Découvrez Séverine, famille d’accueil à Nantes et à l’origine d’une rencontre inédite 🦮

Depuis le début de mon aventure, connaître les fratries des chiots en relais m’intriguent… Quand Séverine, avec qui je discutais depuis les prémisses de son projet de famille d’accueil, a organisé une rencontre avec – presque – toutes les familles d’accueil de la portée d’Umy, sa deuxième élève chien guide, j’ai tout de suite voulu en savoir plus. Comment, pourquoi, avec qui et où ? Je vous partage toutes ses réponses !

Transcription intégrale

 

Transcription générée automatiquement par Happy Scribe

E.

Salut à tous, je m’appelle Estelle et je suis passionnée depuis toujours par les chiens guides d’aveugles. Bénévole pour cette cause à Paris depuis des années et aujourd’hui à Lyon, j’ai lancé le podcast Outil un chien guide étant persuadé que l’univers des chiens guides d’aveugles mérite d’être mieux connu par tous afin que chacun puisse y trouver sa place. Mais savez-vous que seuls 1% de déficients visuels sont accompagnés d’un chien guide ? Alors, pour mieux comprendre par qui et comment ils sont éduqués, mais aussi pour découvrir leur rôle dans le quotidien de leur maître et les bouleversements à leur arrivée, je vous partage deux fois par mois mes échanges avec un invité issu de cet univers, maître de chien guide, bénévole et tant d’autres. Pour en savoir encore plus, nous N’oubliez pas de vous inscrire à ma newsletter mensuelle pour découvrir les coulisses du podcast, les actualités des chiens guides et bien sûr, des nouvelles de mes invités. Et en parlant des coulisses, je vous propose aujourd’hui de découvrir celle d’un événement inédit et pour autant assez confidentiel. L’actrice de cette rencontre n’est autre que Séverine, une famille d’accueil nantèse avec qui j’échange depuis ses tout premiers questionnements pour devenir famille d’accueil.

 

E.

Alors, imaginez qu’on se connaît bien, qu’on s’est même croisé en vraie arène et que j’ai tout de suite voulu en savoir plus quand j’ai vu qu’elle avait organisé tout un programme pour les retrouvailles de la fratrie Doumi, et bien plus, dans un lieu central aux origines de la naissance de la portée. Et maintenant, la seule épisode. Bonjour Séverine.

 

S.

Bonjour Estelle.

 

E.

J’espère que tu vas bien. Merci en tout cas d’avoir accepté mon invitation à la veille d’un grand départ, on va le dire en plus, sur mon podcast Future Sharing Guide. Ça fait un moment qu’on discute ensemble puisque je regardais avant notre enregistrement les premiers messages qu’on s’est envoyés. Et Il date de 2021, puisque tu m’avais envoyé au tout début de ton aventure, même avant ton aventure de famille d’accueil, pour réfléchir et savoir comment faire toutes ces démarches. Et tu es allée très loin, puisque aujourd’hui, on va parler d’un sujet qui m’a beaucoup marquée, c’est la rencontre que tu as organisée de la fratrie de ta deuxième élève, Shanguy. Donc, un gros, gros sujet. J’adore en plus les rencontres, tu le sais. On s’est rencontrés nous-mêmes en petit comité, puisqu’on était en un à un. Mais j’ai hâte que tu nous en dises plus. Avant ça, j’aimerais que tu te décrives en trois mots et que tu décrives ton ou tes chiens, si tu veux dire trois mots pour chacun. Qu’est-ce que tu nous dirais pour toi et pour chacun de tes élèves, Shanguy ?

 

S.

Alors, pour moi, je dirais organisée, passionnée, notamment par l’univers des Schengen, c’est ça qui m’a amenée à faire la rencontre, et voyageuse. Pour Oomi, c’est une chienne, c’est une Golden Retriever qui est très caline, qui est également expressive.

 

E.

Donc c’est ta deuxième élève, Oomi.

 

S.

Exactement, Oomi, c’est ma deuxième élève Sheindin. C’est une Golden Retriever qui est née en 2023, elle est née l’année des U. Et en dernier mot, je dirais Curieuse. Et mon premier chien, du coup, notre premier élève, c’était Thrusty, un labrador noir qui est actuellement en fin d’éducation. Lui, c’est un chien que je décrirais comme énergique, qui avait énormément d’énergie quand on l’a eu. Assuré, c’est un chien qui n’est pas tout craintif, là où oui, il peut avoir des fois un peu plus de craintes. Et enfin, c’est un labrador, donc c’est très gourmand.

 

E.

Et tu disais énergique. Je me souviens aussi dans nos premiers que tu m’avais annoncé l’arrivée de trusty. Je relisais ça tout à l’heure. Et que moi, j’avais hyper bien rebondi en me disant: Vas-y, raconte-moi comment ça se passe les premiers jours. Et que toi, tu avais dit: Je suis désolée, je t’ai répondu un peu tard, parce que là, les premiers jours, c’était un peu beaucoup.

 

S.

Tout à fait. C’est un peu sportif l’arrivée d’un élève chien guide. Nous, en plus, on n’a jamais eu de chien avant. C’est notre premier élève, mais premier chien tout court aussi. Donc, un petit chien qui débarque, ça a remu un petit peu.

 

E.

Oui, et j’ai relu ce message en me disant: Oui, c’est vrai que c’était les tout débuts. Mais c’est toujours comme ça l’arrivée d’un chien, de toute façon. Et quand tu dis organisée, passionnée et voyageuse, mais quel mot pour décrire par rapport à la rencontre que tu as organisée ? Moi, De l’extérieur, j’ai vu une rencontre de toute une fratrie, la fratrie de Oomi. On parle de la fratrie chien, de toute la portée au Seseca, au Centre d’élevage et de sélection des élèves chien-gui, des chiens d’assistance et avec la maman de Oomi. Vous avez rassemblé quasiment toute la famille. Je crois qu’il y a eu un ou deux absents, mais comment tu as fait ça et pourquoi ? Je connais le pourquoi, mais comment surtout ?

 

S.

Ce qu’il faut savoir, c’est que pour notre premier chien, Trusty, on est rentrés dans l’aventure, on était un peu surtout occupés à s’occuper de gérer au mieux le chien et de l’éduquer du mieux possible. On ne lui avait jamais trop pensé à cette histoire de fratrie. À l’époque, je savais que tous ses frères et sœurs étaient sur Paris. À la fin du moment où on l’avait, on est passés à Paris et du coup, je me suis dit que ce serait une bonne occasion de rencontrer ses frères et sœurs. Je t’avais envoyé un message à cette époque pour savoir si c’était possible. Si tu les connaissais ou non, ses frères et sœurs, tu m’avais aidé à en retrouver quelques-uns et du coup, on avait organisé une rencontre avec la moitié de sa fratrie, donc avec une porte d’identité de six. On se était retrouvés avec trois des chiots et je me suis dit quand on a eu mis, ce serait bien de commencer à tisser des liens avec les familles et si on peut organiser une rencontre, ce serait vraiment génial, mais c’était plutôt pour voir les autres chiots grandir, mais tout de suite et pas attendre un an où le chien, un très stylé, est rentré en éducation quelques jours après les retrouver avec ses frères et sœurs.

 

S.

Donc, on n’a pas des liens qui sont très forts avec les autres familles d’accueil parce qu’on ne s’est pas connues, on s’est vues une fois en vrai, on n’a pas beaucoup échangé de messages parce que les chiots sont tous rentrés en éducation. Il n’y a que trustee qui est rentré en éducation ou alors ils ont tous été réformés. Ils sont partis dans d’autres familles d’adoption. On n’a pas eu des liens qui sont très avec les autres familles d’accueil et avec eux, je me suis dit: Pourquoi pas tester de les retrouver tout de suite. Et donc, avant de faire la rencontre, c’était plutôt pour suivre comment progressent ses frères et sœurs, savoir un peu où est-ce qu’ils sont, est-ce qu’ils ont certains traits caractères en commun ou alors pas du tout, parce que chaque chien est un individu différent. Et donc, c’est parti. Avant la rencontre, c’était plutôt un échange avec d’autres familles d’accueil. Et donc, quand on a allumé, j’ai commencé à regarder sur les différents réseaux sociaux où pouvait être parti le reste de sa portée. J’ai l’avantage pour moi que Oomi est une Golden Retriever, donc ça ne court pas autant les rues que des labrador.

 

E.

C’est ce que j’allais dire, labrador et labrador noir en plus. Il y en a quand même beaucoup. Dans un sens, pour Thrusty, tu avais de la chance que toute la portée était quasiment à Paris. Pour le coup, avec Oomi, on va en parler par rapport à la rencontre, mais c’était quand même assez éclaté en France. Les chiots sont partis dans toutes les écoles, ce qui est le principe du CZK.

 

S.

C’est ça, exactement. Ce n’est pas une grosse portée, donc Oomi, une portée de six chiots. C’est la première portée de la maman qui s’appelle Scala et du papa qui s’appelle Post-it, qui lui a eu un certain nombre de chiots. J’en ai retrouvé certains avec les écoles. J’ai retrouvé en premier Unix, qui est au Centre Paul-Corteville, à Lille, Ulysse, qui est à Bordeaux. J’ai retrouvé rapidement les deux familles d’accueil de ces chiens. Et grâce à la famille d’accueil d’Ulysse, je suis tombée sur la page Facebook du CZK, qui n’est pas une page, c’est un compte Facebook Facebook, où il faut être ami pour accéder à toutes les photos. En étant amie avec la page du CZK, j’ai pu tomber sur le post qui avait été fait sur sa portée. Il y avait également des commentaires de la famille d’élevage de ce cas-là. Et également d’une autre famille d’élevage qui a récupéré l’une des sœurs d’Oumi qui s’appelle Huguette, en hommage à Huguette et Raymond, une tassaine de ménages, qui était également restée au CZK.

 

E.

Pour devenir future maman de Schengen. C’est ça ?

 

S.

Voilà. Malheureusement, elle a été réformée pour un petit couac physique, mais elle va être adoptée par sa famille d’élevage qui est ravie de la garder dans tous les cas.

 

E.

Donc, tu as réussi à retrouver quasiment tout le monde ?

 

S.

J’ai réussi à retrouver quasiment tout le monde et du coup, grâce à la famille d’élevage de Scala, elle s’est renseignée pour connaître les noms des autres chiots où est-ce qu’ils étaient partis. Comme ça, on a su qu’il y en avait deux. Il y en avait deux autres. Donc, Uros qui était à Paris, Oupsi qui est à Marseille.

 

E.

Donc, vraiment aux quatre coins de la France, parce que toi, on ne l’a pas dit, tu es du côté de Nantes et donc, il a fallu Vous avez retrouvé un point de ralliement ? Je crois qu’il était assez naturel, ce point de ralliement.

 

S.

Le point de ralliement était assez naturel parce qu’on est un peu aux quatre coins de la France, mais il y a trois familles qui étaient au même endroit. Donc, toutes les familles d’élevage, des parents de Homi et sa sœur, qui sont clairement férandes. On a choisi un lieu pour se retrouver. On a pris le lieu qui est à la fois central au milieu de la France et en plus, c’est le lieu où il y avait le plus de personnes qui étaient déjà là. C’est comme ça qu’on a choisi le lieu de retrouvailles. Une fois qu’on a retrouvé les familles d’accueil, On a surtout créé un groupe WhatsApp où on s’est partagé au fil de l’eau des photos, des échanges sur comment progresser nos chiots qui ont certains traits de caractère similaires.

 

E.

Tu sais ce que j’allais te demander ? Il y a des choses qui ont fait tilt entre vous ?

 

S.

C’est des chiens qui sont très beaux.

 

E.

Je confirme, moi, j’ai vu Omi très jeune puisqu’on s’est croisés début mars. Ça devait être pour le poids de reine. Et pour le coup, elle était toute mimi.

 

S.

Très mignonne. Mais après, en trait de caractère, des gens, je dirais, qui, jeunes, étaient plutôt craintifs. Je pense qu’avec le temps, ça s’efface, mais en effet, Omi, il était un peu plus que Thrusty. On a eu des échanges sur d’autres chiens de la portée qui avaient peut-être un peu plus de crainte que les gros labradoriens dehors, qui ne sont pas craintifs et qui ont plein d’assurances. C’est quelque chose que l’éducatrice n’a pas trouvé non plus anormal sur des Golden qui sont connus pour être un peu plus sensibles. Ils sont très carins aussi tous. En particulier, l’une de ses sœurs, je m’en quand on s’est retrouvées, elle n’en avait rien à faire de ses frères et sœurs. Par contre, tous les humains qui étaient autour, elle était là pour aller commander des caresses.

 

E.

Vous avez réussi à vous suivre sur les débuts de la socialisation des chiots en famille d’accueil. Et rapidement, cette rencontre est devenue une évidence.

 

S.

Avant, il y a eu une autre étape, on a commencé à se rencontrer, mais entre deux familles. Il y en a qui sont parties en vacances en Bretagne et qui ont réussi à croiser d’autres familles. Alors pas nous, parce qu’on était… C’est fou, c’était la famille qui était dans le Nord, qui est venue en Bretagne, et nous, au même moment, on était dans le Nord en vacances. On n’était pas au même endroit. On a commencé par faire des rencontres au moment où on passait. Moi, j’ai rencontré Uros et Suzanne à Paris quand je suis passée durant l’été. Les familles du Nix et du Lix, qui sont respectivement à Lille et à Bordeaux, se sont rencontrés également pendant l’été. Et c’est lors de ces rencontres qu’on a évoqué le sujet de se dire: Ça pourrait être sympa de faire une rencontre avec toutes les familles. C’est possible, on a la chance d’avoir une portée qui n’est pas si grande parce que si je trouve, par rapport à certaines tailles de portée au CZK, ça reste relativement petit. Et du coup, on a commencé à évoquer le sujet une fois qu’on s’est rencontrés en vrai. Moi, j’y pensais depuis le début, mais c’était plutôt un rêve en disant: Ça serait incroyable si on fait ça, mais en disant: C’est quand même compliqué de…

 

S.

Déjà, on n’a pas tous les mêmes vies professionnelles, parce qu’il y en a qui ont des enfants, d’autres qui sont… Nous, on est jeunes actifs, il y en a qui sont à la retraite. On a des rythmes de vie qui sont complètement différents, des contraintes qui ne sont pas les mêmes. Il y a une famille qui sont professeurs, l’un des conjoints est enseignant. Du coup, il faut partir en vacances scolaires. On est un peu contraintes par les vacances. Et une fois qu’on a eu ces rencontres entre plusieurs familles, c’est là qu’est venue l’idée de se dire: On pourrait essayer de faire une rencontre générale avec ceux qui le souhaitent et qui sont intéressés. Et donc, on a évoqué le sujet. On a eu trois rencontres avec différentes familles durant l’été et qui est arrivé à partir du mois de septembre. On s’est dit que ça pourrait être sympa et on a proposé différents week-ends et on est partis sur celui où, a priori, ça collait à tout le monde.

 

E.

Donc, vous avez réussi à faire ça à l’automne ?

 

S.

C’est ça, exactement. On s’est retrouvés début novembre. Sur la portée de six chiots, il y en avait cinq. Il y en a un qui a malheureusement dû déclarer forfait. Il s’est blessé à la pâte. C’est sûr qu’un week-end de retrouvailles avec six chiots et plein de chiens qui courent dans tous les sens. On lui a préconisé du repos pendant 15 jours. La famille, à un grand regret, elle a dû dire: Ça ne sera pas possible de venir parce que sinon, ça risque d’aggraver le cas du nix.

 

E.

Donc, vous avez quand même fait cinq sur six, plus les parents ?

 

S.

Plus les parents, exactement. Parce qu’on était en contact également avec la famille d’accueil de Post-it par mail, parce que pour le coup, ils n’ont pas WhatsApp. Je leur faisais des messages photos tous les mois de tous les chiots, une page par chiot avec une couleur par chiot, qui sont d’ailleurs les couleurs que j’ai reprises filles, pour leur bandana.

 

E.

C’est ce que j’allais dire, c’est que tu as été organisée jusqu’au bout. J’ai adoré voir ça et ça fait partie de mes petits projets secrets. On verra où j’en serai au mois de mai quand on va diffuser cet épisode. Mais avoir des bandanas, et là, tu avais prévu un bandana par fio avec le nom broder.

 

S.

C’est ça, exactement. J’ai fait des bandanas avant d’arriver. Je m’y suis pris un petit peu à la dernière minute, parce que je dois avouer qu’il a fallu que je fasse un message sur le groupe en disant: Qui a une machine à coudre pour que je finisse de faire mes bandanas Fernand Ferrand. Donc heureusement qu’une des familles qui en avait une et qui a pu me la prêter pour que je finisse. Oui, j’ai eu l’idée une semaine avant. Donc pour faire huit bandanas, c’était un petit peu sportif. Parce que du coup, j’en ai fait pour tous les shows parce que chaque show était associé à une couleur. Ce n’est pas la couleur de leur collier, parce que ça, je ne les connaissais pas avant qu’on aille au CZK, mais c’est des couleurs que je leur ai attribuées pour que ça soit plus visuel pour la famille Post-it quand elle regarde les photos et que chaque page, elle est… Le texte, ça doit venir de mon métier de tout le temps.

 

E.

Oui, c’est ce que j’allais dire. Tu as aussi des formations un peu professionnelle de rassembler, organiser. Je reviens sur les mots organiser et passionner, il y a le mot organiser. Sinon, c’était quand même le prérequis, on va dire, à tout ça.

 

S.

C’est ça, oui. Ça aide beaucoup d’organiser et d’avoir quelqu’un qui mène aussi l’organisation et les retrouvailles. Nous, en effet, j’ai fait des bandanas pour les six chiots et puis les parents avaient deux bandanas, tous les deux jaunes, pour identifier leur statut de reproducteur, pour aborder avec le nom de ce cas-là et post-it. On a fixé la date et après, on a réservé le logement. On s’est trouvé un Airbnb pour les quatre familles.

 

E.

Et les quatre chiens. Les quatre chiens aussi, en effet.

 

S.

On a trouvé… Oui, parce qu’on a de la chance quand même, parce que normalement, les élèves chiens guides sont tolérés dans les hébergements, même qui n’accueillent pas de chien, normalement. On ne sait pas, il y a quatre chiens, on va quand même chercher un hébergement qui accueille les chiens de base. C’est ce que je fais. Ils vont être quand même un peu Je me suis surpris. Un chien, ça peut passer à la rigueur. Ça nous est arrivé de prendre des herbes en demi où on explique avant de réserver pour voir si c’est OK en expliquant qu’il est vexé, qu’on le surveille, etc. On ne le laisse pas seul dans le logement. Mais quatre chiens, même si on ne les a jamais laissés sans surveillance…

 

E.

Il mieux vaut que le proprio soit quand même OK. Je disais souvent, pour les hôtels aussi, au final, quand je réserve un hôtel et qu’on a un chien en relais pour l’été et qu’on part quand même un petit peu en vacances en proximité avec, de préférence, je prends un hébergement qui qui accepte les chiens, même si c’est un chien guide. Et puis, si vraiment je ne trouve pas, là, on le fait jouer l’exception. C’est juste rigolo quand tu y vas et qu’ils te disent: Oui, par contre, vu que c’est un élève chien guide, on ne va pas vous faire payer. Oui, bravo, vous appliquez la loi. Félicitations. Alors qu’eux, ils pensent faire une petite fleur, mais c’est très sympa et il faut le dire de manière très pédagogique. Mais oui, là, vous avez tablé sur un hébergement qui accepte les chiens. C’était quand même un peu plus raisonnable vis-à-vis du nombre de chiens, comme tu le disais.

 

S.

C’est ça, mais du coup, avec la contrainte qu’il nous fallait quand même quatre chambres, il fallait de séparer les quatre chiens pour dormir, parce que sinon, on se serait dit que ça soit la fête toute la nuit. Donc, on a choisi un hébergement qui répondait aux différentes contraintes qu’on avait. Donc, la principale, c’était pouvoir accueillir des chiens et avoir autant de chambres que de chiens accueillis pour être sûr que chaque chien va pouvoir dormir calmement et bien se reposer. Et nous aussi, en fait. Donc voilà, on a tout organisé. Et une mention spéciale quand même à la famille Doubsi, qu’on a retrouvée très tard. On l’a retrouvée seulement au mois de septembre, qui est arrivé dans le groupe WhatsApp en plein milieu de l’organisation et qui s’est tout de suite lancée dedans en disant: Oui, on est intéressé, on vient et on sera dans le Airbnb. Donc c’est trop cool. On ne s’attendait pas quand on l’a organisé, on ne s’attendait pas à ce qu’il y ait la famille Doubsi qui vienne parce qu’on a évoqué le sujet, on ne les avait pas encore retrouvés sur les réseaux sociaux. Ça a été une belle surprise de dernière minute de se dire: Tiens, on va récupérer Oupsi.

 

S.

On a eu un absent quand même unique, mais ce n’était pas la volonté de la famille d’accueil, malheureusement.

 

E.

C’est la vie.

 

S.

Donc début novembre, on s’est retrouvés au CZK. On est partis avec Oumi très tôt le vendredi matin en train. On a mis 6 heures de train. On a fait le télétravail l’après-midi dans un espace de co-working. Après, on s’est retrouvés au gîte avec toutes les familles. L’échelle était ravie de se revoir. C’était la grosse fête, en particulier entre Oomi et ses deux frères, parce que comme je le disais tout à l’heure, Oupsi, elle n’était pas du tout intéressée par ses frères et sœurs. Elle avait des choses à grignoter, c’était ça qui l’intéressait. Et puis, les caresses des humains, mais les autres chiens, pas particulièrement.

 

E.

Oui, chacun son truc.

 

S.

Voilà, c’est ça, chacun son truc. C’est un bon point pour elle quand même, parce que nous, on travaille souvent l’attirance qu’on génère. C’est quelque chose qui est très facile pour nos élèves. Et elle, elle a l’avantage que les chiens, elle ne s’en intéresse pas trop. Un peu plus maintenant, parce qu’on l’a revue à Marseille, il y a un mois, elle était plus intéressée pour jouer avec nous. Il y a peut-être aussi le fait qu’elles n’étaient que deux et peut-être que quatre, ça faisait beaucoup de chiens. Et donc ça évolue, mais elle, elle grandit avec deux chiens plus adultes dans sa famille et à priori, ça lui suffit comme dose de chien. Donc, quand elle se balade, elle n’est pas intérée par les chiens. C’est très bien pour sa famille.

 

E.

Un bon point.

 

S.

Un bon point. On est arrivé le vendredi soir, on a pris l’apéro, on a échangé, on se connaissait déjà par message, mais c’était l’occasion de se rencontrer en vrai, d’échanger plein de monde. Il y a plein de différences, au final, entre les écoles. C’est ce que ça nous a permis de découvrir ce groupe, c’est qu’on a tous la même vocation, mais dans l’éducation, dans l’organisation, il y a des petites différences, il y a des similitudes. Et pour autant, il n’y a pas de bons ou mauvais choix, mais voilà, chacun le fait.

 

E.

Chacun a son histoire. Chaque école a son histoire.

 

S.

Voilà, chaque école a son histoire. Ce n’est pas les mêmes. Je pense à la problématique de l’eau, notamment nous, nos chiens, ils n’ont pas le droit d’aller à l’eau à Nantes. À Marseille, ils ont une autre contrainte qui est que, un, ils ont beaucoup de piscine, donc il y a une question de le faire. Le chien ne meurt pas dans la piscine, donc les habituer à l’eau aussi pour ça. Et il y a le fait qu’il fait chaud en été, donc ils sont obligés de les rafraîchir, mais même avec l’école, ils les emmènent se baigner. Alors qu’à Nantes, il est vrai qu’il fait rarement très chaud. Il fait chaud un petit peu l’été, mais je ne dirais pas qu’on n’a pas les mêmes canicules et les mêmes températures qu’à à Versailles où en effet, la géographie fait qu’on n’a pas les mêmes contraintes, on n’a pas les mêmes règles, mais il y a plein d’autres choses qui s’expliquent aussi en termes de différences.

 

E.

Et vous êtes quand même allé au CZK le lendemain ?

 

S.

C’est ça. Le lendemain, la famille d’élevage de ce cas-là, la maman de Zumi, avait organisé avec la personne qui est référente de Scala, la possibilité qu’on visite l’élevage, notamment parce que ça ne s’est jamais arrivé qu’il y ait des chiens qui reviennent à l’élevage à partir à deux mois. On a retrouvé la des personnes qui suit à la fois Huguette, la soeur Doumi, et ce qu’elle a sa maman, et il y avait également la technicienne d’élevage. C’est elle qui a fait la mise bas toute la portée. Le technicien d’élevage, c’était son jour de travail, parce qu’ils ont toujours des chiens à l’élevage, donc il faut toujours qu’il y ait des astreintes le week-end, des personnes qui ne soient pas présentes. Et la technicienne d’élevage, pour le coup, si je me trompe pas, c’était un de ses jours de travail, mais vu qu’elle avait fait la mise bas, elle avait envie de les revoir. Et donc on n’a pas refusé, on était ravis qu’elle nous dit comment s’était passée la mise bas ? Comment elle avait connu les chiots ? Et donc, en effet, le samedi matin, et on est resté jusqu’en milieu d’après-midi, je crois, on est allé visiter le CZK.

 

S.

On a pu également revoir Scala et Huguette qui étaient toutes les deux en chaleur à ce moment-là. En plus, de toutes D’ailleurs, les dernières, elles sont confinées au centre, donc on n’avait pas d’autres options si on voulait les voir que d’aller au centre d’élevage. Donc, on a fait une visite des locaux.

 

E.

On a vu des petits chiots.

 

S.

On a vu des petits chiots à travers la ville qui sont très mignons. D’ailleurs, anecdote amusante, il y a des chiots que j’ai vus qui sont arrivés à Nantes Trop chou. J’ai envoyé des photos en disant: Je les ai vus tous baisés à travers la vitre. C’était très sympa de visiter. Ils nous ont parlé aussi de comment ils sélectionnaient les reproducteurs, les échanges de chiens qu’ils avaient aussi avec les autres parce que la technicienne d’élevage, elle a adopté une chienne qui a été envoyée par les États-Unis, qui a fait la mise en portée, qui est restée ici. C’était très sympa d’en apprendre plus sur comment fonctionne le centre d’élevage, parce qu’on n’est pas trop en contact en tant que famille d’accueil, n’habitant pas à proximité, on ne sait pas trop comment ça fonctionne. Je le savais un petit peu avec l’épisode… J’ai oublié son nom. Élodie. Élodie, c’est ça. Avec Opal, si je me trompe pas.

 

E.

Oui, c’est ça. Élodie qui, comme elle dit, est famille d’élevage et donc Opal, pour le coup, elle est reproductrice pour le Seseca. C’est dans l’épisode 42, si vous voulez. Elle avait raconté un petit peu comment ça se passe quand on est famille d’élevage. Elle parlait du Seseca, en effet.

 

S.

C’est ça. D’ailleurs, Opal, on l’a vue parce qu’elle avait une portée à ce moment-là. Elle a une belle portée. C’est une grande portée. Avec plein de chiots. Le personnel nous a dit que c’était une très bonne maman, qu’elle reprenait, qu’elle éduquait bien ses chiots et tout. Et on l’a vu en effet, elle les reprend si jamais il y a des petites bêtises comme ça.

 

E.

Et donc, vous avez fait cette petite visite et vous avez quand même fait une grande balade peut-être avec tous les chiens ? Comment ça s’est passé ?

 

S.

Ce jour-là, non, on a lâché les chiens à la fois à l’intérieur, mais également dehors parce qu’ils ont des parcs. On ne les a pas laissés tout seuls dans les parcs parce que la plupart des chiens, des chiots de la portée, ça fonctionnait très bien ensemble. Mais il faut savoir qu’Omi est un peu compliquée avec ses frères et sœurs, encore plus qu’avec les autres chiens. Omi, elle a deux petits défauts, née l’un d’entre eux et que quand elle joue avec les chiens, elle n’est pas très cool, il faut le dire. Elle grogne, elle mordille les oreilles, le poitrail. Les autres chiens ne savent pas forcément dire non, surtout à cet âge, quand ils sont chiots, c’est compliqué pour les chiots de dire non à des sollicitations, même si on voit qu’ils ne sont pas très intéressés. Et du coup, on préférerait toujours avoir remis sous les yeux pour, si besoin, arrêter le comportement et qu’elle les laisse tranquilles et qu’elle leur laisse de l’espace. Donc, ils ont bien joué sous surveillance. Sous surveillance, exactement. Le soir, après, on est allés au restaurant tous ensemble, mais c’était très bien parce qu’ils avaient bien joué. Ils ont été bien dormis.

 

S.

Ils ont bien dormi à nos pieds, donc très, très calmes. C’était très top. Ça, c’était le samedi et le lendemain, on a retrouvé du coup Post-it. Parce que du coup, ça ne collait pas les dates pour qu’on fasse tous les retrouvailles tous ensemble. Et donc, on a retrouvé Post-it avec les quatre chiots qui avaient fait le déplacement parce que du coup, ce qu’elle et Huguette était toujours confinée en chaleur. Et en plus, Post-it, qui est un mâle reproducteur, pour l’instant, qui n’est pas stérilisé.

 

E.

Oui, si il rencontre en chaleur, les chiens, la fille ou la mère, il s’en fiche, lui.

 

S.

Voilà, c’est ça. De toute manière, oui, il était intéressé, je pense. Les mâles, on l’a vu aussi, les frères et sœurs de Huguette, qui, pour le coup, étaient stérilisés. Ils étaient quand même très intéressés par cette sœur qui était en chaleur. Moins par les autres, mais on voyait qu’ils faisaient que de la suivre. C’était vraiment où aller, Huguette, tout le groupe suivait.

 

E.

Oui, il y a quand même les phéromones et tout ça, même si après, il n’y a pas la fin.

 

S.

C’est ça, il y a les phéromones. Elle était vraiment à la période pile-poil, là où la mère était au tout début de ses chaleurs, mais elle était au moment parfait pour la reproduction. Donc, j’imagine qu’il y a l’instinct animal qui s’exprime quand même. Et du coup, ils étaient quand même très curieux et très intéressé.

 

E.

Et du coup, vous êtes rentrés à peu près tous chez vous, parce que tu disais qu’il y avait 6h00. J’imagine que le dimanche, ça a été dédié un peu au retour.

 

S.

Oui, c’est ça. Donc, le dimanche Ce matin, on a revu… On a fait une détente avec les chiots et Post-it. En nature, ça leur a fait du bien, je pense, de courir avant de refaire la route. Et après, on est partis à des heures différentes selon les trains, en fait, à chaque fois. Donc, entre midi et nous, avec Suzanne, on avait pris un train qui était vers 16h00, je crois. Donc, pour faire la route du retour et pour rentrer à la maison. C’était vraiment un week-end qui était très chouette. Ce n’était pas très long, mais c’était vraiment unique. Et comme le disait le CZK, eux, ils n’avaient jamais vu ça. Ils devaient avoir 20 ou 25 ans d’existence. Ils n’ont jamais connu des familles qui se retrouvaient. Après, nous, on a la chance d’avoir les réseaux sociaux.

 

E.

C’est ce que j’allais dire. Moi, j’avais fait plusieurs fois, quand j’avais des chiens, essayer de retrouver les chiots. Quand tu as un berger allemand, c’est plus simple, c’est encore plus simple qu’un Golden Rotreverse, il y en a encore moins. Mais c’est vrai que c’est difficile. Puis, toutes les familles d’accueil ne sont pas forcément connectées, ce n’est pas une obligation. Et donc, Il y a quelques années, c’était encore plus compliqué. Et puis, il faut mener à bout le projet. Moi, c’est vrai qu’ayant des chiens en relais tout le temps, si je faisais l’exercice à chaque fois, moi, je n’avais pas le chien sur un an. Donc là, c’est génial de le faire entre familles d’accueil, puisque vous avez eu le temps de programmer ça et surtout dans un bon timing, parce que là, Oumie est encore avec toi, mais plus pour très longtemps, puisque, bonne nouvelle, après toutes ces interrogations sur ces divers points de santé, tout est levé et va bien, en tout cas, pour qu’elle rentre en éducation.

 

S.

C’est ça, elle rentre en éducation la semaine prochaine, avec quand même une interrogation qui reste, parce que Oumie a eu un parcours de santé, en effet, qui est un peu compliqué au niveau des yeux. Donc les yeux, c’est bon. Et après, il y a au niveau de la peau, on suspecte qu’elle ait une maladie qui s’appelle la dermatite atopique, qui est quelque chose qui est pour le coup assez courant chez ces races comme les labradores et les golden. Nous, l’école disait qu’ils ont environ une réforme par an qui est liée à la dermatite atopique. C’est de l’eczéma pour un chien, c’est un chien qui va avoir des allergies, qui va se gratter, qui va se lécher. C’est un traitement qui peut être un peu coûteux. Du coup, c’est des chiens qui sont réformés pour pas mettre un chien qui a un handicap à une personne qui est déjà en situation de handicap. Elle est en régime d’éviction pendant huit semaines pour voir est-ce que ce serait lié à son alimentation, ce qui reste potentiellement gérable par une personne en situation de handicap, là où si c’est aux acariens, aux pollens, ça, c’est tout de suite beaucoup plus compliqué.

 

S.

Elle finira son régime d’éviction à l’école d’ici fin mars. Et après, elle va retourner voir le dermatologue. Donc, elle va être suivie sur les premiers mois attentivement au niveau de ses soucis de peau pour vérifier est-ce que ça s’améliore. Et du coup, est-ce qu’elle peut potentiellement devenir chien guide ? Après, il reste toute la partie comportement aussi.

 

E.

Il reste toute l’éducation et il reste quand même encore un peu de parcours à faire. Mais en tout cas, il y a eu deux ou trois doutes qui ont été levés sur ses hanches, sur pas mal de choses, qui fait que là, tous les feux sont au vert.

 

S.

C’est ça. Et en effet, nous, la rencontre, il fallait qu’on la fasse avant les un an. Parce que pour Uros qui apparaît, il est rentré en éducation. Pour l’instant, la famille peut le récupérer le week-end, mais habituellement, à Paris, il reste plutôt au chenil le week-end, il ne retrouve pas leur famille. Donc là, c’est possible pour les premiers week-ends, mais elle ne le gardera pas normalement jusqu’au bout. Et après, ses autres frères et sœurs, pour le coup, ils peuvent encore se retrouver parce qu’ils ont un système où les chiens sont en internat la deuxième année, donc reviennent tous les week-ends dans leur famille et pendant les vacances d’éducateur. Oomi, elle, va rejoindre une autre famille de week-end à Angers, parce qu’à Nantes, on fait juste la première année. Et donc, la deuxième année, ils vont ou à Angers ou à Pontscorff, à côté de Lorient, où ils sont à l’école la semaine. Et le week-end, ils retrouvent une famille qui est à proximité de l’école pour que ça soit quand même plus facile en termes de route.

 

E.

Pour les récupérer le week-end. Et puis, de toute façon, toi, c’est ce que tu m’avais dit quand on s’était parlé à la fin de l’aventure avec Thrusty, tu m’avais dit: Deuxième élève, c’est pas dit, on a des plans. Et là, ces plans arrivent à exécution au mois de mars. Donc là, le timing, comme on le disait avant l’enregistrement, est quand même tout pile. Oui, c’est ça.

 

S.

Là, ce qui s’était posé comme question, c’est qu’ils n’étaient pas sûrs à l’école au début de la faire rentrer en éducation. Finalement, ils l’ont fait parce qu’ils ont eu des chiens réformés et du coup, il faut qu’ils fassent rentrer d’autres chiens en éducation. Mais normalement, à la base, il devait partir dans une autre famille pour finir son régime d’éviction parce que nous, on ne pouvait pas la garder jusqu’au bout. Et finalement, elle ira à l’école. Mais dans tous les cas, ça tombe très bien parce qu’on avait prévenu l’école que fin février, il fallait que Tommy parte de l’appartement parce qu’on allait le rendre aussi.

 

E.

Et vous, vous faites le grand saut vers le Grand Nord, du coup.

 

S.

C’est ça, exactement. Nous, on déménage en Norvège, donc on avait un doute sur le fait de prendre un deuxième élève parce qu’au début, le projet, c’était plutôt de partir dès tout début 2024. Finalement, j’ai réussi à convaincre mon conjoint en disant: Au mois de janvier, il va faire très froid, donc on peut peut-être attendre un petit peu. J’ai eu raison parce qu’ils ont des températures qui sont extrêmement faibles et très exceptionnelles. Pour le coup, ils ont eu des moins 20 degrés à Oslo. Et j’ai dit: On peut peut-être attendre le mois de mars, comme ça, ça collerait bien avec l’arrivée d’un deuxième élève chien guide. Donc c’est comme ça qu’on a réussi à avoir un deuxième élève, parce que normalement, elle était censée partir en éducation un petit peu plus tôt, si elle n’avait pas eu ses soutis.

 

E.

Donc tu avais tablé sur un timing parfait, qui au final se réalise plus ou moins entre le décalage du voyage.

 

S.

Le décalage du et le fait qu’en fait, il n’y a pas d’autres chiens prêts pour rentrer en éducation, donc c’est elle qui rentrera, puis ils aviseront ensuite.

 

E.

C’est fou comment en deux ans, vraiment, les premiers échanges qu’on avait eus ensemble, je crois que tu avais découvert le podcast. Je ne sais plus exactement comment tu l’avais découvert.

 

S.

Oui, c’est ça. En fait, ce qui s’est passé, c’est que moi, je connaissais les chiens guides depuis très longtemps, parce qu’il y a eu fut un temps où j’ai un projet de devenir vétérinaire, comme toi, si je me trompe pas. Et j’avais dû voir dans des reportages qu’on pouvait devenir famille d’accueil. Andy Chien ou Chien Guide, je ne sais pas ce que c’était. Quand j’ai vu le reportage, je me l’étais dit: Ça pourrait être intéressant, si je suis étudiante vétérinaire, de faire ce projet. Puis j’ai changé d’orientation et du coup, en fait, ce projet qui était plutôt… En fait, c’est un bonus des études d’étudiante vétérinaire. Du coup, j’ai complètement oublié, c’est sorti de mon esprit. Et en fait, j’ai rencontré, via le travail, Carole Sens, que tu as interviewée, je ne sais plus dans quel côté, le 5 ans plus 5 ans. Cinqante-deux. Je n’étais pas loin. Qui était famille d’accueil dans mon entreprise et que j’ai échangé avec elle et j’ai pu lui poser mes questions que je pense beaucoup de familles ont en disant: Moi, je n’ai jamais eu de chien, donc ça ne doit pas être possible. En plus, je n’ai pas de jardin, je vais en appartement.

 

S.

Elle m’a dit: Il n’y a pas de souci. Moi, c’est mon premier chien. On l’a fait avec Peanuts. On était dans un appartement pendant le COVID, donc, confiné. Ça a très bien fonctionné. À Paris. À Paris, exactement. Et donc, grâce à elle, j’ai redécouvert le rôle de famille d’accueil et je me suis dit que ce serait super intéressant de me lancer dans l’aventure pour pouvoir avoir un chien. J’ai découvert après qu’on n’avait pas un chien, on avait un chiot. Il y a une différence, quand même. Mais d’avoir un chien tout en ayant une vie de citadine et de ne pas avoir à laisser son chien tout seul à la maison cinq jours par semaine. Parce que je ne vais pas prendre un chien qui resterait tout seul dans un appartement toute la journée. Surtout que moi, j’aime bien les chiens qui ont une certaine taille, donc il faut aussi les occuper. Mais je ne me voyais pas non plus me projeter juste avec l’échange avec Carole, donc je suis tombée sur son podcast et j’ai écouté tous les études en deux semaines. C’était mon occupation et du coup, c’est super intéressant parce qu’il y a plein de profils différents, de familles d’accueil.

 

S.

Ça m’a aidé à me projeter en me disant: C’est probablement possible. Je t’avais également contacté pour savoir si tu connaissais des personnes qui avaient la contrainte que moi, j’ai dans mon métier, qui que je suis consultante. Contrairement à Carole qui était sur les fonctions support, qui est dans les locaux de mon entreprise, mais qui n’allait pas dans les locaux d’autres entreprises, moi, je me dégage chez mes clients et du coup, je me demandais, je me posais des questions sur comment ça va être accepté par les autres clients parce que du coup, il nous faut plusieurs validations de plusieurs entreprises, pas juste uniquement de notre employeur. Donc, je t’avais demandé si jamais tu avais des retours d’expérience qui s’étaient bien passés d’autres familles parce que l’école m’avait dit: Nous, on n’a pas d’autres cas similaires. Au vote, donc on ne pourra pas vous donner des points de comparaison. Et finalement, ça s’est très bien passé avec les clients. J’ai eu un refus d’un client. Tout le reste ont accepté son souci et au pire, ils n’étaient pas très intéressés par le des chiens. Ils ont déjà confondu Oomi et Trusty, qui sont quand même, rappelons-le, à la brade en noir, une golden sable.

 

E.

Moi, j’ai eu ça quand j’avais des chiens en relais, des collègues, et je ne leur en veux pas, mais qui ne sont pas très intéressés par les chiens, comme tu le dis. Et c’est possible, tout le monde n’a à être passionné comme on l’est. Je respecte. Moi, j’avais des chiens en relais, donc par définition, jamais les mêmes et sur des périodes courtes. Et je me souviens d’un collègue qui a dit: Ça y est, il est de retour. Alors, je crois que c’était vraiment deux races complètement différentes, deux couleurs complètement différentes. C’était juste, oui, un chien avec quatre pattes et deux oreilles. Ça m’avait bien fait rire, surtout à trois, six mois d’intervalle. Le chien, il avait doublé de taille, il avait changé de couleur avec des oreilles en pointe parce que je pense que c’était des races bergers. Mais comme tu le dis, ce n’est pas grave, ce n’est pas ce qu’on leur demande.

 

S.

C’est ça, ils acceptent le chien. Et après, pour le coup, j’ai eu des clients où c’est un véritable vecteur de l’insocial, qui me demandaient des nouvelles du chien quand… En fait, j’allais des fois sur site pour plusieurs jours avec le chien. Et après, on fait pas mal d’échanges aussi à distance. Et du coup, lors de ces échanges, à la fin des points, ils nous ont dit: On n’a pas abordé le sujet du chien, comment va-t-ce rester aujourd’hui ? Donc, c’est comme ça que je me suis lancée dans l’aventure. Mais les podcasts m’ont beaucoup aidé à me lancer dedans.

 

E.

Merci, mais en tout cas, moi, je t’avais raconté aussi. C’est Clément qui, quand il était consultant, allait aussi à droite, à gauche et avec en plus des élèves différents. Et je me souviens d’une entreprise qui l’avait accueillie à grands bras ouverts avec Nolga. Elle avait même son badge. Je crois que je t’en avais parlé.

 

S.

Incroyable.

 

E.

Elle avait son badge avec le nom de la société, c’était Chien Guide Paris. Et elle avait son badge parce qu’il y allait pour une mission, je pense, d’une semaine ou deux sur place. Et du coup, il lui avait créé son badge pour la dizaine de jours qu’elle était avec nous pendant les vacances.

 

S.

C’est une attention qui est vraiment trop mignonne. Ouais, ouais, ouais.

 

E.

Et franchement, comme tu dis, c’est aussi vecteur de lien social. On le dit toujours sur le podcast, mais même dans le milieu de l’entreprise, on en parle un peu moins. Ça aide et ça apporte de la légèreté ou alors du sérieux. Et ça, je l’ai dit dans certains épisodes, tu as déjà dû l’entendre, mais je sais aussi que les premières fois où Clément était en open space avec des chiens en relais, ça a largement aidé les collègues à ne plus envoyer des balles de de tennis d’un à l’autre de bureau, parce que pour eux, c’était leur manière de se détendre. Mais quand il y avait un chien qui sautait dessus, c’était un peu… Mais du coup, il fallait faire attention au moment de pause et au moment de pas de pause. Je sais que ça a aidé à pas formaliser les choses, mais juste organiser un petit peu plus les temps de travail collectifs et les temps un petit peu plus détente, on va dire. Mais Carole, en effet, que tu as peut-être recroisé Je sais qu’elle a changé d’entreprise, mais elle a aussi changé de région et c’est de ça dont on avait parlé dans l’épisode avec elle, c’est le fait de poursuivre son engagement en changeant de région de Paris à Nantes.

 

S.

C’est ça, exactement. Les bureaux d’Anter, on a eu la chance de connaître plusieurs élèves. Sur les cinq chiens qu’a eu mon entreprise, il y en a eu un à Paris, donc Pinut, qui est pour le coup très connu de certains Parisiens qui sont là depuis un certain temps. Quand on leur parle de famille, ils donneront le nom de Pinotte. Et après, il y en a eu deux chiens à Nantes et moi, j’en ai eu deux. On a eu Trusty et Thémis, qui étaient deux labrador noirs en même temps. C’est rigolo, ils étaient tous les deux à Nantes, mais ils sont tous les deux nés à l’école de Paris.

 

E.

Vous avez vraiment exporté les Parisiens.

 

S.

On a exporté Carole et les chiens.

 

E.

C’est ça, elle est venue. Oui, c’est vrai. Et elle, elle avait eu Rio entre temps.

 

S.

C’est ça, un caniche quand même. Un caniche, je crois.

 

E.

Un caniche. Ça, c’était chouette. Il était bien beau, ce caniche. Et je me demandais, parmi toutes cette aventure. Est-ce qu’il y a quelque chose que tu as appris ou découvert que tu ne m’imaginais pas forcément quand on a eu nos premiers échanges par mail, par exemple ?

 

S.

Je pense que c’est la partie vecteur de l’insocial qui revient dans pas mal d’épisodes, mais entre l’entendre et le vivre, c’est quelque chose qu’on n’imagine pas à quel point les gens vont venir à notre rencontre, parfois dans la rue. Moi, je me suis retrouvée la semaine dernière à échanger avec une dame dans le métro à Paris, qui, en fait, sa fille est bénéficiaire d’un hendichien. Donc, on a échangé on a parlé sur comment s’appelait son chien, comment il est aidé, sa fille, etc. Mais en fait, je n’aurais pas eu le chien, on ne se serait pas adressé la parole du tout. Donc, c’est un vecteur de lien social aussi autour des chiens guides, parce qu’on intègre une communauté… On a un chien, mais on est avec toute une communauté d’humains et de chiens, avec les éducateurs. Nous, j’ai créé aussi à Nantes un groupe WhatsApp avec toutes les familles qui sont d’accueil et relais, où on se partage plein de photos, histoire de ne pas polluer nos amis qui n’ont pas forcément le chien, de leur envoyer des photos. On a envie de partager quand même les progressions de notre élève et du coup, on s’envoie plein de photos, plein de conseils.

 

S.

Mais du coup, tout ce qui est autour de la communauté J’ai découvert aussi les différences de fonctionnement entre les écoles, parce que pour le coup, je pensais que ce serait pareil de la même façon, que ça soit Paris, Lyon, Marseille ou Nantes, ils ont tous les mêmes modes de fonctionnement et en fait, pas du tout. Et puis, ça évolue avec le temps, parce que là, j’ai appris récemment que le futur maître de Thrusty, notre premier élève, il n’est pas habitué à comment était dressé Thrusty, parce que Thrusty répond uniquement à la voix, notamment pour les courants, droite, gauche, alors que c’est pressé dans le chien. En fait, répondaient à l’orientation du guidon. Mais Thrusty, lui, il n’a jamais été dressé en fonction de l’orientation du guidon, comme les chevaux, de réagir: Est-ce qu’on va à droite ou est-ce qu’on va à gauche ? Il y a aussi une question d’adaptation pour le maître, mais c’est aussi l’école qui a évolué dans le temps sur comment on est du plus chien. Il y a ça que j’ai découvert. Et après, toutes les rencontres qu’on peut faire autour des chiennes guides, moi, j’ai en tête en particulier… Je crois que tu as plus la question de: Est-ce qu’on a fait une rencontre particulièrement marquante ?

 

E.

Non, mais tu peux quand même y répondre.

 

S.

Je vais y répondre quand même parce que j’en ai fait une qui est outre les rencontres que j’ai faites avec toutes les familles d’accueil de la portée d’Oumi. J’ai rencontré à Jersey une dame qui est formidable, qui s’appelle Yvonne. On est parties en vacances à Jersey et Comme c’est du coup un pays qui n’est pas dans l’Union européenne, mais qui en plus, ce n’est pas la France, donc il y a d’autres règles pour les chien guides, en particulier les élèves, parce que ce sont en fonction des pays. Les élèves, ils n’ont pas du tout les mêmes droits. J’ai découvert avec nos deux élèves qu’en France, on avait quand même pas mal de chances qu’ils aient les mêmes droits que les chien guides. Ce n’est pas le cas dans la majorité des pays. Et donc, je me suis renseignée par les réseaux sociaux des groupes de famille d’accueil qui étaient britanniques. Et également, ils ont une page dédiée à Jersey. Pour savoir un peu comment ça se passe avec les élèves ? Est-ce que c’est possible qu’on amène une fille avec nous parce que c’était l’objectif ou est-ce que ça va être trop d’organisation et beaucoup trop compliqué pour aller dans aucun lieu ?

 

S.

Et en fait, ça va être trop complexe pour nous. Et dans ce cas-là, il faut qu’on envisage une famille volé. Et Yvonne nous avait répondu. Elle nous ont envoyé plein d’informations sur les documents qu’il faut transmettre au ferry pour venir, les sites qu’on peut visiter. Elle nous a dit: Si vous voulez, en plus, moi, je peux la garder deux heures pendant que vous visitez Il me citait tout. J’étais là: Si je vais me rencontrer, c’est super. Quand on est allé, on les a rencontrés pour de vrai, Yvonne et Richard, qui sont une famille d’accueil qui est expérimentée, parce que là, ils viennent de récupérer, il y a une semaine, leur cinquième élève. Ils nous ont fait faire le tour de l’île en présentant les coins trop sympa pour faire les détentes. On a rencontré d’autres élèves qui ont été réformés et adoptés sur l’île parce que la famille d’accueil était de Jersey. Ils nous ont retrouvés quand on a fait du vélo sur l’île pour prendre un café. Ils ont été très, très sympa. On a pris plein de sauts sur les chiens guides britanniques, comme ils doivent faire de la formation en ligne pendant 40 heures avant de devenir famille d’accueil, si je me trompe pas.

 

S.

Ils ont des cours en ligne etc. Ils sont aussi pas la même contrainte géographique parce qu’Yvonne est sur Jersey, donc elle a un éducateur qui vient en avion toutes les six semaines. Alors nous, on n’a pas les budgets pour faire venir des gens en avion.

 

E.

Oui, c’est vraiment un autre monde. À l’étranger, on a des approches très différentes du chien-guide.

 

S.

On a des approches qui sont différentes. Et puis, tout un autre système pour récolter des fonds, parce qu’ils n’ont pas du tout la même culture de faire des dons. Les chiens, par exemple, moi, c’est moi qui ai choisi le nom Domi, parce qu’à l’École des chiens guides de l’Ouest, souvent, à partir du deuxième chiot, on a la possibilité de choisir sous réserve de validation de l’école, le nom du chiot, ou d’en proposer un ou plusieurs et qu’ils choisissent ensuite. Et en Angleterre, les chiots sont nommés par des sponsors qui payent 5 000 livres pour nommer les chiens. Il y a moyen de récolter des fonds, le nom des chiens. Mais ça leur permet de pouvoir financer des vols en avion pour aller former des chiens. Ça, c’était une très belle rencontre et on est toujours en contact avec Yvonne et on apprend plein de choses sur comment ça fonctionne, les chiens guides en Angleterre. C’est encore plein d’autres règles par rapport à la France.

 

E.

C’est sûr qu’à l’étranger, c’est passionnant aussi de voir comment certains pays ont beaucoup plus d’histoires avec les chiens guides que nous en termes d’années. Nous, on est à la fois jeunes dans le mouvement et à la fois un peu plus expérimentés que d’autres. On n’est pas non plus les derniers du tout.

 

S.

C’est ça, je pense qu’on est plutôt au milieu, mais les pays anglo-saxons sont en effet bien avancés. Le CZK nous disait aussi qu’en termes de suivi de reproducteurs et de lignées pour les améliorer, etc. Ils ont un meilleur suivi qui, je pense, est facilité parce qu’ils ont une seule organisation qui est à la fois présente partout au Royaume-Uni et qui a le centre d’élevage. Là où nous, on a plusieurs écoles, donc il faut que les infos communiquent. Ce n’est pas toujours facile de communiquer parce qu’on n’est pas dans la même organisation. Il faut penser à s’envoyer les infos. Là où là, c’est tout est centralisé. Donc un centre d’élevage aussi, là où nous, on en a trois.

 

E.

C’est sûr que nous, c’est le rôle de la fédération. C’est là, la FFAC, son rôle, justement, de coordonner le réseau d’élevage et dépendant de la fédération, vu le siège de ces écoles. La construction a été différente et du coup, on continue d’avancer et de s’améliorer.

 

S.

On progresse plus à la mesure.

 

E.

Déjà, depuis le début, depuis 2016, je vois d’énormes évolutions. Il y a eu plein de choses de faites. Je me demandais, dans les petites questions de fin, s’il y a un moment où tu as été bluffée par Oomi ou Trusty et qui reste un souvenir marquant pour toi.

 

S.

Pour Thrusty, je pense que c’est quand on l’a revu au mois de novembre avec son éducatrice et qu’on a vu son travail au guidage. Je trouve ça, c’est forcément impressionnant de se dire: On l’a connu tout petit, il a fait plein de bêtises. L’attention qu’il avait par rapport à son éducatrice, il était extrêmement concentré au travail. Là où son éducatrice, elle n’était pas très sûre quand il nous a revus, puis qu’il nous a fait la fête, qu’il réussisse à bien se concentrer. Elle a dit qu’il était très impressionné par sa concentration et le fait qu’il prenne beaucoup sur lui. Il nous jetait des petits coups d’œil pour bien la guider, malgré qu’on était là et qu’on était un élément perturbateur. On a été très impressionnés parce qu’on n’avait jamais vu ça On n’avait jamais vu ça. Et puis là, c’est un de nos chiens. On voit des gens dans la rue qui sont guidés, mais on les croise, mais on n’a pas connu le fiot bébé. Et donc, le fait de le voir guider et de voir tout ce qu’il a appris et de voir qu’il travaille très bien, c’est une telle récompense. C’est extrêmement marquant parce qu’on se dit, tout au long du parcours, on n’est jamais sûr qu’ils arrivent au bout parce qu’il y a plein de choses au niveau de la santé, du comportement qui peuvent faire qu’ils ne sont peut-être pas faits pour le métier de chien guide.

 

S.

Et donc, de le voir travailler et de le voir aussi de travailler. Parce que c’est un chien gourmand, donc forcément, il est très, très content de travailler parce qu’on lui donne à manger. Ça, ça a été mon souvenir marquant, je pense, avec Tresti. Et Oumi, la chose qui nous impressionne à chaque fois, c’est quand elle joue avec des chiens, que ça se passe bien, du coup, on n’arrête pas le jeu, et que le chien commence à partir un peu loin ou hors du champ de vision. Si on est dans une forêt où il s’arrête et revient vers nous. Et ça, c’est quelque chose qu’elle a naturellement, qu’on renforce à chaque fois, mais qui est une qualité naturelle qu’elle a eu depuis toute petite. Et à chaque fois, on est impressionné. On se dit: Est-ce que ça va le faire ou est-ce qu’elle va s’en fout ? Il y a eu peut-être deux, trois fois où il est parti un peu loin, mais globalement, cette capacité naturelle à rester proche de nous. Des fois, ça peut être à 20 mètres, mais elle reste dans le champ visuel et de s’arrêter alors que le chien, lui, continue là où Et le trustee, je pense que quand on l’avait à son âge, maintenant, il le ferait peut-être plus, mais il serait peut-être parti avec le chien et il se serait pas arrêté.

 

S.

Donc ça, ça nous impressionne à chaque fois et on est toujours super content de la voir revenir. Trop bien, incroyable.

 

E.

Et justement, tu parlais de lieu. Est-ce qu’il y a un ou des lieux exceptionnels où tu as été via les chiens guides ? Qui n’aurais jamais été, si tu n’avais pas eu trustee ou mis à tes côtés.

 

S.

Alors, le premier lieu où je pense, c’est le Sezeca. Parce que c’est sûr que je n’aurais jamais été visiter le Sezeca. Je suis trop loin. Je ne sais même pas s’ils font des journées portes ouvertes. Donc, je pense que je n’aurais jamais été visiter le Sezeca si je n’avais pas été dans les chiens guides. Après, dans deux autres lieux exceptionnels où j’ai été, j’aurais pu y aller sans, mais c’était quand même un peu insolite. J’ai fait ma remise de diplôme avec Trusty. On a fait la remise avec tous les élèves. J’avais prévenu l’école avant pour dire qu’il y aurait un élève Chien Guide.

 

E.

Ton école à toi, du coup ?

 

S.

C’est ça. J’avais prévenu mon école que j’allais revenir. Trusty, d’ailleurs, a assisté à deux remises de diplôme. Moi, j’ai fait une année supplémentaire et du COVID entre temps. J’ai assisté à la remise de diplôme de mes amis qui ont été diplômés avant moi, au papier, mais vu qu’il y a eu le COVID, ils ont été diplômés après. Donc, j’ai assisté à cette remise de diplômes avec Trusty. Moi, je suis assis dans le public et j’ai assisté à ma remise de diplômes d’une autre école. Donc, c’est un double diplôme ingéant manager de mon école de commerce avec Trusty. Où là, le directeur m’a dit qu’ils avaient jamais eu de chien qui accompagnait les étudiants sur scène. C’était un petit peu la star de la soirée. Sur les photos, c’était un peu compliqué parce que c’est un chien noir et qui fait plutôt sombre. Mais c’était un moment incroyable. J’ai de pouvoir l’avoir avec moi, même s’il n’a pas suivi à l’école, dans les cours et que c’était une autre partie de la vie. Et aussi de sensibiliser les gens. Ça fait le lien, puis ça sensibilise pas mal de monde. À chaque fois qu’on est avec le chien, on explique leur formation, pourquoi ils sont là.

 

S.

Les gens sont toujours très intéressés, très curieux. Et avec Oomi, le lieu qui m’est revenu, c’est qu’en étant en vacances dans le Nord, on est monté dans des baies froides. Et donc les marches sont assez raides. Oomi nous a accompagnés jusqu’en haut, mais elle avait du mal à redescendre. Il a fallu que je redescende à 300 marches avec Oomi dans les bras. Et Oomi était ravie d’être dans les bras. J’ai la chance qu’elle ne bouge pas trop et que ça laisse très bien porter. Je peux encore la porter aujourd’hui dans les bras, si je le souhaite, même si on ne s’amuse pas à le faire parce que ça pèse un peu lourd. Mais du coup, plusieurs fois, quand on était dans le Nord et en Belgique, il a fallu que je la porte pour descendre des baies froides. Et on a visité une brasserie aussi, parce qu’il y a eu un mal de bière là-bas. Il a fallu la porter parce qu’il y avait des escaliers qui étaient très raides. On était monté par des escaliers qui n’étaient pas très raides. Ou alors que ça marche. C’est plus simple pour eux de monter, mais la redescente n’est pas possible.

 

S.

Et du coup, je l’avais portée sous les regards amusé de tous les participants à l’avenir guidés.

 

E.

Il est bien ce chien, dis donc, il en profite.

 

S.

C’est ça, il guide pas trop.

 

E.

Comme tu dis, moi, je parle de lieux exceptionnels. C’est des lieux dans lesquels ils vont ne pas faire l’essentiel de leur métier de chien guide derrière, de toute façon.

 

S.

Non, je ne pense pas qu’elle visitera une brasserie. Et pour le coup, je pense que ça n’aurait pas été possible parce que les escaliers sont trop raides pour qu’elle guide quelqu’un dans les escaliers. Là, ça marche parce qu’elle était encore… En plus, c’était durant l’été, donc elle avait six, sept mois. Donc, je pouvais la porter plus longtemps parce qu’elle était aussi un peu moins lourde que maintenant.

 

E.

Et pour finir notre échange, je pose toujours la question du pire et du meilleur moment avec avec les chiens guides que tu as rencontrés ?

 

S.

Mon pire moment, je savais très bien lequel dire quand je préparais l’épisode, c’est l’arrivée de Thrusty. Alors, ça peut paraître bizarre, mais nous, on n’avait jamais eu de chien. Et du coup, quand les exécuteurs, ils arrivent, ils arrivent avec le chien. En une demi-journée, un après-midi, ils nous explique toutes les règles et tout. Et pourtant, on est juste aux règles de base. On est sûr, assis, couché, les manipulations, comment on distribue à manger, comment on le porte jusqu’au caniveau, etc. Et en fait, il y tellement de règles que la nuit, moi, je n’en ai pas dormi. C’est ma première nuit blanche. Je faisais que de me retourner et tout. Je me suis dit: Mais en fait, je ne vais jamais réussir à retenir toutes ces règles et à les appliquer. Et en plus, je n’ai pas eu de chance. Je n’ai pas eu de chance. Mon copain a décidé que c’était la très bonne période pour partir trois jours après le départ de l’arrivée de Thrusty en vacances avec sa famille en Espagne.

 

E.

Donc, tu t’es retrouvée solo.

 

S.

Donc, je me suis retrouvée toute seule pendant une semaine où je me suis dit dans le week-end, ce n’est pas possible. J’appelle mon entreprise pour lui dire: Je sais, je vous ai convaincu, on a préparé un petit flyer pour expliquer aux entreprises, mais je vais arrêter le projet parce que je ne peux pas. Ça va être trop compliqué. Je pense que le changement de rythme était très important. Moi, je n’avais jamais vécu avec des chiots. Je ne m’attendais pas à un tel changement. Je pense que c’est moins qu’un enfant, mais je pense que quand on devient maman, ça va être la même chose que d’un coup, on se dit: Qu’est-ce que c’est que ce truc ? On n’était pas préparé. On a essayé de se préparer, mais en fait, c’était encore…

 

E.

Moi, je disais, pour l’avis de maman, on était préparé à l’accouchement, pas après. Du coup, nous, on avait un peu le réflexe de dire: On le rend quand ? Ce n’est pas méchant, parce que tu as toujours des relais et tu te dis: C’est quand la fin de la mission ? Je l’adore, mon baby boy, donc on ne le rend pas, mais c’était un peu ça. Au début, tu dis: On veut bien donner du temps, mais jusqu’à quand Je pense que c’est quelque chose auquel l’école ne prépare peut-être pas assez, parce qu’après, l’éducateur, eux, c’est leur métier, donc ils n’ont pas non plus la même vision que les familles d’accueil, que c’est vrai que les premiers jours, les premières semaines, le temps de mettre en place l’organisation, c’est un peu sportif et du coup, c’est déstabilisant.

 

S.

Je sais qu’un des frères de Trasty qui a eu deux familles, sa première a abandonné très rapidement. Je crois qu’elle était seule pour le coup. Mais je pense qu’il y a aussi la question de quand on arrive, on a un peu dépassé. Et moi, je me suis dit au début: Je ne vais pas y arriver. Je dis: On s’accroche un petit peu et on va voir. Et au final, ça s’est très bien passé. Et pour Romy, il n’y a eu aucun souci à l’arrivée parce qu’on connaissait le principe, on était préparé. Followwell était aussi un peu plus simple que Trasty. Mon pire moment, c’est la pression que je me suis mise moi-même en me disant: Je ne vais pas réussir, je vais rater l’éducation du chien. Il ne va pas devenir chien guide parce que je n’arrive pas à me reculer correctement.

 

E.

C’est vrai que j’ai fait deux épisodes en immersion sur les premiers jours parce que je trouve que c’est vraiment… Alors moi, pour le coup, je ne l’ai pas encore vécu, mais je sais que ce sera un bon tourbillon aussi. Et je sais que j’avais fait l’épisode avec Florian dans l’épisode 34, qui est le mari d’Arthur, de Loya, qui lui, pareil, a récupéré un chien en famille d’accueil. Et ce qui était rigolo, c’est qu’en faisant le deuxième épisode avec Valérie, à l’arrivée d’un nouveau futur chien de guide, elle en avait déjà eu plusieurs, ce n’est pas forcément plus simple. On sait à quoi s’attendre, mais ce n’est pas forcément plus simple. Là, Umi était plus simple que Thrusty, mais ce n’est pas forcément le cas. Tu peux avoir du plus compliqué alors que tu avais toujours eu du plus simple. Je me souviens dans l’épisode 40 avec Valérie, ça avait été éreintant aussi pour elle et le format en immersion où elle m’avait envoyé justement ces petits audios au fur et à mesure des jours était vraiment très intéressant pour justement ces premiers jours où c’est difficile de se projeter quand même.

 

S.

Dans tous les cas, ça reste quelque chose qui est… Un shoot de moi, on l’a vu, Thrusty n’était pas parfait quand il est rentré. On a récupéré Oomi deux semaines plus tard, on s’est dit: Trusty n’est pas parfait, mais quand même, il était bien éduqué par rapport à un chien qui est tout bébé, qui ne connaît rien. Oomi était plus facile parce qu’elle dormait plus longtemps et il n’y a eu quasiment aucun accident. On en a eu quatre en maison. On en a eu quatre les deux premiers jours, voire plus. Donc c’était un peu plus sportif dans cette problématique-là. Mais après, il y a eu des choses qui ont été plus faciles avec Kirsty et d’autres plus faciles avec Romy. Chaque chien est différent. Donc en fait, il y a différents. Il y a des problèmes qu’on n’avait pas avec le premier, qu’on rencontre avec le deuxième. Et inversement, il y a des choses qui étaient difficiles avec le premier. C’est naturel pour le deuxième chien.

 

E.

Et ton meilleur moment ?

 

S.

Il y a tous les câlins qu’on leur fait. Ça, c’est toujours incroyable. En plus, on a la chance pour Romy qu’elle est extrêmement câline, donc elle est très demandeuse de câlins. Et après, il y a aussi toutes les… À chaque petite victoire qu’on essaye de mettre en place un exercice et qu’on réussit. Ça nous fait toujours quelque chose au cœur de dire: Oh là là, trop bien, on a réussi. Et puis, en plus, plus le chien… C’était un exercice où c’était compliqué, plus la satisfaction est grande quand on réussit quelque chose. En plusieurs mois, on a travaillé. Là, je le pense avec Omi, qui a des soucis avec son jeu avec les autres chiens. Hier, on a fait une détente où ça a été super bien, mais des fois, elle a renifflé le chien. Et après, elle nous a suivis parce qu’on continuait à marcher. J’étais là: Incroyable, elle n’a pas essayé de lui sauter dessus. Bravo ! Quand on a des victoires et qu’on voit que le chien progresse, à chaque progrès du chien, je dirais que c’est un moment qui est incroyable. Un sentiment de satisfaction en se disant: On a réussi à le faire progresser.

 

S.

Ça, je dirais que c’est une satisfaction qu’on a chez tous les chiens. C’est des choses simples, du coup, les câlins et les petites satisfactions, mais je dirais que c’est ça les meilleurs moments qu’on a avec eux.

 

E.

Il me reste à souhaiter une bonne éducation à Aumi. Thrasty va être remis, le coup.

 

S.

C’est ça.

 

E.

Ça y est, un maître a été désigné pour lui. Et vous, donc, nouvelle vie. En-dessus, il nous as dit: À Oslo, pas de chien guide en vue dans la vie future ?

 

S.

J’ai envoyé des mails aux écoles. J’en ai une qui m’a répondu, qui m’a dit que c’était possible de nous faire les cours en anglais, parce que On ne parle pas norvégien, donc il y a la contrainte de la langue. Ils nous ont dit que c’était possible de nous faire les cours en anglais et de nous apprendre les commandes en norvégien. D’abord, on va trouver un travail pour moi, trouver un appartement, s’installer et après, on verra est-ce qu’on se lance ou non dans l’aventure des chiens guides en Norvège et est-ce que c’est compatible avec notre mode de vie. Et ça va dépend aussi de qu’est-ce que devient Omi. Si jamais elle est réformée, forcément, on se posera la question de est-ce qu’on l’adopte ou non. Je pense qu’on va attendre quelques mois et peut-être en 2025, qui sait, on est de nouveau un élève chien guide qui parlera pas la même langue que nos premiers.

 

E.

Ok, poursuivre tout ça. Je vous invite à suivre l’Instagram de Séverine. C’est French_popperazer. Ça marche aussi si tu pars en Norvège, tu seras toujours une French Puppy Razer ?

 

S.

Voilà, je l’ai choisi notamment avec cette optique. C’était un nom qui était Puppy Razer, c’est le nom qui est utilisé pour désigner les familles d’accueil dans les pays anglo-saxons. Ça a marché aussi à l’étranger, donc je serais toujours sur son compte. Si jamais on a des chiens là-bas, que ça soit en accueil ou si jamais on adopte au mieux, j’aimerais bien ne pas quitter la communauté des familles qui gravitent autour de l’association, donc pourquoi pas Famille Relay ?

 

E.

Écoute, merci beaucoup pour cet échange. Pour tous tes conseils pour organiser une rencontre. Et puis, on se dit à bientôt, au moins en visio, Instagram, etc. Et puis peut-être à Oslo, qui sait ?

 

S.

Qui sait ? Et écoute, merci à toi Estelle pour l’invitation. Et puis, pour tout le travail que tu fais autour des podcasts qui, je suis sûre, aide beaucoup de familles à sauter le pas. La famille d’accueil.

 

E.

Si je le réalise que maintenant, en regardant le calendrier de quand est-ce que ça sort, Notre épisode sortira au mois de mai et on fêtera les quatre ans du podcast, dans les jours qui suivent, en tout cas.

 

S.

Ah, trop bien. Ben bravo.

 

E.

Félicitations. Merci. Ce sera l’occasion, peut-être, d’organiser une rencontre. Pourquoi pas à Lyon, au lieu d’à Paris ? On va voir comment ça se présente. Voilà pour les petites infos. Et à très bientôt.

 

S.

À très bientôt. Merci Estelle. Au revoir.

 

E.

Et voilà, c’est la fin de cet épisode. J’espère qu’il vous a plu. N’hésitez pas, si vous organisez à votre tour de telles rencontres entre famille d’accueil, maîtres de chien-guide et autres. Et si vous avez apprécié cet épisode avec un retour aux sources du côté du Céséca, je vous conseille de découvrir celui d’Elodie, de l’épisode 42, sur son aventure de famille d’élevage de la Belle Opale, une charmante bergère allemande, Maman de chien-guides de Céséca. De mon côté, je vous dis à très bientôt pour le prochain épisode sur l’univers méconnu des chien-guides d’Aveugle.

 

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