Découvrez Dorothée, famille d’accueil à Paris et auteure de Petit Chiot Deviendra Grand Chien Guide 🦮

Devenir famille d’accueil est un vrai cheminement personnel, mais aussi un parcours franchi étape après étape. C’est ce qu’a souhaité écrire Dorothée, enfin à l’origine elle n’avait pas prévu de sortir un livre ! Elle nous raconte son aventure de famille d’accueil, ces nombreuses années de bénévolat empreint d’un fort émotionnel qui ressort aujourd’hui dans son livre que j’ai eu la chance d’avoir à mon tour entre mes mains.

Transcription intégrale

 

Transcription générée automatiquement par Happy Scribe

E.
Salut à tous, je m’appelle Estelle et je suis passionnée depuis toujours par les chiens guides d’aveugles. Bénévole pour cette cause à Paris depuis des années et aujourd’hui à Lyon, j’ai lancé le podcast Se dire un chien-guide étant persuadé que l’univers des chiens guides d’aveugles mérite d’être mieux connu par tous, afin que chacun puisse y trouver sa place. Mais savez-vous que seuls 1% des déficients visuels sont accompagnés d’un chien-guide ? Alors, pour mieux comprendre par qui et comment ils sont éduqués, mais aussi pour découvrir leur rôle dans le quotidien de leur maître et les bouleversements à leur arrivée, je vous partage deux fois par mois mes échanges avec un invité issu de cet univers, maître de chien-guide, bénévole et tant d’autres. Pour en savoir encore plus, n’oubliez pas de vous inscrire à ma newsletter mensuelle pour découvrir les coulisses du podcast, les actualités des chien-guides et bien sûr, des nouvelles de mes invités.

E.
Mon invité du jour ne m’est pas inconnu.

E.
Famille d’accueil depuis des années à Paris, il nous est arrivé de nombreuses fois de se croiser, plus ou moins par hasard. Nous nous suivons depuis le tout début, mais ce n’est qu’il y a quelques mois que l’urgence de l’inviter à mon micro s’est présentée.

E.
Et ce, en voyant apparaître dans ses publications sur les réseaux sociaux, la couverture d’un livre, son livre.

E.
Mais comment en vient-on à écrire un livre ? Et si je vous disais que comme Dominique dans l’épisode 75, écrire un livre n’était pas tout à fait son projet d’origine. Et maintenant, place à l’épisode.

E.
Bonjour Dorothée.

D.
Bonjour Estelle.

E.
Merci de m’accueillir dans ton bureau pour ce nouvel épisode sur le podcast Futur Chien Guide. Est-ce que pour commencer, tu pourrais te présenter en trois mots pour décrire ton chien et en trois mots pour te décrire toi ?

D.
Ok, merci à toi Estelle de venir me rencontrer et me faire passer derrière ton micro. Alors, trois mots, je vais commencer par mon chien. Donc c’est Humbo. Je ne sais pas si ça compte pour un mot. Son nom, déjà.

E.
Comment tu le caractériserais en trois mots, plutôt ?

D.
Attentif, sage. Attentif, sage et… C’est dur.

E.
C’est pas facile comme question. J’aime bien commencer avec ça, maintenant.

D.
Et je dirais beau, parce qu’il est très beau. C’est homme beau. Exactement. Voilà. Vraiment. Attentif, parce que c’est vraiment un chien qui, en fait, te fixe du regard.

E.
Oui, j’ai vu ça. Il est arrivé, il te regarde en bas.

D.
Il te regarde comme ça et c’est vraiment impressionnant. Il est vraiment… Et ça, depuis qu’il est tout petit, il a toujours été comme ça.

E.
Donc, un beau labrador noir aux yeux jaunes.

D.
Et vraiment, c’est vrai que depuis tout petit, il a été très attentif. Et puis, on va en reparler peut-être après, mais en tout cas, c’est un très bon élève.

E.
Et toi, du coup, comment tu te décrirais en trois mots ?

D.
Pas facile comme question. C’est plus facile de décrire les autres que soi-même. Je dirais dynamique, parce que j’ai quand même des emplois du temps bien chargés. Je confirme. Empathique, que ce soit dans ma vie privée que dans mon travail, puisque je travaille en relation constante avec de l’humain.

E.
Donc l’empathie est nécessaire quand on fait ce genre d’emploi. Allez, un petit dernier.

D.
Un petit dernier. Allez, je dirais Généreuse ? Ouais, généreuse. Après, je veux pas non plus me jeter des fleurs. C’est comme un entretien d’embauche, il faut donner trois…

E.
Trois points positifs, trois points négatifs. Exactement.

D.
Après, tu me fais en trois mots tes trois points négatifs.

E.
Non, on fait que le positif ici. Et surtout qu’en face de moi, en plus de toi avoir toi, tu m’as confié, je l’attendais depuis longtemps, ton livre. Parce que c’est pour ça aussi que je voulais échanger avec aujourd’hui. Le titre, on le connaît parce que c’est le titre de ta page Facebook ?

D.
Tout à fait. C’est vrai que cette idée de titre, tout de suite, je me suis dit: S’il faut l’appeler, je l’appellerai comme ça. Puisque j’avais déjà réfléchi quand j’ai créé ma page Facebook à quel nom je pouvais donner à cette page. Et du coup, quand il a fallu choisir un titre pour le livre, c’était une évidence que j’allais garder Petit chiot deviendra grand chien guide.

E.
Donc ce livre, il est sorti il y a pas longtemps ?

D.
Tout à fait. Il est sorti il y a un mois, quasiment, vraiment toute fin décembre, après Noël. Donc oui, pour les premiers exemplaires, tout à fait.

E.
Et alors, ça fait quoi de l’avoir dans les mains ?

D.
Je suis contente. Je suis contente, c’est un aboutissement, on va dire. Même si, moi, quand j’ai commencé l’écriture du livre, je n’avais pas du tout l’ambition d’écrire un livre. Ce n’est pas du tout né comme ça. Ce n’est pas l’envie d’écrire un livre qui a fait que j’ai commencé à écrire. Ce n’est pas Ça ne s’est pas fait comme ça, mais c’est au fur et à mesure que l’idée d’écrire un livre m’est venue.

E.
Qu’est-ce qui t’a donné envie d’écrire et pourquoi tu as écrit ? Tu as écrit pour ton Facebook ?

D.
Non, vraiment, à la base, j’ai écrit pour moi. J’ai écrit pour moi parce que ça fait un peu plus de six ans que je suis famille d’accueil. Donc, j’ai partagé le quotidien avec pas mal de chiens. Humbo, si je les compte tous, famille d’accueil, famille relais, c’est mon dixième. Et en fait, j’avais envie de laisser une trace à tous ces chiens parce qu’ils ne font que passer dans nos vies et on en garde bien sûr beaucoup d’amour, de souvenirs, etc. Mais rien de matériel. Et pour moi, le fait d’écrire là-dessus, ça donnait un côté matériel, côté souvenir. À la base, j’ai vraiment commencé à écrire comme ça pour moi, sans aucune prétention de publication de rien du tout. Et puis, c’est au fil de l’écriture, au fur et à mesure. Je commence à écrire, puis je commençais à réfléchir à oui, peut-être faire un plan, un peu une suite logique. Et puis, petit à petit, ça a pris forme. Les pages ont commencé à se remplir.

E.
Et il y en a des pages, tu as quand même une centaine de pages.

D.
Oui, voilà. C’est un petit ouvrage, mais oui, il y a quand même une centaine de pages. Et une fois que c’était terminé, je me suis dit, n’y connaissant rien du tout, vraiment, au domaine de l’édition, mais je me suis dit: Maintenant qu’il est là, qu’est-ce que j’en fais ? Ok, pour moi, c’est sympa, mais… Et je me dis: Je vais voir comment ça se passe, comment on fait éditer, publier un livre. Et ensuite, j’ai demandé à mon ami Google.

E.
Google a été généreux. Comment on fait ?

D.
Des contacts d’éditeur et tout. Donc là, j’ai découvert un peu le milieu de l’édition aussi, les différents contrats qu’on pouvait te proposer.

E.
Qui n’est pas du tout ton milieu professionnel.

D.
Absolument pas. Donc, j’ai découvert les contrats, comptes d’auteur, contrats, comptes d’éditeur. Enfin, voilà, tu as plusieurs formules, surtout pour les petits débutants novices comme moi. Et j’ai envoyé à plusieurs maisons d’édition, donc pas des grandes, puisque les grandes, ils s’en fichent des petits nouveaux comme moi, mais plutôt des petites maisons d’édition. J’ai dû en envoyer à six et j’ai eu cinq retours et cinq retours positifs. Donc déjà, je me suis dit: Tiens, c’est cool.

E.
Ça fait de bons échos, de bons retours.

D.
Sachant qu’encore une fois, je suis pas du tout écrivaine.

E.
C’est un témoignage.

D.
Tout à fait. Et d’ailleurs, on commence par la réflexion sur comment t’es devenue une famille d’accueil.

E.
T’as commencé par le début, en fait.

D.
Exactement. J’ai suivi au niveau du déroulé, vraiment la logique temporelle. Parce que tu connaissais les chiens guides d’aveugles il y a six, sept ans ?

E.
Qu’est-ce que tu connaissais des Chiennes Guides d’Aveugles ?

D.
Alors moi, je connaissais, comme Je le dis justement dans la rubrique Génèse.

E.
Oui, que je n’ai pas lu, parce que je viens d’avoir le livre dans les mains, dédicacé devant moi.

D.
On va pas tout spoiler, mais bon, je peux dévoiler quelques trucs.

E.
Mais bien sûr. Mais du coup, je l’ai pas lu, mais j’ai le plan les yeux et j’en avais déjà parlé avec toi. Tout à fait. La Génèse, oui, c’était…

D.
En fait, moi, j’ai connu depuis que je suis toute petite. Je connaissais les chiens guides parce que mes parents, ils étaient donateurs et on recevait…

E.
Le bulletin.

D.
Voilà, les infos, des chiens, trop mignon, les petites photos de petits bébés labradores. Et vous ne voulez pas être famille d’accueil. Et je sais que mes parents en avaient déjà parlé, mais un peu comme ça. Et puis moi, je me disais: C’est compliqué, tu as un chiot. Ouais, c’est génial, mais tu dois le rendre au bout d’un an. Mais quelle horreur ! Jamais de la vie je ferais ça, c’est trop dur. Donc oui, je connaissais, mais de loin. Après, là où j’ai mieux connu et du coup une idée plus concrète de ce à quoi il fallait s’attendre quand on est famille d’accueil, c’est une rencontre de quelqu’un que tu connais.

E.
J’ai hâte.

D.
C’est Marie que j’ai rencontrée avec sa chienne Mara.

E.
Donc, Marie Patamollet. Tout à fait. Épisode 3 du podcast.

D.
Il y en a eu deux, du coup.

E.
Oui, elle est repassée l’été dernier. Et ça, il faut que je recherche le numéro parce que c’est un hors série dont je me souviens plus. On doit être dans les 60. Mais en effet, Marie, on avait appelé Marie qui est arrivée dans le détail de Marie-Pate à modeler de son petit nom, c’était ma troisième invitée et elle est repassée, en effet, il y a pas longtemps, dans le 66ème épisode, je l’avais dit 60, pour nous parler de sa nouvelle aventure avec son chien de médiation. Mais quand tu l’as rencontrée, elle était avec Mara.

D.
Elle était avec Mara, donc c’était sa première élève. En fait, il s’avère que Marie habite dans le même immeuble qu’habitent mes parents. Et du coup, mes parents m’avaient dit: Ah, on a une voisine, elle a un chien guide. Je fais: Ah bon ? Et tout ? Ah ouais, j’aimerais bien la rencontrer. Voilà. Et on s’est rencontrés à une fête de Noël de l’immeuble. Et du coup, je l’ai assaillie de questions.

E.
Normal.

D.
Je te comprends pas. Parce que vraiment, déjà, je connaissais un petit peu. Et puis oui, du coup, j’avais plein de questions parce que le projet m’intéressait aussi. Donc, je l’ai assaillie de questions, comme le savent toutes les familles d’accueil. Et ça m’a permis de relancer l’idée.

E.
Mais tu avais envie de te lancer dans l’aventure ? C’était plutôt de te dire: Qu’est-ce qu’elle fait avec ce chien et comment ça fonctionne ?

D.
Moi, je connaissais un peu, de loin, ce rôle de famille d’accueil, donc ça m’a permis d’avoir plus de concret, sur notamment les séances de travail à l’école, etc. Et c’est vrai que quand elle m’a décrit tout ça, je me suis dit: Ah ouais, non, en fait, moi, je pourrais pas. Ok. En fait, c’est trop… À l’époque, j’étais maman célibataire, donc tu vois, travailler à temps plein, tout seul avec un enfant. Je me dis: Bah non, en fait, c’est juste impossible, je peux pas. Et puis, petit à petit, l’idée m’est restée dans la tête. Quand même. Quand même. Donc voilà, je pensais comme ci, comme ça, petit à petit. Tu dis: Ouais, mais en fait, ça, je peux m’arranger comme ci, comme ça. Tu trouves des solutions. Voilà, en fait, tu trouves des solutions parce que l’idée, même si je me dis: Non, ce n’est pas pour moi, c’est quand même resté. Je n’arrivais pas à me défaire de cette idée. Et donc vraiment, j’ai pris le temps de réfléchir à savoir si c’était vraiment faisable. Et petit à petit, comme tu dis, j’ai trouvé des solutions et j’ai fini par Je me suis inscrite à une réunion de présentation à l’École des chiens guides.

E.
Ok, donc là, t’as bien pas de plus.

D.
Là, voilà. Là, c’est la première fois que tu m’es allée pas à l’école, les pieds à l’école ?

E.
Oui, tout à fait.

D.
C’est la première fois que j’allais à l’école.

E.
T’avais pas fait les portes ouvertes ?

D.
Non, non.

E.
T’es rentrée par Par la grande porte des familles d’accueil quand même.

D.
Voilà. Enfin, ou la petite, selon vous. Je ne sais pas. Mais du coup, j’ai assisté à la présentation. C’était un samedi matin avec une monitrice et une famille d’accueil qui venait témoigner de son parcours, de son rôle. Donc, j’ai posé plein de questions, j’ai pris plein de notes. Et en fait, je suis repartie de cette réunion, je me suis dit: Ouais, OK, vas-y, c’est fait pour moi, je le veux. Maintenant, c’est clair, c’est décidé, c’est go, j’y vais.

E.
T’as déjà eu des chiens quand t’étais petite ?

D.
Ouais, j’avais déjà eu des chiens.

E.
T’étais type chien depuis le début.

D.
Moi, j’ai toujours aimé les chiens. J’aime les chats aussi, mais vraiment, avec les chiens, il y a toujours eu vraiment un truc particulier depuis toute petite.

E.
Là, ce qui est intéressant, c’est que dans ton livre, on pourrait se dire que genèse, réflexion, attente, réponse, ça arrive. Tu as quand même mis la brique, l’annonce à l’entourage. Oui, parce que c’était important pour toi de l’annoncer. Comment ça s’est passé ?

D.
Oui, et puis d’avoir aussi un peu le retour des proches. Mine de rien, savoir ce qu’ils en pensaient, parce qu’avoir un chien, on s’en rend compte surtout une fois qu’on en a, mais c’est une présence.

E.
On le sent à côté de nous.

D.
Ce n’est pas une peluche ou un objet que tu ranges au placard quand ça te gêne ou quoi ? Non. C’est vraiment un membre de la famille. J’avais besoin déjà de connaître leur avis et puis avoir leur approbation encore mieux. Mais ce qui n’a pas toujours été le cas d’emblée. Oui ? Ouais.

E.
Il y a eu des réticences un peu ?

D.
Il y a eu un peu, oui.

E.
Pas ta maman, parce que c’est elle qui t’avait un peu poussée à ça.

D.
Ouais, mais en fait, il y a eu quand même pas tellement de réticences, mais plus des craintes. Les gens me ont dit: Mais pourquoi ? Tu vas faire ça ? C’est plus parce que c’est hyper contraignant. Mais comment tu vas faire ? Et le chien, il faut le sortir. Donc, oui, le petit warning quand même, de l’engagement sur la présentation.

E.
Exactement.

D.
Je n’ai pas C’est génial. Donc l’accueil n’a pas forcément été celui que j’espérais au début. Mais bon, tout ça, après, ça s’est dissipé une fois que les premières questions, les premières réponses ont été données aussi, j’imagine. Oui, voilà, en fait, c’est plus de l’inquiétude. C’est plus de l’inquiétude.

E.
Là, combien de temps ça a mis ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Elle est arrivée vite, la première élève ?

D.
Je ne sais pas. En tout cas, moi, j’étais hyper impatiente. Je pourrais dire que c’est long, mais au final, non, ce n’était pas très long parce que j’ai rempli mon dossier en juillet et je l’ai eu, comme je le dis, en plus, c’était un vendredi 13 octobre. Donc, tu vois, ça reste raisonnable. C’est ça, trois mois.

E.
Oui, c’est ça, c’est quelques mois. Et donc, le portrait de la petite qui a débarqué dans ta vie.

D.
Donc ma première élève, c’était Nanie. Donc Nani, mine de rien, même si j’avais déjà eu des chiens, ça faisait un moment que j’étais sans chien. Et puis là, c’est quand même un petit peu différent. Donc il a fallu vraiment faire connaissance, réapprendre à vivre aussi avec un chien et aussi un chien au quotidien H24.

E.
Oui, parce que tu l’as toujours avec toi, tu le laisses pas dans un coin.

D.
Exactement. Mais en fait, c’était super parce qu’un petit fio labrador, c’est adorable. T’as tout le qui a envie de la caresser, de la regarder, de la prendre en photo. Après, c’est un jeune chien, donc ça fait pipi, ça fait des bêtises. Ça, c’est le côté moins glamour.

E.
C’est ce que tu racontes, j’imagine, dans le chapitre des premières fois, etc.

D.
C’est vrai que Après, ils deviennent très vite propres et bien éduqués. Là, tu vois, Humbo, il a… J’allais dire Sparrow. Humbo, il a six mois. J’ai envie de dire que le plus gros a déjà été fait. Pour moi, c’est vraiment les premiers mois les plus intenses, parce que tu as à la fois l’apprentissage des règles, la propreté, bien sûr, puis la première règle de base. La bonne tenue, la maison, etc. Et puis les assouplissements assis, couché, de ne pas bouger, d’aller à sa place. Tout ça, tu l’apprends assez vite au chien. Et du coup, oui, le plus gros du boulot, il se fait vraiment les trois premiers mois. Après, on est plus sur de l’entretien et puis oui, de l’apprentissage de nouvelles commandes, mais pas tant que ça. C’est vraiment les trois premiers mois qui sont les plus intenses. Mais du coup, oui, moi, avec Nani, je découvrais. Donc pour moi, c’était la meilleure, mais je n’avais aucun point de comparaison. Donc, je me rendais pas forcément compte de ce qu’elle allait devenir. Et puis, on verra que ça ne marche pas à tous les coups.

E.
Non, parce que là, on ne fait pas des statistiques, mais sur tes 10 élèves, combien ?

D.
J’ai eu beaucoup de réformées. Moi, j’ai eu beaucoup de réformées parce qu’en effet, c’est très select. La formation chez un guide ne devient pas chez un guide qui veut. Et tant mieux, j’ai envie de dire, parce Il y a clairement des chiens qui ne sont pas faits pour ça.

E.
Exactement, c’est pour leur bien-être surtout.

D.
Le but, ce n’est pas de les forcer. Non, non. Et Nanie, c’était un peu de ça. Elle était clairement pas faite pour ça. Sans spoiler, ma première chienne a été réformée.

E.
Ça arrive.

D.
C’était dur, surtout quand c’est la première. Ce n’est pas un moment facile parce qu’on culpabilise, on se dit: Mince, c’est ma faute, qu’est-ce que j’ai mal fait ? Surtout sur un premier chien, ce n’est pas évident à gérer en termes d’émotion.

E.
Tu en parles, de toute façon, tu parles un peu du départ. Tout à fait. Tu parles de la réforme, de la séparation et de ce qu’il y a derrière aussi. Mais aujourd’hui, Nani, tu en as un petit peu de nouvelles, peut-être ?

D.
Oui, un petit peu, parce que du coup, elle a été adoptée par les parents d’une amie. Donc oui, oui, j’ai des nouvelles. Elle vit en Savoie, elle fait de belles grandes balades et puis elle peut se baigner, chose que ne peuvent pas faire les chiens guides. Et elle aime bien nager, se baigner. Donc elle a vraiment une belle vie, oui, tout à fait.

E.
Moi, il y a un chapitre qui m’a interpellé et j’avais hâte de le lire. Je viens de l’ouvrir. C’est les 10 commandements des familles d’accueil. Celui-ci, il est juste avant un autre chapitre qui m’intéresse beaucoup, c’est la communauté des familles d’accueil Familrelais, Mais pour le coup, je pense que ça, je vois un peu plus de quoi on parle sur les 10 commandements des familles d’accueil. Tu les connais par cœur ou pas ? Non. Alors, je fais la lecture. Au grasse matinée, tu renonceras. Ça, ça s’applique aussi aux familles de jeunes enfants. Je crois. Avec Babyboy, on est bon.

D.
Avoir un jeune chien, c’est un peu éduquer un jeune enfant.

E.
Des poils partout chez toi et sur toi, tu retrouveras. Non, là, on n’est pas sur le baby, ça va. On a d’autres de la bave, mais pas des poils. Au placard, tes talons hauts, tu garderas plus de talons hauts ?

D.
En fait, tu sais quand tu as un labrador qui fait 35 kilos et qui, même s’il marche bien aux pieds, mais que d’un coup, tu ne sais pas pourquoi, il va avoir un truc que toi, tu n’auras pas vu et qui va te traîner. Voilà, ce n’est pas toujours évident. Ce n’est pas interdit, mais il vaut mieux faire attention.

E.
Tu gardes au placard les talons hauts.

D.
Je ne m’étais pas. Ok. Je ne suis C’est plutôt team basket.

E.
Et le caca dans la rue, tu ramasseras ? Oui, ça fait partie des…

D.
Même s’ils font dans les caniveaux, on ramasse, bien sûr.

E.
Et les aveugles, les déficients visuels, leur maître, peuvent aussi ramasser, même sans y voir grand-chose, parce qu’on leur apprend Et ça fonctionne. L’odeur du chien mouillé, tu acceptera ?

D.
Un chien, même pas mouillé d’ailleurs, j’ai envie de dire.

E.
On peut mettre l’odeur du chien, entre parenthèses, mouillé ou pas.

D.
Tu acceptera. Mouillé, c’est encore pire. Mais on le voit dans les espaces confinés. Là, par exemple, dans mon au bureau, si je laisse la porte fermée toute la journée, je vais sortir, je reviens, je fais: Ça sent le chien. Autant à la maison, je trouve que ça sent pas trop, parce que déjà, il y est pas la journée. Pareil dans la voiture, dans les espaces confinés, oui, un chien, ça sent. Et alors, un chien mouillé,Là, ça sent encore plus. Là, c’est terrible.

E.
Il y en a un qui est plus positif, c’est: partout avec toi, tu l’emmèneras.

D.
Oui, ça, famille d’accueil, tu l’emmènes partout. Ça fait partie du deal. C’est aussi que le chien soit habitué à plein d’endroits différents, qu’il soit à l’aise partout. Et moi, je trouve ça chouette, surtout quand tu l’emmènes dans des endroits improbables. Improbables pour un chien. Mais c’est ça qui est drôle.

E.
Et c’est ça aussi qui nous pousse à aller toujours trouver des nouveaux lieux, des nouveaux escalateurs, des nouvelles Tout à fait. Des nouveaux escaliers à grilles, ce genre de truc que tu ne remarques pas forcément, des nouvelles grilles de métro, des grilles à jourées sur le sol et tout.

D.
Tout à fait, ça peut te pousser à aller à des endroits à qui tu ne serais pas allé sans chien.

E.
Friandises et sacs à caca Dans tes poches, tu t’habitueras. Je confirme. J’en ai eu encore longtemps alors que je suis en pause de famille d’accueil, famille relais. Mais je retrouve encore des sacs à caca dans mes poches propres, bien sûr. Je précise, mais on a le stock, en tout cas.

D.
C’est ça. Ben oui, on n’a pas des pièces de monnaie ou des Kleenex, on a dans nos poches. Ben oui, toujours un petit peu de friandises. Parce que pour maintenir les bonnes règles d’éducation, les apprentissages, ça caca parce que ça peut arriver à n’importe quel moment.

E.
Un point positif quand même, avec Amour et assiduité, tu l’éduqueras.

D.
Oui, on est obligé. C’est vraiment Amour et assiduité, les deux termes nécessaires à un bon apprentissage de chien guide. Bien sûr, il faut aimer les chiens, il faut aimer ce qu’on fait, évidemment. Et il faut être assidu, oui, parce que… Mais c’est comme avec un enfant.

E.
Oui, la patience et la répétition.

D.
Il faut être régulier, c’est ça, pour que ça marche et qu’il enregistre et que ça fonctionne.

E.
Soin de lui, tu prendras.

D.
J’en parle aussi dans le livre, c’est une grosse mission. On te confie un être vivant, en fait. Et c’est un bébé en plus. On te confie un bébé être vivant. Donc, c’est quand même une grosse mission. On nous fait quand même vachement confiance. Et évidemment, tu vas prendre soin de lui parce que oui, c’est un enfant, c’est un être vivant, donc tu vas faire attention à ce qu’il manque de rien, à ce qu’il soit bien dans sa tête, dans ses pattes. Et aussi du point de vue médical, puisque j’ai eu quelques mésaventures avec des chiens et j’en parle dans le livre aussi. Ça fait partie aussi de la vie, les accidents de la vie et autres. Oui, tout à fait.

E.
Donc, il y a aussi cette partie-là à ne pas négliger. On prend le package.

D.
Oui, tout à fait.

E.
Et le 10ᵉ commandement, tu t’en souviens ? À jamais dans ton cœur, il le restera.

D.
Oui. Évidemment, on ne les oublie pas. Évidemment, quand on a partagé un moment de vie avec eux. Et c’est ce que je dis aussi, on leur apprend beaucoup, mais ils nous apprennent beaucoup aussi. Ils nous apprennent beaucoup sur nous, sur l’amour en général, sur même le mode de vie, comme le fait de vivre l’instant présent. Les chiens, ils sont dans le présent. Le chien, il ne comprend pas même que tu es en retard. Tu sais, parfois, tu es pressé, tu as un rendez-vous, tu es là: Allez, viens, dépêche-toi, vite, vite, vite. Lui, en fait, il ne comprend pas. Le chien, il est là, il est dans son moment et puis voilà. Il ne va pas anticiper parce que tu as une réunion. Lui, ce n’est pas ce qui va se passer l’heure d’après et c’est très bien. Il vit au moment, dans l’instant.

E.
Il profite. Il se pose pas trop de questions sur le planning.

D.
C’est ça. Sauf le planning de croquettes. Il est là, il vit au moment où l’action se passe.

E.
Et tu disais que tu avais des tout petits chiots. C’est vrai qu’en famille d’accueil, on accueille des chiots très, très jeunes. Enfin, très, très jeunes. Assez jeunes, ce n’est pas un chien de un an que tu as tout de suite. Tout à fait. Ce n’est pas comme les déficients visuels qui ont le chien à deux ans. Et ça, c’est vrai que cette différence, elle est pas forcément visible pour un déficient visuel parce qu’au final, eux, ils voient le produit fini d’éducation, j’ai envie de dire. Ils voient le chien éduqué et on en avait beaucoup parlé. Ils en ont parlé ensemble, Arthur et Florian, des épisodes 11 et 34. Parce que quand Arthur, qui est à Loya, qui était un chien guide éduqué, Son mari, maintenant Florian, avait été famille d’accueil. Du coup, chacun avait un chien. Donc un chien guide éduqué et un chiot en famille d’accueil. Et en fait, Arthur raconte dans l’épisode de Florian, parce que j’ai fait l’épisode avec l’un puis avec l’autre, qu’il a découvert et qu’il s’est rendu compte de qu’est-ce que c’était un chiot de deux, quatre mois. Tout à fait. Et du coup, il s’est encore plus rendu compte de l’évolution qu’il fallait et de la patience et de la répétition de l’assiduité dont tu parlais.

D.
Et on le voit même, justement, j’ai pu revoir des chiens réformés. Oui. Et je me dis, par exemple, le frise, que j’ai revu récemment, je dis: Elle est hyper calme. Et en fait, le chien a passé deux ans, trois ans, il se calme énormément. Et comme tu dis, nous, là, jusqu’à en gros, c’est un an, un an, un an et demi. Et c’est vrai qu’il est encore jeune, le chien. C’est encore un chien tout foufou, même s’il est éduqué et tout ça, ça reste un jeune chien. Et très vite, en effet, ils sont beaucoup plus calmes en grandissant, en devenant adultes.

E.
C’est ça. Et réformés ou pas, en fait, il s’agisse un peu plus… Il y en a qui restent jeunes dans leur tête longtemps dans le jeu, etc. Mais dans la vie quotidienne, au final, c’est vrai que c’est Nous, on les a pendant l’adolescence. C’est ça.

D.
C’est la période, oui, la plus difficile, en fait, qu’on a.

E.
Et puis où ils évoluent le plus, quand même. Exactement. Moi, j’ai vu Humbo il y a quelques mois et il a énormément changé. Et en quelques mois…

D.
Ça a grandi tellement vite.

E.
C’est fou. C’est accéléré, très accéléré.

D.
Oui, mais vraiment, moi, je l’ai récupéré. Il avait deux mois et demi, il devait peser huit kilos. Là, il a six mois. La dernière fois que je l’ai pesé, il 25 kilos. C’est énorme, en fait, la plupart. On pourrait vraiment dire qu’ils grandissent de jour en jour. Après, ça s’arrête très vite chez le labrador, puisqu’à 12 mois, ils ont… La taille finale. La taille adulte. Après, ils peuvent s’épaissir, surtout selon comment on les nourrit.

E.
On évite.

D.
Entre 10 et 12 mois, ils ont leur taille adulte. Ça va très vite.

E.
Il y a un chapitre qui me questionnait beaucoup, c’est: Il n’arrive pas chez nous par hasard. Par rapport au fait que tu étais persuadée que chaque chien a une mission à accomplir dans la vie d’une personne.

D.
Tout Tout à fait. Chaque être, je pense vraiment que… Mais c’est inconscient, ce n’est même pas… Mais qu’il était fait pour venir dans notre vie, pour nous apporter telle ou telle chose. Même chaque épreuve, elle n’est pas là pour rien et qu’il y a un sens dans tout ça et il y a un intérêt. En fait, ils nous font évoluer. Et ce qu’on va apprendre avec un chien, ça va nous permettre de développer des… Et je parle aussi à elle. Ça, c’est autre chose, c’est plus vis-à-vis du quotidien de la famille d’accueil, mais encore une fois, il nous apportent énormément. Ils nous apportent énormément.

E.
Oui, c’est de la connexion que tu avais eue avec une certaine chienne, Holda.

D.
Oui, ça, c’était Holda, en effet. Après, on les aime tous, mais on les aime tous différemment puisqu’ils sont tous différents. Et chaque chien va t’apporter quelque chose de nouveau. Avec Holda, il y a tout de suite eu une connexion qui s’est créée, mais tout de suite. Alors qu’Holda, à la base, je devais l’avoir qu’en relais quelques jours. Mais pour moi, c’était impossible. Et finalement, je l’ai eu en famille d’accueil parce que je pense qu’on devait partager ce moment ensemble. Et puis oui, le fait d’être au quotidien avec des chiens et des chiens guides, ça t’apporte beaucoup aussi, comme j’en parle dans le chapitre Les compétences sociales développées, il faut y aller au culot. Parfois, tu as des endroits où tu te dis: Oh là là, je vais me faire rembarrer avec mon chien, ils vont me voir arriver, ils vont se dire: Oh là là, c’est quoi cette folle ? Et tu te dis: Voilà, j’y vais. Et du coup, ça t’aide à Voilà, moi, au début, j’étais quand même quelqu’un d’assez réservé, assez timide. On dirait pas comme ça. On dirait pas. Ils m’ont beaucoup appris. Puisqu’aujourd’hui, plus du tout. Mais vraiment, j’ai appris grâce au chien, le fait, justement, d’aller oser aussi défendre ta cause.

D.
Et oui. Que tu sais juste. Donc oui, ça a vraiment… J’ai beaucoup évolué à travers les chiens guides. J’ai vraiment gagné en confiance en moi.

E.
Et ça a eu un vrai impact sur ta vie ? Tu pensais juste que ça allait être un projet d’un an ? Ou tu t’étais déjà dit: Si je commence, j’arrête Je m’étais pas projetée, en fait.

D.
Je savais pas. Et encore aujourd’hui, je serais incapable de dire ce qui va se passer après un beau… Ok. Ouais, à chaque fois, je me dis pas à chaque fois: Si je recommence, je recommence, ou je fais une pause. Je ne sais pas. Ok. Je me projette pas trop.

E.
Toi aussi, tu vis l’instant présent.

D.
Ouais, j’essaie. Puis chaque histoire est tellement originale. Et puis, j’ai vécu Voilà, des réformes, des problèmes, différentes choses qui fait qu’aujourd’hui, j’ai hâte de me projeter parce que je sais que tu peux te projeter, mais ça ne va pas du tout se passer comme tu l’as prévu. Donc, voilà. Maintenant, j’attends de voir et on verra une fois arrivé au bout du parcours, ce qu’on fera après.

E.
Qu’est-ce que tu manges Lou ? Il a pris un bout de ficelle ? Du scotch.

D.
C’est meilleur de manger du scotch. Avoir un chien à la maison t’oblige à bien ranger chez toi. Le pire, comme je dis dans le livre, c’est la chambre des enfants. Alors là, c’est l’île de la tentation parce que souvent, surtout des jeunes enfants, les chambres ne sont pas toujours très bien rangées. Donc, il y a des jouets qui traînent un peu partout. Et souvent, les jouets pour enfants, ça ressemble beaucoup aux jouets pour chien. Je confirme. Voilà. Donc oui, soit tu apprends aux enfants à ranger la chambre. Mais en fait, et c’est vrai, ça, vraiment, je l’ai constaté avec tous les chiens, quasiment, très vite, ils sont malins, mais ils savent quels sont leurs jouets et quels sont ceux de l’enfant auxquels il n’a pas le droit de toucher. Est-ce qu’ils en jouent ? Très Ils sont très malins. Non, mais vraiment, très vite, OK, ils savent et ils ne prennent que leurs jouets et ils ne prennent pas le jouet des enfants.

E.
Mais tu vois, quand on a eu Tao, quand j’étais encore à Paris l’été dernier, pour le coup, mon baby boy avait un an. Et c’était trop rigolo parce que Tao, lui, du haut de ses dix mois, il était plus jeune, mais plus grand, jouait avec les jouets du bébé. Enfin, lui donnait les jouets, mais ne jouait pas avec. Ils étaient plutôt en mode chacun se donnait les jouets à l’autre.

D.
En fait.

E.
Mon petit, il faisait pareil. Il prenait ses jouets, il les donnait, mais il jouait pas avec. Il mordait pas le bois de cerf, heureusement, quand même. Non, non, vraiment, tu as raison. Ils savaient vraiment, et pourtant, ils avaient pas un an tous les deux. Ils savaient vraiment qui était le jouet avec qui. C’était trop rigolo de les voir jouer l’un l’autre. Non, mais c’est hyper intéressant. Et tu disais que ça t’a apporté beaucoup. Je crois que tu parles aussi de quelque chose dans le livre où tu es allé un peu plus loin. T’as eu envie de te former plus que famille d’accueil.

D.
Oui, parce que j’adore les chiens et le fait de vivre avec eux, j’avais envie de comprendre encore plus. Dans à en savoir encore plus pour encore être plus en connexion, mieux m’occuper d’eux. C’est vrai, moi, j’ai commencé à m’intéresser, comme je disais, à la communication animale. Ça peut paraître très farfelu pour les plus cartésiens, mais moi, c’est suite à une expérience que j’ai eue avec Frizz. Et je ne connaissais pas la communication animale avant. Bref, on a eu un échange qui a fonctionné, mais je me dis: Mais comment elle a pu comprendre ce que je lui disais alors qu’ils ne savent pas parler le langage humain ? Les chiens, en tout cas, passent ces mots-là, hormis assis, couché. Et c’est comme ça que j’ai découvert la communication animale et que je m’y suis un petit peu intéressée. Même si, voilà, maintenant, j’ai pu piocher un peu à droite, à gauche des infos et qu’après, chacun se fera sa propre opinion là-dessus. Je pense qu’aussi, il faut être prudent parce qu’on trouve vraiment de tout sur Internet. Donc, il y a ça. Et puis oui, après, j’ai passé la CACED.

E.
Donc, la CACED, c’est… Je sais même pas ce que c’est dire.

D.
C’est l’attestation de connaissance des animaux de compagnie… Et domestique, non ? Ouais, caractère domestique, quelque chose comme ça. Donc, chien et chat…

E.
D’espèces domestiques. Donc, attestation de connaissance pour les animaux de compagnie d’espèces domestiques.

D.
Exactement.

E.
J’avais Je n’ai jamais lu la chronique, donc je n’étais pas prête.Moi, je l’avais lu, mais je l’ai oublié. Je n’étais pas prête de pouvoir vous la dire.

D.
Et en fait, c’est une formation sur deux jours, me semble-t-il, et c’est vraiment très complet. Alors, c’est complet et dense, mais moi, j’ai beaucoup aimé parce qu’en fait, tu apprends plein de choses, même sur une mise bas, comment ça se passe, l’évolution du chiot, ses premiers jours, ses premières semaines, comment est-ce qu’il se développe, etc. C’était super intéressant. Et après, j’essaie de voir ce qui Parce que c’est des petites formations. Moi, l’idée, c’était pas de devenir éducatrice ou quoi.

E.
C’était de compléter un peu ton rôle de famille d’accueil. C’est ce que tu dis, c’est pas de te réorienter. Tout à fait.

D.
L’objectif, c’était pas de devenir éducatrice. Oui, c’est plus de la curiosité, en fait. Quand je m’intéresse à un sujet, j’aime bien aller fouiller, aller piocher et en apprendre davantage. Et donc ensuite, j’ai fait le premier secours canin. Trop bien, ça. Parce que c’est chien-chat à chaque fois. Et pareil, je trouve ça super utile. C’est vrai que j’ai des soucis de santé, notamment avec Roma. Et comme on le disait, les accidents de la vie, ça peut arriver. Comme moi, j’ai passé mon PSC1 et on fait des recyclages régulièrement.

E.
Pour les humains.

D.
Pour les humains, le diplôme de secourisme, ça me paraît important quand tu vis avec un chien, de connaître aussi les gestes de premiers secours qui peuvent te permettre de maintenir en vie en attendant ton animal, en attendant qu’il soit pris en charge par un vétérinaire. Et pareil, j’ai trouvé ça hyper intéressant. Alors, tu apprends à faire un massage cardiaque sur un chien, à lui prendre son pou, à repérer au niveau de la couleur de ses babines, par exemple, s’il n’a pas des problèmes de circulation. C’est intéressant.

E.
Et puis, ça a fait quoi ton expérience à tes différentes expériences plus santé ?

D.
Ça te rassure de dire… Je ne dis pas qu’on ne sait jamais comment on réagirait sur le coup, mais en tout cas, oui, je suis très intéréssée.

E.
Tu as Il y a des compétences en plus là-dessus pour être thermé, en fait.

D.
Voilà. Après, j’espère que je ne m’en servirai pas. Je te le souhaite.

E.
Je te souhaite de pas t’en servir.

D.
Mais c’est toujours bien de savoir. Oui, tout à fait.

E.
En tout cas, moi, j’ai hâte de lire ce livre. Je vais repartir Je suis avec.

D.
Écoute, tu pourras peut-être le lire dans un train en retour. Oui. Puisqu’il se lit assez vite, en finale. C’est ça. C’est ça, c’est une centaine de pages. C’est des petits chapitres de deux, trois pages en moyenne.

E.
Top. Et j’ai des beaux marque pages qui vont avec. Je vous mettrai tout ça en photo sur Insta, il va falloir guetter. Je me demandais s’il y avait quand même, j’imagine que oui, quelque chose que tu as appris ou découvert dans cette aventure, où la première fois que tu as posé des questions à Marie, tu n’étais pas trop imaginée qu’il y avait tout ça derrière.

D.
Oui. Déjà, moi pourtant, j’avais déjà eu un chien et la propreté, moi, je ne me souvenais pas qu’il fallait le sortir quand tu viens de les avoir. Disons, entre deux mois et demi, trois mois. Surtout que j’ai eu des chiens à problèmes Un problème côté pipi. Mais oui, il faut le sortir toutes les 1h30 et parfois plus souvent quand tu joues avec lui, etc. Et en fait, c’est beaucoup d’allers-retours. Et je me dis: Mais les gens qui prennent un chiot et qui vont travailler tout de suite derrière, qui sont pas là, même une demi-journée. Mais en fait, comment ils font et comment fait leur chiot pour apprendre la propreté ? Et je pense qu’aussi le livre, parce que je parle en effet du côté glamour et du côté pipi, caca. Moins glamour. Voilà, pipi, caca, vomi, de oui, qu’est-ce que c’est que de vivre avec un chien ? Un chien guide, encore plus, mais même un chien en général. Et qu’en fait, c’est quand même une grosse responsabilité. C’est beaucoup de boulot, c’est des contraintes, oui, bien sûr, beaucoup de contraintes.

E.
Oui, oui, vraiment. Il faut l’avoir en tête.

D.
Oui, mais vraiment, ouais. Même si nous, et encore, on en a… Je ne sais pas, du coup, si on peut dire qu’on a plus ou moins que c’était notre propre chien, parce qu’on s’engage que sur un an. On peut le faire garder si vraiment on doit partir.

E.
Exceptionnellement, c’est possible avec les familles relais.

D.
Exceptionnellement, sur un voyage ou quoi. On n’a pas de frais, puisque les croquettes et les frais de vétérinaire sont pris en charge par l’école. Donc après, c’est plus des jeux du plus. Alors oui, on l’a tout le temps avec nous, mais d’un côté, on n’a pas toutes les contraintes aussi qu’ont les personnes qui ont leur propre chien.

E.
Ça, c’est un truc dont on s’était fait la réflexion avec mon mec. On s’était dit: Mais en fait, là, quand tu as un chien à toi, tu dois prendre en charge le véto, tu dois décider quel croquette tu lui donnes. Oui, aussi. Tu dois décider… Il y a plein de choses, en fait. Il y a plein de choses auxquelles nous, on est guidés par l’école. C’est un point positif et en même temps, tu peux pas faire ce que tu veux, donc ça reste un point négatif. Il faut savoir dans quel cadre On peut l’emmener partout, mais peut-être que ton chien, toi, lambda, il sera pas accepté là où t’as l’habitude de passer tes vacances.

D.
Il y a des points positifs et des points négatifs.

E.
Mais c’est sûr que c’est une aventure totalement sont inédites. Et est-ce qu’il y a des moments où toi, tu as été bluffée par un de tes 10 élèves, qui reste un souvenir assez marquant pour toi ?

D.
Quand j’avais mon chien, je ne pensais pas qu’on pouvait apprendre, par exemple, à faire pipi et caca sur commande à un chien. Oui. Le premier truc qu’on te demande. C’est la première brique à mettre. En tant que famille d’accueil, tu dis: Quoi ? Mais même pipi, je peux lui apprendre à faire pipi dans les caniveaux ? Et quoi ? Même un mâle, il ne va pas lever la patte. Je dis: Mais comment je vais faire ? Ça, vraiment, je ne savais même pas qu’on pouvait apprendre à un un chien, un chien et encore plus un chien mâle, à faire pipi dans les caniveaux sur commande. Ouais. Et non, en fait, ce que je te rends compte, c’est qu’ils apprennent tellement vite. Alors c’est des labradors, donc en fait, avec la bouffe, avec les récompenses, les croquettes, tu peux leur faire apprendre quasiment ce que tu veux, en fait. Ah oui, ils sont très, très malins.

E.
Et on parlait juste avant de mettre enregistré sur l’enregistreur, avant de mettre rec, des lieux où tu es allé dernièrement faire des sensibilisations et et tout. Est-ce qu’il y a un lieu ou des lieux exceptionnels où tu es allé avec les chiens guides, où tu serais jamais allé sans les chiens guides ?

D.
Alors, les sensibilisations, j’ai commencé récemment. Du coup, j’en ai pas fait beaucoup encore. Donc, je ne pense pas Je pense pas être allée quelque part grâce au chien.

E.
Un lieu où tu te serais dit: Sans le chien, je n’ai jamais mis les pieds. Pour travailler, pour…

D.
Oui, après, c’est plus, oui, au niveau des sorties, ça Ça te pousse à bouger, c’est sûr. À bouger, oui, pour le sortir, le dégourdir et l’occuper, mais aussi, en effet, on se dit: Tiens, là, par exemple, on va se faire un musée, ça va faire un peu bosser un peu aussi. En fait, oui, ça va être une opportunité. Peut-être que oui, on l’aurait pas fait s’il y avait pas eu de chien. On se serait dit: On va faire un truc peut-être plus tranquille à la maison, etc. Et en fait, avoir le chien, de se dire: Bah oui, tiens… Tu joints l’utile à l’agréable, en fait. Exactement, ouais.

E.
Je me souviens quand on était aussi sur Paris en tant que famille roulette, tu dis: Bah, tiens, on cherche à faire un truc. Bah, tiens, ce serait pas mal comme ça, lui aussi, il va bosser et tout.

D.
Ouais, tout à fait.

E.
Bon, il me reste ma petite question de fin, avant de laisser Humbo aller manger ses croquettes. Je demande toujours à mes invités quel est leur pire et leur meilleur moment avec les chiens guides. Est-ce que tu pourrais nous les confier, en commençant par le pire, pour garder le meilleur pour la fin ?

D.
Alors, le Le pire, je dirais, c’est l’accident que j’ai connu avec Romain, parce que c’est un accident domestique, entre guillemets, parce que c’est…

E.
Tu le racontes un peu dans le livre ?

D.
Oui, je le raconte en détail. Je le raconte vraiment en détail. Et j’avaisJ’ai envie de vraiment en parler aussi parce que c’est des souvenirs très douloureux et j’avais besoin aussi de vraiment de l’extérioriser. Donc, je donne tout en détails vraiment dans le livre. Romain, un matin pressé, je suis en voiture, on va au travail et elle sort de la voiture, il pleut, je referme vite la porte et elle a vraiment l’extrémité de sa queue qui reste coincée dans la portière de la voiture, comme ça peut arriver, avec les doigts des enfants. Et ça en est suivi une accumulation de problèmes par rapport à ça. Au final, ça s’est très bien. Aujourd’hui, elle va très bien, elle mène une très belle vie, mais disons que ça a été très compliqué à guérir.

E.
Oui, ça me rappelle… J’avais une chienne qui avait le bout de la queue. Il lui avait opéré d’un kyste parce qu’à force d’être énergique, cette belle nolca, une très belle flat-coûte-rotrieveur noire, ça a que tapé dans le radiateur et ça avait créé un kyste. Ils avaient enlevé le kyste, mais ça cicatrisait pas et il fallait refaire le pansement. Il avait un pansement blanc au bout de la queue alors qu’elle était noire. Il y avait des gens dans le métro qui avaient fait des messes basses en disant: C’est pas mal comme ça. Je sais, c’est pour que les déficients visuels y voient où est la queue et la tête.

D.
Mon Dieu, que j’étais morte de rire.

E.
Mais bon.

D.
C’est vrai que la queue, c’est vraiment un endroit très compliqué pour cicatriser pour les chiens. A déjà de base, surtout nos labradors, comme tu dis, qui ont remu la queue énergiquement. Mais Romain avait d’autres soucis de santé qui ont fait que ça a été très compliqué à soigner.

E.
Et les meilleurs moments ?

D.
Le meilleur moment, peut-être. Je devrais en citer qu’un. Non, quelque un. Parce que déjà, le quotidien… Moi, les meilleurs moments que j’apprécie dans la journée, déjà en général, c’est plutôt dans la vie quotidienne, c’est le matin quand tu te lèves et que tu as ton chien qui te fait la fête. Et ça, c’est vraiment quelque chose auquel, en plus, on s’habitue, parce que quand ton chien part en relais, tu es là…

E.
Moi, j’ai tout seul.

D.
Vraiment, tu commences ta journée, tu sors de ta chambre et tu as le chien qui t’accueille. Et ça, c’est vraiment l’accueil du matin. Après, on a les lieux insolites un peu, où j’ai pu emmener les chiens, que ce soit par mon travail. Des rencontres aussi. On est allé au ministère de l’Emploi, on a rencontré quelques personnalités.

E.
Je vois, on regarde les photos au mur.

D.
Que ce soit des personnalités politiques ou médiatiques. On a rencontré PLK qui lui a fait des papouilles.

E.
Oui, on voit ça.

D.
Et puis oui, il y a eu aussi Sparrow qui a pu être figurant quelques secondes, enfin, dans quelques dizaines de milliers de secondes dans le dernier film de Luc Besson. Donc ça, c’est vrai que c’était rigolo. Voilà, c’est original Ouais.

E.
Super moment, en tout cas.

D.
Oui.

E.
En tout cas, moi, j’ai hâte de lire en intégralité le livre que nous avons parcouru pendant l’enregistrement. Merci.

D.
Merci à toi, Estelle. J’ai hâte. Je suis ravie d’avoir été interviewée Je suis ravie de te voir vueée par toi. Avec plaisir. J’ai hâte d’avoir ton retour après la lecture du livre.

E.
Je te ferai ça sans faute. Si je trouve le temps de le lire, je le ferai, c’est sûr, mais à quelle heure du jour ou de la nuit, ça, avec Baby, on verra. Merci beaucoup en tout cas.

D.
Merci à toi. Et à très bientôt. À bientôt.

E.
Et voilà, c’est la fin de cet épisode. J’espère qu’il vous a plu. N’hésitez pas à nous dire aussi si le livre Petit Chou deviendra Grand Chien Guide vous a plu et a fait écho à votre aventure si vous êtes vous-même famille d’accueil. Et si vous avez apprécié cet épisode sur le livre de Dorothée, je vous conseille de découvrir celui de Dominique de l’épisode 75, qui raconte l’arrivée romancée de son chien guide, Monty. De mon côté, je vous dis à bientôt pour le prochain épisode sur l’univers méconnu des chiens guides d’aveugle.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *