Si je regarde un peu en arrière, ce n’est pas tout à fait comme cela que j’avais imaginé mon engagement auprès des chiens guides d’aveugles. Dans l’attente d’être famille d’accueil, il m’a encore fallu remettre ça à plus tard… mais finalement, j’ai décidé de devenir famille relais, comme une phase de transition, qui dure depuis ! J’ai donc accueilli Meïka le temps d’un week-end en septembre 2016, mon tout premier relais.
Ma première rencontre avec Meïka à l’école
Comme tous mes relais (ou presque), tout commence à l’école des chiens guides de Paris, située à l’Est de Paris dans le bois de Vincennes (derrière le grand rocher du zoo de Vincennes pour les plus connaisseurs). C’est en effet à l’école que se passe le relais entre la famille d’accueil ou le déficient visuel et la famille relais comme moi. Cependant, on ne se croise pas toujours, questions d’emploi du temps (pas forcément évident d’y être en même temps), mais aussi selon la situation (enchaînement avec un stage pour le loulou par exemple).
Pour ce premier relais, j’avoue qu’on était allé la chercher à deux en début d’après-midi le vendredi (on avait même posé la demi-journée) et on était tellement heureux ! Rapidement, son éducatrice m’a présenté Meïka, labrador croisée flatcoat de 6 mois, avec qui nous allions passer un week-end. Après quelques explications, la remise de ses papiers, ses affaires et quelques croquettes, la louloute était prête à nous suivre avec son dossard bleu d’élève chien. Nous voilà repartis tous les trois super fiers en pleine découverte.
Apprendre à se connaître et se comprendre
Bizarrement, avec le recul c’était une première pour moi : même si j’en rêvais depuis plus de 10 ans, je n’avais jamais vécu quelques jours avec un chien, surtout dans notre appartement ! Mais dès les premiers moments ensemble, cela a été tout de suite fluide. Je ne dis pas que j’ai tout compris au langage canin de Meïka, mais je pense tout de même qu’elle n’a pas été trop perturbée face à mes premiers pas avec elle.
La première chose que nous avons fait tous les trois a été de prendre le métro, chose quotidienne pour moi, mais une première avec un chien. Cependant Meïka était déjà habituée, ce qui ne lui a posé aucun problème. Sur le retour nous sommes même passés par la poste, et ici aussi tout s’est bien passé. En effet, c’est le rôle de la famille d’accueil chez qui était Meîka en dehors de mon relais avec elle, d’accueillir le chien pendant un an et de l’habituer à toutes ces situations, comme je vous le racontais dans l’article du mois dernier.
Une fois rentrés, Meïka avait vite fait le tour de notre appartement, mais avait rapidement trouvé la gamelle d’eau et la serviette de toilette qui lui servait de plaid. En effet, je m’étais équipée pour l’occasion en gamelles, mais pas encore en coussin pour chien. De même, suite aux quelques relais que nous avons accueilli en 2016, nous avons rapidement réaménagé l’espace, et les gamelles ont trouvé le carrelage de la cuisine, plus adapté aux éclaboussures que le parquet !
Mes premières sorties au parc
S’il y a de nombreuses choses nouvelles quand on accueille un chien chez soi, il y en a une à laquelle on ne coupe pas, chien guide ou de compagnie : les sorties au parc. En effet, un chien guide d’aveugle est avant tout un chien, et son équilibre nécessite qu’il se dépense comme tout autre chien. Dans le langage des chiens guides, et même des chiens d’assistance, on appelle ça la « détente » : le chien redevient un chien qui a le droit de sentir, de renifler, de courir, d’interagir avec ses congénères, etc.
Je me souviens particulièrement de notre première détente avec Meïka, nous sommes allés tous les trois au parc de Saint-Cloud près de la maison, que je commençais à connaître avec mes premières séances de running. Arrivés dans le parc, petit rituel de la détente en enlevant le dossard puis donnant l’autorisation à la louloute d’aller jouer par les mots « Va jouer ! ».
On était assez maladroit, mais lors de notre deuxième sortie, Meïka n’en a fait qu’à sa tête et n’est pas revenue tout de suite au rappel. En bons élèves, nous avons suivi les consignes de l’école de continuer notre chemin en la rappelant de temps en temps, tout en ayant un œil sur elle (le parc de Saint-Cloud est clôturé donc sans risque). Cependant ce moment de solitude a duré quelques minutes qui nous ont paru à tous les deux une éternité ! Avant que Meïka (après avoir bien joué avec un autre chien) ne daigne revenir… Je ne vous cache pas que depuis, je me suis améliorée pour les motiver à revenir, et surtout je teste les loulous dans un lieu moins ouvert (même si tout est clôturé), comme une allée entourée de murs ou clôtures par exemple.
Bref, je pourrais vous raconter ce week-end de septembre 2016 pendant des heures… Mais je vais m’en tenir là pour aujourd’hui. Ce premier relais était super, même si à la réflexion j’ai eu moins d’interaction avec Meïka qu’avec les loulous suivants que j’ai mieux compris, sans elle je n’en serai pas là car il faut un début à tout !
Bonjour, merci beaucoup pour votre magnifique témoignage. Nous sommes une famille bénéficiaire d’un handi’chien, depuis deux ans et demi. Merci à vous pour ce travail fantastique que vous faites. Vous êtes d’une grande importance