Découvrez Marine, élève éducatrice de chiens guides d’aveugles chez les chiens guides Provence Côte d’Azur Corse 🦮

Préparez-vous à parcourir des kilomètres avec elle, à la découverte d’un métier hors du commun, rythmé par les apprentissages, les rencontres et les émotions fortes. Vous découvrirez le quotidien trépidant d’une éducatrice de chiens guides entre promenades, dressage, jeux et câlins, vivez au rythme de ces journées bien remplies. Marine vous partagera sa passion, ses joies, ses défis et les moments de tendresse infinie qui jalonnent son quotidien. Vous découvrirez un métier physique, exigeant, mais surtout humainement enrichissant, qui donne du sens à chaque pas.

Transcription intégrale

 

Transcription générée automatiquement par Happy Scribe

E.

Salut à tous, je m’appelle Estelle et je suis passionnée depuis toujours par les chiens guides d’aveugles. Bénévole pour cette cause à Paris depuis des années et aujourd’hui à Lyon, j’ai lancé le podcast futur Chien Guide, étant persuadé que l’univers des chiens guides d’aveugles mérite d’être mieux connu par tous, afin que chacun puisse y trouver sa place. Mais savez-vous que seuls 1% des déficients visuels sont accompagnés d’un chien guide ? Alors, pour mieux comprendre par qui et comment ils sont éduqués, mais aussi pour découvrir leur rôle dans le quotidien de leur maître et les bouleversements à leur arrivée, je vous partage deux fois par mois mes échanges avec un invité issu de cet univers, maître de chien guide, bénévole et tant d’autres. Pour en savoir Encore plus, n’oubliez pas de vous inscrire à ma newsletter mensuelle pour découvrir les coulisses du podcast, les actualités des Chiennes Guides et bien sûr, des nouvelles de mes invités. Et pour cet épisode, cap sur le sud avec Marine, qui est élève éducatrice à l’École des Chiennes Guides de Provence, Côte d’Azur, Corse. Car oui, On parle beaucoup des élèves Chiennes Guides, mais il y a aussi dans l’univers des Chiennes Guides d’Aveugles des élèves humains.

 

E.

Alors, je vous l’avoue, ils ne débutent pas leur formation à deux mois de vie, loin de là. Mais la formation de moniteur, puis d’éducateur de Chiennes Guides, c’est quand même du sérieux. Et comme nous l’a précisé Marine, pas le temps de se reposer sur ses lauriers, que que soit dans l’apprentissage ou géographiquement, le métier comme la formation sont en mouvement. Pourquoi ? C’est ce que cette Nordiste m’a raconté lors de notre échange. Et maintenant, place à l’épisode. Bonjour Marine.

 

M.

Bonjour Estelle.

 

E.

Merci d’avoir accepté mon invitation dans mon podcast futur Shein Guide et à domicile chez moi pour la première fois.

 

M.

C’est avec plaisir.

 

E.

Je suis installée dans mon bureau où nous avons mis des plaids sur les radiateurs, un micro au milieu de la pièce, sur une imprimante comme on disait juste avant. Est-ce qu’avant de commencer, tu peux te en quelques mots.Moi.

 

M.

C’est Marine. Je suis élève éducatrice, encore en formation, sur la première année, et je viens de l’école des chiens guides de Provence Côte d’Azur, Corse, sur le Centre de Lanson, Provence.Donc.

 

E.

Côté sud.C’est ça. Quand on a discuté, toi, tu me Il dit: Non, je ne suis pas du tout du sud. Mais ça, on en reparlera après.

 

M.

C’est ça.

 

E.

Est-ce que tu peux, pour commencer aussi, nous donner trois mots pour te décrire toi, pour qu’on ait un petit peu le personnage, et trois mots pour décrire les chiens avec lesquels tu travailles ?

 

M.

Trois mots pour me décrire. Je dirais que je suis parfois un peu impatiente, perfectionniste, solaire.Solaire.

 

E.

Ça te va bien. Voilà.

 

M.

Ensuite, trois mots pour décrire un chien peu foufou, sensible, j’allais dire délicat, mais bon, ça revient aussi peut-être à la même chose, mais bon. Foufou, sensible, délicat.

 

E.

Délical. Donc toi, du nord au sud, comment ça s’est passé ? Aujourd’hui, tu es éducatrice dans le sud. Élève éducatrice, pardon. Et éducatrice. Quand on en a parlé, je t’ai dit: Oui, de toute façon, tu étais du coin et tout. Non, pas du tout. Moi, je viens du Nord.

 

M.

C’est vrai que j’adore ma région d’origine, mais…

 

E.

La pluie, non.

 

M.

Le temps là-bas, ça joue beaucoup sur le moral et j’avais envie de partir. Donc, je voulais trouver du boulot dans le Sud. Et comme je n’ai pas lâché mon objectif de pouvoir travailler au Chien Guide, j’ai envoyé des CV à plusieurs écoles de Chien Guide en France, sauf dans le Nord. Donc, toute la partie Paris, la Bretagne, Angers. Non, j’avais envie vraiment de partir dans le Sud.Tu.

 

E.

As carrément boycotté. Alors qu’on conseille en général, et je le rappelle quand on veut devenir éducateur de Chien Guide, C’est pas un métier que tu fais après être formé. D’ailleurs là, tu es en région Lyonnaise pour te former en ce moment. C’est ça. C’est une fois que tu es embauchée, que tu es envoyée ou pas en formation, selon les choix de l’école. Mais toi, tu n’as pas voulu tester d’aller dans le Nord ?

 

M.

J’avais déjà essayé avant, mais là, c’était la deuxième fois que je relançais et vraiment, je n’en pouvais plus. Ça faisait depuis six mois que j’étais de retour chez mes parents là-haut. Ce n’était plus possible. Je voulais retrouver le soleil et la chaleur.

 

E.

C’est vrai que quand tu dis que tu es solaire, moi, je te suis sur Instagram depuis longtemps et on voit que tu aimes les espaces, les grands espaces, le grand air, en fait, mais pas le grand air du Nord.

 

M.

Il est sympa, mais c’est vrai que la grisaille, le pluie, même si le Nord est sympa, le soleil, le ciel bleu est plus sympa.

 

E.

Donc, Cap au Sud. C’est ça. Pour ce métier. Comment tu as découvert, toi, les chiens guides ? Est-ce que tu connaissais depuis longtemps ? Est-ce que c’était un rêve de petite fille ou est-ce que tu as découvert ça sur le tard.

 

M.

Alors, depuis longtemps, oui. Après, de petites filles, pas vraiment. C’était plus au bac. Du coup, j’ai fait un bac pro conduite et gestion d’un élevage chien et chat. Par rapport à ça, on a J’ai fait plein de stages dans différentes entreprises du milieu canin ou félin et on a eu des sessions sur l’éducation canine. Par rapport à ça, j’ai voulu faire différents stages à différentes structures et j’ai découvert justement l’école de chiennes guides d’aveugles. J’ai demandé à faire un stage. J’ai été acceptée, sur l’école de Ronques.

 

E.

Là où il y a la pluie. Voilà.

 

M.

Parce que c’était à côté de chez moi. Et j’ai adoré. Et un de mes formateurs à l’école m’a dit que si je voulais pouvoir y vivre de l’éducation, c’est bien de pouvoir se spécialiser dans un domaine. Et là, je me suis dit, faire l’éducation de chiens de particulier, c’est bien, mais finalement, les chiens guides, ça me plaît beaucoup. Donc pourquoi pas essayer d’être là-dedans ? Parce qu’apporter ce côté de l’éducation pour le handicap et travailler en lien avec les personnes en situation de handicap, ça me plaisait beaucoup.

 

E.

Et toi, tu avais des connaissances qui étaient déjà un peu impliquées, on va dire, dans ce monde du handicap ?

 

M.

Pas vraiment. J’ai mon grand-père qui avait perdu beaucoup la vue, mais qui ne voulait pas se l’avouer et qui conduisait alors que c’était ma grand-mère qui lui disait: Stop, là, il y a le stop, il faut que tu t’arrêtes. Le feu de menu vert, tu peux redémarrer. Compliqué. Ils ne voulaient pas assumer d’avoir perdu tout ça, mais ce n’était pas reconnu. Je n’avais pas du tout de connaissance là-dessus dans le domaine de la déficience visuelle.

 

E.

Donc, chien de guide, bille en tête. C’est ça. Ça a été ton nouvel objectif.

 

M.

Voilà. Sauf que j’ai compris que que j’étais jeune, qu’ils recherchaient pas forcément à Ronque, que je me suis dit: Il va falloir que je parte un peu plus loin. Donc, j’ai regardé un peu sur le site de la fédération qui mettait justement toutes les écoles de chiennes en France, où j’ai envoyé à tous, où j’ai eu que des réponses comme quoi: Non, c’était pas possible. Sauf qu’il y arrivait le bac, je me retrouvais sans rien, pas de travail, pas forcément de formation à autre à faire. Donc, je me suis Allez, je vais essayer de trouver une formation dans l’éducation canine. Et de là, j’ai réussi à trouver un BP éducateur canin, un contrat d’apprentissage à l’association Handi-Chien.

 

E.

Donc oui, c’est ce qu’on disait quand on s’est dit au téléphone, tu es passée par Handi-Chien et on ressent l’impatience quand même. C’est un des trois mots que tu m’as dit au début. C’est sûr, oui. C’est vrai qu’au final, quand on regarde un petit peu ton parcours, tu te dis: Je ne peux pas faire chien guide. Et puis, au final, le contrat en dix chiens, il C’est ça.

 

M.

Finalement, j’ai demandé un peu partout pour avoir une place auprès des chiens guides. Je n’ai pas trouvé. J’ai trouvé le BP éducateur canin, contrat d’apprentissage. Je me suis dit: Je vais demander un contrat d’apprentissage aux écoles de chien guide. On m’a expliqué que ce n’est pas possible, qu’ils avaient leur propre formation. Donc là, je me suis dit: Il faut que je trouve d’autres associations en lien avec l’envie de chien d’assistance. L’envie de chien d’assistance, l’envie de cap. C’est ça. Donc, j’ai cherché un peu partout et j’ai envoyé à plusieurs associations. Je pense que j’ai dû faire un peu toute la liste des associations qu’il y a maintenant qui est partie de Canidea. Et donc de là, je me suis rendu compte qu’Andy Chien m’avait répondu une réponse positive pour un entretien d’embauche. Donc, j’y suis allée. Donc, Andy Chien, Centre-Val de Loire, à Villeuil. C’est ça, dans le Loire-et-Chers, à côté de Blois. J’ai passé l’entretien qui s’est bien passé et ils ont accepté le contrat d’apprentissage. Top. Donc, j’ai pu faire le BP éducateur canin qui m’a apporté des bases aujourd’hui de l’éducation canine qui était vachement intéressante. Et au lieu de faire que de l’éducation de chien de particulier, finalement, on a vu vraiment toute cette partie en apprentissage, on dit chien, sur le chien d’assistance que j’ai adoré et qui m’a encore plus dit: Oui, c’est ça que je veux faire.Ça.

 

E.

T’a convaincu. Ça a fini de te convaincre.C’est ça.

 

M.

Et puis après, de là, le contrat d’apprentissage était terminé. Donc là, il fallait retrouver un emploi parce que pour moi, je ne voulais pas reprendre l’école. Ce n’était pas possible. Je suis pas du tout scolaire. Ça me plaît pas trop.Solaire.

 

E.

Mais pas scolaire.Voilà.On a compris.

 

M.

Et donc j’ai envoyé un peu partout. Pendant six mois, j’ai envoyé à toutes les écoles.Du sud ?D’abord.Même le Nord.D’abord la France. Parce que je m’étais dit: Il faut que j’arrive à trouver une place, n’ayant pas de réponse. Du coup, j’ai renvoyé une seconde fois, mais au sud, essentiellement. Puis après, en voyant sur Pôle emploi ou autre, il y avait des demandes d’emploi d’écoles non fédérées. Je l’ai C’est des entretiens, pas forcément été retenue. Des fois aussi par rapport à mon âge, parce que j’avais à peine 20 ans. Je venais d’avoir 20 ans, donc ça pouvait être un peu réticent pour certaines personnes, jusqu’au moment où Nice m’ont appelé pour un entretien d’embauche au mois de décembre. J’ai été retenue et la nouvelle m’a été annoncée juste avant Noël. Il y a maintenant un petit… Du coup, un peu plus de… Ça fait quatre ans. Oui, parce que c’était… Oui, c’est ça, Noël en décembre 2019.

 

E.

Le joli cadeau de Noël.

 

M.

Oui, du coup, j’étais contente, mais à la base, je ne savais absolument pas qu’il y avait le Centre à L’Anson-de-Provence. Je pensais que c’était vraiment que le Centre de Hayes. Et donc j’étais contente. J’avais dit à la directrice: Ça me dérangeait pas d’avoir la belle vue du site là-haut, qui est vraiment une vue magnifique sur toute la Côte d’Azur. Et elle m’a appelé en me disant qu’elle avait une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que j’étais prise et que la mauvaise, malheureusement, je n’avais pas la vue mer vu que j’étais prise pour le Centre de L’Anson.

 

E.

Ok. Tu peux nous redire un petit peu: Hayes, L’Anson. Où est-ce que ça se trouve pour ceux qui sont pas connaisseurs ?

 

M.

Alors, L’Anson de Provence, c’est dans le sud, dans les Bouches du Rhône. Donc, entre Salon de Provence et Aix-en-Provence. T’as pris un peu l’accent. Peut-être. J’essaie de cacher l’accent du Nord, surtout. Donc du coup, Ayze, lui, c’est plus à côté de Nice, sur les hauteurs de Monaco.

 

E.

Et donc c’est là où tu avais en vue cette magnifique vue sur le littoral.

 

M.

L’entretien d’embauche, on l’a passé sur les locaux du siège social à Nice. Et l’après-midi, on faisait une partie un peu plus pratique éducation sur l’école à Ayze. Et c’est vrai que la vue, ou d’un côté, on a vu sur la mer, toute la Côte d’Azur qui est vraiment incroyable. Et de l’autre côté, on se retourne, on voit les Alpes, des fois encore un peu enneigées. Franchement, c’était juste le cadre magnifique. Aujourd’hui, j’ai déjà été dans d’autres écoles de Chien Guide, il n’y a pas le même cadre du tout. Ça fait rêver, mais…

 

E.

Ça fait rêver différemment. C’est ça. Mais c’est vrai qu’on avait déjà discuté avec Sandrine de l’épisode 38. Directrice technique de l’autre centre.

 

M.

C’est ça, c’est directrice technique, elles sont deux. Il y a la directrice technique, Sandrine et Sandy, qui sont toutes les deux les directrices de chaque centre différent.

 

E.

On avait discuté, en effet, de cette localisation un peu géographique, mais tu m’as rafraîchit la mémoire. Il y a un petit moment, quand même, avant ma grossesse, et Dieu sait que j’en ai perdu entre temps, sur ces deux situations. Bon, tu n’as pas gagné la vue plein de mer, mais tu as gagné le job. C’est ça.

 

M.

Je voulais une place, j’ai trouvé. On est une petite équipe, on s’entend tous très bien. Ouais, c’est super agréable, même si on n’a pas la vue. On reste quand même sur un cadre assez sympa. On est en pleine pinède, milieu de nulle part, c’est agréable.

 

E.

Et du coup, tu es partie tout de suite en formation. Comment ça s’est passé pour toi ? Tu savais que tu allais être envoyée en formation de monitrice, peut-être, dans un premier temps ?

 

M.

Pour commencer, à la base, c’était signé le contrat pour être moniteur de Chien Guide. Je suis arrivé deux semaines. J’ai fait deux semaines avant le premier confinement. Il y a eu les deux mois après qui se sont écroulés de confinement. Donc là, c’était chacun chez soi. Et en septembre 2020, j’ai entamé la formation moniteur. C’est juste le temps de m’installer, d’avoir la prise en main avec les chiens, etc. Et donc pour faire moniteur, les deux ans de formation. À l’issue des deux ans de formation, il y a eu des petits changements aussi dans l’équipe. Donc une opportunité pour moi d’éventuellement partir directement en éduc’. Donc, j’ai essayé de négocier auprès de la direction pour pouvoir partir enchaîner. Malheureusement, après, la direction voulait être sûre que le poste, déjà, de moniteur me convenait et que je fasse une année où je n’étais pas en formation pour vraiment me rendre compte de la réalité des choses. J’ai fait deux ans de moniteur. Je suis venue monitrice diplômée. Une monitrice diplômée, voilà, pendant une année et là, j’ai commencé depuis septembre.

 

E.

De l’année dernière, c’est ça. Donc, tu es en deuxième année, là ? Non, c’est la première. En première année, par exemple, de formation.

 

M.

C’est ça.

 

E.

Ce job de monitrice, qu’est-ce que tu en as pensé ? Parce que toi, ton objectif, c’était éducatrice ou monitrice, ça convenait ?

 

M.

Mon objectif principal aurait été d’être éduc’, ça, c’est sûr. Après, monitrice, j’aime beaucoup. Mais ce qui me manquait, c’était la partie le lien avec la personne déficient visuelle.

 

E.

Parce que du coup, quelles sont les missions des monitrices à l’école PACA ? On ne dit pas PACA en plus, on dit…

 

M.

C’est PCAC.

 

E.

C’est PCAC. C’est Provence Côte d’Alsure. Cors.

 

M.

Cors.

 

E.

Je me souviens de cette petite distinction.

 

M.

Oui, parce que finalement, on a toute la région PACA, mais on a aussi une partie la Drôme, l’Ardèche et le Gard, dans les raisons d’action. Mais la différence, le moniteur, finalement, il fait toute la prééducation et éducation du chien, la gestion des familles d’accueil. Et dans l’éducation, il s’arrête au moment où il a passé le certificat d’aptitude au guidage.

 

E.

Le C. A. G. Son baccalauréat, comme on dit. Voilà, tout à fait.

 

M.

Et donc à la fin de son C. A. G, le chien, du coup, est remis à un éducateur pour que l’éducateur puisse faire la remise à la personne déficiente visuelle. Ok.

 

E.

Donc l’éducateur, là… Parce que c’est organisé différemment selon les écoles. C’est pour ça que Je me pose la question. L’éducateur, lui, il a plus le lien avec la personne déficiente visuelle, ce que tu disais qui te manquait aussi en tant que monitrice.

 

M.

Sur le moniteur, on va pouvoir rencontrer la personne lors du repas de remise. Ça nous permet, comme le moniteur a quand même fait l’éducation du chien et que c’est juste l’éducateur qui le remet en plus. Ça permet de pouvoir avoir un lien, de faire la rencontre, mais tout ce qui est remise, suivi d’équipe, ce n’est pas le moniteur qui fait qui fait ça. Du coup, moi, ça me manquait un petit peu et j’avais bien envie de pouvoir continuer. C’est pour ça que j’avais un peu négocié pour pouvoir partir en éduc et il voulait juste voir une première année pour être sûr que, comme ils expliquent, avant d’être un bon éducateur, il faut savoir être un bon moniteur. Oui, c’est la base du métier. C’est ça.

 

E.

Parce que là, quand tu dis éducateur, tu as en effet la relation avec la personne déficiente visuelle, mais il faut aussi, avant tout, connaître le chien, son sa socialisation et la relation qu’il a eue avec les familles d’accueil avant.

 

M.

Parce que l’éducateur fait comme le moniteur, mais en plus, il a la remise. Donc, il a quand même la partie éducation, relation avec les familles d’accueil, etc.

 

E.

Donc oui, en tant qu’éducatrice, tu ne vas pas perdre cette partie suivie famille d’accueil. Non. Si tu rajoutes ce bloc, ce gros bloc, j’ai envie de dire.

 

M.

Une charge de travail supplémentaire.

 

E.

Parce que ce n’est pas rien d’effectuer les remises, d’effectuer les suivis.

 

M.

C’est beaucoup de déplacements. Déjà, il faut prendre en compte quand même les remises une semaine sur l’école, une le domaine au domicile de la personne, les suivis d’équipe. Donc c’est sûr que si on se retrouve avec une remise qui se passe dans les bouches du Rhône, c’est bien, c’est à côté. Mais si on a une remise qui se trouve au fin fond de l’Ardèche ou au fin fond des Hautes Alpes, ça reste notre domaine où on peut remettre des chiens. Donc tout de suite, on va se taper un peu plus de deux heures de route minimum, voire un peu plus. Donc il y a des déplacements, on n’est pas chez soi souvent. La remise, c’est très fatigant et pour la personne et pour nous Oui, c’est beaucoup d’exercices quand même. Oui, mais c’est quand même 15 jours intensifs où on voit ça, on leur fait prendre tous les codes qu’il faut. Donc, c’est sûr que c’est fatigant. Les suivis quand on fait les déplacements en voiture, ça met aussi de la fatigue. Là-dessus, Il fallait assurer. Voilà. Et c’est un métier passion, comme on dit souvent. Donc il faut le vouloir. Et c’est sûr que par rapport à ça, moi, j’étais vraiment déterminée à aller à ce but, justement.

 

E.

Tu aurais pu dire déterminée dans tes petits mots quand même. Oui, c’est vrai. Parce que tu as une impatiente solaire. Mais non, dans les petits mots, je pense que déterminée… Depuis le début, on comprend bien que l’objectif, il était fixé, que le cap vers le sud aussi et que tu as réussi à combiner les deux ensemble. Aujourd’hui, ça a l’air de plutôt bien se passer.

 

M.

Ça se passe même très bien.

 

E.

J’en suis contente.

 

M.

J’aurais préféré enchaîner tout d’un coup et de ne pas faire cette année de pause, mais ce n’est pas grave.

 

E.

Ça t’a permis de consolider tes acquisitions et surtout, je pense que voulait être directeur et directrice technique.

 

M.

Être sûr de mon choix, finalement. De ne pas regretter d’avoir tout enchaîné et de me dire que finalement, éducateur, ça ne me convient pas vraiment. Là, au moins, on était sûr que c’est ce que je voulais.

 

E.

Oui, et puis ça leur a permis d’avoir une monitrice à temps plein, ce qu’il faut le dire aussi. Quand tu es en formation, là, tu es sur mon canapé, côté Lyon. Tu étais toute la semaine et tu l’es encore, jusqu’à la fin de la semaine, en formation, tu es sur les bancs de l’école, l’école de Lyon. Mais du coup, tu n’es pas en train de former, tu n’es pas en train de socialiser, tu n’es pas en train d’aider ces petits chiots à devenir des chiens guides ou d’aider les personnes, pour l’instant, à se mouvoir avec un chien guide.

 

M.

C’est quand même beaucoup de déplacement, la formation. C’est des moments où on n’est pas présents sur site, des moments de temps d’éducation. Du coup, au lieu de faire six mois d’éducation sur nos chiens, on va peut-être mettre plus huit mois parce qu’il y a des moments où on n’est pas là. C’est sûr que là-dessus, d’avoir une monitrice à ton plein, ça leur allait aussi parce qu’on n’est pas une grande équipe. Il fallait rééquilibrer tout ça.

 

E.

Oui. Et du coup, tu dis la formation, combien ça prend de temps pour la formation en une heure dans l’année ? Tu sais, tu te souviens ?

 

M.

Maintenant, ça a changé. Comment la formation, moi, je l’ai vécue, ce n’est plus la même maintenant. C’est un mois sur deux ou c’est une semaine sur quatre ? Nous, il me semble, si je ne dis pas de bêtises, on était deux semaines en formation sur l’école. Puis après, on était un mois, un mois et demi, peut-être, ça dépend les moments. Mais c’était, on va dire, deux semaines, un mois sur l’école, deux semaines à Lyon, un mois sur l’école.

 

E.

Ok, donc deux tiers, un tiers sur toute l’année.

 

M.

Pendant la première année et la deuxième année, du coup, on est que dans nos écoles et on fait une semaine de stage dans deux écoles de chiennes guides. Et maintenant, ils ont changé ça.

 

E.

Toi, tu es allé dans le Nord quand tu as fait tes écoles de stage ?

 

M.

Si, je suis allé à l’école Ponscorff, en Oui, c’est un peu le Nord.

 

E.

Ça dépend.

 

M.

Je voulais voir s’il pleuvait vraiment beaucoup en Bretagne. Il ne pleut pas tous les jours. Il pleut un peu tous les jours, mais pas… Un peu tous les jours, mais pas tous les jours. Ça va. Non, après, il faisait beau quand même. Non, c’était février. Mais je suis allée à Ponscorff et je suis allée à l’école à Limoge.

 

E.

Ok.

 

M.

Oui, donc tu as testé deux différentes écoles.

 

E.

Ça fait partie aussi de… Parce qu’après, quand vous êtes ancré dans une école, vous n’avez pas forcément l’occasion d’aller voir ailleurs. Oui. Pour changer de poste, mais entre Mais c’est bien aussi de savoir comment ça se passe ailleurs pour bien bosser aussi chez soi.

 

M.

Oui, et puis dans la formation, on est de différentes écoles, mais des fois, on se retrouve dans une promotion où on n’est pas beaucoup d’élèves, peut-être avec des personnes qui viennent des mêmes écoles. Et donc, du coup, on n’a pas forcément toutes les écoles de Chien Guide représentées sur une promotion, on va dire. Donc c’est vrai que moi, l’école de Ponscore, j’avais une collègue de promo qui venait de là-bas. Donc je connaissais un peu, mais je voulais voir vraiment leur fonctionnement parce qu’il y avait un fonctionnement qui était un peu différent de mon école.

 

E.

Et puis c’est rattaché à l’école des chien-guides du Nord, c’est ça ?

 

M.

Alors du coup, d’Angers. Ponscore ? Ponscore est rattaché à Angers. C’est le West. Ronck est rattaché à la Normandie. Je ne sais pas le mot, c’est ça. Je ne sais plus comment il s’appelle. Et du coup, j’ai fait la Ponskorff parce que je voulais voir un peu, justement, une école qui était différente de notre fonctionnement à nous.

 

E.

C’est toi qui a choisi ces écoles ?

 

M.

Oui, on choisit où on a envie. C’est cool ça. Et j’ai demandé à Limoge parce que c’est une école qui sont vraiment une toute petite équipe. Sur le coup, quand je suis allée, il y avait juste Luc et Sophie qui étaient tous seuls en tant qu’éducateurs.

 

E.

Ok.

 

M.

Donc du coup, Ça me permettait de pouvoir voir justement une plus petite structure. Parce que même nous, si on n’est pas beaucoup, là, il y a encore plus petit.

 

E.

Il y a toujours plus petit que soi.

 

M.

Et je voulais voir parce que c’est vrai qu’au niveau de leur fonctionnement, ils sont aussi un peu différents. Donc, ça me permettait de pouvoir me faire un avis, de prendre un peu de tout le monde pour avoir une plus grande boîte à outils.

 

E.

C’est chouette en tout cas de pouvoir avoir ces expériences-là, un peu à droite, à gauche.

 

M.

C’est même dommage qu’on n’en a pas plus. Oui.

 

E.

Il faut bosser un peu chez soi aussi. Parce que là, c’est sûr que deux semaines, un mois C’est un mois dans l’école et puis deux semaines. Il faut aussi gérer cet an de formation dans les équipes. C’est sûr. C’est important. Et là, pareil, reparti pour deux ans de formation en tant qu’éduc, c’est le même rythme à peu près ?

 

M.

Ça va être un peu différent parce que là, on a des périodes où on est à l’école de Lyon.

 

E.

Ouais, par ici.

 

M.

On a deux fois deux semaines. Ok. Donc ça fait quatre semaines en tout. Et on a trois sessions de trois semaines à la Fédération des aveugles de France à Paris.

 

E.

Ouais, ça fait quand même beaucoup. Ça fait quand même beaucoup.

 

M.

C’est constant. Donc, au niveau du rythme, on a fait trois semaines fin septembre, début octobre. Et Ensuite, on n’y retournait pas avant mi-mars, début avril.

 

E.

C’est ce que tu me disais que là, c’était un peu les derniers jours.

 

M.

Ils sont venus te faire par rapport à eux, la formation pour eux, les instructeurs en autonomie. Donc, ils ne peuvent pas nous mettre en formation pendant qu’ils ont une formation d’instructeurs en locaux. Donc, par rapport à ça, c’était… Tant qu’ils jonglent. Voilà. Et vous aussi. C’est ça. Donc là, on a trois semaines qui vont arriver dans pas longtemps.

 

E.

J’avais bien compris que le sud, le nord, pour toi, c’était les tranchées et tout. Mais au final, il y a aussi beaucoup de déplacements une fois que tu es en poste. Il n’y a pas eu que le déracinement, entre guillemets, du nord vers le sud. Il y a aussi, tu parles des remises, tu parles de quand on fait des suivis, c’est le territoire est assez grand, mais au final, rien que au sein de la formation, tu n’es pas deux mois ou trois mois d’affilée au même endroit.

 

M.

Non, on bouge. Pendant cette période-là. Il faut savoir que c’est un métier où on peut… Déjà, pour la formation, il y a des moments où on n’est pas chez soi pendant plusieurs deux heures semaine. Les deux semaines à Lyon, il y a juste le week-end où je rentre chez moi, mais je passe la semaine du lundi au vendredi ici. Quand je suis à Paris, c’est faire l’aller-retour à chaque fois et rentrer tous les week-ends chez moi. Après, moi, j’ai ma famille qui est dans le Nord, donc ça me permet de… J’ai demandé à ma direction. Et donc les week-ends, je rentre plutôt à Lille plutôt que de rentrer dans le Sud.C’est plus proche.C’est plus proche, ça fait moins de frais à l’association. Et au niveau de la fatigue, le temps de TGV, une heure de TGV contre trois heures et demie.

 

E.

Je pense que le choix est évident. Ça fait la différence, même si c’est la pluie.

 

M.

C’est ça. Après, ça fait du bien, je revois la famille. C’est vrai qu’il faut prendre en compte que dans ce boulot, il faut aimer pouvoir bouger quand même, parce que les suivis d’équipe, les remises, On a à peu près trois, quatre remises dans l’année. Donc, ça veut dire s’il y en a quatre remises dans l’année, ça fait quatre semaines au domicile. Plus les suivis. La première année, il y a quand même un suivi à trois mois, six mois et un an. Donc ça fait quand même beaucoup de suivi. Les équipes ne sont pas forcément toutes au même endroit. Elles ne sont pas toutes dans Nardèche, toutes en Corse, toutes à Nice. Tu parcours un peu le territoire. Voilà. Il y a peut-être que le lundi, on est dans le Gard, le mardi, On est dans le Var, le mercredi, on est en Ardèche, ainsi de suite.

 

E.

C’est un peu pour ça que tu avais adopté la Van Life, non ? Oui. Il me semble que tu avais un peu… Je pense que tu en es revenue, mais je pense qu’au début, tu étais un peu là-dessus. Quand on se suivait, je regardais vachement ça. Ça s’est passé et au final, tu as fait d’autres choix. Mais c’est vrai que c’est très mouvant et c’est important aussi. Je ne fais pas que des épisodes sur les éducateurs parce que c’est un métier qui fait rêver, qui m’a aussi fait rêver, autant que le métier de vétérinaire, puisque c’était mon but premier. À une marche près, je n’y étais pas arrivée. Mais au final, je suis arrivée du côté des chèvres. Et c’est vrai que ce métier, il te fait rêver d’éducateur de. Déjà, on ne connaît pas les deux briques, moniteur-éducateur. C’est important de les mettre l’une par-dessus l’autre pour bien expliquer. Et les deux sont importants. On peut être vie et ce n’est pas un échec du tout.

 

M.

Pas du tout.

 

E.

C’est vraiment un métier complètement complémentaire et on peut absolument s’y épanouir. Et c’est important de dire que ce n’est pas parce qu’on veut absolument faire ce métier qu’on peut le faire de chez soi. C’est vrai que moi, des fois, sur Instagram, j’ai des gens qui me posent la question et je leur dis: Postule en effet partout en France, regarde sur le site de la fédération. Les gens me disent: Moi, je n’ai pas d’école à moins de deux heures de chez moi. Et ça, le point de départ, c’est qu’on ne peut pas créer pour chaque personne qui rêvent de faire ça à une école à côté de chez soi.

 

M.

C’est sûr, il y en a beaucoup qui en voient. Maintenant, j’ai fait mon compte Instagram professionnel, justement. C’est quoi le nom ? Marine. Chienguide, PCAC, quelque chose comme ça.

 

E.

Je leur mettrai dans les notes de l’épisode.

 

M.

Mais c’est vrai que même avant, comme je repartageais beaucoup de choses de mon école, je mettais beaucoup de publications aussi sur mes chiens parce que j’adore prendre des photos, des vidéos, donc j’aime beaucoup ça. Il y en a beaucoup qui me demandaient: Mais qu’est-ce que tu as fait pour en arriver Comment tu as fait pour postuler ? Où est-ce que sont situées les écoles ? Et puis après, je discute avec les gens. Puis même au bout d’un moment, des fois, pas que c’est un peu agaçant de discuter avec eux, mais on en revient toujours au message de: Moi, je n’ai pas d’école qui est proche de chez moi. J’habite à Béziers. Les écoles, c’est soit Toulouse, soit Lançon-Provence. Oui, mais…

 

E.

C’est la réalité du métier.

 

M.

Je viens de Lille. De Lille, j’ai dû bouger. À Lille même, il n’y avait pas de place. Donc, malgré qu’il y avait une école près de chez mes parents, je n’ai pas trouvé de la place. J’ai dû bouger. Donc là-dessus, il faut comprendre que c’est un métier où il faut bouger et que dans la suite du métier, on a beaucoup de déplacements qui est pris en compte aussi.

 

E.

Oui, ce n’est pas que le déplacement initial pourra être installé dans la nouvelle région. C’est ça. Et c’est des métiers qui sont certes de plein air et tout, mais tu n’es pas sur le centre d’éducation toute la journée avec tes petits chiens. C’est important de dire que ça bouge dans tous les sens du terme. Même quand tu es avec tes chiens, je crois que, et je le sais en tant que famille d’accueil, on doit bouger aussi à l’extérieur du centre. Si les chiens que tu éduques, ils ne connaissent que le centre, ce n’est pas intéressant pour faire ça.

 

M.

Nous, contrairement à certaines écoles de Chiennes Guides, comme c’est assez récent, le Centre de Lançon, on n’a pas de piste de travail ou autre sur l’école.

 

E.

Tu n’as pas de trottoir, tu n’as pas de passage piéton, tu n’as pas le feu tricolore.

 

M.

C’est ça. On est obligé d’aller dans le centre du village pour travailler un peu des choses comme ça. Puis, on est en plein milieu de la colline, donc là où on peut faire, c’est de la détente, travailler le rappel, mais travailler des points d’éducation, de guidage. On est obligé un peu de bouger. Justement, c’est ça qui est bien aussi. Puis, on est autonomes dans notre boulot, donc c’est agréable de pouvoir faire les journées comme on a envie.

 

E.

Et c’est toi qui décides, justement, par rapport à ces lieux où tu vas faire travailler tes chiens ? Est-ce que c’est toi qui décides où tu vas ? Oui et non.

 

M.

On a des endroits où on connaît un peu des secteurs. Par exemple, chez nous, on sait que si on veut travailler un peu le métro, le tram, des choses comme ça, on est obligé d’aller à Marseille parce qu’à Aix, il n’y a pas. Là, on passe une journée complète à Marseille parce que le temps de déplacement, c’est beaucoup de bouchons pour y aller. Donc, on y passe une journée complète. Souvent, on y va quand même avec des chiens qui ont un certain niveau. On ne va pas avec les petits débutants, sauf si c’est juste…

 

E.

Tu ne gages pas le déplacement, Voilà, parce que comme c’est une grande ville, il y a beaucoup de bordel à Marseille, il y a beaucoup de poubelles, etc. Non, on s’en déconnait.

 

M.

Donc, du coup, par rapport à ça, on travaille beaucoup plus avec des chiens qui sont déjà en éducation ou un petit peu avancés plutôt que des petits jeunes en évaluation. Après, on a des quartiers, que ça soit sur Lançon ou à Salon de Provence, où on est essentiellement, comme sur Aix. On a des petits quartiers où on sait que là, c’est des quartiers un peu plus complexes. Là, c’est des quartiers un peu plus simples, avec des trottoirs assez larges, des grandes lits de droite pour des petits jeunes, c’est agréable. Et puis, on travaille un peu où on veut. Donc souvent, le lundi et le vendredi, on est sur Aix en Provence parce qu’on a un point de rendez-vous pour récupérer les chiens ou faire le taxi. On se donne rendez-vous à un point et on récupère nos chiens. Et après, le reste de la semaine, souvent, on est sur Salon de Provence parce que c’est la grande ville, qui est la plus proche, où on a de quoi travailler.

 

E.

Et du coup, maintenant, tu il connaît vraiment tous les coins, les bons coins pour travailler des chiens ? Oui, c’est ça. En fait, tu as découvert le terrain avec les chiens ?

 

M.

Oui. Les premiers jours où je suis arrivée, c’était de la découverte. Donc, je suivais beaucoup ma tutrice, mes autres collègues, pour voir un peu leur façon de travailler. Donc après, ma tutrice me dit beaucoup: Ce quartier-là, c’est le quartier de l’hôpital, c’est le quartier du contrôle technique. Et donc j’ai imprimé, comme j’ai un très bon sens de l’orientation, j’ai sûr me repéré et que je sais qu’en partant de la gare à Salon, si je partais à gauche, je pouvais faire des trajets plutôt simples avec les petits jeunes. Si je partais à droite, je partais dans des trucs un peu complexes au niveau de l’éducation, avec des contournements ou autres. Et donc après, là-dessus, je me suis fait ma carte d’éducation dans ma tête et je sais où je dois partir un peu dans l’éducation de mes chiens.

 

E.

En fonction de ce que tu veux travailler, en fonction du profil. C’est génial. Mais c’est vrai que je le disais aussi, moi, j’ai redébarqué dans la région lyonnaise. Je connaissais la région, pas forcément là où je suis, à côté de l’école de Lyon, où je suis maintenant. Mais c’est vrai que quand on a des chiens, tu parcours aussi plus le territoire à pied autour de toi. Tu as dû faire la même chose avec tes chiens de compagnie, parce que tu as débarqué. Tu avais déjà les chiens quand tu as débarqué là-bas ? Oui. Ils ont fait le voyage.

 

M.

Oui, lui, il m’a suivie partout.

 

E.

Comment il s’appelle déjà son petit ? Pogo. Et Pogot, pour le coup, il s’est acclimaté aussi ?

 

M.

Oui, lui, il venait déjà du sud. Il vient d’un élevage à côté d’Avignon, donc il n’a pas trop bougé de…

 

E.

Oui, lui, il a fait un aller-retour express.

 

M.

Mais après, je sais qu’au début, quand on est dans les grandes villes, donc Salon, ça va, ce n’est pas très grand, mais quand je devais aller faire un déplacement et faire une journée de travail sur Marseille ou sur Aix, au bout d’un moment, j’avais vite fait le tour des quartiers que je connaissais. Et j’arrivais sur les fins d’éducation avec mes chiens et je me souviendrai toujours, ma toute triste m’a dit: Va te perdre dans la rue. Je lui disais: Mais, ça tombe, je vais me perdre, je ne vais pas savoir me retrouver. Elle me dit: Ce n’est pas grave. Elle dit: Tu auras fait une heure, une heure et demie de sortie s’il faut avec ton chien, mais ce n’est pas grave. Tu auras été te perdre dans les rues. Souvent des trucs un peu complexes ou faciles. Tu ne sais pas ce que tu ne connais pas. Et elle m’a dit: Va te perdre. Et c’est aussi en allant me perdre, en visitant en même temps le coin, que là, j’ai pu aussi me rendre compte des petits points que je ne connaissais pas, qui aujourd’hui, facilement, je vais explorer. Si des fois, j’ai un rendez-vous avec une famille d’alcool dans un coin, je vais prendre un chien pour le travailler en même temps, pour ne pas avoir un déplacement à Marseille juste pour une visite famille.

 

M.

Et ça permet de, même si je ne connais pas l’environnement, je vais me faire un tour, ce n’est pas grave. Oui, c’est ça, on verra bien.

 

E.

C’est ça. Je sais que quand j’avais des chiens en relais à Paris, c’est un peu pareil. Quand je bougeais, je connaissais l’environnement autour de mon travail, je les emmenais au boulot. Il y a très peu de parcs parce que dans le à Viam, il n’y a pas beaucoup de parcs à Paris. Du coup, je connaissais les coins et les impasses. Pour pouvoir détendre les chiens quand ça m’est arrivé, quand les parcs sont fermés puisqu’il y a de grands vents, il faut trouver les coins. Et en effet, tu explore un peu plus parce que tu es obligé de faire un plus grand tour de pâté de maison que ce que tu n’aurais fait pour toi. Et en même temps, j’ai un très bon sens de l’orientation aussi et on arrive à retrouver sur ces pâtes. Et tu découvres des trucs sympa quand même.

 

M.

Il y a des moments, ça m’a permis de découvrir à certains endroits. Ok, cette rue-là, ce quartier-là, il est un peu plus loin, mais c’est très bordélique, comme je peux dire. Et là, je me dis: Mais super, un chien qui est en fin d’éducation, venir là, mais c’est niqué. Je vais pouvoir généraliser mon travail. C’est top.

 

E.

Donc tu sais maintenant quels sont les bons endroits ? Et tu découvres encore des coins, j’imagine.

 

M.

Alors sur Marseille, je peux toujours en découvrir, je pense, parce que c’est tellement grand que je n’aurais jamais fait le tour. Mais sur Aix en Provence, j’ai fait généralement le tour quand même de la ville. En tout cas du coin du secteur autour d’une heure, une heure et quart à pied autour des points où on se gare.

 

E.

Oui, parce que tu disais aussi, tu fais beaucoup de déplacements, mais à pied aussi. Oui, il faut être un peu… Sportif quand même.

 

M.

C’est sûr, on est dehors par tout le temps. Chez nous, quand il pleut, ce n’est pas la même pluie que dans le Nord.

 

E.

C’est une pluie qui est assez dense et assez courte, mais qui pleut d’un coup.

 

M.

Donc souvent, à ces moments-là, on ne sort pas trop parce qu’il pleut beaucoup trop, que c’est vite inondé, donc ça ne m’a même à rien de sortir. On va sortir si quand même ça se calme un peu. Mais on sort vraiment par tout temps. Les jours de mistral, on est dehors. Quand il fait chaud l’été, parce qu’on est quand même dans le sud de la France.

 

E.

Vous bossez en horaire décalé, je crois, d’ailleurs, l’été.

 

M.

Oui, on fait du 7h00, 15h00 au lieu de 8h00, 16h00, pour justement travailler plutôt à la fraîche, vite le matin, parce qu’à partir de 10h00, des fois, le bitume est brûlant. Et encore, c’est différent de Nice, parce que Nice, ils sont au bord de mer. Nous, on est en plein milieu des terres. Il fait encore souvent plus chaud. Et c’est vrai que c’est un peu contraignant là-dessus. Les chiens, ils sont un peu habitués, ils l’ont dur quand même, mais il faut bien qu’ils s’habituent.

 

E.

La plupart ont travaillé de toute façon dans le coin où vous les éduquez.

 

M.

C’est ça. Et puis, de toute façon, les personnes déficientes de visuel, quand il fait trop chaud, soit ils ne sortent pas, soit c’est par rapport à leurs horaires de boulot, donc ils sont mieux de sortir le matin et puis ils reviennent le soir, donc il fait un peu plus frais. Après, ils s’adaptent, ils s’habituent, mais c’est vrai que c’est un métier quand même assez physique. En moyenne, sur une journée, on fait à peu près 10 kilomètres par jour, on peut dire, parce qu’on sort les chiens le matin en ville, on les sort l’après-midi, on fait souvent de la campagne ou on refait de la ville. Donc c’est vrai que là-dessus… Tu as plusieurs chiens ? Oui, on a plusieurs chiens, on a trois chiens par semaine.

 

E.

Est-ce que tu fais trois fois le même exercice ou pour toi, tu…

 

M.

Non, parce qu’on va avoir trois chiens de stades différents. On a deux chiens en éducation tout le temps qui viennent du lundi au vendredi. Souvent, il y en a un qui est en début d’éduc, un qui est plus en fin d’éduc. Ils ont un niveau un peu différent. Et le troisième, souvent, c’est un petit jeune qui a entre cinq mois et un an, un an et demi avant de rentrer en éducation. Donc, des fois, ils sont un peu rapprochés au niveau de l’âge, mais des fois, il y a un grand écart entre eux. Donc, on ne fait pas le même trajet. Le Le tour, des fois, avec celui qui est en fin d’éducation, va être plus long, plus intense. Le jeune qui a à peine cinq mois, ça va être un petit tour de 20, 30 minutes. Donc là-dessus, ça va dépendre, mais c’est sûr qu’on fait un métier assez physique, sortir par tout temps, 10 kilomètres par jour à peu près. C’est sûr que…

 

E.

Et puis, ce n’est pas des promos de chien. En tant que monitrice, là, tu avais des chiens de différents âges. Ça va être la même chose en tant qu’éducatrice ?

 

M.

Oui. Tu gardes le même fonctionnement ? Sur les de Provence Côte d’Azur Corses, on a ce système de A à Z.

 

E.

Donc, tu ne rentres pas une promo de trois chiens, d’un trio de chiens qui rentre en éducation, que tu as pour six mois.

 

M.

Oui, c’est ça. Et du coup, la seule particularité, c’est qu’avant Du coup, ce n’était que mes chiens que j’ai amenés jusqu’au certificat d’aptitude.

 

E.

Et là, en tant qu’éducatrice ?

 

M.

Et là, en tant qu’éducatrice, je vais récupérer des chiens qui ont leur certificat. En plus de les emmener jusqu’au C. A. G, je vais récupérer des chiens de mes collègues monitrices. Moniteurs, monitrices. Voilà, parce que là, je n’en ai qu’une, c’est une fille. C’est une fille, voilà, c’est une fille de monitrice. Donc, je vais récupérer des chiens de monitrice qui vont justement amener le chien jusqu’au C. A. G. Et moi, je vais juste faire la partie remise. Ça va être la différence, justement, dans ton métier de monitrice et d’éducatrice. Là, je vais récupérer un chien que je ne connais pas, que je vais devoir prendre en main un petit temps avant de faire la remise.

 

E.

Donc, tu vas évoluer, c’est encore cool. C’est cool. Ça fait quatre ans que tu es là-dedans et en fait, tu n’es pas endormie sur tes lauriers.

 

M.

Non, c’est différent quand même. On n’a pas la même chose tous les jours. Sur la semaine, peut-être. Sur la semaine, on aura la même chose sur la semaine parce qu’on a nos trois chiens, donc on sait que lui et lui, on va travailler telle chose parce qu’il est en éducation tout du long, donc ça ne change pas. Et il y a le petit jeune, ça va changer parce que On n’a pas le même jeune tout le mois. Mais après, c’est différent parce qu’on a les rendez-vous famille d’accueil, les suivis des équipes qui peuvent avoir. Donc, ce n’est jamais la même semaine qui se reproduit encore.

 

E.

Et toi, dans tout ce chemin que tu as fait, justement, cette évolution, est-ce qu’il y a quelque chose que tu as appris ou que tu as découvert avec l’échange guide, que tu n’imaginais pas du tout avant d’envoyer tes candidatures partout en France ou que dans le Sud ?

 

M.

Alors que j’ai découvert… Je ne pense pas, étant donné que ma semaine que j’avais fait de stage d’observation à un rond, que j’avais quand même vu une partie des choses, entre mon apprentissage à Handy Chien, où du coup, ça m’a permis de voir un peu ce côté éducation, une canine pour le chien d’assistance. Il y a des petites différences, c’est sûr, par rapport au chien guide, mais j’ai envie de dire que ça ne m’a pas fait un gros choc. Je pense que j’aurais découvert beaucoup plus de choses si j’étais passée de mon bac directement àAu job de moniètriste. Là, j’aurais appris vraiment des choses, des choses que je ne connaissais pas. Là, c’est vrai que j’ai beaucoup de comparaisons avec comment on pouvait faire un hendichien, comment on fait au chien guide, de voir les petites différences qu’il y a parce que ce n’était pas pour le même handicap. Mais après, de découvrir des choses, je pense pas vraiment. Ça m’a pas en tout cas sauté aux yeux aujourd’hui. J’essaie de réfléchir en même temps.

 

E.

Il y a pas un truc qui t’a surpris dans le métier où tu t’étais dit: OK, il y a ça aussi ? Non. T’as embrassé le métier dans sa globalité.

 

M.

Je pense que… Je sais pas si ça se dit de dire ça, mais je pense que c’était vraiment quelque chose qui était fait pour moi dans le fond, que que j’ai toujours su et qui, du coup, maintenant que je le pratique et au début, quand je l’ai découvert, ça ne m’a pas forcément surpris parce que peut-être qu’au fond, comme je le voulais vraiment, c’était quelque chose qui était fait pour moi. Peut-être que ça ne m’a pas plus fait: Waouh, c’est ça ? Juste, je ne savais pas. Non, mais après, j’aime beaucoup mon métier.

 

E.

C’est important parce que comme tu disais, c’est un métier passion. Tu bouges beaucoup, tu te lèves tôt, tu te couches tard, tu as chaud, tu as froid. Il y a un Il faut aimer.

 

M.

Ça me correspond beaucoup. Ce côté où, comme tu disais, j’aime beaucoup la van life, ce côté où on bouge un peu partout, où même si on travaille en équipe, on est autonome dans ce qu’on veut faire dans notre planning de la semaine. Il ne faut juste pas que ça dérange les collègues au niveau des voitures ou au niveau des rendez-vous. Il ne faudrait pas que je sois partie alors qu’ils avaient prévu une réunion collective, des choses comme ça.

 

E.

Il y a quand même des choses à suivre, que ce soit en termes de logistique ou en termes de formation, tu disais pareil. Je ne vais pas partir en vacances.

 

M.

Alors qu’il n’y a personne sur site et qu’il faut quelqu’un qui soit présent. Donc c’est sûr qu’il faut que j’accorde quand même mon calendrier, que je vois que ça ne dérange pas les collègues. Mais on est autonomes dans ce qu’on veut faire. Dans l’éducation de nos chiens, on est libre de pouvoir faire comme on a envie. On discute beaucoup entre nous, on s’aide entre nous. C’est un travail d’équipe, mais on est autonomes. Et là-dessus, C’est ça que j’aime bien. C’est des fois ce qui me frustre un peu, ce côté impatiente où comme aujourd’hui, je suis élève éducatrice, tout ce qui est les remises, les suivis d’équipe, il faut que je vois avec ma tutrice. Des fois, ma tutrice, elle me dit: Calme-toi Marine. Parce que des fois, je lui dis: On y va, on fait ça quand ? La remise, on peut la faire là, etc. Et elle me dit: Mais calme-toi. Ça, c’est dans ton planning. Moi, j’ai aussi mes congés, j’ai aussi mes suivis d’équipe en plus des tiens. Donc c’est ça des fois où mon côté un peu impatiente où aujourd’hui, ce qui pêche, c’est que je suis dépendante aussi du calendrier de ma tutrice.

 

E.

Oui, pour encore un an et demi, il va falloir se…

 

M.

C’est ça, il faut que j’arrive à caler mon autonomie en fonction aussi de son calendrier et son planning. Là-dessus, quand je ne serai plus élève, je serai beaucoup plus autonome.

 

E.

Encore plus libre.

 

M.

Ça sera mieux parce que des fois, ça me frustre un peu, mais en même temps, il n’y a pas le choix. C’est normal.

 

E.

Tu apprends.

 

M.

Oui. C’est normal.

 

E.

C’est la phase élève, c’est ce que tu dis.

 

M.

C’est ça. Comme je disais, on est vraiment autonome dans nos boulots. Moi, je fais ma formation, mais ma tutrice, elle est aussi éducatrice, responsable de centre, directrice technique. Donc, tout ça aussi, il faut qu’elle puisse gérer le centre et tout le reste.

 

E.

Ça fait beaucoup.

 

M.

Ça fait beaucoup, donc c’est pour ça que sans calendrier, il faut aussi qu’il s’accorde avec le mien et qu’on arrive. Ce n’est pas parce que moi, je pensais faire la remise là, faire le suivi là, que forcément, ça tombera ce jour-là et cette semaine-là. Il faut être un peu souple quand même pouvoir s’adapter. Oui, c’est ça.

 

E.

On voit en tout cas que tu as embrassé carrément toute la mission et que tu as hâte d’embrasser l’autonomie qui va avec. Complètement. Un an et demi.

 

M.

Là, ça commence à arriver parce que du coup, tout doucement, là, en tant que moniteur, c’est les suivis d’équipe, les remises, c’est en observation. Là, je dois faire des remises en semi-autonomie.

 

E.

Oui, tu as un peu le droit en pratique.

 

M.

Donc, tout doucement, la pratique de de ça va arriver, donc j’ai encore plus envie vite, vite d’être autonome et de pouvoir gérer.

 

E.

Mais en tout cas, on voit que l’impatience, elle est encore là. Elle te définit donc en même temps, je pense qu’elle le sera encore quand tu seras éducatrice, mais sur d’autres points. Je me demandais s’il y a un moment où tu as été bluffée par un chien depuis ton arrivée au chien guide. Est-ce qu’il y a un chien où tu te dis waouh ?

 

M.

Alors, bluffée au début, sur mes premiers chiens, je m’en rendais pas forcément compte. Puis j’ai eu des chiens qui étaient très formateurs pour moi. Ils avaient beaucoup de problématiques, donc ça a été assez formateur. Dont un qui, au bout de mon premier, deuxième, c’était mon troisième chien. Je me suis dit: Non, j’ai eu cette problématique avec les deux autres. Ça a été compliqué, la remise et les suivis. Je vois que ça reste fragile. Celui-là, je voulais pas le garder. Et en fait, je sais qu’il avait du potentiel au niveau du travail. Au moment, je pense, avant de passer le certif ou quand j’ai qui m’a fait passer le certificat. Du coup, c’était Sandrine qui m’a fait passer mon certificat d’aptitude au guidage. Ma tutrice qui était derrière, qui filmait et m’observait aussi. Et c’est vrai que j’ai dû… Je crois J’ai dû le repasser ou alors s’est passé mes limites sur les congénères parce que c’était un chien pas évident là-dessus. Et donc, par rapport à ça, moi, j’aurais voulu le réformer parce que j’avais vu mes deux expériences avant que c’était quelque chose de C’est compliqué quand même à gérer et je n’avais pas envie.

 

M.

Sauf qu’aujourd’hui, je me suis rendu compte avec les suivis que ce chien, techniquement, il est juste hyper bon. Il guide aujourd’hui. Oui, il a été remis. Les congénaires, ça reste pas forcément… Un petit point faible. Voilà, ça reste encore un peu fragile, mais c’est son défaut. Ça, on le sait et la personne en déficience visuelle arrive à plutôt le gérer, même s’il y a des moments où ça cafouille un petit peu. Mais c’est vrai que techniquement, c’est un chien qui, vraiment, est très performant là-dessus.

 

E.

Comment il s’appelle ce chien ?

 

M.

Ramos. C’est Ramos Rodriguez.

 

E.

On allait voir la petite photo sur ton compte.

 

M.

C’est ça. Et donc, du coup, ce loulou, il a été remis, il guide aujourd’hui. Et c’est vrai que ça reste un chien hyper performant et qui m’a épaté sur pas mal de choses. Qui je m’en rendais pas compte, c’est après où ma tutrice, et même Sandrine, du coup, qui l’a vu, disait: Oui, c’est un chien qui a des bonnes capacités au travail, il est performant et ça serait bête de le réformer juste pour son attirance congénère qui est un peu complexe. Donc, on a juste fait attention après à la remise de trouver le binôme qui pouvait justement gérer cette attirance. Donc, ce chien-là m’a beaucoup bluffée. Et après, je pense que je m’en rends compte là un petit peu sur les suivis d’équipe qu’on peut faire ou ma dernière remise où là, vraiment, je n’avais pas découvert ce côté-là de ma chienne qui était hyper performante, mais de moi, quand je la travaillais, je ne m’en rendais pas compte, mais de l’avoir avec…

 

E.

C’est du Saint-Muciel.

 

M.

Là, j’ai fait: Ouah, mais en fait, Elle capte comme ça en deux-deux. Elle a capté le trajet. Puis après, dès qu’on passait devant, c’était: Non, mais là, c’est le trajet de la poste. Je m’arrête à la poste.

 

E.

Non, on continue.

 

M.

Vraiment, elle était déjà en pilotage automatique, la chienne, alors qu’on n’était qu’au troisième jour de la Je pense que je vais m’en rendre compte là de plus en plus. Des chais que tu as déjà remis et dont tu les suivis. Sur les suivis que je n’avais pas vus depuis un an. Là, comme je les revois, je me rends compte des choses.

 

E.

Je me demandais dans les petites questions de fin. S’il y a un ou plusieurs lieux exceptionnels où tu es allé, via les Schengen, où tu n’aurais jamais mis les pieds, si tu n’avais pas été en compagnie de Toutou ?

 

M.

Très bonne question.

 

E.

Tu me parlais de certains quartiers de Marseille. Ils ne sont pas très exceptionnels, mais tu ne serais pas allé sans le chien.

 

M.

C’est sûr qu’il y a des endroits, des petits quartiers, des petites ruelles, surtout à Marseille, assez étroites, avec du bordel où tu te dis: Tu ne sais pas où tu t’aventures et qu’est-ce qui va arriver au bout. Ça reste Marseille, ça a sa réputation. Mais après, des endroits, non, parce que je suis assez aventurière, donc j’aime bien découvrir, bouger un peu partout. C’est plus les lieux où on est au moment de le supermarcher, des choses comme ça où on n’y va pas forcément avec son chien. Moi, je sais que ça me fait plaisir de faire famille d’accueil, week-end des fois, pour dépanner un peu, pour avoir le chien à la maison ou le soir en semaine. Ou alors sur des chiens qui ont des petites problématiques et que je préfère l’avoir moins en temps plutôt qu’il soit dans sa famille d’accueil. Ça m’a permis d’avoir le chien et de l’emmener partout. Et de me dire de pouvoir l’emmener avec moi faire du shopping. Et de me dire: Je suis avec mon chien, je fais du shopping Oui, parce que toi, tu n’as pas cette partie-là.

 

E.

Moi, en tant que famille d’accueil, ce que tu me dis, ça me paraît tout à fait classique.

 

M.

Oui, et du coup, des fois, souvent, sur les fêtes à Noël, des fois, on se dit: Mince, il ne fait pas très beau, il pleut toute la journée. Qu’est-ce qu’on fait ? On va juste dans le centre commercial, on rentre dans le magasin, on ne fait pas de les vraies boutiques, mais on regarde finalement plutôt que d’acheter. Puis, on est là avec le chien et puis finalement, ça me fait plaisir parce que ce côté Cet côté-là, je ne l’avais pas avant vu que mon chien perso ne peut pas rentrer dans les magasins, même si je l’amène partout. C’est la grande différence. Ça va être plus de me dire: Je vais juste à un rendez-vous médical, j’ai le chien avec moi. Ça m’apaise. Le chien m’apaise beaucoup sur ce genre de choses. Après, il n’y a pas forcément de lieu où je ne serais pas allée avec le chien qui m’a impressionnée.

 

E.

Je te dis, moi, je pensais que j’allais aller au petit quartier de Marseille. Je pense que ce n’est pas mal, déjà.

 

M.

C’est plus me dire, j’aime bien quand j’arrive devant le vélodrome, je mets le chien devant sur les marches, je prends une petite photo, j’envoie la chargée de communication. Voilà, parce que j’aime bien, mais c’est plus que je me dis… Dans des lieux comme ça, je ne suis pas rentrée dans le vélodrome.

 

E.

Non, mais rien que d’être sur les marches, c’est important.

 

M.

Voilà, je trouve ça sympa.

 

E.

C’est vrai que moi, on le faisait beaucoup à la pyramide du Louvre, quand on passait dans la cathédrale et tout ce genre de choses, où tu te dis: Déjà, tu as la chance… Moi, je conscientisais ma chance tous les de voir la Tour Eiffel ou ce genre de choses. J’ai tenu à le faire jusqu’à ce que j’en parte et de mettre le chien sur le bateau-mouche, ce genre de truc.

 

M.

Tu vois, tu te dis: Ce n’est pas des lieux exceptionnels plus que ça.

 

E.

C’est ça, mais c’est dans le monde du bâtiment. La présence du chien, qui est exceptionnelle, en fait. Oui. Parce que c’est un chien de midi et que tu n’as pas… Pareil, aller au cinéma, aller au théâtre, ce genre de choses.

 

M.

Je n’ai pas encore eu l’occasion d’aller au cinéma, mais c’est un truc que j’aimerais bien faire un week-end si j’ai un, deux, un, deux élèves.

 

E.

Un tips, tu le mets devant et pas dessous, parce que dessous, il y a tous les boubons, les pop-corns. Je me suis dit: À voir une fois. Le chien, il a adoré. Il est ressorti, il était collant parce qu’en fait, il avait m’a chouillé et il s’était léché les poils. Voilà. Tipps: Gardez le chien devant et non pas sous les sièges parce que Quand ils font entre les séances, ils ne font pas de ménage. C’est sûr. Petit tips cinéma. Pour terminer, je voudrais te demander quel est ton pire et ton meilleur moment avec les chiens guides, en commençant par le pire pour finir par le meilleur.

 

M.

Le pire avec les chiens guides, c’est des questions quand même dures. J’ai l’habitude de voir que le côté positif.

 

E.

Ça doit être un peu positif. Un petit pire.

 

M.

Petit moment de solitude. Je pense que le pire, le côté négatif, c’est plus quand on s’attache à un chien. Là, je repense à une petite chienne, donc type 6, qui est une labrador, donc un labrador croisé caliche.

 

E.

Yes, on en a eu à la maison. Il y a pas longtemps.

 

M.

Qui était du coup En prééducation, elle était encore jeune, avec une de mes collègues. Et finalement, une chienne qui est très flippée, qui a peur de beaucoup de choses, qui ne pouvait pas sortir, elle avait peur des humains, vraiment très dur. C’est une petite chienne que physiquement, elle était trop mignonne, ça faisait un petit cocker. Elle ne ressemblait pas à la branche de Duba, ça faisait vraiment un petit cocker. Elle était toute petite, vraiment hyper mignonne. Et avec nous, comme elle nous connaissait super bien, il n’y avait pas pas un souci, elle se laissait caliner. Vraiment, elle était hyper proche, hyper collante. Je l’ai pris à la maison pendant deux mois pour voir un peu, justement, son attitude. Je savais que sur cette période-là, j’allais avoir ma famille qui venait chez moi. Donc, on allait se retrouver à être cinq dans ma petite maison, de voir comment elle allait s’habituer au bout d’une semaine avec mes parents, mes grands-parents. Et en fait, c’était trop compliqué à gérer pour la chienne. En tout cas, en chien de guise, ça aurait été impossible. Et en chien de compagnie, c’était compliqué. Elle aboyait, elle avait peur. Même si elle se laissait finalement à se caresser, ça fait un petit peu mal au cœur de se dire: On la réforme et que du coup, on ne la voit plus.

 

M.

Je pense que c’est ce côté-là, de prendre la décision de la réformer ou prendre la décision de la faire adopter par quelqu’un d’autre, parce que je me suis posé la question de: Est-ce que je l’adoptais ? Donc, j’ai réfléchi et comme je reprends les transports en commun régulièrement aussi pour monter chez mes parents, ça n’aurait pas été pas possible d’avoir une chienne qui était flippée du monde. Ça aurait été trop de stress, trop contraignant pour elle, je ne voulais pas. Donc, cette petite expérience négative que j’ai pu avoir, je ne regrette pas qu’elle soit adoptée par la famille actuelle. Mais c’est vrai que prendre la décision d’une réforme et de ne plus les voir après alors qu’on s’y est attaché, c’est des fois un peu dur. Et le côté positif, il y en a plein.

 

E.

Tu ne regrettes pas ton changement de vie, ton changement de région ?

 

M.

Non. Ça, absolument pas. Mais je dirais, le positif, ce n’est pas une expérience en soi, c’est quand on a le retour des personnes déficientes visuelles et qui nous disent: C’est mon cinquième chien. Ma première remise, c’était son cinquième ou sixième chien et elle m’a dit: Ça a été le meilleur que j’ai eu au niveau éducation de tous ceux que j’ai pu avoir avant. Donc après aussi, l’évolution change et évolue avec le temps. C’est quand même son cinquième chien, donc s’ils ont tous été, je veux ce qu’elle dise. Ça fait quand même un petit moment.

 

E.

Oui, ce que tu veux dire, c’est que depuis le début du mouvement Chien Guide en France, on a aussi évolué au sein du mouvement. Donc, heureusement que les chiens sont meilleurs. C’est ça.

 

M.

Donc, c’est sûr que d’entendre qu’elle me dit: Ça a été mon meilleur chien, alors que c’est mon cinquième, je suis hyper contente de lui, d’avoir les gens qui me disent: Aussi, le dernier suivi qu’on a fait, où elle nous a dit: Non, mais c’est mon premier chien. Le mari disait: C’est son chien, mais c’est mon enfant à moi aussi. Il faut savoir que ça a changé toute leur vie d’avoir le chien à la maison, qu’ils sont hyper contents de l’avoir avec eux, qu’ils l’emmènent partout, qu’ils en sont ravis de l’éducation et que ça leur apporte quelque chose. Ça, c’est fort. C’est fort et ça fait plaisir d’entendre ça et de voir l’équipe en marche. Du coup, ce n’est pas forcément une expérience positive, mais c’est tous ces petits trucs qui… C’est le but final du métier, finalement.

 

E.

Et qui t’anime. On le voit. Moi, je le vois, ça pétille.

 

M.

Oui, je suis très passionnée. C’est sûr que j’aime beaucoup.

 

E.

On va finir sur ces super mots. En tout cas, merci Marine d’avoir partagé cette expérience, ce métier. Je le dis, je ne fais pas beaucoup d’épisodes sur les éducateurs. Un peu aussi consciemment, parce qu’au final, vous êtes peu et que le but de ce podcast, ce n’est pas de montrer que les quelques étoiles qui existent en France. Mais en tout cas, c’est important de temps en temps d’y revenir pour revenir sur la réalité du métier, la passion qu’il y a derrière et les choix de vie que ça implique aussi. C’est bien de me montrer le package, je trouve. En tout cas, merci de t’être confiée à moi là-dessus.

 

M.

Merci à toi de m’avoir accueillie sur ce beau canapé avec cette table, avec l’imprimante. C’est génial.

 

E.

Merci beaucoup Marine et à bientôt.

 

M.

Merci beaucoup, à bientôt.

 

E.

Et voilà, c’est la fin de cet épisode. J’espère qu’il vous a plu. J’espère qu’il vous aura permis aussi de vous donner un aperçu de ce qu’implique le métier et la formation d’éducateur de Chien Guide, sur lesquels vous me questionnez souvent. Et si vous avez apprécié cet épisode, côté éducateur, je vous conseille de découvrir celui de Sandrine, de l’épisode 38, sur son métier d’éducatrice, mais aussi de directrice technique, toujours du côté du Sud. De mon côté, je vous dis à bientôt pour le prochain épisode sur l’univers méconnu des Chien Guide aveugles.

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