas tout à fait utiliser ce terme-là, mais c’est l’idée. Dans ces informations-là, l’indépendance, la capacité à m’organiser de façon souple, à être disponible auprès de l’animal quasiment 24 heures sur 24, d’avoir éventuellement une ou deux solutions de repli en cas d’indisponibilité, de pépin, d’urgence, etc., etc. Et ça effectivement, c’est, pour l’association et pour ce type de chien, c’est vraiment des chiens particuliers, c’est absolument nécessaire d’avoir ce gage de disponibilité, de présence parce que c’est des chiens, c’est ça en fait le sujet, qui sont sélectionnés et éduqués pour passer 24 heures sur 24, Chaque minute de chaque heure avec la personne avec qui ils font ce binôme.

E.

C’est ça. En fait, ce que tu dis, c’est la particularité. On en parle souvent de ces élèves chiens guides, c’est qu’ils sont justement éduqués, socialisés dans l’objectif d’être très, très proches de l’humain, pour cet objectif de guidage, de créer un binôme, d’être vraiment en fusion, si on peut dire, avec leur déficient visuel. Mais du coup, quand ils sont écartés du circuit, c’est pas parce qu’ils sont pas forcément fusionnel. Ça peut être le cas, mais c’est très rare. C’est pour d’autres raisons. Et donc cette disponibilité et ce temps ensemble, en tout cas avec la future famille, c’est quelque chose qui est très important. Et que toi du coup tu avais été sensibilisé par cette famille d’accueil. C’est pas du tout la famille d’accueil du chien que tu as adoptée. On est d’accord.

C.

Si, en plus.

E.

Ah, bon alors on va laisser un petit peu de suspens dans l’histoire.

C.

Oui, mais même si ça n’a pas forcément joué, ça a joué pour me faire découvrir cette possibilité-là et puis me faire comprendre ce que ça pouvait être. Par contre, j’ai eu de la part de l’association la présentation de plusieurs chiens.

E.

Oui, alors c’est ça comment ça s’est passé ? Toi, tu t’es absolument super bien préparé pour présenter un dossier en or, une belle candidature. Tu avais eu justement la chance d’être bien renseigné et de pouvoir avancer les arguments qui permettaient en face d’avoir une bonne réponse. Et ensuite, comment ça s’est passé ? L’association t’a fait remplir un dossier peut être ? Je sais que, on en avait déjà parlé, il est assez conséquent, je crois.

C.

Oui, un dossier d’adoption. De mémoire, je crois que c’est 4 pages. Ceci dit c’est relativement simple et je crois que la SPA le fait aussi. J’ai voulu adopter un chaton à la SPA durant le confinement. Ça se fait en ligne. C’est pareil, c’est 3-4 pages, c’est des questions simples. Typologie de la famille, de la vie de famille, type de résidence, de logement, de job, disponibilité, etc. etc. Bon de ce côté –, ça va assez facilement. Ce qui est plus dur, c’est qu’à partir de là, si le dossier est accepté, on est en liste d’attente et au fur et à mesure des réformes-retraites des animaux, tu es contacté par mail et on te présente des dossiers du coup, de candidature

E.

De chien, du coup. Et toi, tu étais aussi intéressé pour devenir famille de retraite ou tu savais déjà qu’il fallait plutôt un jeune chien parce que tu allais bouger beaucoup ?

C.

Ouais, moi, j’étais plutôt partant pour un jeune chien. Je bouge, je voyage et quand je voyage, c’est des voyages assez longs. Pas toujours facile parce qu’il y a la durée, on roule beaucoup, beaucoup, beaucoup. Donc oui, je voulais un chien plutôt jeune parce que je pensais que ça, ça tiendrait, entre guillemets, mieux la distance, ça s’adapterait mieux à mon style de vie. J’avais aussi éventuellement en tête l’idée, je ne l’ai pas fait du tout, de faire éventuellement des activités de plein air ou du sport avec mon animal, je ne l’ai pas fait. J’aime bien les balades, j’aime bien, je suis très souvent et de très longues heures à l’extérieur. On trouve notre plaisir dans la balade, dans le jeu, dans l’échange qu’on a. Mais je n’irais pas courir avec mon chien.

E.

Quelque chose que tu avais projeté, mais ce n’est pas forcément quelque chose que tu as réalisé directement.

C.

Oui, exactement.

E.

Donc là, si on reprend le fil de l’histoire, tu es en liste d’attente et il faut savoir que la liste d’attente, c’est un peu comme du côté des maîtres de chien guide, même si elle est un peu moins abondée du côté des chiens, l’objectif étant quand même de remettre des chiens guides, de ce côté là, tu te retrouves quand même à attendre un coup de fil ou un mail de l’école qui te présente des profils qui pourrait te convenir.

C.

Oui, mais ce qui m’a surpris, c’est que j’ai été assez vite contacté et j’ai eu assez rapidement, je pense, 3, puis 4, la dernière, qui était Nouméa, présentation.

E.

Donc, quand tu dis présentation, c’est le mail, mais tu les a rencontrés, ces chiens-là aussi ?

C.

Non, parce que ce qui est très bien fait, c’est qu’avec le mail, tu as un topo sur l’animal qui est complété par un deuxième topo qui est celui de la famille d’accueil. Tu as un peu le résumé du parcours éducatif du chien dans cette famille d’accueil. Tu as des photos et éventuellement des vidéos. C’est vraiment très clair et transparent puisque bien sûr, tu es curieux de savoir pourquoi le chien est réformé…

E.

C’est ce que j’allais dire. Il y a une grande question.

E.

ça t’est expliqué, il y a un échange. Moi, j’ai pu creuser. Je me souviens, c’était une chienne labrador qui me plaisait bien. Je crois que c’était la première ou la deuxième. Mais qui avait un problème médical de perte de poils importante consécutive, si ma mémoire est bonne, à des allergies et donc ça voulait dire que tout allait bien chez cette chienne, sauf qu’il fallait balayer ou passer l’aspirateur régulièrement, qu’il fallait la faire suivre par un vétérinaire régulièrement aussi, une visite mensuelle, et que ça entraînait un certain nombre de dépenses qui étaient chiffrées pour les traitements, les visites véto à près de 1.500 euros par an.

E.

Oui, donc, tu avais toutes les cartes en main. L’avantage de ce dossier, c’est que t’as toutes les cartes en main. Les 3 premiers dossiers ont pas été forcément correspondant à ce que tu recherchais. C’est ça ?

C.

Ouais, exactement. Il y avait pour cette raison-là. La deuxième raison dont je me souviens, c’était un mâle cette fois, mais une famille qui vivait non pas en ville comme moi, mais à la campagne, pas loin de la mer. Et donc avec un chien qui avait l’habitude d’être très actif, très souvent à l’extérieur, et qui devait avaler 10 kilomètres par jour, quoi.

E.

Oui, chose que toi, tu n’aurais pas pu lui offrir, pour le coup tu as passé ton tour aussi.

C.

Oui, exactement. Et puis, j’avais aussi l’idée que, voulant emmener mon chien au travail chez mes clients et en voyage, un chien très dynamique, potentiellement un peu turbulent, c’était un petit peu. Je voulais plutôt un chien calme.

E.

Oui parce que tu nous racontes que tu avais prévu d’emmener son chien, ce que tu fais aujourd’hui avec Nouméa, de partout. Mais il faut rappeler que quand on adopte un élève chien guide réformé, il perd son statut d’élève chien guide. Donc ça veut dire que tu l’emmènes de partout, mais avec l’accord de tes clients. Mais ce n’est pas quelque chose comme quand il a son petit dossard bleu. Là, quand tu adoptes un élève chien guide réformé, c’est ce qu’on avait discuté aussi avec Bérangère et Noupi, c’est les conséquences de la perte de ce statut qui en fait en fait un animal de compagnie comme les autres. Il faut aussi un animal bien dans ses pattes quand même pour te suivre. Oui, donc, le troisième n’était pas encore le bon.

C.

Non, malheureusement. Et puis j’apprends par la personne avec qui j’étais en contact de la famille d’accueil, elle s’appelle Olivia, elle me dit ‘il y a peut être un petit soucis avec ma chienne Nouméa’. On en parle. Elle commence à se rebeller un petit peu contre l’éducation qui est exigeante.

E.

Le cadre éducatif qui est proposé est exigeant et ne convient pas à tous les chiens en effet, même s’ils sont faits pour.

C.

Oui, oui, oui, quand elle retourne au chenil avec les autres chiens pendant ses périodes d’éducation, elle n’est pas contente. Elle aboie alors que d’habitude, on l’entendait pas. Quand ils l’emmènent sur site pour des exercices, elle veut plus monter dans le van avec les éducateurs, elle ne se laisse pas faire. Donc on en parle, faut attendre un petit peu parce que peut-être qu’elle sera d’ici fin du moins réformée. Alors du coup j’attends. Et j’apprends, j’apprends effectivement par la famille d’accueil, avant l’association, qu’il y a eu une commission la veille et que Nouméa, youpie, est réformée.

E.

Donc toi, tu apprends tout cela un peu en ‘off’ du coup. Les premiers contacts que tu as eus avec Olivia étaient des contacts d’amis d’amis. Et pas du tout pour adopter Nouméa l’élève chien guide d’Olivia. Il se trouve que Nouméa finalement ne fera pas l’affaire. On a suivi ça aussi du côté des familles d’accueil connaissant bien Olivia avec son métier de chien guide pour lequel elle était destinée, mais c’est pas pour elle donc quand c’est comme ça, comme tu l’as bien décrit, l’école passe le dossier en commission et peut choisir soit de réorienter, qui est une piste aussi qui est possible dans d’autres types de chien d’assistance. On a vu ça d’ailleurs cet été puisque j’ai fait quelques hors série dont le hors série 23 avec Romain, avec Naya qui est était la petite chienne qui était en famille d’accueil chez Laurie de l’épisode 10 et qui en fait s’est révélée ne pas être faite pour le métier de chien guide. Elle avait une grande attirance pour les chats. Je vous laisserai réécouter l’épisode 10 et 23, mais elle a été réorientée pour devenir chien d’assistance pour enfants diabétiques. Donc voilà il y a quand même des pistes de réorientation, soit de ce côté-là, soit du côté handichien ou d’autres types de chien d’assistance chez un médiateur, etc. Et puis parfois, il y a une sortie du circuit en tout cas pour la réforme qu’on appelle aussi sortir du circuit de chien guide pour l’adoption en famille. Et donc toi, tu as eu la petite primeur de savoir que Nouméa, que tu côtoyais déjà, allait être réformée et j’imagine que derrière, tu as eu le mail, la proposition comme tous les autres dossiers de la part de l’école.

E.

Alors pas tout à fait de cette façon-là parce que je ne connaissais pas Nouméa. J’avais pas eu l’occasion de la rencontrer en chair et en os, donc ce que m’avait proposé Olivia, après cette décision de réforme, c’était de rencontrer justement Nouméa, et de la rencontrer, puisque j’étais connu hein de tous, on se connaissait, oui, j’étais intéressé par adopter Nouméa sur le papier, de la façon dont Olivia m’en parlait, c’était le nirvana de l’adoption. Olivia me propose de venir me rencontrer avec la chienne le lendemain au bureau et elle me dit comme ça, on verra bien si vous matchez tous les deux, comment elle se comporte dans le coworking où tu bosses où il y a tout un tas de gens, une vingtaine, une trentaine de personnes qui travaillent avec moi.

E.

Et de voir si ça matche.

C.

Et de voir si ça matche, voilà. C’était assez magique ce moment-là. On avait mis au point un petit scénario de présentation, moi n’y connaissant pas aux chiens. On a dit bon, on va faire ça dans le salon d’accueil, je vais rentrer, tu restes assis, tu bouges pas, on va voir quel mouvement a le chien vis-à-vis de toi et voilà, quand elle sera près de toi, tu pourras effectivement venir plus vers l’avant, la caresser. Mais attention, pas sur la tête, on commence par le dessous, etc. J’avais eu un petit briefing très pédagogique. En fait, ça c’est pas du tout passé comme ça. Parce que j’étais effectivement dans le salon, sur le canapé. Mais quand Nouméa est arrivée, ça a été le coup de foudre. Elle a couru couru couru, Olivia a lâché la laisse, et puis elle m’a sauté au cou.

E.

Donc le vrai coup de foudre entre vous ?

C.

Ouais, ouais, ça a été le coup de foudre. Ouais, ouais, ouais. Cette rencontre-là a été vraiment exceptionnelle. Cela a été un grand coup de foudre et un grand coup de coeur. Et du coup on a fait les papiers dans la foulée, dans les deux-trois jours qui ont suivi, ces papiers-là se font à l’association. C’est un dossier d’adoption formalisé. Il y a une contribution aussi aux frais d’éducation qui est réglée.

E.

Donc, c’est une contribution, on en avait parlé un petit peu avec Bérangère parce que c’est une question que moi, j’ai souvent. Et c’est vrai que c’est une contribution sous forme de don, déjà, il faut le dire, qui est optionnelle ou recommandée pour les familles d’accueil. Mais en même temps, les familles d’accueil ont passé quelques mois avec le chien. Donc il y a aussi du temps passé. Toi par contre du côté de l’association, il y a eu un montant indicatif de quelques centaines d’euros, c’est ça ?

C.

C’est ça. En clair, j’ai réglé 800 euros en deux paiements de 400 euros, sachant qu’il y a une notion quand on prend le chien et qu’il devient notre propriété, puisqu’il y a un certificat d’adoption qui est remis et qu’on le règle, il y a un délai d’observation.

E.

Il y a une période d’essai.

C.

Ouais, on est encore là aussi dans le recrutement. Autour d’un mois, alors je dis autour parce que contractuellement elle est d’un mois. Mais je crois qu’on s’en est reparlé, deux mois étaient passés. Mais c’est parce que tout allait bien. J’ai trouvé ça très intéressant, notamment pour un primo adoptant comme moi, parce qu’on ne savait pas du tout comment ça allait se passer.

E.

Et c’est vrai que ce mois, il peut être comme tu dis, toi dans ton cas c’était deux moi. Quand j’en ai discuté avec la famille de retraite de Finley dans l’épisode 16, ils me disaient ben voilà nous, au bout de quelques semaines, c’est bon, on savait que ça matchait. Dans le document, on parle du mois d’essai. Donc ça, c’est un précontrat d’adoption. Et ensuite, tu es retourné dans les locaux de l’Association des chiens guides d’aveugles de Paris. Et là, c’était la signature définitive pour la cession de propriété, comme tu le dis, de l’école à toi même.

C.

Oui, ce qui fait que dans les différents papiers, carnet de vaccination que Nouméa trimballe avec moi quand elle voyage, j’ai quand même son attestation de cession.

E.

Donc, c’est quand même un document que tu as signé, donc au bout de deux mois. Et là, c’était parti pour une belle aventure avec Nouméa.

C.

Exactement, la femme de ma vie.

E.

C’était quand exactement que tu as signé, du coup, puisque nous, on s’est croisés…

C.

Ça doit faire deux ans à peu près.

E.

Parce que nous, on s’est croisés, c’était avec Pepper et donc ça devait être… Pepper moi je l’ai eue en relais en juin 2020. Ça faisait déjà quelques mois que tu étais aussi boulonné avec la Miss Nouméa. Donc, on était allés partager une belle détente en effet au bois de Boulogne, ça avait été très, très sympa.

C.

Voilà et je l’ai adoptée elle avait 18 mois. Et là, elle va sur ses 4 ans.

E.

Et justement, sur le fait d’adopter un élève chien guide réformé. Toi, qu’est-ce que ça change au quotidien, le fait que soit un élève chien guide réformé. Même s’ils sont tous différents puisqu’ils sont tous réformés pour des choses différentes. Ce que tu nous disait, c’est que tu peux l’emmener partout, qu’elle est socialisée à fond, c’est ça ?

C.

Oui, alors il y a une chose à réfléchir quand même, puisque depuis, je vis avec une personne qui a aussi un chien, un Jack, beaucoup plus petit format et ça me permet de voir ce qu’on peut faire avec un petit chien qu’on ne peut pas faire avec un gros chien. Et du coup, je me dis il y a quand même une question à se poser quand on adopte un ancien chien guide, c’est qu’il y a la question du gabarit. C’est souvent des… on va pas dire que c’est des gros chiens, c’est pas des mastiffs, mais on est dans la catégorie labrador.

E.

Oui, c’est des grands chiens. Parce que moi, je le dis souvent quand les gens me demandent quelles sont les races, la première raison, c’est parce qu’il y a… alors c’est pas de la traction, mais il y a quand même un lien entre le déficient visuel et son chien guide dans le guidage. Et donc, il y a un harnais de guidage, ce qui fait que le chien ne peut pas être au ras du sol ou trop par rapport à la poignée de ce harnais de guidage qu’on appelle l’étrier. Donc, en effet, on est sur un gabarit de type labrador, golden retriever, berger allemand, etc. Donc ça reste des grands chiens, sauf quand ils sont chiot. Mais ça devient vite des grands chiens.

C.

ça a à voir avec surtout la mobilité, les déplacements, le voyage, etc. Avec le logement, même si je me rends compte que je vis dans un deux pièces, pas énorme, c’est pas une contrainte pour un grand chien comme Nouméa, qui est un croisement, labrador et flatcoat, dans la mesure où on sort beaucoup.

E.

Mais c’est vrai que ça, c’est quelque chose, tu vois, moi, j’ai souvent la question quand je me balade avec les différents élèves chiens guides que j’ai en relais, c’est tous les mêmes gabarits, comme tu dis. Bon alors moi des fois ils sont un peu plus jeunes, donc ils peuvent être un peu plus petits. Mais à partir d’un an, la taille est déjà bien là. Et c’est vrai que les gens me disent ah mais du coup, mais t’as une maison, t’as un jardin ? Alors, non. Moi aussi, j’ai un deux pièces. Pas immense non plus. Il y a un accès à l’extérieur, mais c’est pas pour ça que je fais sortir le chien parce que c’est pas non plus une bonne idée de les habituer, pour les élèves chiens guides, à aller comme ça faire leurs besoins dans le jardin collectif de devant. Et surtout, ce que je réponds tout le temps, c’est que les déficients visuels, malheureusement, ne sont pas plus riches que les autres. Donc ils n’ont pas forcément une maison plus que nous. C’est des gens comme nous donc. On a l’habitude de voir les grands chiens en effet plus, enfin on n’a pas l’habitude de les voir, mais on les imagine en tout cas plus dans des grandes maisons et dans la campagne. Et au final, je pense que ton côté social canin a dû se développer depuis que Nouméa est dans les parages. Et moi je le remarque aussi, il y a quand même de grands chiens, même à Boulogne où c’est une ville assez dense. Il y a des grands chiens et tant qu’ils sont sortis régulièrement et détendus régulièrement, ils peuvent tout à fait être bien dans leurs pattes et très heureux dans un quelques pièces.

C.

Par contre, ce que je soulignerais, quel que soit le type de logement, d’accueil, de mode de vie, la quasi nécessité, pour moi je le vois comme ça, d’être en permanence avec son chien.

E.

Oui, et puis Nouméa, ce passé aussi, cet historique d’élève chien guide, qui fait qu’on l’a jamais laissée une journée seule, enfin anecdotiquement maintenant peut-être que ça t’arrive, mais c’est vrai que ce n’est pas non plus quelque chose qu’on fait dans l’éducation. Si tu devais donner les avantages et les inconvénients à adopter un élève chien guide réformé, les avantages c’est la socialisation, je crois ?

C.

Oui je dirais ça, aussi vis-à-vis des humains que vis-à-vis des autres chiens. Donc je dirais que ça oui, c’est l’avantage d’un chien qui connait au minimum une vingtaine d’ordres auxquels il doit obéir au doigt et à l’œil, à la voix.

E.

Est-ce qu’il y a des choses, d’ailleurs, que tu gardées qui sont spécifiques à son éducation d’élève chien guide ?

C.

Alors très peu, c’est la deuxième partie de la réponse à ta question, les inconvénients. J’ai trouvé que par rapport au style de vie que j’ai, style de personne que je suis, j’ai trouvé que Nouméa était trop sage, trop gentille. Donc je lui ai plus que permis, je lui ai appris à s’encanailler, un peu, à se bagarre avec les autres chiens et à pas se laisser faire, à pas être trop douce.

E.

Il y a moitié caractère individuels moitié élève chien guide du coup ?

C.

Oui, je suis d’accord, oui oui il y a les deux. Mais effectivement, je trouvais qu’elle était coincée et que c’en était presque pathologique quoi, elle se permettait rien. Alors c’est vrai que Nouméa est une chienne qui n’est pas une grande aventurière, qui peut avoir, c’était aussi dans le fond de son dossier de réforme, quelques trouilles passagères, mais pas tant que ça. Non, c’est surtout une chienne très calme, très douce. Donc ça se justifiait le côté où effectivement, elle était très obéissante, elle était très prudente, elle s’arrêtait au bord des trottoirs. Mais moi je lui ai donc donné plus de liberté.

E.

Tu l’as dévergondée un peu.

C.

Ouais, c’est le mot qui me venait, exactement, et je trouve maintenant que c’est plus sympa.

E.

ah ah, elle te correspond mieux comme ça qu’en bonne élève première de la classe. Donc pas trop d’ordre conservé, alors bon j’imagine que le assis-couché-debout ça c’est des choses très classiques, mais il n’y a pas d’ordres très spécifiques. Les lignes au passage piétons, ça s’est passé…

C.

Oui, je l’ai fait au début un peu, et puis je me rendais compte qu’au delà de la contrainte pour elle il y avait aussi une contrainte pour moi, la plupart du temps je traverse dans les clous, mais pas dans tous les clous. Et puis, et puis, il y a un inconvénient à la faire s’assoir quand il fait mauvais, qu’il y a de l’eau ou de la neige, ce n’est pas forcément très confortable. Donc ça j’ai un petit peu abandonné.

E.

Dans tous ces éléments, s’il y en avait un ou deux à apprendre, enfin à bien retenir et à prendre en compte avant de se lancer dans l’aventure d’adopter un un élève chien guide réformé, qu’est-ce que tu retiendrais, qu’est-ce que tu donnerais comme conseil ?

C.

C’est des conseils qui vont assez naturellement de soi quand on réfléchit à la vie d’un élève chien guide dont les parents sont sélectionnés, dans la portée et suivis jour par jour, dont l’éducation commence très tôt, autour de 2 mois, on a la chance de recevoir un chien hyper sympa, hyper bien élevé et hyper proche, humainement parlant. Ça, ça ne se trouve nulle part ailleurs. Quand je vois les difficultés des personnes qui, dans la rue, essayent d’éduquer leur chiot, ou les problèmes de personnes qui ayant recueilli un chien dans une association, quelle qu’elle soit. Là, on est franchement dans une situation idéale qui est rassurante et sécurisante. J’ai plus d’enfants en bas âge, mes enfants sont grands, mais j’imaginais si j’avais une vie de famille avec des enfants jeunes, le chien guide, il est sécurisant parce qu’il est éduqué, parce qu’il a côtoyé des enfants, parce qu’il sait ce que c’est. Le chat de la famille, pareil, lui a sauté dessus une fois ou deux. Voilà, c’est tout le bonheur et la facilité de ce type d’animal. La seule question, c’est effectivement la question du gabarit, peut-être. Et puis du fait que, très proches de nous, ces animaux demandent pour être heureux, demandent à ce qu’on soit aussi proche deux. Bien sûr, je pourrais laisser Nouméa, partir au travail et la retrouver le soir. Elle n’en mourrait pas, mais je pense qu’elle en serait malheureuse.

E.

Et par rapport à ce lien que tu as avec Nouméa, je voulais te poser une question au lien plus largement que tu as aujourd’hui avec les chiens guides, l’Association des chiens guides et comment, dans ton quotidien, cette aventure avec Nouméa a un peu fait évoluer les choses. Comment tu te positionnes aujourd’hui vis-à-vis de l’univers des chiens guides ? Est-ce que c’est quelque chose dont tu parles souvent ? On en parle aujourd’hui parce que c’est mon sujet, c’est ma passion et on en avait déjà beaucoup parlé lors de la détente ensemble. J’avais bien senti aussi que ce partage-là te tient à coeur mais est ce que, du coup, c’est quelque chose qui est très présent dans ton quotidien ? Ou au contraire, c’est plutôt anecdotique et c’est juste l’histoire, le passé de Nouméa.

C.

C’est un peu entre les deux, je dirais. Depuis l’adoption de Nouméa, j’ai eu l’occasion de faire une journée portes ouvertes, à son ancienne association, je voulais qu’elle revienne sur les lieux du crime. C’était l’occasion de rencontrer quelques éducateurs, de faire quelques photos et de mieux comprendre ce qu’était sa vie parce que au-delà de l’accueil, au-delà du chenil, j’ai pu voir aussi les parcours d’obstacles, les parcours éducatifs comme ça, donc j’ai un peu compris par ou elle était passée. Je croise parfois des non-voyants avec leur chien et c’est souvent l’occasion de discuter. Je suis aussi resté en contact avec quelques familles d’accueil donc de temps en temps je peux avoir l’occasion d’un pique-nique avec des familles ou des échanges. Donc j’ai ce lien-là. On va dire que c’est un peu l’histoire de famille de Nouméa, mais je n’y ai pas de rôle plus actif que ça. Par contre, je fais assez souvent la promotion de l’action chien guide de l’association. Et puis aussi de cette possibilité d’adoption.

E.

Et justement, dans toute cette aventure-là que tu as, du coup, bien bien débutée maintenant avec Nouméa, est-ce qu’il y a quelque chose que tu as appris ou découvert sur l’univers des chiens guides ? Je pense qu’il y en a plusieurs, vu que tu étais pas forcément tout à fait au contact de cet univers-là, qui est vraiment quelque chose que tu ne soupçonnait pas forcément ?

C.

Il y a un autre contact dont je n’ai pas parlé, mais j’ai une ancienne collègue dont la fille est une voisine, une jeune fille, la vingtaine, étudiante en droit, mais très handicapée visuellement. Elle travaille avec un clavier adapté. Tout est adapté, y compris dans ses cours. Ce qui m’a bluffé, c’est la… le mot qui me vient c’est la puissance de ce petit animal qui lui a été confié. Une petite jeune fille labrador qui s’appelle Gély, qui doit avoir 2-3 ans et qui, depuis qu’elle l’a, lui a permis de quitter sa famille, de s’installer dans un studio, de naviguer entre son studio, sa fac, Paris, partout, toute seule avec son chien. Et ça, franchement, ça m’a bluffé. Je ne pensais pas qu’on pouvait en faire autant avec un chien guide. Pour moi, le chien guide c’était je sors de chez moi, je vais chercher ma baguette, je rentre chez moi et éventuellement, je vais prendre le métro, je vais faire un trajet balisé pour aller sur mon lieu de travail, de sociabilisation ou mon lieu de courses, par exemple. Mais là, quand je vois la vie de cette jeune femme qui part parfois pour de longues heures sur des amphis, puis des cours, puis ceci, puis cela, ça, franchement, ça m’a vraiment étonné.

E.

Mais c’est vrai qu’on a parfois, j’en discute avec quelques-uns de mes invités, mais j’essaye aussi d’avoir des invités plus ou moins jeunes, représentatifs, en tout cas des bénéficiaires de chien guide. Alors autant du coup bénévoles mais bénéficiaires aussi parce que du côté des bénéficiaires, c’est pas toujours l’image qu’on en a, déjà la déficience visuelle n’est pas toujours quelque chose qu’on associe à la jeunesse. On peut avoir des dégénérescences, des choses qui arrivent au cours de la vie. Mais les jeunes ne sont pas épargnés, il y en a quelques-uns aussi, et c’est vrai que c’est quelque chose de très important et qui permet de redonner vraiment de l’autonomie en fait. On en a beaucoup parlé, alors je ne vais pas tous les citer dans mes épisodes, mais du bout des doigts Justine dans l’épisode 9, avec Naya, sa chienne qui la guide dans les rues de Toulouse jusqu’à la fac de musico. On a aussi Romain. On a Timothée qui me disait que lui, son premier chien guide, il l’a eu à 18 ans, maintenant il est athlète, il est au début d’une très longue carrière. Il y en a plein, des jeunes comme ça. Et c’est vrai que c’est très intéressant de voir à quel point le passage de la canne blanche à un compagnon de vie qui les guide aussi, a vraiment un impact sur leur vie quotidienne et un impact presque immédiat en plus.

C.

Oui, c’est automatique.

E.

Une fois que le bon binôme est créé, il n’y a pas de doute. Et tu as fait d’autres rencontres comme ça, assez exceptionnelles, que t’aurais pas forcément fait sans Nouméa à tes côtés, par exemple ?

C.

J’en fais tous les jours des rencontres exceptionnelles parce que Nouméa a une autre caractéristique, c’est qu’elle est super mignonne.

E.

Je confirme.

C.

C’est une belle chienne et elle est douce. Elle va assez facilement vers les gens. On peut imaginer quand elle se balade, d’autant qu’elle est sans laisse, donc elle est assez libre, on peut imaginer que les gens la voient avec le sourire, les yeux grands ouverts, s’imaginant être regardés, captés par elle. Donc, assez souvent, les gens vont aussi vers elle et donc ça fait, ça fait de belles rencontres. Les gens s’arrêtent, donc oui, j’ai ça assez facilement, d’autant que tu le sais bien, c’est une influençeuse Instagram.

E.

Mais oui, j’allais te demander où est-ce qu’on peut vous retrouver, vous suivre ?

C.

Elle a débuté sur mes conseils sur Instagram. Tout le monde tous les jours, au travail, dans la famille, les amis me demandaient de ses nouvelles. En ayant eu assez de répéter 20 fois par jour la même chose, je leur ai tous dit ‘je fais un Instagram pour Nouméa, ça s’appelle Nouméadog, tout attaché, et à partir de là, vous allez trouver quotidiennement ses aventures, ses rencontres, ses coups de folie, ses coups de blues. Vous aurez la possibilité de vivre d’une certaine façon avec Nouméa et on est passé de 10 à 20 et maintenant, plus de 600 followers qui de tous les coins d’Europe et même du monde, puisqu’elle communique dans plusieurs langues Nouméa, elle parle français, anglais, italien. Une petite centaine d’entre eux sont attachés à avoir quotidiennement un échange autour de son compte Instagram.

E.

Donc on peut suivre Nouméadog sur Instagram. J’ai toujours l’habitude de poser des questions de fin. La question un petit peu de savoir quel a été ton pire et ton meilleur souvenir avec Nouméa depuis le début de votre aventure.

C.

Le pire, c’est des frayeurs qu’elle a pu me faire, du style à un moment, échappant à ma surveillance, elle traverse la rue. Bon la rue, une rue à sens unique. Mais elle l’a refait une deuxième fois. Pareil là aussi, dans des endroits plutôt protégés, on va dire, mais quand même à la fois une désobéissance, une traversée sans m’attendre, sans crier gare. Donc là, j’ai vraiment eu la trouille puisque c’est que c’est très dangereux. Et j’ai connu une personne dont le chien s’était fait écraser comme ça. Le chien en laisse s’était fait écraser, il avait un peu traîné derrière les pattes sa maîtresse et une voiture était passée dessus. Donc là, j’ai vraiment j’ai vraiment flippé, mais j’y ai pas mal réfléchi et je me suis rendu compte qu’elle avait traversé parce qu’il y avait personne. Parce que quand il y a quelque chose, elle s’arrête ou elle fait un écart. Elle n’a pas tout oublié de son éducation. Donc ça, c’est les épisodes où, effectivement, j’ai eu plus peur.

E.

Oui, puis toi, tu as la pleine conscience de l’éventuel danger qui peut venir. Donc c’est pire en plus.

C.

Mais oui. Et puis le côté où elle m’aurait le plus bluffé, plus étonné.

E.

Ouais, le meilleur moment que tu as passé avec elle ?

C.

Non, c’est… c’est presque au quotidien, sa sociabilité. Et je me suis retrouvé parfois dans des réunions très importantes, avec beaucoup de monde. Et Nouméa arrive, c’est tout juste si elle ne fait pas le tour de l’assemblée en donnant sa patte à chacun avec un grand sourire. Les gens sont bouleversés, mais plus personnellement, les changements dans son attitude ou dans son comportement. Comme on l’a dit, c’est une chienne qui a été très bien éduquée, plutôt sage, plutôt, plutôt calme. Et puis, d’un coup, on ne sait pas pourquoi, un peu comme si on se faisait un clin d’oeil, ça va partir dans un délire. Elle va se mettre à se cabrer, à sauter, à partir dans un sens, partir dans l’autre. Ce que je renforce d’un deuxième clin d’oeil. Et là, on est dans un espèce de jeu, voire même parfois de ballet. Et ça aussi, c’est quelque chose que je lui ai appris et que je lui amène parfois. Quand la journée a été trop calme, on a beaucoup travaillé comme aujourd’hui. On est restés près de 8 heures à notre table de travail, même si on a fait des interruptions, même s’il y a eu des petites balades, ben à un moment, il va y avoir comme ça un petit quart d’heure de folie entre nous. Ouais, qui va être bien sympa parce que c’est vrai qu’elle y va et elle y va à fond. Elle est aussi très joueuse, très vive, donc elle va sauter partout, elle va te sauter dessus, elle va te courir après, enfin voilà. C’est sympa et c’est un côté où on se rend compte que l’animal a, au-delà de la personnalité qu’il peut avoir, un certain nombre de facettes. On ne voit pas toujours, et qu’il est intéressant d’explorer, d’aller chercher. On y gagne.

E.

À aller un peu plus loin dans l’aventure et dans la relation avec l’animal.

C.

C’est ça, faire vivre ce duo animal-humain que j’ai découvert et qui est incroyablement dense, riche.

E.

Donc, une vraie rencontre.

C.

Une love story.

E.

Une love story, ah ah ah ! Sur ces beaux mots, on voit bien comment Nouméa, d’une idée d’avoir un compagnon à quatre pattes, de cette recherche, un petit peu, de savoir par quelles pistes tu pouvais trouver cet individu qui pourrait un peu te suivre partout, puisque on l’a dit, autant dans ta vie professionnelle, mais aussi dans ta vie privée, puisque t’es un petit peu entre deux pays désormais, on en parlait, t’es rentré il y a quelques jours, c’est vrai que s’il faut un animal qui puisse suivre, et puis le petit zeste de folie que tu as maintenant trouvé en Nouméa, au final, vous rassemble et vous permet de faire de super belles aventures au-delà des frontières aussi françaises. En tout cas, merci pour toutes ces explications. C’était vraiment hyper riche et dense et ça me tenait à cœur, vraiment, de parler aussi de cette possibilité d’adopter un élève chien guide réformé sans pour autant parler avec quelqu’un qui connaissait ce monde-là  avant. C’est vrai que l’histoire est très différente de celle de Bérangère et Noupi de l’épisode 24 que je vous encourage vraiment à l’écouter parce que franchement, c’était un super bon épisode. Parce qu’il y a vraiment une histoire de famille pour le coup avec le petit, aussi, de Bérangère. Donc, cette possibilité-là, elle existe. Je crois que le conseil qu’on peut donner aux gens qui seraient intéressés, c’est de contacter l’association la plus proche de chez eux. Parce qu’il n’y a pas que l’École des chiens guides de Paris qui, malheureusement, doit écarter quelques chiens du circuit d’élèves chiens guides et de chiens guides d’aveugles. Et même du côté des handichiens, c’est aussi une possibilité qui existe. Voilà, ça peut faire des heureux d’un côté. Il y aura toujours la liste d’attente. Et puis, il faut avoir les quelques critères réunis, comme tu le disais, de disponibilité pour pouvoir accueillir au mieux un élève chien guide ou un élève chien d’assistance qui n’a jamais été seul dans sa vie et qui est très proche de l’homme. Mais en tout cas, ça a l’air de marcher super bien. Et moi, je vous ai déjà rencontrés. Ce nouveau binôme n’était pas celui initialement destiné pour Nouméa, mais je pense que le destin était quand même écrit.

C.

Oui, et un grand merci aussi. Et ce qui m’étonne justement sur la façon dont les gens de l’extérieur, qui me connaissent ou pas, perçoivent ce binôme, ils me l’ont dit plusieurs fois ‘mais ce n’est pas possible, t’as toujours eu des chiens’. Ah non, je n’ai jamais eu de chien.

E.

Quand c’est le bon animal, il y a plus de doute.

C.

Oui, exactement. Donc, un grand merci aussi. Ça m’intéressait de partager cette expérience, cette aventure. Et puis rendez-vous sur Instagram Nouméadog.

E.

Rendez-vous sur Instagram Nouméadog ou pour de bonnes parties, au bois de Boulogne, de jeu. On a déjà testé ça entre Nouméa et Pepper. Ça avait été super sympa, je mettrai quelques photos aussi sur l’article de l’épisode. Je me souviens des superbes photos avec les langues bien pendues des chiens qui étaient tous les deux bien noirs avec la langue bien rose. Ils s’étaient bien éclatés. Donc, écoute, je mettrai tout ça en ligne. Et puis merci à toi et à très bientôt.

C.

Ouais, ok, avec plaisir. Bonsoir.

E.

Bonne soirée.

E.

Et voilà, c’est la fin de cet épisode. Merci à vous de l’avoir écouté, en espérant qu’il vous aura plus. Un grand merci à Christophe pour son témoignage qui a permis, je l’espère, de répondre à vos questions sur le devenir des chiens réformés proposés à l’adoption. Pour compléter votre écoute, vous pouvez retrouver sur futurchienguide.fr des photos de Christophe et Nouméa et très bientôt la transcription intégrale de cet épisode. Pour envoyer vos retours, n’hésitez pas à m’écrire sur mon Instagram @futurchienguide ou à laisser des étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify. Alors à bientôt, pour un prochain épisode sur l’univers méconnu des chiens guides d’aveugles, avec un retour du format inédit en immersion.

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