À l’occasion de l’été, je n’ai pas pu me retenir de tendre mon micro à des bénéficiaires de chiens d’assistance pour de nouveaux hors-série de l’été ! Et pour ce deuxième hors-série, je vous présente Morgane qui est accompagnée par Snow, son chien écouteur formé par une Patte Tendue. Morgane a découvert l’existence des chiens écouteurs il y a seulement une année, mais cela a été un véritable déclic et elle s’est tout de suite renseignée pour en obtenir un auprès d’une Patte Tendue. Après quelques formalités administratives et la rencontre du grand Snow, elle saute le pas malgré l’appréhension pour la cohabitation avec ses autres petits chiens. Mais comment Snow l’aide-t-il dans son quotidien ? Des débuts de sa maladie à aujourd’hui, Morgane revient sur l’évolution de son audition et des problématiques auxquelles elle doit faire face dans la vie de tous les jours. Elle nous raconte en quoi Snow l’aide à capter son environnement, que ce soit en extérieur ou même chez elle. Elle nous confie aussi ses prochains défis, qu’elle espère relever grâce à Snow.

Retrouvez la transcription intégrale en fin de page.  

Merci à Morgane d’avoir accepté de me confier son histoire avec Snow, me permettant enfin de faire un épisode sur ces chiens écouteurs tout en étant sur un podcast, presque un comble direz-vous !série de l’été !

Transcription intégrale

 

Transcription générée automatiquement par Happy Scribe

E.

Bienvenue sur le podcast Futur chien guide. Le seul podcast sur l’univers des chiens guides d’aveugles, soutenu cette année à nouveau par la FFAC et l’ANM Chien Guide. Amoureux des chiens, passionnés d’éducation canine, futurs bénéficiaires ou autres curieux comme moi, vous croisez parfois des chiens guides d’aveugles et leur maître en vous demandant comment font-ils pour se déplacer dans nos rues toujours plus agités. Ce podcast est le seul qui vous propose, au fil de la rencontre, enrichissante de décrypter l’univers des chiens guides des chiens guides d’aveugles pour comprendre par qui et comment ils sont éduqués, mais aussi de découvrir leur rôle dans le quotidien de leur maître et les bouleversements à leur arrivée. Je m’appelle Estelle et je suis passionnée depuis toujours par les chiens guides d’aveugles et bénévole pour cette cause à Paris depuis des années. Persuadée que l’univers des chiens guides d’aveugles mérite d’être mieux connu, je vous partage dans ce podcast les échanges que j’aurais tout à fait pu avoir en face à face autour d’un verre avec mon invité. À l’occasion de l’été, je n’ai pas pu me retenir de tendre mon micro à des bénéficiaires de Chien d’Assistance pour de nouveau hors série de l’été. Et pour ce deuxième hors série, je vous présente Morgane. Qui est accompagnée par Snow, son chien écouteur formé par une patte tendue. Morgan a découvert l’existence des chiens écouteurs il y a seulement une année, mais cela a été un véritable déclic et elle s’est tout de suite renseignée pour en obtenir un auprès d’une patte tendue. Après quelques formalités administratives et la rencontre du grand Snow, elle saute le pas malgré l’appréhension pour la cohabitation avec ses autres petits chiens. Mais comment Snow l’aide-t-il dans son quotidien ? Dès le début de sa maladie à aujourd’hui, Morgan revient sur l’évolution de son audition et des problématiques auxquelles elle doit faire face dans l’habit de tous les jours. Elle nous raconte en quoi Snow l’aide à capter son que ce soit en extérieur ou même chez elle. Elle nous confie aussi ses prochains défis qu’elle espère relever grâce à Snow. Et maintenant, place à l’épisode.

 

E.

Bonjour Morgan.

 

M.

Coucou Estelle.

 

E.

Merci d’avoir accepté de faire ce deuxième hors-série de cet été 2023. Sur mon podcast sur Tishin Guide, est-ce que pour commencer, tu pourrais te présenter rapidement ?

 

M.

Je m’appelle Je m’appelle Morgane, j’ai 24 ans, j’habite dans le Cher et je suis malade et malentendante depuis sept ans et demi. Je suis en couple aussi depuis cinq ans et demi et j’ai deux petits chiens, Ollier et Rufus, qui sont des chihuahua. Et du coup, Snow, qui m’a rejoint en décembre dernier.

 

E.

Alors, tu parles de toute ta tribu parce que je pense que là, vous êtes pas mal à la maison. C’est ça. Tu nous as dit que tu étais malade et malentendante. Est-ce que pour comprendre un peu l’arrivée de Snow dont on va parler dans ta vie, tu peux revenir pour nous sur comment ça a affecté ton audition et à quel point ça affecte aujourd’hui ton audition ?

 

M.

Je suis malade maintenant depuis, par contre, une dizaine d’années. C’est très compliqué de savoir exactement. J’ai perdu l’audition en octobre 2015. On ne sait pas non plus vraiment la raison. On parle de vaccin, on ne le sait pas trop. J’ai perdu l’audition des deux côtés, bilatéral, et c’est ça qu’on ne comprend pas trop. Et depuis, j’essaie de vivre avec, mais j’ai été appareillée et c’est C’est compliqué pour moi d’arriver à pouvoir les supporter parce que par rapport à ma maladie, j’ai beaucoup de maux de tête et c’est compliqué. Donc, c’est pour ça que là, depuis sept ans et demi, j’entends vraiment pas bien du tout et l’appareillage est compliqué.

 

E.

Alors pour moi, c’était un peu un défi de faire cet épisode, parce que ça fait longtemps que j’y pense, mais faire un épisode sur les chiens écouteurs avec un bénéficiaire qui, du coup, mal entend ce que je raconte, c’était un peu compliqué Il fallait trouver la bonne personne, le bon invité. Et est-ce que tu peux justement nous expliquer, pour nous qui ne sommes pas forcément dans ce quotidien-là, on comprend que tu n’entends pas tout, mais là, tu m’entends très bien et tu es appareillé, mais tu n’entends pas tout non plus dans ta vie quotidienne. Comment tu que tu voudrais nous projeter un petit peu sur ton quotidien là-dessus ?

 

M.

Alors, par exemple, là, il faut que je sois dans une pièce calme. Là, du coup, il n’y a rien et j’arrive à me concentrer sur les sons, donc j’arrive à entendre. Souvent, par exemple, mon téléphone, pour regarder les réseaux sociaux, j’ai un casque. Et du coup, là, c’est quand même amplifié, c’est à fond, mais au final, j’arrive à comprendre et entendre comme ça. Et dans mon quotidien, quand il y a du bruit, là, c’est compliqué. Quand il y a beaucoup de bruit, je n’arrive pas à faire la différence des sons. Par exemple, dans mon quotidien, si mon téléphone sonne, je ne l’entends pas. Quelqu’un qui toque à ma porte, je ne l’entends pas. Et par exemple, si j’ai quelqu’un en face de moi, c’est beaucoup plus simple que si elle est derrière moi. Donc après, ça dépend de plein de choses. Là, comme ça, je sais que je me prépare mes écouteurs, un endroit calme, je me concentre, ça va le faire, mais c’est beaucoup plus de concentration, forcément, que quelqu’un qui entend bien. Parce que là, c’est quand même… Je sais comment on l’entend, du coup, j’ai déjà entendu. Et là, c’est vraiment bas.

 

E.

Et donc, ce n’est pas du tout une lecture sur les lèvres puisqu’on enregistre avec de la vidéo. Ça, on la garde pour nous. Mais ce n’est pas du tout par ce biais-là que tu rattrapes l’éventuelle déficience que tu as d’un point de vue auditif.

 

M.

Si, bien sûr. Du coup, j’ai été voir une orthophoniste pour apprendre la lecture labiale et ça m’aide énormément.

 

E.

Ok, donc c’est complémentaire.

 

M.

C’est ça.

 

E.

Et alors, le grand Snow, parce que pour toi, qui a eu l’habitude d’avoir des chihuahua, et je crois que c’est de famille, tu as quand même deux petits chihuahua et Snow a démarqué dans ta vie. Est-ce qu’avant son arrivée, tu peux nous parler un peu de comment tu as entendu parler justement des chiens écouteurs ? Est-ce que c’est quelque chose dont on t’a parlé il y a très longtemps ? Est-ce que c’est quelque chose que tu as découvert plus récemment ?

 

M.

Non, au final, c’est quand même très récent. C’est il y a un an en arrière, tout pile. C’est moi qui me suis renseignée sur les réseaux de ce qui existait en chaîne d’assistance. C’est là que j’ai vu les chiens écouteurs et je me suis renseignée de mon côté. J’ai vu qu’il y avait que deux associations en France, une qui n’était pas trop loin de chez moi et encore quand même deux heures de route. Et du coup, franchement, de la recherche. Et il y a un an en arrière, je ne savais même pas que ça existait et tout ce que ça pouvait apporter.

 

E.

Donc, tu découvres ça sur les réseaux sociaux ? Parce qu’on va le dire tout de suite, ton compte. Tu as un compte, c’est comme ça que je sais qu’il y a toute une farandole, je dirais, de chihuahua dans ta famille élargie. Est-ce que tu peux nous redire ton pseudo ?

 

M.

Rosenco.

 

E.

Qui a changé il n’y a pas longtemps pour intégrer Snowflake. C’est ça. Et donc, quand on te Je suis sur Rosenco, on voit en effet, c’est Chihuahua. Et Snow, dans l’affaire, quand tu as découvert sur les réseaux sociaux l’existence d’une patte tendue, on va la citer, l’association qui a été créée par Manon, que je connais par ailleurs, qui était une ancienne éducatrice de chien de guide à Comment tu as réagi ? Genre, c’est vraiment ça qu’il me faut ou waouh, c’est un énorme chien. Qu’est-ce que ça a fait ? Ça a fait tilt ?

 

M.

C’est plus la seconde option, honnêtement. J’étais vraiment attirée par le fait de voir tout ce que ça pouvait apporter. Je trouvais ça génial. Après, c’est sûr que moi, j’avais vraiment un gros a priori dans le sens que j’ai des chihuahua et que Manon ne faisait que des Golden pour le moment. Du coup, maintenant, elle a pris un petit cocker. Je me suis dit: Je ne sais pas si ça va être compatible. Et vraiment, tout le processus qui a débuté, c’était: On verra, on essaye, mais pas sûr, parce que mes petits chiens passeront avant si ça ne passe pas. C’était beaucoup d’appréhensions. Ce n’était pas genre: Il me le faut, ça va le faire. Pas du tout.

 

E.

Donc, j’imagine que tu as dû déposer un dossier, un petit peu comme toute demande de chien d’assistance.

 

M.

Ouais, j’ai posé le dossier en septembre. Non, en septembre, j’ai demandé des renseignements à Manon. On a fait un premier visio et au final, elle est venue mi-octobre pour faire une visite à domicile. Et c’est là qu’elle m’a dit que mon dossier avait été accepté. Et après, tout s’était enchaîné. Une semaine après, Manon me faisait me montrer tous les futurs chiens écouteurs qu’il y avait dans l’assaut, qui pouvait me convenir. Évidemment, j’avais déjà vu Snow parce qu’elle était venue avec lui à la maison, donc il y avait un petit truc. Et puis Snow, c’était le premier chien qui pouvait m’être destiné parce qu’il y avait un petit garçon avant moi qui avait la priorité sur les autres. Donc forcément, ça faisait un petit truc. Et puis, au final, honnêtement, ça l’aurait fait avec aucun autre. C’était Snow, c’était écrit. Et du coup, on a fait un week-end test un mois après parce qu’il partait en Corse avec sa famille d’accueil pendant deux semaines. Et donc, du coup, il est venu un premier week-end test le 19 novembre.

 

E.

Donc, Snow a quand même passé un temps dans sa famille d’accueil. Tu l’as pas accueilli tout jeune. Non, c’est ça. Dans le cadre d’une pâte tendue, c’est aussi un peu le même fonctionnement qu’on a dans les assos de chien-guide avec une phase de famille d’accueil. Et toi, quand il t’a été remis en tant que chien de compagnie pour commencer, avant d’avoir vraiment son métier de chien écouteur, j’imagine, comment ça s’est passé ? Le coup de foudre, tu l’avais déjà eu ?

 

M.

Franchement, lui, Surtout lui, trop bien. Honnêtement, il était ici chez lui. C’était super. Après, je sais que moi, au tout début, je me suis mis un petit peu des barrières parce que je voulais que ça passe avec mes chiens. C’était compliqué au début et du coup, je savais que si ça allait pas le faire, Snow ne pourrait pas nous rejoindre. Donc au début, je sais que je ne voulais pas trop m’y attacher. Je me suis dit: On verra. Mais lui, il était là, chez lui, trop bien. Même avec les chihuahua, il a toujours été top, franchement. C’était un peu au début mitigé dans le sens Je ne voulais pas trop m’y attacher pour ne pas avoir de la peine, mais au final, je n’aurais pas pu le voir repartir.

 

E.

Oui, et puis, Rosenko, c’est Rufus et Oli et Snow. Mais c’est vrai que parmi les deux, Rufus et Oli, tu partageais sur les réseaux sociaux qu’il y en avait un qui avait un peu plus mal avec une grande envergure de Snow, on va dire.

 

M.

C’est Oli, oui.

 

E.

Oli, ça a été plus compliqué et donc vous avez dû prendre du recul pour savoir si ça allait le faire sur le long terme.

 

M.

Oui, c’est ça. Parce qu’au départ, il ne venait que les week-ends. Mais Oli était très possessive et jalouse et elle le grognait, elle hurlait quand elle le voyait et tout, donc c’était super compliqué. Et moi, le premier week-end, j’ai laissé mes chihuahua à mes parents pour que ça se fasse en douceur, mais je culpabilisais de les laisser qui ne soient pas là et d’avoir un autre chien, c’était un peu compliqué. Et au final, ça s’est fait tout doucement. Et maintenant, ça va, mais Oli reste avec son petit caractère la chef de maison.

 

E.

Et puis, quand tu disais, il y avait une farandole, c’est qu’il me semble que quand tu vas chez tes parents, il y en a encore plus de chihuahua.

 

M.

C’est ça, on en a neuf en tout.

 

E.

Donc, Snow est le grand grand chihuahua au milieu de ces neuf chihuahua.

 

M.

C’est ça, c’est le dixième de la troupe.

 

E.

Et toi, dans ton quotidien, par rapport à tout ce que tu connaissais d’avant, à ta déficience auditive, comment Snow t’aide ? Tu nous disais que tu n’entends pas forcément, quelqu’un qui ne frappe pas la porte, ton téléphone, tout simplement. Comment il t’aide dans ces différentes situations ?

 

M.

Il m’aide au quotidien, sur tous les sons, justement, qu’il peut y avoir au quotidien. Par exemple, mon téléphone qui sonne, le SMS, le minuteur, quelqu’un qui toque à la porte, l’alarme incendie, mon réveil le matin, quelqu’un qui m’appelle par mon prénom. Ça, c’est les choses qui m’aident le plus. Il vient me poquer, donc il vient me chercher et il m’emmène après jusque vers le son. Si c’est l’alarme incendie, par exemple, il se couche.

 

E.

Pour l’alarme incendie, il y a vraiment une réaction qui est vraiment différente, mais pour le reste, il poque, il fait des petits coups de museau. C’est ça. Généralement, c’est côté cuisse, mais si tu es allongé, j’imagine le matin, il te réveille. L’épaule et tout, oui. Ça commence à faire évoluer ton quotidien par rapport à avant. Il y a des choses que tu fais différemment parce que Snow est à tes côtés ?

 

M.

C’est sûr que c’est beaucoup plus rassurant. Moi, j’étais quelqu’un qui était très stressé et mes proches, maintenant, peuvent le dire, je suis apaisée chez moi, je me sens en sécurité. Par exemple, mon copain, du coup, travaille de nuit. Avant, je me voyais pas rester toute seule la nuit. C’était impensable à me dire… Parce que surtout qu’en plus, au lit Ruf, j’apais des fois pour un rien. Et du coup, tout le temps, moi, sur le qui-vive, me lever, aller voir c’est quoi, alors que des fois, il y a rien. C’était angoissant. Alors que là, je fais confiance à Snow, les yeux fermés et c’est génial.

 

E.

Et peut-être que tes migraines, ces maux de tête dont tu parlais, cette surconcentration, sont aussi un peu redescendus par la délégation de l’audition à Snow ?

 

M.

C’est ça. Après, honnêtement, ça va mieux en ce moment sur les lignes graines. J’espère que c’est un lien. Après, c’est un peu les montagnes russes. Mais oui, c’est possible. Honnêtement, je suis beaucoup plus apaisée dans mon quotidien. Mon petit objectif, c’est de pouvoir reprendre la voiture parce que j’ai mon permis, mais je ne conduis pas parce que je ne me sens pas en sécurité sans mes deux oreilles. Mon petit objectif, c’est de plus tard arriver à reprendre la voiture avec mon chien et j’espère y arriver.

 

E.

Parce que par rapport à la La voiture. Alors moi, c’est vrai que je discute généralement avec des déficients visuels. Là, la question ne se pose pas. On comprend très bien quels sont les risques par rapport à l’audition. Dans ton cas, reprendre la voiture, ce serait ne pas pouvoir… Toi, tu ne te sens pas en sécurité parce que tu n’entends pas tout l’environnement. C’est ça, oui. Tu as peur de manquer une information, c’est ça ?

 

M.

Oui, c’est ça. J’ai l’impression de ne pas avoir les réflexes de tout le monde, même juste les pompiers, mais être dangereuse sur la route. C’est des choses comme ça où je ne prends plus la voiture, mais c’est mon objectif de m’y remettre.

 

E.

En tout cas, on voit que c’est un bon cap. Mais Snow est dans ta vie depuis très peu de temps et tu as déjà fait… Est-ce qu’il y a des choses que tu as fait que tu ne faisais plus avant Snow ?

 

M.

Je ne sais pas. Je peux sortir toute seule avec lui, honnêtement, ce que je ne fais pas beaucoup, mais j’espère le faire beaucoup plus quand je reprendrai la voiture. Après, pour moi, le gros cap, depuis qu’il est dans ma vie, c’est d’assumer d’être avec lui, parce que au final, moi, mon handicap, il se voit pas. Et c’était quelque chose d’avoir un chef d’assistance parce que maintenant, ça les voit. Et ça, c’est le cap, je pense, qu’on a passé tous les deux.

 

E.

Tu as eu des réactions un petit peu autour de toi, de gens plus ou moins proches sur ce sujet-là ?

 

M.

Non, franchement, non. Très bien. Même côté accessibilité, OK, je n’ai pas de problème. Et franchement, pour l’instant, je ne peux pas me plaindre.

 

E.

C’est ce que j’allais dire éventuellement dans les commerces. Est-ce que les gens qui étaient habitués à te croiser t’ont fait ce genre de remarques ou pas du tout ?

 

M.

Non, franchement, pour l’instant, c’est bien.

 

E.

Parce que je me souviens, c’est Romain qui nous avait raconté ça, sa chaîne Guide au chat, dans l’épisode 26, il nous avait raconté qu’en fait, justement, lui, il est déficient visuel, mais il ne le montre pas trop et il arrivait à se débrouiller un peu autrement et qu’en fait, la boulangère, au début, ça l’avait marqué de se rendre compte qu’en fait, par la présence du chien, de se rendre compte qu’en fait, c’était sa chienne guide, donc que lui était déficient visuel. Et elle, elle ne l’avait jamais tilté parce que ça ne se voit pas forcément. C’est pour ça que je te demandais si tu avais eu des réactions autour de toi, plutôt de surprises, de gens qui était habitué à te voir sans chien et qui là te voit avec un chien écouteur. Tu as peut-être eu des questions sur le fait que ce soit le tien ou pas ?

 

M.

Ça, c’est sûr, oui, très souvent. Au départ, des fois, je passe pour l’éducatrice, très souvent. Après, pareil, le fait que je n’ai pas d’appareil et tout, des fois, ça se joint un peu dans le sens que ça ne se voit vraiment pas au final. Ça se voit peut-être quand on me parle, des fois, que je ne réagis pas ou qu’on m’appelle, que je ne me retourne pas. Mais moi, je ne m’en rends pas forcément compte.

 

E.

Oui, du coup, c’est comme les obstacles dans la vie des déficions visuelles. Le chien slalome et eux, ils ne se rendent pas compte qu’il y a eu plein de choses. Mais c’est vrai que le fait de passer pour l’éducatrice, c’est Chloé qui me le disait avec sa belle Poket, qui, elle, est… Poket, c’est une chienne qui hésite berger allemand, en plus, tu vois, grand format. Elle nous racontait dans l’épisode 39 qu’en effet, vu que ça ne se pas, qu’elle a les yeux qui suivent un peu quand même, mais juste, ce n’est pas connecté. Comme toi, tu as des oreilles, mais ce n’est pas connecté. C’est ça. Et que c’était compliqué de justifier et de devoir assumer, en effet, le fait que c’est ton chien d’assistance à toi et non pas en éducation, ni en famille d’accueil, ni professionnellement. C’est ça. Je me demandais aussi comment tu vois l’avenir avec Snow. C’est le tout début de votre aventure. Tu nous as parlé de reprendre la voiture. Est-ce qu’il y a des choses que tu as prévu de faire, que tu n’avais jamais envisagées avant, maintenant que Snow est à tes côtés ?

 

M.

Mes petits objectifs, ça serait de pouvoir sortir vraiment toute seule avec mon chien en confiance. J’y arrive maintenant, mais c’est vrai que sans la voiture, ça limite quand même vachement. Honnêtement, de toute façon, maintenant, je ne me vois plus sortir sans lui. Vraiment, c’est fou parce que ça ne fait que sept mois, mais maintenant, c’est entrée, c’est super. C’est mes petits objectifs, reprendre la voiture et puis pouvoir avoir de l’autonomie toute seule.

 

E.

Oui, ça, en tout cas, il doit t’avoir alerté beaucoup plus que ce que tu le pensais au final ou pas ?

 

M.

Ouais, bien sûr, surtout à la maison. C’est là que vraiment, je me rendais compte que je loupais plein de trucs. Ouais ? Ouais, le téléphone Ils m’ont déjà le téléphone. Ils m’ont rendu compte, forcément, parce qu’on voit les notifications. Même, honnêtement, ce qui nous sert aussi beaucoup, c’est mes proches qui m’appellent. Ça, c’était peut-être plus compliqué pour eux, plus pénible, au final, que moi, qu’ils ne m’ont rendu pas compte. Mais ça, c’est vraiment qui nous aide parce que maintenant, ils peuvent toquer à la porte et moi, je peux être au bout de la pièce et je peux sortir, je peux aller les voir. Ça, c’est génial.

 

E.

Donc Snow répond au prénom de Morgan. C’est ça. Il a un double nom. C’est ça. Donc, si je dis Morgan, il va aller te chercher ?

 

M.

Ouais, il vient me poquer et il m’amène à la personne.

 

E.

Et est-ce qu’il t’a fait des faux positifs des fois ?

 

M.

Non. Il peut le faire, par exemple, si on est un peu en séance de travail. Par exemple, là, vraiment, il sait que j’ai les friandises à côté, Allez, j’essaie d’être poquée pour… Je te fais tout ce que je sais faire. Mais sinon, dans le quotidien, il n’y a jamais: Il m’a poqué, je ne sais pas pourquoi.

 

E.

Oui, il t’amène toujours vers la cible immédiate et du coup… Oui. Intéressant. Et ça n’a pas semé la confusion par rapport à Oli, Rufus, le fait que Snow, il navigue peut-être un peu plus qu’Oli et Rufus qui sont plutôt pépères, j’imagine.

 

M.

Ouais, non, franchement, de toute manière… Même, j’ai l’impression qu’Oli, elle réagit maintenant quand elle entend quelqu’un qui toque, la sonnerie et tout, elle lève les oreilles aussi. Elle me fait trop rire, elle le suit et tout, mais franchement, non. Ils se sont bien faits, les trois.

 

E.

Mon petit garçon, en ce moment, on a découvert son grand truc, c’est les cloches. Nous, dans notre appartement à Paris, on ne les entend pas, mais on a fait l’expérience chez nos parents et chez des amis ce week-end et c’était impressionnant. À chaque fois que les cloches, qui sonnent relativement souvent, toutes les demi-heures quand même dans les églises, sonnaient dans le village, il nous en mode: Ah ! Ah ! Et tu es là: Oui, c’est bien, c’est des cloches. Et du coup, avec lui, un peu plus qu’avec les chiens, on repère des bruits vraiment qu’on n’avait pas forcément identifiés dans notre quotidien où le chien qui aboie au coin de la rue, que toi, tu as intégré, c’est du bruit, du bruit, entre guillemets. Mais c’est pour ça que je te demandais s’il y avait parfois des faux positifs, s’il jouait un petit peu.

 

M.

Non, franchement, pas au quotidien. Après, moi, je fais vachement attention à ses réactions parce qu’au final, ça m’aide et j’étais déjà habituée avec les miens, au final. Je faisais très attention quand il relevait les oreilles, quand il zappait, parce que ça m’aidait déjà. Je pouvais me douter de ce que ça pouvait faire d’avoir un chien qui nous aide. Mais au final, les miens, des fois, il zappait souvent pour rien. C’était ça qui était compliqué, mais du coup, je me réfère beaucoup à Snow et à ses réactions. Mais honnêtement, il ne m’a jamais poquée pour rien. Mais ça peut arriver en séance de travail, il y a les friandises sur la table, Là, c’est mieux.

 

E.

Oui, j’avoue que là, il peut faire son petit… Il peut essayer d’en profiter, en tout cas. Vous faites encore beaucoup de séances de travail avec l’association ou pas ?

 

M.

Non, là, ça a commencé un peu à baisser. En tout cas pour les sons, honnêtement, je n’ai plus besoin. Moi, je le travaille encore des fois quand je vois que ça baisse un peu ou je le vois un petit peu avec mon d’entrain sur le son, mais là, c’est beaucoup plus rare. Après, je vois toujours Manon. Par exemple, je la vois la semaine prochaine parce parce qu’on va essayer de mettre en place un peu de guidage léger, justement. Et ça, par rapport à ma maladie quand je suis très fatiguée. Là, on commence à apprendre la gauche et la droite. Je vais revoir Manon pour ce genre de choses. Parce que pareil, on a commencé aussi Maintenant, il sait bien, mais le rapport d’objets, donc il a un peu une multitâche quand même.

 

E.

Il va savoir faire plein de choses, mais en même temps, j’imagine qu’il a soif d’apprendre.

 

M.

C’est ça, bien sûr. Il a deux ans, donc il a à fond.

 

E.

Est-ce qu’il y a quelque chose auquel tu ne t’attendais pas avant d’avoir Snow, un peu quelque chose qui a été du bonus par rapport à l’expérience d’avoir un chien écouteur à tes côtés, d’avoir une grosse peluche.

 

M.

Ouais, c’est clair. Au moins, j’ai tout. J’ai mes petits formats, mon grand format, je profite de tout. Mais franchement, de toute manière, ce n’est que du bonus. De l’avoir, honnêtement, il n’y a pas de négatif. C’est tout au rôle.

 

E.

Justement, même si ça ne fait que sept mois que vous êtes en binôme, est-ce que tu peux nous confier, comme je demande tout le temps à mes invités, ton pire et ton meilleur moment jusqu’à maintenant avec Snow ?

 

M.

Mon pire moment, j’ai bien réfléchi. Je n’ai pas de moments, par exemple, je ne sais pas, en accessibilité ou de choses comme ça. On a eu un petit truc où ça m’a brisé le cœur, où il a passé la journée, par exemple, au vétérinaire, parce qu’il avait mangé dans le compost et du coup, il avait un peu des hallucinations. Donc ouais, pas top, j’ai dû le laisser une journée. Ça, c’était mon pire moment depuis que je l’ai, honnêtement. Et mon meilleur, mais là, j’en ai trop, mais je dirais nos premières vacances ensemble. J’étais trop fière de lui, c’était trop bien. Du coup, on part toujours avec les neuf chihuahua. Donc c’était un peu une… Il fallait que ça se passe bien, c’était le test et j’appréhendais un petit peu. Et ça s’est trop bien passé. Donc, on recommence cet été.

 

E.

Donc, vous partez à dix chiens ?

 

M.

C’est ça. On n’est pas dans le même appartement, mais on se retrouve tout le temps à 10 chiens.

 

E.

Et finalement, très bien passé, donc rebelote cette année.

 

M.

C’est ça, ça s’est trop bien passé. Du coup, on y retourne cet été et ça, je pense que c’est mon meilleur moment. J’appréhendais un peu, c’était Je n’avais pas encore voyagé avec Snow. Et même avant les vacances, on a été faire un mariage. Pareil, j’ai appréhendé et ça s’est trop bien passé.Son.

 

E.

Premier mariage, du coup ?C’est ça. Il s’est tenu à carreaux, ça va ?

 

M.

Ouais, franchement, j’avais peur, il faisait chaud. J’avais peur qu’à l’église ou à la mairie, on me dise que ce ne soit pas possible de rentrer. En plus, ce n’était pas ma famille, c’était ma belle famille, donc j’avais un peu peur. Je n’étais pas très à l’aise et au final, ça s’est trop bien passé. Tout le monde m’a dit qu’il avait été génial. Franchement, trop bien.

 

E.

Et puis, j’imagine qu’il qui t’a aidé et qu’il t’a signalé plein de choses, parce que c’est dans ce genre d’environnement, ça fait partie des environnements assez bruyants.

 

M.

Ouais, c’est ça. Du coup, honnêtement, principalement, c’était mon téléphone. Mais moi, je me réfère à ses réactions. Quelqu’un qui m’appelle et qui ne sont peut-être pas au courant que je m’appelle Morgan, lui, il se retourne. Donc moi, tout de suite, ça m’aide énormément quand je ne suis pas chez moi. C’est chouette.

 

E.

C’est mon repère. On voit en tout cas que tu es un peu comme ton phare dans la nuit. C’est toi. Ton fard auditif et on voit que Snow t’apporte beaucoup. Rufus et Oli se sont très bien faits, ce nouvel compagnon. Je le vois sur les stories. Je pense que c’est un peu le grand frère, le grand, mais petit frère.

 

M.

Oui, c’est ça. Oli, c’est toujours à son petit caractère. Il ne faut pas qu’il approche de trop près, mais Snow a compris et puis ça se comprend.

 

E.

Oui, on ne leur demande pas d’être meilleurs amis, de dormir ensemble, de faire tout ça, mais juste de se tolérer et de cohabiter.

 

M.

Oui, c’est ça.

 

E.

Nous, on a eu une demi-nette chez mes parents pendant des années. Je crois que la jeune s’est calmée le jour où mes parents ont mis une affiche pour éventuellement la donner contre bon soin, parce que c’était trop compliqué à gérer dans l’arène. On avait l’impression d’être dans une arène entre deux tigres tous les matins. Elle a dû sentir le vent tourner, se dire: Je vais peut-être arrêter. Me calmer. Me calmer et laisser la vieille tranquille. C’était un peu ce qui s’est passé. Écoute, merci en tout cas d’avoir participé à cet épisode en hors série. J’avais à cœur, comme je vous disais au début de l’épisode, de faire un épisode, un hors série sur ces chiens écouteurs qu’on connaît mal. Comme tu disais, il n’y a que deux associations. Il y a les chiens du silence et une patte tendue. Ton petit Snow vient d’une patte tendue, mais comme dans le monde des chiens guides, pas de concurrence. De toute façon, les bénéficiaires, il y en a de nombreux qui attendent. Je sais que vous avez fait l’assemblée générale il n’y a pas longtemps d’une pâte tendue et c’était ça le comble. Donc ça prouve que de toute façon, il y a de quoi faire et on voit comment ça Ça aura de l’impact sur ta vie, sur ton quotidien.

 

E.

Et ça, c’est le plus chouette.

 

M.

Merci à toi de m’avoir invitée, en tout cas.

 

E.

Avec plaisir. Et puis à très bientôt.

 

M.

À très bientôt.

 

E.

Et voilà, c’est la fin de cet épisode. Merci à vous de l’avoir écouté en espérant qu’il vous aura plu. Merci à Morgan d’avoir accepté de me confier son histoire avec Snow, me permettant enfin de faire un épisode sur ces chiens écouteurs tout en étant sur un podcast. Presque incomble, me direz-vous. Et justement, comme à chaque fois, la transcription intégrale de cet épisode sera disponible sur futurchinguid. Fr, ainsi que des photos de Morgan et Snow, mais aussi de Oli, Eryfus et toute la troupe de Chihuahua pour compléter votre écoute. Alors, à bientôt pour le prochain Orciéry de l’été, non pas sur l’univers des chiens guides d’aveugles, mais des chiens d’assistance..

 

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