Découvrez comment Mathilde, famille d’accueil pour les chiens guides, est devenue animalière pour cette même association du côté de Lille 🦮

Retrouvez la transcription intégrale en fin de page.  

Transcription intégrale

 

Transcription générée automatiquement par Happy Scribe

E.
Salut à tous, je m’appelle Estelle et je suis passionnée depuis toujours par les chiens guides d’aveugles. Bénévole pour cette cause à Paris depuis des années et aujourd’hui à Lyon, j’ai lancé le podcast Se dire un chien-guide étant persuadé que l’univers des chiens guides d’aveugles mérite d’être mieux connu par tous afin que chacun puisse y trouver sa place. Mais savez-vous que seuls 1% des déficients visuels sont accompagnés d’un chien-guide ? Alors, pour mieux comprendre par qui et comment ils sont éduqués, mais aussi pour découvrir leur rôle dans le quotidien de leur maître et les bouleversements à leur arrivée, je vous partage deux fois par mois mes échanges avec un invité issu de cet univers, maître de chien-guide, bénévole et tant d’autres. Pour en savoir encore plus, n’oubliez pas de vous inscrire à ma newsletter mensuelle pour découvrir les coulisses du podcast, les actualités des chiens guides et bien sûr, des nouvelles de mes invités. Quand on découvre l’univers des chiens guides ou d’assistances, ça peut être une véritable révélation. Mais ce n’est pas tout à fait comme cela que ça s’est passé pour Mathilde. Après s’être engagée en tant que famille d’accueil inspirée par sa sœur et sa mère, elle-même engagée pour indigents, elle continue à se chercher professionnellement après une période de pause.

E.
C’est à ce moment que l’expérience de famille d’accueil et tout le plaisir qu’elle y a trouvé devient une évidence. Elle veut travailler pour les chiens guides d’aveugles et devenir éducatrice. Mais comment est-elle finalement arrivée au poste d’animalière ? C’est ce qu’elle nous raconte tout en nous décrivant les missions qui l’occupent à ce poste au quotidien. Et maintenant, place à l’épisode. Bonjour Mathilde.

M.
Bonjour Estelle.

E.
Merci d’avoir accepté mon invitation sur mon podcast Futur Chien Guide pour ces premiers épisodes de 2024. Est-ce que tu pourrais, pour commencer, te présenter rapidement ?

M.
Oui, je m’appelle Mathilde, j’ai 24 ans et actuellement, je travaille dans une école de chien guide où je suis animalière depuis un petit mois.

E.
Justement, animalière, c’est un peu ce qui m’a attiré dans ton profil que je suis depuis longtemps, parce qu’on va le dire tout de suite, tu as été famille d’accueil et tu viens de rentrer chez les chiens-guides. Et là, je me suis dit: C’est hyper intéressant d’avoir les deux côtés, famille d’accueil. Et puis là, en tant que salarié, tu vas nous raconter tout ça. Est-ce que tu pourrais, avant tout, nous donner trois mots pour te décrire toi, comme on me prenne un peu plus sur toi, et trois mots pour décrire les chiens qui t’entourent aujourd’hui en tant qu’animalière.

M.
Je suis quelqu’un de curieux, très adaptable, bonne capacité d’adaptation et je suis quelqu’un qui a le goût du challenge.

E.
Ça, c’est intéressant. Quand tu dis le goût du challenge, c’est parce que tu as fait quand même pas mal de choses dans la vie. On a parlé de ton bénévolat de famille d’accueil. Tu vas revenir tout de suite sur ta petite carrière. Les chiens, tu disais que tu y avais réfléchi. Quels sont les mots pour décrire les chiens qui qui sont autour ?

M.
Ils sont affectueux, ils sont très sensibles et très volontaires.

E.
Est-ce que c’est des mots que tu aurais mis avant d’être animalier il y a un mois ? En tant que famille d’accueil, tu avais déjà cette vision-là des chiens ou pas ?

M.
Je pense que j’avais cette vision pour Thales, Thales qui était le chien que j’avais chez moi, mais pas forcément pour les chiens en général. Et que là, je m’aperçois que c’est quelque chose qui correspond au chien dans l’ensemble, en tout cas au futur chien guide avec lesquels je travaille.

E.
Justement, ce travail, parle nous en un petit peu. On me brûle de savoir un peu qu’est-ce que fait un animalier dans une association de chien guide. Toi, tu es du côté du Nord, à côté de Lille. Il y en a dans toutes les associations ou presque. C’est quoi ton rôle au quotidien ?

M.
Mon rôle au quotidien, moi, je travaille dans l’école de Ronque. Ça s’appelle le Centre Paul Corteville, mais il y en a deux. Il y en a un en Normandie et un à Ronque, pas très loin de Lille. Moi, je travaille dans l’école de Ronque et mon rôle, c’est, on va dire, globalement, de faire en sorte que les chiens soient dans une situation de bien-être et de faciliter le travail des éducateurs et éducatrices. Concrètement, ça consiste à l’entretien des box du chenil, pour qu’il soit dans des bonnes conditions. Ça consiste aussi à faire la détente des chiens, notamment le matin et le soir, on est les premiers et les derniers à les sortir. Et puis faire le lien, évidemment, avec les éducateurs et éducatrices, ne serait-ce qu’un chien qui a été malpropre dans son box la nuit, va pouvoir les prévenir, pouvoir voir comment ça évolue, peut-être adapter la nuit en fonction des besoins du chien. Et puis ensuite, il y a du soutien, on va dire, matériel. C’est nous qui réceptionnons tout le matériel, tous les croquettes, etc. Et qui les distribuons à la fois aux familles d’accueil, mais aussi aux éducateurs et éducatrices quand ils en ont besoin.

M.
Et nous, à Ronque, je ne sais pas si c’est comme ça dans toutes les associations, parce que je suis toute nouvelle là-dedans. Mais on a aussi envolé l’entretien des locaux de manière plus générale, tout simplement parce qu’on une agent d’entretien qui a des problèmes de dos et donc on l’aide dans son travail pour lui faciliter un peu la vie.

E.
Et donc nous, on brûle de savoir comment tu es arrivé jusque-là. Comment, du jour au lendemain, on se dit: Tiens, le poste d’animalier Et pour moi ?

M.
Moi, je n’étais pas du tout dans ce secteur à la base, mais cette phrase fonctionne avec l’ensemble des emplois que j’ai occupés. Ce n’était pas du tout quelque chose vers lequel je me serais tournée. D’autant plus qu’avant d’avoir Thales en tant que famille d’accueil, je n’ai jamais eu de chez moi. Donc c’est vraiment un univers que je connais très peu. Et en fait, là, ça faisait deux ans que j’étais au chômage. Je donnais juste des cours de DJing, parce que je suis aussi DJ, dans une école de musique. Et en fait, Je commençais à chercher sérieusement du travail depuis quelques mois sans réussir à trouver, jusqu’à ce que j’ai une discussion avec ma petite sœur où je lui parlais un peu de ce qui me plaisait et elle me disait: Ça, si ça te plaît, c’est trop bien, tu peux le faire, il faut le faire maintenant, etc. On parlait de reprendre mes études qui sont des études d’espagnol. Elle me dit: Si c’est ça qui te fait vibrer, il faut que tu fasses ça. Je me suis effondrée en larmes. Je me suis effondrée en larmes et je me suis rendue compte que j’avais besoin que quelqu’un me dise: Fais ce que tu as envie de faire et que ce que j’étais en train de faire, en tout cas les emplois auxquels je postulais, ce n’était pas ce que j’avais envie de faire vraiment, en tout cas pas en ce moment.

M.
J’avais réfléchi à reprendre mes études d’espagnol, mais j’avais aussi réfléchi à la possibilité de devenir éducatrice canin. En gros, ce que j’avais envie de faire, c’était reprendre des études. C’était les secteurs qui m’intéressaient et sur lesquels c’était possible de faire quelque chose. Du coup, je me suis tournée vers la possibilité de devenir éducatrice canin au sein d’une école de chien guide d’aveugles, parce que ce qui m’intéresse, ce n’est pas de le faire en libre comme ça, c’est vraiment de le faire dans ce cadre-là. Du coup, j’ai contacté deux éducateurs, un moniteur et une éducatrice, ceux avec qui j’avais été en lien quand je me suis occupée de Thales, pour leur demander un peu des conseils, savoir s’il y avait des postes qui étaient ouverts ou qui allaient s’ouvrir à l’école. Et il se trouve que quand j’ai fait mon deuxième appel avec l’éducatrice de Thales, elle m’a dit: Écoute, il y a un poste d’animalier qui vient de s’ouvrir. Si tu veux, tu peux postuler. Donc, elle m’a envoyé les infos. Effectivement, le poste avait été fait sur LinkedIn, genre deux heures avant, un truc comme ça. Et je me disais: OK, je ne connais pas le métier d’animalier, mais à priori, ça peut m’intéresser et ça peut être une bonne porte d’entrée dans l’école, à la fois pour avoir les informations et avoir des contacts, mais aussi pour moi me rendre compte de qu’est-ce que c’est vraiment le métier d’éducateur ou de moniteur et est-ce que ça me plaît et est-ce que j’ai envie de me tourner vers ça.

M.
Donc, j’ai postulé et j’ai été prise. Et donc, du coup, ça fait maintenant près d’un mois que je travaille là-bas. Je fais un remplacement, donc je suis assez incertaine sur la suite de manière générale de mon contrat. Mais en tout cas, pour l’instant, je me régale.

E.
Donc, en fait, en deux heures de temps de discussion avec ta petite sœur, tu t’es rendue compte que toutes les pistes auxquelles tu avais pensé, ce n’était pas forcément tes pistes de cœur, on va dire. Donc, tu es repartie, forte de cette discussion, à te dire l’Espagnol ou les chiens, alors qu’il y a quelques années, tu n’aurais peut-être pas parié sur ces deux pistes-là.

M.
Oui, l’espagnol, ça a toujours été quelque chose parce que moi, j’ai fait une licence d’espagnol. À la base, je voulais être prof en collège et lycée ou enseignant de chercheuse à l’université. Et donc j’ai fini ma licence, j’avais 19 ans parce que j’ai pris un peu d’avance. J’avais sauté trois classes à l’école. Quand j’ai terminé ma licence, j’ai eu une opportunité pro à Paris qui n’avait rien à voir avec mes études, évidemment, sinon ce n’est pas drôle. Je me suis dit: Écoute, tu as 19 ans, tu as un diplôme. S’il y a un moment pour tout plaquer et tenter autre chose, quitte à revenir aux études après, c’est maintenant. Donc, j’ai fait ça. Et ensuite, d’opportunité en opportunité, j’ai trouvé d’autres tafs et donc je n’ai pas repris mes études d’espagnol. Mais ça a toujours été quelque chose qui me trottait dans la tête. Et en fait, les chiens guides, ça commençait à me trotter dans la tête et j’avais des amis qui commençaient à me dire: Ouais, tu as l’air quand même vachement bien dans ce milieu-là. Tu galères à trouver du travail. Est-ce qu’il n’y aurait pas quelque chose à construire de ce côté-là ?

M.
Donc, ça a fait son petit bout de chemin. Et puis, effectivement, c’est la discussion avec ma sœur qui m’a permis de me dire: Mais en fait, ouais, c’est ça. En tout cas, je ne sais pas si la discussion m’a permis de me dire: C’est ça que je veux faire. Mais ça m’a permis de me dire: Ce n’est pas ça que je veux faire. Et donc, du coup, de pouvoir ensuite ouvrir des portes et me renseigner par ailleurs.

E.
Et tu nous parlais de ton parcours. Nos parcours se croisent sur d’autres univers que les chiens, puisque quand tu étais à Paris, tu travaillais dans le milieu du podcast ?

M.
Absolument.

E.
Donc, tu étais chez Acast. Alors, pour les auditeurs, moi, je parle souvent de Ocha. C’est un hébergeur. C’est la plateforme qui me permet d’être diffusée. C’est-à-dire que je mets le fichier son et les informations, la petite photo, la description sur un seul logiciel en ligne. Et ensuite derrière, les auditeurs le retrouvent sur Spotify, sur Apple Podcasts, sur Google Podcasts, etc. Toi, tu travaillais pour Acast, qui fait à peu près la même chose. Tu faisais quoi chez ACAST ?

M.
Chez ACAST, j’étais Content Development Manager. En En gros, je m’occupais du lien avec les podcasteurs et podcasteuses. Acast, c’est un peu plus qu’un hébergeur. C’est effectivement un hébergeur distributeur, mais c’est aussi un espace de conseil pour les créateurs et créatrices, et puis une régie commerciale parce que le but premier d’ACAS, c’est de permettre aux créateurs et créatrices de contenus, podcasts, de pouvoir générer de l’argent, générer des revenus avec leurs contenus. Moi, j’étais du côté édito, du côté création de contenus. De contenu. Je ne faisais pas de création de contenu, mais par contre, je faisais du conseil. Je faisais, comme je disais, le lien avec les podcasteurs et les podcasteuses, donc les aider à développer leur contenu, à développer leur audience, surtout qu’au début, quand j’ai commencé à bosser là-bas, le monde du podcast français n’était pas encore très structuré, pas encore complètement développé. Aujourd’hui, je ne saurais pas te dire, mais je pense qu’en tout cas, ça a bien avancé. Et puis, de les aider éventuellement à développer leurs revenus si c’était leur souhait.

E.
C’est vrai qu’on en a discuté de toi il n’y a pas longtemps avec Anne-Claire d’Ecofactory. Anne-claire, j’ai suivi sa formation pour un peu consolider le podcast il y a deux ans maintenant. C’est vrai qu’elle me dit: Tu sais, Mathilde, il semblerait qu’elle soit plutôt du côté des chiens maintenant. Elle pourrait te parler de son aventure. Je dis: Oui, c’est prévu. C’est dans ma wishlist, il y avait bien Mathilde. En plus, quand tu es devenue animalière, j’ai dit: Il faut y aller, il faut vraiment réfléchir et comprendre comment on passe, justement, de ce monde du podcast à famille d’accueil à animalière. Ailleurs. Donc, tu quittes à Cast après deux ans de bons et loyaux services, parce que tu avais d’autres projets pour monter, notamment sur l’île. Et là, en combien de temps tu te retrouves, famille d’accueil ? Comment tu découvres tout ça ? Parce que tu me disais que tu avais très peur des chiens, tu n’avais jamais Il y avait trop de chiens chez toi.

M.
Je n’avais pas peur des chiens, mais je ne connaissais pas. Quand j’étais petite, je devais avoir 10, 11 ans. Comme à peu près tous les enfants, je voulais un chien, mais je ne savais pas ce que ça voulait dire. Clairement, j’en avais très peu dans mon entourage. Je ne connaissais pas plus que ça, mais comme tous les enfants, on se dit: Maman, est-ce que je pourrais avoir un chien ? Et tout ça. Et ma mère ne voulait pas, parce que sinon, ce n’est pas drôle. Je pense que j’avais lu dans un astrapi ou un truc comme ça, des infos sur l’association Andy Chien. J’avais parlé à ma mère d’Andy Chien et je lui avais dit: Écoute, si tu ne veux pas qu’on ait un chien, est-ce qu’on peut être famille d’accueil pour Andy Chien ? Regarde, c’est des chiens d’assistance, c’est super et tout ça. Et elle avait dit: Pourquoi pas ? Donc, on s’était renseignés, on était allé il y a quelques cours pour voir un peu comment ça se passait. Et puis, ma mère a compris que c’était beaucoup d’investissement et qu’à ce moment-là, elle ne pouvait pas le donner et elle ne pouvait pas encore compter sur ma sœur et moi pour le faire parce qu’on était trop petites.

M.
Donc, on ne l’a pas fait. Mais je connaissais déjà. Après ça, l’ellipse se passe plusieurs années et puis ma mère et ma sœur se lancent dans l’aventure en 10 chiens. Il y a tout récemment, elles ont accueilli un chien qui s’appelait Saphire. Donc, je commence à voir un peu ça de loin. Et c’était juste après le Covid, moi, je me renseigne. J’étais encore à Paris, je me renseigne auprès de l’école de chien-guide d’aveugle de Paris, qui en plus se trouvait dans l’arrondissement dans lequel je vivais. Donc je me dis: Je vais les contacter, on va voir. J’avais un petit appartement, évidemment, mais je voulais me renseigner. Et comme il y avait eu le Covid, il n’y avait pas de visite de l’école. C’était la période où on ne savait pas trop comment ça allait se passer, etc. Donc, je n’ai pas eu trop de nouvelles. Et quand je suis arrivé sur Lille, j’ai trouvé un super appart qui fait 70 mètres carrés, dans lequel je vivais seule, sachant qu’à Paris, j’étais dans 40 mètres carrés et on était à deux. Donc, je me suis dit: Cet appart est super, je suis trop contente, mais je vais me sentir un peu seule ici.

M.
Pourquoi pas tenter l’aventure famille d’accueil ? Et s’ils me prennent pas, je prendrais un chat. En gros, c’est un peu ce que je me suis dit. Et donc, j’ai contacté Andy Chien et j’ai contacté les écoles de chiens guides. Andy Chien ne m’a pas répondu, me semble-t-il. Par contre, les chiens guides, oui. Je suis allé faire une première après-midi, voir une séance d’éducation et puis faire un peu la visite, qu’on m’explique comment ça se etc. Sachant que je connaissais un petit peu parce que je connaissais le fonctionnement d’Andy Chien. Ce n’est pas du tout le même, mais il y a des similarités. J’ai fait cette visite-là, j’ai été mise sur liste d’attente et puis, quelques mois après, on m’a contactée pour me dire: Écoute, on a un chiot, est-ce que tu veux ? Est-ce que c’est toujours OK pour toi ? Et c’est là que l’aventure a commencé.

E.
De ton côté, tu avais déjà suivi l’aventure Andy Chien par ta mère et ta sœur. Et c’est ce qu’on a vu au début sur ton compte Instagram, qu’on peut donner, matild. Trg. On a vu justement ce chiot Andy chien, pour commencer. Ça a été le premier chien qui est apparu sur ton compte, si je me trompe pas ?

M.
Oui, très certainement. Très certainement, parce qu’elles l’ont eu quelques mois avant que moi, j’ai ta laisse. Donc, j’ai suivi ça de loin, parce qu’elles, elles vivent dans le sud de la France. Mais j’ai pu voir un peu comment ça se passait pour elle. Elles m’ont raconté. Et ce qui res it beaucoup, c’était le besoin de disponibilité. Déjà parce qu’elles, elles étaient deux à s’occuper du chien, en tout cas au début. Ma mère avait une maison, ce qui simplifiait les choses parce qu’elle avait un petit jardin aussi. Mais quand j’ai compris qu’il fallait être vraiment disponible et je voulais m’investir correctement, j’ai profité du fait que j’étais au chômage en me disant: On ne sait pas ce qui va se passer les prochains mois, mais en attendant que je suis au chômage, donc j’ai le temps de m’investir et de m’occuper de ce chien. J’avais pas mal d’obstacles parce que moi, j’étais en appartement, je n’avais pas de voiture et l’école de Chien Guide de Ronc, elle est à 25 minutes en voiture de chez moi et 1h30 en transport. Donc c’était difficile pour me rendre au cours d’obéissance, etc. C’était compliqué. Donc, je n’avais pas mal de bâtons dans les roues, on va dire.

M.
Mais j’ai voulu le faire quand même. Et ça a d’ailleurs été un petit sujet de discorde avec ma mère, parce qu’elle, elle avait Saphire, qui Saphire, petit, c’était une tornade. Il était assez compliqué. C’était son premier chien aussi. Et du coup, elle était inquiète du fait que moi, ce soit trop pour moi en étant seule, en ayant pas de voiture, en ayant pas de jardin, etc. Et plusieurs fois, elle m’a dit des choses qui me décourageaient un petit peu et j’ai fini par lui dire: Écoute, arrête de me décourager dans mon projet, tu ne sais pas comment ça va se passer, laisse-moi le faire. Et elle a fini par comprendre qu’effectivement, elle projetait des craintes sur moi, mais qu’elle ne savait pas ce que ça donnerait et qu’au final, j’avais envie de faire ce projet, donc autant le faire. C’est quelque chose qu’elle a reconnu ensuite, c’était pas du tout malveillant de sa part ou quoi que ce soit. Mais en tout cas, ça a été un petit sujet d’inquiétude, plus pour elle que pour moi.

E.
Tu sais, c’est un peu… Moi, je l’ai raconté dans l’épisode 50 où je me raconte. Et c’est un peu pareil du fait que moi, j’ai souhaité être famille d’accueil très jeune et que mes parents m’ont dit: Non, Pareil, on était trois, on avait plein d’activités. Et mes parents, déjà, l’école était trop loin. Maintenant que je suis revenue dans la région lyonnaise, on s’est mis plus proche de l’école, personnellement. Mais c’est vrai que c’était un peu loin. Et puis, ils m’avaient dit: Grandis, grandis et tu verras. Et c’est vrai que tu as dû voir l’engagement que ça nécessitait pour ta maman et pour ta sœur. Et c’est un vrai challenge, mais ça fait partie des trois mots que tu m’as dit en introduction. Le fait que tu aimes être challengé. Et je pense que c’est quelque chose aussi que tu voulais relever dans cette de chômage, d’inactivité ou du moins de, je ne dirais pas de vide, mais en tout cas de pause, qui est assez, pas inattendue, mais assez exceptionnelle dans une carrière. Comme tu le disais, autant en profiter pour s’engager. Absolument.

M.
Et en fait, quand j’étais à la fac, j’étais dans les associations étudiantes, mais très, très investie en tant que bénévole à la fois, membre de plusieurs bureaux. Et puis j’étais élue dans mon université et même élue au niveau national. Donc, je faisais beaucoup de choses associatives autour de mes études et j’avais beaucoup aimé faire ça et j’avais envie de continuer à m’investir dans une asso. Je suis assez sensibilisée au handicap aussi depuis petite, donc ça me permettait de garder effectivement une activité, de garder un lien. Ça permet quand même des rencontres sociales, des choses comme ça, puis d’apprendre beaucoup, de tester quelque chose de nouveau, de m’investir et puis d’être utile, de me sentir utile. Parce qu’effectivement, quand on est au chômage et qu’on est seul chez soi, on peut vite avoir l’impression de servir à rien et déprimer un peu. Surtout que je suis bien sujette facilement à la déprime. Donc l’idée, c’était de faire quelque chose, faire quelque chose d’utile et de tenter une nouvelle aventure et de voir, tout simplement.

E.
Et donc, tu as laissé Tu nous en as parlé plusieurs fois. Tu nous as teasé un peu les inquiétudes de ta maman sur la charge que ça pouvait représenter. Comment ça s’est passé ? Dis-nous tout. Tu es allé chercher ce petit chiot. Quel âge avait Thales ? À quoi il ressemblait à à l’époque. Dis-nous tout.

M.
Je suis allée chercher Thales avec une amie qui avait une voiture, avec ma petite sœur et avec Safir. Ma petite sœur était venue avec Safir à la maison à cette période-là. On est allé chercher Thales avec Safir. Thales avait deux mois, moins un jour. Il a eu deux mois le lendemain du jour où je l’ai récupéré. Et j’étais flippée qu’il pisse dans la voiture de ma pote. C’était vraiment parce qu’en plus, on a mis un peu longtemps à rentrer. Donc ma première crainte, c’était ça. Oui, Déjà, à l’école, c’était bien parce que je suis arrivée sur la fin, donc c’était le dernier qui restait. Et du coup, on a pu le détendre avec Saphire dans un petit parc prévu à cet effet. Donc, leur permettre une rencontre la plus sereine possible. Parce que comme je disais, Saphire était une tornade. À ce moment-là, il était encore petit et c’était difficile de le canaliser. Il se trouve que j’apprendrai plus tard que ta laisse avec les copains, c’est aussi un peu une tornade. Mais à ce moment-là, il était tout calme. Je suis arrivée chez moi avec ce bébé de deux mois dans les bras et vraiment cette impression…

M.
Je n’ai pas d’enfant, mais vraiment cette impression de: Tu rentres de la maternité avec ton premier gamin, tu l’as dans les bras et tu es là: Maintenant, quoi ? Du coup, j’ai eu un peu ce truc de je ne sais pas quoi faire. Il était mignon comme tout. Après, il dormait beaucoup, c’était un bébé. Saphire le pourchassait dans tout l’appartement, donc on devait un petit peu mettre le holà. Et ma première difficulté avec lui, ça a été la première fois que je l’ai nourri. Il ne voulait pas manger ses croquettes, il n’était pas intéressé. Et heureusement, ma petite sœur était là et elle lui Il a fait l’avion avec chacune des croquettes une par une et il a mangé. Et elle m’a bien aidé sur les débuts parce qu’il y a eu plusieurs petites situations comme ça où je n’aurais pas su quoi faire. Notamment la première fois que j’ai passé l’aspirateur, il aboyait comme un fou sur l’aspirateur. Moi, je ne savais Il n’y a pas quoi faire d’autre que lui dire non. Et en même temps, je comprenais qu’il avait peut-être peur, donc je ne voulais pas l’engueuler. Et ma sœur, elle s’est mis dans son parc avec elle.

M.
Elle lui a fait des câlins et elle lui a chanté: L’aspirateur, ça ne fait pas peur. La deuxième fois, elle a chanté: L’aspireau, c’est rigolo. Et la troisième fois, il avait eu plus peur de l’aspirateur.

E.
C’est une magicienne, ta sœur. D’ailleurs, c’est rigolo parce que vous êtes un peu team labrador noir, non ?

M.
Oui, c’est une magicienne. Elle est très forte avec les chiens et je pense que Elle aussi, ça l’intéresserait peut-être d’en faire son métier. Oui, effectivement, Saphire, c’est un labrador croisé Golden. Mais effectivement, c’est un lab noir. Thales, c’est un lab noir. Et puis là, ma mère a retenté l’aventure Andy-Chien avec avec la petite Unis. Unis, c’est une lab noire. Donc effectivement, ce n’est pas choisi, mais on est un petit lab noir.

E.
Du coup, grâce à ta sœur, les premiers temps ont été un peu plus doux. Vous avez su vous apprivoiser. J’imagine que Thales t’a fait fondre un peu.

M.
Oui. En fait, Thales était vraiment le chiot idéal. C’est-à-dire que toutes les craintes de ma mère sur: Il va faire des bêtises, il va courir partout, il va être une tornade comme sa fille, etc, ça ne s’est pas réalisé parce que Thales a été un chiot extrêmement calme calme, extrêmement à l’écoute, qui faisait très peu de bêtises. Évidemment, il en a fait quelques unes, ça reste un chiot. Tu vois, par exemple, il est monté sur le canapé une fois, je lui ai dit non, il n’est plus jamais remonté. Et vraiment, ça a été un chien exceptionnel, en tout cas pour être famille d’accueil. Aujourd’hui, il est un peu plus filou parce que c’est un chien très intelligent et donc du coup, il est malin et donc du coup, il sait faire des bêtises, il sait pourquoi et quand et comment les faire. Donc voilà, il est un peu plus speed. Mais quand il était petit, vraiment, il m’a facilitée la tâche sur plein de choses. Il était très à l’écoute, très en demande et en même temps très autonome, capable de jouer tout seul, capable de rester tranquille tout seul sans aucun problème. Donc oui, j’ai eu beaucoup de chance et ça faisait partie des raisons d’ailleurs pour lesquelles je n’ai pas repris le jeu tout de suite après.

M.
Parce que je me suis dit: Thales, il était tellement exceptionnel quand il était petit que je vais forcément être dans la comparaison et ça sera bon ni pour moi ni pour le chien. Donc j’ai besoin de prendre une pause. Là, je suis famille relais, donc du coup, ça me permet de voir des chiens différents, mais un peu moins longtemps. Et ça me permet aussi de découvrir d’autres caractères de chien parce que Thales, c’était un petit joyau.

E.
Et justement, ce petit joyau aujourd’hui, il en est où ? Il est en éducation, j’imagine ?

M.
Ouais, il est rentré en éducation en juin. Aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir le voir tous les jours quand je vais au travail. Donc c’est chouette. Puis de voir son éducatrice, donc de pouvoir avoir des nouvelles. J’ai rencontré aussi sa famille week-end. Donc je peux voir un peu comment ça se passe avec sa famille week-end. Et puis, en En septembre, j’avais demandé à son éducatrice, je ne travaillais pas encore à l’école, j’avais demandé à son éducatrice si je pouvais venir le voir, peut-être faire juste une détente avec lui, lui faire un coucou parce qu’il me manquait un peu. Et elle m’a dit: Écoute, je suis en vacances une semaine. Est-ce que tu peux le récupérer pendant la semaine ? Et puis, à la fin de la semaine, quand tu le ramènes, je te fais une démo de travail en rue pour que tu vois où il en est. Donc, j’ai eu vraiment la chance de pouvoir à la fois l’avoir à la maison et c’était une vraie joie, et à la fois, pouvoir voir comment il travaille, comment ça se passe, pouvoir poser toutes mes questions à l’éducatrice. Ça a été un super moment. En plus, elle a été vraiment chouette.

M.
Elle a pris une heure, une heure et demie pour répondre à toutes mes questions, pour me montrer tout ce qu’il sait faire, etc. C’est quelque chose qu’elle fait normalement, qu’elle propose aux familles, mais plutôt en fin de formation. Et là, ça m’a permis vraiment de voir une étape. Et après, en ce moment, il est un peu speed et il recommence un peu à faire des bêtises qu’il avait arrêtées de faire. Comme je te dis, c’est un filou. C’est un bon chien, c’est vraiment un bon chien, mais c’est un filou, il faut le recadrer un peu. Et ça, je n’ai pas d’inquiétude sur le fait que la famille Week-end et l’éducatrice vont très bien savoir faire pour qu’il soit un super chien ensuite.

E.
Le départ a dû être un peu difficile quand même.

M.
Oui, le départ a été très difficile. Alors pas le départ en lui-même, en réalité, mais l’anticipation du départ. Il a eu une place en éducation dans des circonstances un peu particulières, puisqu’en fait, c’était un autre chien qui était en éducation, c’était Tokyo. Et Tokyo a eu un problème à l’œil dont on ne savait pas s’il allait la faire réformer ou pas. Et pour éviter à l’éducatrice de travailler Tokyo pendant six mois et ensuite, qu’on se rende compte qu’elle ne peut pas devenir chien guide, ils ont ouvert une place, ils ont remis Tokyo en famille d’accueil pendant les six mois, ils ont ouvert une place. Donc, Thales, qui devait partir un petit peu plus tard, finalement partait à ce moment-là. Et moi, je l’ai su environ un mois avant son départ. Et en fait, l’anticipation du départ a été très compliquée, sachant que moi, de manière générale, j’ai un problème avec les au revoir. Ça a toujours été compliqué pour moi. Là, ça a été difficile. Il y avait des moments où je rentrais chez moi, je le voyais, j’étais contente et je me disais: Oh là là, tu m’as manqué. Et puis d’un seul coup, je me rappelais que bientôt, il ne serait plus là.

M.
Et je fondais en larmes et j’ai prévenu mes amis à ce moment-là, mon entourage. Je me mettais à pleurer pour rien n’importe quand dans la journée parce que j’y repensais, parce que je voyais un chien, parce que Thales venait me faire des câlins et du coup, je me disais: Mais après, il ne me fera plus de câlins. Cette partie a été très compliquée. Après le départ en lui-même, ça s’est bien passé. J’avais très confiance en l’éducatrice. J’ai eu la chance de pouvoir le récupérer les deux premiers week-ends, donc ça a pu se faire aussi en douceur. Ensuite, je savais qu’il était en trop de bonnes mains. Je savais que je pouvais demander des nouvelles si j’en avais besoin. Et effectivement, j’ai même pu le voir et le récupérer. Là, c’est possible qu’à Noël, il y ait une période où je le récupère aussi, ce n’est pas encore sûr. Mais ça s’est bien passé finalement.

E.
Oui, et puis cette entrée en éducation, on en avait largement parlé avec Marjolaine dans l’épisode 48, avec qui on avait fait un épisode en immersion. Elle qu’on avait partagé en direct pendant les mois qui précédaient notre enregistrement. C’est ressenti, justement, comme tu le disais, c’est la dernière balade, c’est le dernier ci. Et puis finalement, safran devait partir plus tard. Puis finalement, il est parti plus tôt, puis il est reparti plus tard. Ce n’était pas une science exacte. Et comme tu nous l’as bien dit, l’entrée en éducation, elle se fait en fonction de la disponibilité des éducateurs. Et puis, au début, on n’a pas forcément de date, après, on en a une. Puis, ce n’est pas forcément la date définitive. Elle peut s’avancer ou reculer. Et c’est vrai que j’avais souhaité avec Marjolaine qu’on creuse un peu cette période-là parce qu’elle n’est pas simple. Comme je dis toujours, on va le faire, ce T-shirt, oui, je vais pleurer quand il va partir. Parce que ce n’est pas parce qu’on s’engage dans cette magnifique aventure qu’on ne garantit pas des larmes au bout, au contraire. Mais bon, ce n’est pas des larmes. C’est un peu des larmes de tristesse, mais on sait pourquoi on le fait, on connaît un peu les règles du jeu.

E.
Mais c’est toujours un peu difficile. Tu as souhaité, toi, continuer, tu disais, pas en tant que famille d’accueil, pour ne pas comparer avec ce petit talais idéal. Mais comment ça s’est passé ? Tu as enchaîné tout de suite sur des relais ou ça a été plus ponctuel ?

M.
Ce n’était pas la seule raison pour laquelle je ne voulais pas être à nouveau famille d’accueil. C’était aussi que j’arrivais à la fin de mon chômage et que je savais qu’il fallait une disponibilité complète et je n’avais pas de certitude sur la suite. Et puis, j’avais besoin d’une pause aussi parce qu’encore une fois, c’est quelque chose que j’ai fait toute seule. Ça a été parfois très difficile, même si j’en parle avec beaucoup de positif aujourd’hui. Il y a eu des moments très difficiles. J’avais besoin de pouvoir sortir le soir sans me dire: Putain, il faut que je rentre vite, il y a le chien. Et d’ailleurs, je me le disais encore quelques fois, puis ensuite, je me rappelais qu’il n’y avait plus le chien. Mais voilà, ça a été pour plusieurs raisons. Par contre, effectivement, j’ai été assez vite famille relais. Moi, j’avais prévenu le moniteur qui me suivait que je voulais pas tout de suite être famille d’accueil à nouveau, mais par contre qu’il n’y avait pas de souci pour être famille relais. Et il se trouve qu’assez peu de temps après les deux week-ends où je l’ai eu à nouveau, il y a Tatou qui avait besoin d’une famille relaie pendant quelque temps.

M.
Il se trouve que Tatou, c’était un grand copain de Thales, que je le connaissais bien, que je connaissais bien la famille aussi. On avait déjà fait des balades ensemble, même en dehors de l’école et tout ça, parce qu’on s’appréciait. Et donc, du coup, j’ai eu Tatou, peut-être un week-end ou un peu plus, mais juste le week-end qui a suivi le dernier week-end de Thales. Ça m’a permis vraiment de faire une transition en douceur parce que de l’avoir plus que les week-ends, puis ensuite avoir un autre chien les week-ends, et puis ensuite, parfois plus rien. Ça a été assez idéal et assez rapide, effectivement.

E.
Oui, et alors, tu as tous été un labrador noir ?

M.
C’était un labrador noir, oui.

E.
Tu vois, j’ai posé la question sans le savoir. C’est le labrador noir. Je pense que ce n’est pas immuable, mais là, tu travailles avec tous aujourd’hui à l’école. Justement, tu nous parlais de la chance de pouvoir avoir ta laisse un peu tous les jours. J’imagine que ce n’est pas pour ça, particulièrement, que tu as postulé à l’école. Tu nous l’as précisé dans tous tes choix. Qu’est-ce que ça te fait aujourd’hui d’être passé de l’autre côté ? Même si, comme tu nous le disais, c’est un peu temporaire, on ne sait pas ce que ça va devenir. C’est quand même intéressant d’avoir ton ressenti sur, voilà, maintenant en tant que salarié. Est-ce que tu vois des avantages, des inconvénients à avoir été famille d’accueil ? Comment tu envisages tout ça ?

M.
C’est une question difficile. De toute manière, c’est passionnant parce que j’apprends énormément des chiens, des autres salariés, des bénévoles que je croise. Donc c’est hyper intéressant. D’ailleurs, par exemple, je te disais, moi, j’ai des horaires assez particuliers. J’ai une grosse pause dans la journée et donc il y a toute une partie de la journée où normalement, je ne suis pas là, je rentre chez moi. Mais je reste quand il y a des séances d’obéissance et pourtant, je sais à quoi ça ressemble. J’en ai fait beaucoup avec Thales. Mais là, c’est intéressant de regarder un peu comment les éducateurs, les moniteurs les mènent, puis ensuite pouvoir débriefer avec eux et elles, pouvoir leur poser des questions, pouvoir peut-être mieux voir depuis l’extérieur aussi comment se comportent les familles, comment se comportent les chiens. Et puis, c’est marrant parce que j’ai discuté avec un éducateur il n’y a pas très longtemps qui se souvenait de moi en tant que famille d’accueil pendant les séances d’Obé et qui m’a fait un retour sur la manière dont je travaillais et tout ça et sur la manière dont on se comportait, d’aller chez moi pendant ces séances. C’est hyper intéressant d’avoir cet œil-là, ce regard-là sur tout ça.

M.
Après, je pense que j’ai encore beaucoup à apprendre, mais c’est chouette aussi de voir comment les choses s’organisent. Le travail d’animalier, c’est un travail qui est très dur et qui est assez ingrat, mais qui rend humble aussi et qui permet de mieux comprendre les chiens. On est censé tous les connaître, ils les connaissent très bien, de savoir lesquels on peut sortir sans laisse. Savoir lesquels sont coprophages, lesquels s’entendent bien les uns avec les autres, qu’on peut sortir ensemble ou pas. Lesquels sont suivis par quel moniteur, quel éducateur pour pouvoir faire les retours, etc. Donc, il y a beaucoup à savoir. C’est assez difficile, mais ça permet de voir aussi la finalité. Il y en a qui passent leur C. A. G. Est-ce que ça s’est bien passé ?

E.
Le certificat d’aptitude à guider. Oui, c’est ça, c’est leur diplôme.

M.
C’est leur diplôme. Et puis, il y en a qui ne réussissent pas. Donc pourquoi ils ne l’ont pas réussi ? Les retours des éducateurs, etc. C’est hyper intéressant et c’est très complémentaire de ce que j’ai appris en tant que famille d’accueil. Par contre, c’est certain que je n’aurais jamais pu travailler là si je n’avais pas été famille d’accueil, ne serait-ce parce que, encore une fois, je ne connaissais pas du tout les chiens et que là, il ne faut pas en avoir peur. On n’a pas des chiens méchants, mais on des chiens qui sont impressionnants, notamment les bergers allemands, qui sont déjà des chiens impressionnants de base, mais en plus, comme c’est des chiens qui sont très sensibles et qui ont du mal à gérer leurs émotions, c’est les premiers à aboyer, à pleurer, à s’agiter, etc. Et ça m’est arrivé, moi-même, dans mes premiers jours, de me dire: Celui-ci, je me sens peut-être pas trop de le sortir. Et ensuite de me dire: Tu veux devenir éducatrice, donc tu vas y aller et tu vas voir comment ça se passe. Encore une fois, c’est que des chiens gentils. Il n’y a jamais aucun problème avec les chiens qu’on récupère, mais C’est clair que je n’aurais pas pu faire ça si je n’avais pas connu les chiens un peu avant.

E.
Oui, ce n’est pas un métier dans lequel on arrive sans avoir un quotidien avec un chien, peut-être.

M.
Oui, je ne sais pas. Après, tous les cas sont particuliers, mais en tout cas, moi, c’est quelque chose que je n’aurais pas été capable de faire avant d’avoir ta laisse.

E.
Et le fait d’avoir été famille d’accueil, est-ce que tu penses que tu agis différemment sur certains points en te projetant à la place des familles d’accueil que tu croises ? Je sais qu’on s’est eus hier soir au téléphone, par exemple, pour préparer l’enregistrement. Tu remettais au compte-goutte les chiens pour le départ. Aujourd’hui, on est fériés, du coup, pour le départ en famille pour un ou deux jours. Tu as peut-être un sentiment un peu différent, un peu particulier par rapport à ce que tu as vécu toi, non ?

M.
Je pense que j’essaie particulièrement d’être rassurante et à l’écoute, surtout pour les familles qui ont un chien pour la première fois, soit parce que c’est un chien qu’ils ne connaissent pas, ils ont déjà eu d’autres chiens, soit parce qu’ils n’ont jamais eu de chien avant. Et puis d’être un peu compatissante quand ils galèrent avec les chiens. Et puis, c’est très important pour moi, notamment… Quand ils viennent les chercher, ils nous demandent un peu comment s’est passée la semaine, etc, ça, je n’ai pas toujours les infos, mais quand ils viennent les ramener, c’est très important pour moi de prendre un temps avec les familles pour leur demander comment ça s’est passé. C’est plus pour les familles que pour les chiens que je fais ça, parce que je sais que généralement, ça se passe bien et qu’il y a peu de points à faire remonter aux éducateurs. Mais pour les familles, je trouve ça important qu’elles se sentent écouter. Et puis, peut-être que si elles ont des difficultés, qu’elles se sentent d’en parler et si possible, de trouver ensemble une solution ou en tout cas de les rassurer sur le fait qu’elles font bien leur travail et qu’on les remercie vraiment pour ça.

E.
Oui, d’instaurer un climat de confiance en tant qu’animalier, qu’il ne peut pas juste récupérer le chien, donner des chiens et des croquettes.

M.
Oui, c’est ça, exactement.

E.
Et ça, je pense que tu le fais, peut-être sans t’en apercevoir, parce que tu as été à la place de ces familles-là.

M.
Oui, je pense que c’est le fait d’avoir été à cette place. Et puis, comme je te disais, j’ai fait beaucoup d’associatives, donc je sais aussi que le bénévolat, ça fonctionne de manière bénévole, donc on ne récupère pas de l’argent. Mais par contre, ce qu’on peut récupérer, c’est de la reconnaissance et c’est très important pour garder des bénévoles, de faire en sorte qu’ils aient de la reconnaissance et qu’ils le sentent. C’est aussi important pour moi d’avoir ce volet-là.

E.
Justement, je me demandais s’il y avait quelque chose que tu avais appris ou découvert dans toute cette aventure auprès des Chiennes guides, que ce soit en tant que famille d’accueil jusqu’à aujourd’hui animalière. Est-ce qu’il y a quelque chose que tu retiendrais, que tu n’avais pas du tout envisagé avant de faire ce bout de chemin avec les Chiennes guides ?

M.
J’ai tout appris. J’ai Tout à fait, franchement. Tu l’as certainement vu, j’avais fait une vidéo pour le départ de Thales où il y a beaucoup de larmes. Thales m’a tout appris. Déjà, d’être responsable d’un autre être vivant, c’est quelque chose qui chamboule complètement son monde. Et cet autre être vivant, surtout quand il était tout petit, c’est devenu ma priorité numéro un. Donc, je faisais un peu tout en fonction de lui. Après, évidemment, quand il a grandi, j’ai pu commencer à le laisser un peu seul, etc. Mais c’était quand même un niveau de priorité élevé. Donc ça, ça a beaucoup changé les choses pour moi. Et puis, moi, je suis quelqu’un de très sujet à la dépression et à des dépressions assez importantes. Et en fait, quand on est en dépression, on n’a pas d’énergie pour se lever, on n’a pas d’énergie pour faire des choses. Et sauf que quand on est responsable d’un autre être vivant, on ne peut pas ne pas faire ça. Moi, mon chien, il a besoin d’aller faire ses besoins le matin. Que je sois en dépression ou pas, il faut qu’il sorte. Donc du coup, ça m’a poussé à me lever le matin, tout simplement, et à structurer mes journées.

M.
C’est pareil quand on est au chômage et qu’on est un peu dans la déprime et qu’on ne cherche pas trop forcément encore de travail parce qu’on a du temps, on a tendance à… Moi, en tout cas, j’aurais pu avoir tendance à me laisser un peu aller, pas faire grand-chose, regarder des séries. Ce que j’ai fait aussi, bien évidemment. Mais avec un chien, on ne peut pas faire que ça. Donc, j’ai appris ça, déjà. Et puis, j’ai appris beaucoup sur la relation à l’autre. Thales, c’est un chien qui aimait beaucoup les humains. Et donc, j’ai rencontré beaucoup de gens grâce à lui et des gens avec qui je suis encore en relation. Mais quand je dis des gens, ce n’est pas forcément que les gens de l’école. Il y a des voisins maintenant qui me saluent et on est super content de se voir. Il y a des voisins chez qui je vais quasiment tous les jours parce que maintenant, on a une relation d’amitié hyper forte grâce à Thales. J’ai même repris contact avec mon ancien prof de maths de sixième qui avait complètement changé ma vie à l’époque grâce à Thales. Donc oui, ça m’a appris énormément.

M.
Moi, je me suis fait tatouer pour mon chien, évidemment pour lui, mais pas que, pour me souvenir de tout ce qui m’avait appris. Au départ, je me disais: Un tatouage de chien, c’est un peu… Je crois que j’avais un peu peur de me faire juger surtout sur: La meuf, elle a fait un tatouage pour son chien et en plus, ce n’est même pas le sien. Donc, je pense que j’avais un peu peur de ça et toujours maintenant, quand je le montre, je me dis: Je sais pas trop si la personne en face, elle va être réceptive à ça ou pas. Mais en fait, j’avais besoin d’avoir une trace pour me souvenir de tout ce qui m’avait appris. Et ce qui m’a appris, c’est tout. C’est s’émerveiller pour le moindre petit truc, c’est avoir une vie simple, être dans rester en présent, pas être jugé, être aimé. Même si on est en pyjama, crade, il y a un chien qui vient nous faire des câlins. Moi, au début, il y avait des périodes qui étaient un peu compliquées. Quand je pleurais, il venait se mettre à côté de moi et il pleurait littéralement avec moi. Et en fait, ça a tout changé pour moi.

E.
Ça fait un grand chamboulement dans la vie, selon le rythme, selon… Même, tu rajoutes une sphère sociale tout entière. Et c’est vrai que je regardais le premier post que tu avais fait avec Thales et j’avais commenté en te disant: Bienvenue à Thales et bienvenue à toi dans l’aventure et dans le monde des chaînes guides. Et en fait, tu as fait plus qu’un petit pas de famille d’accueil, qui est déjà un gros pas en termes d’engagement, tu l’as dit, mais derrière, tu as de transformer l’essai pour l’instant en devenant animalière et en faisant ton quotidien. C’est assez fort parce qu’au final, ce que j’ai remarqué avec les différents acteurs du monde des chiennes guides, ceux qui sont salariés aujourd’hui, certains aussi avaient comme toi une expérience de famille d’accueil ou l’ont eu dans leur entourage, comme quoi, on ne vient pas forcément dans ces associations-là par la porte, en tout cas, du handicap ou du monde canin, mais aussi par l’engagement bénévole et par le geste que ça représente et les conséquences de remettre plus de chiens guides à des déficions visuelles qui le souhaitent.

M.
Absolument, oui.

E.
Je vois que le temps tourne. Je me permets de me diriger vers les questions de fin de ce podcast, les questions un peu signatures. Je demande toujours à mes invités le moment où ils ont été bluffés par leur chien et qui reste un souvenir marquant. Est-ce que du côté de Thales, il y en a un qui te reste en tête ?

M.
C’est dur parce qu’il m’a bluffé un paquet de fois. Il y a peut-être eu la première fois où je l’ai lâché parce qu’évidemment, j’étais flippée comme jamais de le lâcher. J’étais là: Mais s’il s’en va ? Mais qu’est-ce que je fais ? Comment je préviens l’éducateur ? Donc peut-être la première fois où je l’ai lâché, mais je pense que là, pour le coup, c’est plus égocentré. Je crois que j’ai plus été bluffée par moi de d’avoir le courage de faire ça que par lui qui me suivait, mais c’était un chiot. Aujourd’hui, je sais qu’il m’aurait suivie de toute manière. Mais non, je pense que la fois où il m’a bluffée, c’est peut-être justement quand on est allé faire la démonstration avec l’éducatrice et que j’ai vu ce qu’en trois mois, il avait appris et qu’il était déjà capable de faire. Et je me suis dit: C’est ça les chiens guides.

E.
Les perspectives d’éducation, d’évolution, d’apprentissage sont folles.

M.
Oui, absolument. Je crois que je m’en rendais pas compte du tout et de la vitesse à laquelle ça pouvait aller aussi.

E.
Ça, c’est sûr qu’ils apprennent vite. Au final, ils se sont remis à deux ans. Je vais pas comparer avec mon Babyboy qui est à 15 mois aujourd’hui. Les chiens, ils apprennent beaucoup aussi, les petits enfants. Mais en deux ans, on leur confie la responsabilité d’une personne, de sa sécurité, le guidage et tout. Après, ils ont pas de vie non plus, mais c’est quand même assez impressionnant. Ça reste impressionnant. Et dans les questions de fin, je me demandais, j’ai un peu twisté pour 2024, mais je me demandais s’il y avait un ou des lieux exceptionnels où tu as été avec Thales via les chiens guides, où tu n’aurais jamais mis les pieds, si Thales n’avait pas été à tes côtés. Dans la rue ?

M.
Non, il n’y a pas trop eu parce que comme je te disais, je n’avais pas de voiture. Donc, par exemple, j’aurais adoré l’emmener à la mer. Et c’est quelque chose que je n’ai pas pu faire. Et c’est un des petits regrets que j’ai aujourd’hui. Il a été à la mer avec l’école de Chienguides. Ils ont même fait un shooting photo et il s’est régalé. Et puis, il a compris qu’il faisait chaud et que s’il creusait dans le sable et qu’il se mettait dedans, il faisait plus frais. Donc, il a fait ça. Mais non, il n’y a pas trop d’endroits exceptionnels où je suis allé via ça. Mais par contre, quand je te dis dans la rue, c’est à moitié une blague. C’est ce que je te disais, c’est que je ne serais pas sortie de chez moi si je n’avais pas eu ta laisse comme ça. Donc, c’est un peu plus ce truc-là du quotidien. Les sorties du quotidien, je ne les aurais pas faites sans lui.

E.
Tu aurais été plus chez toi, comme tu disais, plus tourner vers toi. Vers toi, ce n’est pas négatif, mais en tout cas- Oui, bien sûr. Vers ton petit cocon.

M.
Ça, c’est ta position. Oui, c’est ça. Après, il y a quelques endroits sympa que j’ai visité avec lui, des forêts, des choses comme ça. Ça n’a rien à voir avec les sorties du quotidien.

E.
Ok. Et pour terminer, est-ce que tu peux nous confier, pour commencer ton pire moment avec Thales, pour terminer par le meilleur ?

M.
Des pires, il y en a eu pas mal parce que quand il était petit, déjà, il avait l’estomac un peu fragile et Thales, c’est un chien qui bouffe tout ce qu’il trouve. Donc, il y a eu pas mal d’inquiétudes, puis les premières inquiétudes. C’est pareil quand tu es maman, les premières fois que ton gamin, il est malade, tu te dis: Mais ce n’est pas possible, j’ai même fait quelque chose de mal et puis il va mourir. Là, ce n’était pas ça. Mais oui, il y a eu des moments compliqués, mais le pire, je pense, ça a été juste après son opération, quand il a été castré. Pour une raison qui nous est encore inconnue, il est devenu incontinent. Le vétérinaire m’a dit que ça ne pouvait pas être lié à l’opération, en tout cas pas physiquement parlant. On a fait des analyses d’urine. C’était très marrant. Il faut aller dans un labo normal avec le prélèvement. Même eux, au départ, ne savaient pas trop quoi faire de ce que je leur donnais. Et puis, pour leur fiche médicale, parce que j’avais besoin d’une facture, ils m’ont demandé un nom de famille et j’étais là: C’est Thales, il n’a pas de nom de famille.

M.
Et donc, j’ai un papier officiel avec écrit sur le dessus Thales Truong. Mon mon nom de famille. Mais non, il était incontinent. Il n’était pas incontinent comme un chiot qui fait des petits pipis accidentels, qui sont des petits pipis. Là, vraiment, il faisait des gros pipis toute la journée chez moi, même si je le is. C’était une période où moi, j’avais des gros troubles du sommeil. Je ne dormais quasiment pas. Je n’ai pas dormi pendant trois semaines, un mois. Lui, il a été incontinent pendant deux semaines. Il y a un moment, j’ai craqué. Il y a un moment, j’ai craqué, je n’en pouvais plus, je ne savais plus quoi faire. Je passais mon temps à nettoyer derrière lui et ça a été super compliqué. Et puis, ça s’est arrêté presque du jour au lendemain. Donc, on estime que c’était comportemental et on ne sait pas exactement pourquoi. C’est un chien un peu sensible, donc est-ce que l’opération l’a un peu perturbé ? Je ne sais pas. Mais oui, je pense que ce serait le pire.

E.
Oui, alors pour finir avec ton meilleur moment.

M.
Mon meilleur moment, je pense qu’il est à venir. Mon meilleur moment, ça va être la remise. J’en ai eu plein des meilleurs moments. Tu as vu comme je t’en parle. Thales, je l’aime de tout mon cœur et il a changé ma vie. Je pense, après, le fait de le voir tous les jours aussi, ça fait que ça me met pas une fin immédiate à mon travail de famille d’accueil. Donc oui, je pense que ce sera un moment de fierté incroyable de, j’espère, rencontrer son ou sa bénéficiaire Ça va être fou. J’ai hâte de vivre cette aventure-là.

E.
Et c’est pour bientôt, si je me trompe pas ?

M.
Ouais, pas tout de suite. Il est rentré en juin, c’est à peu près un an l’éducation. Ça dépend des chiens, mais ça va jusqu’à un an. Donc Ça devrait être courant mai, juin, quelque chose comme ça. Sachant qu’en mai, c’est son anniversaire. J’ai fêté son anniversaire, mais tu avais dû le voir, tu as dû le suivre sur mes réseaux. J’ai fêté son anniversaire, j’ai invité son éducateur et tout. Je me suis dit: Je vais beaucoup trop loin, mais en même temps, j’avais envie de faire ça et ça s’est trop bien passé.

E.
On suivra le prochain anniversaire. On peut redonner ton Instagram, c’est Mathilde avec un h. Trg. Et on peut retrouver plein de vidéos parce que tu disais que tu faisais DJ, etc. Mais tu as qui fait plein de vidéos de Thales. Ouais, j’ai fait plein de vidéos sur les chiens guides, comment ça marche, famille d’accueil, etc.

M.
Et puis là, je n’ai pas trop le temps parce que mon taf me prend beaucoup de temps. Puis comme je le disais, je me donne des cours de DJing à côté, donc ça me fait beaucoup de travail. Mais j’aimerais bien reprendre les vidéos et justement avec ce prisme d’animalier et pouvoir raconter un peu aussi les coulisses. C’est en projet, ce n’est pas pour tout de suite, mais potentiellement à venir.

E.
Et pour compléter les coulisses, C’est vrai que moi, j’avais fait une journée au Chien Guide du Nord. C’était il y a un moment maintenant, c’était l’été 2021. J’avais été accueillie, j’avais enregistré deux épisodes qu’on peut toujours retrouver avec deux personnes qui ne sont plus, il me semble, au Chien Guide du Nord, qui ont voguer vers d’autres univers, mais avec Marion, qui était instructrice de locomotion dans l’épisode 27. Et dans la foulée, on avait enregistré avec Audrey, qui était éducatrice de Chien Guide, mais pas que, dans l’épisode 31. Donc, pour compléter l’immersion dans l’École des chiens guides du Nord, on peut quand même aller réécouter ces deux épisodes-là.

M.
Ouais, Audrey qui, en plus, si je me trompe pas d’Audrey, il me semble qu’elle a adopté récemment, pour la jolie histoire, une chienne retraitée pour laquelle elle avait été famille d’accueil avant.

E.
Exactement, avec sa maman. Elle en parle dans l’épisode 31, justement, où elle parle de cette expérience de famille d’accueil. On l’a enregistrée à l’été 2021, donc entre temps, elle a adopté, comme tu le dis, cette chienne retraitée. Mais oui, c’est vrai que la boucle est bouclée. Qui sait, ta laisse un jour, deviendra ton chien quand il aura bien servi.

M.
On verra. Pour l’instant, je veux pas de chien à moi, donc on verra, mais peut-être.

E.
Seul l’avenir nous le dira. C’est ça. C’est les surprises de l’avenir Je pense que s’il y a deux ans, je t’avais demandé… Si on s’était croisé en tant que podcasteur, podcasteuse dans le monde du podcast, que tu étais à la casque, je t’avais un peu demandé ce que tu voudrais faire de ta vie. Je ne pense pas forcément qu’on se serait dit qu’on se croiserait sur le podcast.

M.
C’est clair, absolument.

E.
Je ne pense pas qu’on aurait imaginé que je puisse t’avoir à mon micro pour parler de chien-guide aveugle et encore moins que tu sois salarié pour les chiens-guides du Nord. Comme quoi, la vie est pleine de surprises. Et c’est ça que je souhaite Ce qu’on peut montrer aussi par tous ces épisodes, c’est qu’on y arrive, on peut y arriver par vraiment des billets très différents. Et puis, l’objectif qu’on a tous, c’est qu’il y ait tous plus de chiens-guides, puisqu’il y a quand même toujours plus de demandes et faire un petit bout de chemin, plus qui est plus ou moins long, comme on l’a vu, que ce soit avec Audrey ou Marion, dont on parlait juste avant, ou toi, qui ne l’envisageait même pas. Je pense qu’on peut retenir que les Sheen Guids peuvent arriver dans notre vie sans crier gare.

M.
Absolument. Et venir tout bouleverser.

E.
Sur ces bonnes paroles. Merci Mathilde d’avoir raconté tout ça. J’avais hâte que tu nous racontes tes différentes casquettes, on se connaît de différents univers et que tu nous racontes ce nouveau quotidien d’Annie Malière. Qui fera ce que ça fera en promotion des perspectives que tu as au sein de l’association. Et on n’hésitera pas à suivre. En tout cas, je mettrai quelques infos. Et puis on suit toujours ton Instagram. Tu nous raconteras tout ça peut-être très bientôt cette vidéo.

M.
J’espère, oui, avec plaisir. Merci beaucoup à toi pour ton invitation. Je suis très honorée. Et merci pour ton travail aussi, parce que je fais partie des gens qui savent à quel point la communication sur ce sujet est importante. Donc merci beaucoup à toi pour la tenue de ce podcast.

E.
Merci Merci Mathilde et à bientôt.

M.
À bientôt.

E.
Et voilà, c’est la fin de cet épisode. J’espère qu’il vous aura permis d’en apprendre plus sur le métier central d’animalière dans le fonctionnement des écoles de chiens guides. Depuis, Mathilde a continué son chemin et vient de réintégrer, il y a quelques jours, l’École du Nord en tant que monitrice. Si vous avez apprécié cet épisode où Mathilde aborde les dessous des métiers peu connus du côté des Schengen, je vous conseille d’écouter l’épisode 27 avec Marion, qui explique que ses missions et son rôle en tant qu’éducatrice de locomotion. De mon côté, je vous dis à bientôt pour le prochain épisode sur l’univers méconnu des chiens guides d’aveugles.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *