Découvrez le rôle de Christelle dans l’accompagnement des jeunes à la Fondation Frédéric Gaillanne. Au cœur de l’accompagnement des jeunes déficients visuels et de leurs familles, Christelle assure le suivi des dossiers des enfants, les accompagnant lors des stages à la fondation, et agissant comme un soutien et une oreille attentive pour les enfants.

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Transcription intégrale

 

Transcription générée automatiquement par Happy Scribe

E.
Salut à tous, je m’appelle Estelle et je suis passionnée depuis toujours par les chiens guides d’aveugles. Bénévole pour cette cause à Paris depuis des années et aujourd’hui à Lyon, j’ai lancé le podcast Se dire chien guide étant persuadé que l’univers des chiens guides d’aveugles mérite d’être mieux connu par tous afin que chacun puisse y trouver sa place. Mais savez-vous que seuls 1% des déficients visuels sont accompagnés d’un chien-guide ? Alors, pour mieux comprendre par qui et comment ils sont éduqués, mais aussi pour découvrir leur rôle dans le quotidien de leur maître et les bouleversements à leur arrivée, je vous partage deux fois par mois mes échanges avec un invité issu de cet univers, maître de chien-guide, bénévole et tant d’autres. Pour en savoir encore plus, n’oubliez pas de vous inscrire à ma newsletter mensuelle pour découvrir les coulisses du podcast, les actualités des Chiennes Guides et bien sûr, des nouvelles de mes invités. La demande d’un chien guide est toujours un cheminement en soi, et d’autant plus quand on est encore un enfant. En pleine évolution et pendant son adolescence. Alors, accompagner ces jeunes sans les infantiliser, c’est l’équilibre délicat que réussit à maintenir la Douce Christelle à la Fondation Frédéric-Gaillane.

E.
En parallèle de l’éducation des Chiennes Guides, elle m’a confié en toute humilité comment elle jongle entre ces nombreuses casquettes afin de guider ces jeunes et leurs familles dans leurs doutes comme dans leurs jours. Et maintenant, place à l’épisode.

C.
Bonjour Christelle.

E.
Bonjour Esther. Merci d’avoir accepté de passer à mon micro. Avec plaisir. Cette journée de visite pour moi à la Fondation Frédéric Gaillanne, dans le Sud. J’ai profité en effet d’un petit week-end dans le coin pour venir vous rendre visite et on m’a dit: Il faut absolument que tu entendes Christelle du Pôle enfants. Parce qu’elle a plein de choses à raconter, même si elle reste discrète. Et je crois que ça fait partie, comme tu me l’as dit juste avant, de tes mots pour te caractériser. Est-ce qu’avant tout ça, tu peux te présenter rapidement, nous dire un petit peu ce que tu fais dans la vie ?

C.
Oui, je m’appelle Christelle Arnault. Je travaille à la Fondation Frédéric Gaillanne depuis 2016. Aujourd’hui, je suis l’assistante au pôle enfants, assistante de la directrice du pôle enfants, Madame Rupot.

E.
Justement, je t’ai demandé de préparer, on a fait ensemble juste avant, quelques petits mots pour te décrire trois. Est-ce que tu peux te décrire en trois mots et décrire les chiens aussi que tu côtoies en trois mots ?

C.
Comme tu l’as dit, je me décrirai comme quelqu’un d’assez discret, mais aussi d’organisé et de plutôt polyvalent. Ok. Pour les chiens, je les décrirais avec ces trois mots: fidélité, bienveillance et protection.

E.
Protection, carrément. Qu’est-ce qui t’amène à donner ce troisième mot ?

C.
Parce que ce sont un peu à mon sens, des protecteurs des enfants. Ils les protègent dans les déplacements, mais aussi, ils les protègent du monde qui les entoure. Ils sont vecteurs de lien social, ils deviennent souvent leur meilleur ami. Et pour moi, c’est une sorte de protection, un peu une barrière contre le monde extérieur.

E.
Oui, qui n’est pas toujours joli. Pas toujours. Notamment ces jours-là, quand on enregistre mi-octobre. Est-ce que tu peux revenir pour nous sur un peu ton histoire. Qu’est-ce qui t’as amené à travailler à la Fondation ? Comment tu es arrivée en 2016 à la Fondation ? Déjà, tu connaissais les chiens guillets de la Fondation ? Pas du tout.

C.
Je connaissais la Fondation deux noms seulement. Moi, je travaillais avec des enfants. J’ai fait une reconversion professionnelle, mais j’avais toujours envie de travailler d’œuvrer avec les jeunes. Et ma passion première était les animaux et notamment les chiens. Donc, lorsque j’ai voulu changer de profession, je me suis directement tournée vers la Fondation Frédéric Gaillanne, puisque ça faisait sens pour moi.

E.
Donc, tu connaissais la Fondation ? Tu étais déjà venue aux portes ouvertes ?

C.
Non, je n’étais jamais venue au Porte Ouvert, mais je la connaissais de nom parce que je vis sur l’île, sur la Sorgue, et forcément, la Fondation est connue.

E.
Oui, ça fait partie des petits joyaux de l’île sur la Sorgue. Tout à fait. Il y a des joyaux architecturaux, il y a de l’art Et puis, il y a la fondation cachée au bout d’un petit chemin. C’est ça. Du coup, le poste d’assistante que tu as aujourd’hui, dans ton histoire, tu as approché la fondation, ce poste était déjà ouvert ? Comment ça s’est passé ?

C.
Non, pas tout de suite. Je suis d’abord rentrée à la fondation en tant que secrétaire d’accueil, hôtesse d’accueil. Je suis restée au poste d’accueil pendant un an, un an et demi. Et ensuite, le poste au pôle enfance est ouvert.

E.
D’accord. Et toi, avec ton historique pour les enfants, tu as sauté dessus.

C.
Voilà, c’était l’occasion rêvée.

E.
Du coup, tu avais connu ce poste via quelqu’un d’autre ou le poste a été créé ?

C.
Les deux postes ont été créés à mon arrivée.

E.
Ok, donc tu as inauguré. Voilà, et deux fois. Tu as ouvert le bal. Tu as créé ton poste deux fois, on va dire. Comment ça s’est passée pour toi la première mission que tu avais en tant qu’accueil ? C’était quoi tes activités au quotidien ?

C.
À l’accueil ? Mmm-hmm. C’était répondre au téléphone, accueillir les visiteurs, la gestion du courrier, l’achat des billets de train, des collaborateurs, des billets d’avion, ce genre de choses.

E.
Qui est indispensable ?

C.
Qui est indispensable. C’est un métier qui est rarement mis en valeur et pourtant combien essentiel.

E.
Oui, sans ça, on ne va pas très loin.

C.
Non.

E.
Et donc, après un an et demi, déjà pendant cette première année, tu avais découvert un peu l’activité de la police ?

C.
Voilà, ça m’a permis de connaître les acteurs de la Fondation, tous les postes, les collaborateurs, le fonctionnement de la fondation. C’était un peu un tremplin.

E.
Et donc, le poste a été ouvert pour avoir une assistante, du coup, elle n’en avait pas à Chantal avant ? Non. Elle a eu besoin ? C’est ça. Et donc la personne était toute trouvée ou comment ça s’est passé ? De ton côté, de ton point de vue.

C.
Je pense qu’étant donné que Chantal travaillait aussi dans le milieu scolaire comme moi, je pense qu’il qu’il y a eu des affinités communes et que c’était un peu une évidence.

E.
C’est chouette aussi. Donc, au bout d’un an et demi, tu es passée assistante de Chantal ? Tout à fait. Tu l’es toujours aujourd’hui, comme tu nous l’as dit. Ça fait de longues années maintenant que vous avez un binôme.

C.
Oui, c’est ça.

E.
Chantal t’a confié à moi pour enregistrer en disant: Tu vas voir, Christelle va tout te raconter. Parce que justement, tu parlais de cette petite carte discrète: ton boulot en tant qu’assistante aujourd’hui pour Chantal. Déjà, est-ce que tu peux nous définir le de Chantal ? Parce que tout le monde ne connaît pas Chantal encore.

C.
Oui, donc Chantal, c’est la directrice du pôle enfants. C’est elle qui va gérer tout le fonctionnement du premier accueil des enfants jusqu’à la remise des chiens. Elle va gérer toutes les prises en charge. Elle va être le lien, tout comme moi, avec les familles lorsqu’elles nous contactent pour la première fois. Ce premier appel téléphonique qui, pour elle, est déterminant. Jusqu’à la remise du chien. Et entre, il y a toutes ces prises en charge, ce cheminement pour chaque enfant.

E.
Quand tu dis ce premier appel téléphonique, ça fait partie du processus pour vous ? C’est avoir un échange avec Chantal pour un peu connaître l’histoire du jeune, j’imagine ?

C.
Alors, le premier échange, c’est Chantal ou moi. Et c’est le premier appel durant lequel les parents vont demander des renseignements parce qu’ils connaissent la fondation, mais ils ne savent pas comment cela fonctionne et ce que l’on peut faire pour leur enfant, parce que chaque cas est particulier. Donc, lors de ce premier appel, on va leur expliquer ce qu’il peut se passer, le dossier de candidature, le premier stage, que l’on appelle le stage de découverte, l’après-classe, la visite au domicile de l’éducateur et enfin la classe de remise.

E.
Donc, en fait, tout ça, ils le savent au premier appel. Et ensuite, toi, ces premiers appels-là, tu en as fait tout de ou peut-être avec Chantal au début ?

C.
Au début, avec Chantal. Et puis c’est rapidement venu.

E.
Tu en fais combien de ces appels ? Est-ce que c’est plutôt par période, par vague ?

C.
Ça dépend. En moyenne par an, nous avons environ une cinquantaine de demandes de jeunes guides.

E.
Et donc toi, c’est… Est-ce que c’est la partie que tu préfères ou pas ?

C.
Moi, j’aime bien, oui. J’aime bien rassurer, expliquer aux gens qu’il y a des solutions, qu’il y a… C’est souvent des gens qui sont sont malheureux. C’est quand même compliqué pour ces familles qui sont touchées par le handicap. Et finalement, nous, on leur propose un peu de lumière. On leur propose un peu de bonheur. Et oui, j’aime bien ce premier contact et ce lien qui commence à naître avec les familles.

E.
Et du coup, c’est que le début en plus ?

C.
C’est que le début.

E.
Est-ce que ça arrive que parfois, ce soit aussi la fin ?

C.
Ça arrive, oui, parce qu’on a parfois des appels de familles pour lesquelles les enfants n’ont pas encore l’âge de venir à la fondation, ils sont trop jeunes.

E.
Donc en dessous de huit ans, en dessous de dix ans ?

C.
Dix ans plutôt. Oui, dix ans.

E.
Donc, justement, ceux qui ont entre huit et dix ans, ceux qui sont très impatients.

C.
Eh bien, On leur dit de pas s’enter un petit peu s’ils le peuvent. Après, il y a des cas particuliers où on peut de temps en temps, exceptionnellement, proposer des journées de découverte pour ces jeunes enfants. Mais essentiellement, on va accueillir les enfants à partir de leur 10 ans en sachant qu’ils pourront bénéficier du chien guide uniquement à partir des 12 ans.

E.
Oui, donc ça permet de faire un premier contact.

C.
C’est un premier contact, malgré tout. Ça permet de faire connaître la fondation et les gens savent qu’il y a des solutions.

E.
Oui, qu’ils ne sont pas seuls.

C.
Ils ne sont pas seuls et puis on peut les aider. Ça, c’est chouette.

E.
Et justement, dans tout ce procédé, là, c’est que le début, l’appel. Ensuite, quel est ton rôle auprès des enfants, auprès des familles ?

C.
Comme je le disais, je suis un peu polyvalente et je peux tout faire. C’est-à-dire que comme je suis le lien, une fois que les enfants ont le chien, ils peuvent rappeler et on peut me donner des renseignements pour, je ne sais pas, des lieux dans lesquels ils aimeraient aller et que finalement, il leur manque un papier, il leur manque une attestation, ils ont oublié un T-shirt lorsqu’ils sont venus au JPO. Il faut Ce genre de choses. Ça peut être aussi deux fois par an, les chiens guides qui ont été remis vont chez le vétérinaire et les familles doivent nous renvoyer le bilan vétérinaire. Ça, c’est moi qui le récupère, qui vérifie le poids du chien. C’est assez varié. Sinon aussi, lorsque nous accueillons les enfants, je reste avec eux toutes les soirées, à partir de 16h30, 17h00, lorsque les éducateurs ont fini leur journée de travail. C’est moi qui prends la relève sur ce temps off. Et c’est donc moi qui aide les enfants à s’occuper de leur chien s’ils ont besoin de moi. Nous mangeons tous ensemble, nous faisons un temps de calme ou de jeux ou de musique en fonction des groupes.

E.
Oui, j’ai entendu de la musique ce matin. Le piano en ce moment.

C.
Mais voilà, c’est des moments assez privilégiés avec les jeunes. Une relation qui se créent et qui sera par la suite bénéfique lorsqu’ils seront repartis avec leur chien.

E.
Oui, parce qu’au final, toi, tu les vois grandir un petit peu.

C.
Je les vois évoluer, changer à chaque prise en charge.

E.
Et là, tu disais que tu passes la soirée. Il y a des jeunes qui sont arrivés hier soir pour trois semaines. Donc c’est la colo, entre guillemets. Comment tu vois les choses ? Parce que les éducateurs font vraiment un travail avec le chien et le jeune toute la journée. Toi, comme tu disais, c’est un peu les moments de de off, de relâche, j’ai envie de dire.

C.
Alors, ce n’est pas colo parce que les enfants, ils en viennent là pour une chose et ils ont tellement travaillé dur pour arriver jusque-là qu’il n’y a pas vraiment de relâchement. Comme tu me le dis, on ne peut pas dire que ce soit du relâchement. Ils sont quand même sérieux. Souvent, ils attendent le chien depuis toujours. Donc, ils sont très vigilants quant au bien-être de leur animal. Ils aiment passer du temps avec lui. Ils aiment aussi échanger avec leurs camarades parce qu’ils s’aperçoivent qu’ils ne sont pas seuls devant leurs difficultés.

E.
Qu’ils partagent.

C.
Et ça crée des beaux moments.

E.
Oui, j’imagine que moi, j’en ai vu un mini… J’en J’ai entendu un mini aperçu avec le piano en arrivant ce matin et c’est vrai qu’on sent qu’il y a une ambiance. J’ai visité aussi la partie hébergement. Et c’est vrai que ce n’est pas une colo au sens, ça part à volo, etc. Mais Ce que je voulais dire par relâchement, c’est qu’ils sont concentrés toute la journée pour atteindre leur objectif. Le soir, c’est un petit peu moins de pression, on va dire.

C.
C’est plus du temps ensemble. Oui, c’est vrai. Sans pour autant faire n’importe quoi.

E.
Non, bien sûr.

C.
J’ai bien compris. Malgré tout, c’est un temps où ils vont jouer, où ils vont échanger, où ils vont papouiller leur chien. Ils vont rire, ils vont écouter de la musique. C’est le temps off.

E.
C’est Si on peut dire. Et donc toi, tu as sur la streinte un petit peu jusque toute la soirée. Je me demandais, ces jeunes-là, toi, tu les as vus arriver très jeunes, souvent deux ans, trois ans peut-être avant ?

C.
Ça dépend les enfants. Il y a des jeunes pour lesquels ça va très vite ou le chien peut être remis assez rapidement et d’autres pour lesquels on a besoin d’un peu plus de temps. Donc c’est vraiment au cas par cas.

E.
Et pendant toute cette attente, tu es J’essaie d’être fidèle au poste. Comment vous fonctionnez avec Chantal, justement, dans ce binôme, comme tu disais, assez fluide ? Est-ce que vous faites beaucoup de choses toutes les deux ou vous avez des familles qui vous sont attribuées à l’une, à l’autre ?

C.
Non, on fonctionne en binôme et on communique énormément. On fait une réunion par semaine pour savoir qui a eu qui, ce qui se passe. On fait un point chaque semaine.

E.
Et ensuite, ça vous permet de prendre le relais l’une de l’autre ?

C.
Tout à fait.

E.
Puisque toi, tu restes jusqu’à tard, mais pas forcément Chantal.

C.
Elle prend le relais le matin. Mais par contre, elle vient très tôt le matin. Voilà, c’est ce que j’allais dire. Ce qui n’est pas mon cas.

E.
Vous vous de tirer le relais, justement, sur la présence auprès des jeunes.

C.
Exactement, pour couvrir le maximum.

E.
Comment vous vous présentez aux jeunes, ce binôme-là ?

C.
C’est fluide. Les jeunes savent que Chantal est la directrice que moi, je suis son assistante.

E.
Qu’il y en a une du soir et une du matin. Et ça suffit. Ça suffit. En tout cas, aller voir évoluer avec leur chien, comme j’ai vu sur le parcours d’essence. On voit qu’ils sont vraiment consciencieux. Est-ce que toi, tu as aussi ce constat de leur évolution et de ce que leur apporte leur chien au quotidien, en dehors du guidage, peut-être ?

C.
Oui, on le voit notamment à la fin de la classe de remise où à chaque fois que les parents reviennent viennent les chercher et ils nous disent: Mais ce n’est plus mon enfant, il a changé. Effectivement, les enfants, lorsqu’ils ont enfin leur chien, où ils ont vécu aussi trois semaines en compagnie d’autres jeunes, ils ont évolué. Ils sont davantage sur deux. Ils ont retrouvé le sourire. Il y a tout qui semble plus facile et plus fluide pour eux.

E.
Oui, parce qu’au final, pour certains, c’est peut-être la première fois qu’ils quittent le domicile pour trois Tout à fait. Pour la majorité.

C.
La majorité, les trois semaines, effectivement, c’est la première fois. C’est parfois aussi le cas pour les petits stages, le stage de découverte de deux jours. On a parfois des enfants qui découchent pour la première fois.

E.
Oui, puisque ce n’est pas évident.

C.
Parce qu’ils sont jeunes et c’est une première expérience importante.

E.
Oui, c’est le début de leur parcours, comme on disait tout à l’heure. Sur ce stage de trois semaines, justement, puis sur tous les autres stages, on parle de trois semaines, est-ce qu’ils sont là ? Mais sur les autres expériences, comment ça se passe la relation avec les familles ? Est-ce que toi, en tant qu’assistante du pôle enfants, vous donnez des nouvelles ou c’est plutôt les jeunes qui passent en direct ? Comment ça se passe ?

C.
Souvent, les enfants appellent quand même leur famille plus ou moins tous les soirs. Nous, on va au moins les contacter deux, trois fois quand même durant les trois semaines parce qu’il y a toujours des informations à leur communiquer, parce qu’il y a parfois aussi des interrogations que nous avons et nous avons besoin d’échanger avec les familles. Et alors, pendant les trois semaines, à chaque fois que j’ai une famille, je leur dis: C’est Christelle, mais ne vous inquiétez pas, tout va bien. Parce que souvent, ils ont peur.

E.
Je comprends.

C.
Pourquoi ils appellent ? Que s’est-il passé ? Non, tout va bien.

E.
Ok, c’est la première phrase à dire. Et ensuite, on développe.

C.
Et ensuite, on développe.

E.
Oui, j’imagine. Si on m’appelait… Et d’ailleurs, c’est la première chose à dire. Moi, je dis toujours: Si vous appelez des parents à un moment incongru. Dites d’abord que tout va bien et ensuite développez, parce que c’est trop prenant. On a beaucoup d’imagination en tant que parents. C’est ça.

C.
Le cerveau va très vite.

E.
Et donc tu les appelles, tu donnes des nouvelles.

C.
Voilà, on donne des nouvelles. Chantal aussi Souvent, on voit des petites photos, des petits messages qui font plaisir.

E.
Ça, c’est cool. En même temps, je pense que c’est vrai qu’ils doivent les voir changer. 23 semaines, je trouve ça beaucoup dans une vie d’ados. C’est long.

C.
C’est long pour ces jeunes.

E.
Et puis pour ses parents aussi.

C.
Et pour sûr, peut-être même plus pour les parents que pour les jeunes.

E.
Ça arrive que les parents t’appellent ?

C.
Dans ce sens-là, non. C’est moins fréquent.

E.
Ils essaient d’appeler les enfants directement.

C.
Ils ont tous un téléphone. Sauf s’il y a vraiment quelque chose… Qui sentait que ça allait pas bien. Si ça va pas très bien, on va nous contacter nous. Mais pour la classe de remis, c’est assez rare quand même.

E.
Oui, peut-être pour les premiers saisirs.

C.
C’est surtout pour les petits stages, les premiers.

E.
En tout cas, on voit que tu as plongé dans ce monde des chiens guides à fond. Justement, est-ce que tu avais envisagé un petit peu tout ce qui se passait à la Fondation Frédéric Gaillanne, où il y a des choses… Est-ce que tu as découvert des choses ou appris des choses, justement, que tu n’avais pas forcément envisagé avant ?

C.
Oui, j’ai été assez bluffée par la complicité qui se crée rapidement entre l’enfant et le chien. Pour avoir des chiens à la maison, je pensais qu’il était difficile qu’il change comme ça d’une première famille à une seconde. Et en fait, les premières fois où j’ai vu la rencontre famille d’accueil enfants, j’ai été assez étonnée de voir qu’à la fin de l’entretien, le chien suit son jeune maître sans presque un regard pour sa famille d’accueil qui pourtant l’a eu pendant deux ans. Et ça, ça m’a assez scotché.

E.
Oui, parce qu’en ayant des chiens à la maison, parfois, on pourrait se dire qu’il faut du temps.

C.
Qu’il faut du temps. Et là, en trois semaines, le chien a compris que c’était cet enfant, que c’est pour cela qu’il a travaillé et a pris un métier. Et oui, j’ai vu des chiens qui emboîtaient le pas de leur jeune maître et OK, c’est parti pour une nouvelle vie, je te fais confiance.

E.
Parce que pendant les classes de remises, au début de la classe, comme aujourd’hui, on est le deuxième jour, même le premier, ils sont arrivés hier, ils n’ont pas de chien encore attitré. Ils sont en plein essai, on les a vus. Par contre, ça se fait rapidement au début de la classe.

C.
Oui, dans les premiers jours.

E.
Dans les premiers jours et après, ils vont faire le reste de la classe de remise avec ce chien. Donc, quand ils retournent dans leur famille, ça fait deux semaines et demi qu’ils ont déjà leur chien.

C.
Le chien, deux semaines et demie, oui. Et c’est comme s’ils se connaissaient depuis de longs mois. C’est assez épatant à voir.

E.
Autant le chien que l’enfant. Je crois que c’est dans les deux sens. Tout à fait. Et par rapport à ces classes de remises, à ton rôle, est-ce que tu avais envisagé… Tu pensais que tu allais être plus proche des chiens ou plus proche des enfants ?

C.
Des enfants ? Oui. Par rapport au poste ?

E.
Oui.

C.
C’est le cas quand même.

E.
Et tu as des chiens à la maison ? Oui. Qu’est-ce que tu as ressenti quand tu as vu ces gros nounours ?

C.
Une grande confiance. Ce sont vraiment des pattes, ce sont des chiens qui n’ont aucune once de méchanceté, qui se donnent corps et âme. Voilà, ils se sont vraiment des boules d’amour.

E.
Et toi, dans ton poste, est-ce que tu es amenée les côtoyer en dehors de quand ils sont avec leur jeune ?

C.
Lorsque nous avons des prises en charge, effectivement, comme je suis là jusqu’à 21h00, c’est moi qui prends la relève des éducateurs. Donc, je vais simplement vérifier que les enfants gèrent correctement les repas des chiens, la mise au les moments de détente.

E.
Tu es garante un petit peu.

C.
Voilà, mais normalement, les éducateurs ont donné toutes les consignes et moi, j’ai simplement à vérifier qu’elles soient respectées. Les enfants sont responsables de leur chien. Moi, j’ai juste le rôle de la surveillante, mais en général, tout se passe très bien.

E.
Et par rapport à ça, tu as reçu une petite formation d’accélérer des éducateurs ou tu as appris sur le tas ? Les deux.

C.
Mais il est né par Je demande quand même conseil aux éducateurs quand il y a un comportement d’un chien pour lequel je ne sais pas trop comment réagir. On a toujours une petite question, un petit conseil à récupérer par ci, par là.

E.
Oui, ils sont juste à côté. Vous partagez quand même pas mal de temps ensemble, je crois, dans l’équipe.

C.
Oui.

E.
Justement, par rapport à ton planning hebdomadaire, comment ça s’organise ? Tu es plutôt avec les enfants, plutôt avec les chiens, plutôt avec les éducateurs, plutôt avec le téléphone ?

C.
Ça dépend si nous avons des prises en charge ou pas. Lorsque nous avons des prises en charge, je suis plutôt avec les enfants.

E.
Comme en ce moment ?

C.
Comme en ce moment. Lorsque nous n’avons pas de prise en charge, je suis plutôt avec l’ordinateur et mon téléphone OK.

E.
Là, c’est des tâches plutôt administratives ?

C.
Administratives. Là, c’est tout ce qui est gestion des dossiers des enfants, mise à jour, rapport téléphonique, rapport du suivi, ce genre de choses.

E.
Ok. Donc, tu as vraiment deux types de semaines, on va dire.

C.
C’est pour cela que je disais que j’étais assez polyvalente.

E.
Oui, parce que si tu es capable de faire des semaines entières avec les enfants, enfin entières, quand les enfants sont là, en tout cas, tu es d’astreinte le soir. Oui. Donc, tu arrives en milieu de journée comme aujourd’hui.

C.
13h30, 21h00.

E.
Et tu fais un peu d’administratif ?

C.
Oui, jusqu’au départ des éducateurs, je fais de l’administratif.

E.
Et ensuite, tu passes sur la partie enfants.

C.
Et ensuite, je change de casquette.

E.
Oui, donc polyvalente, ce mot te va très bien. Est-ce que par rapport à ton métier d’avant, comment tu vois le lien que tu as avec les enfants ?

C.
Il est tout autre. Là, c’est plus une relation basée sur la confiance.

E.
Tu faisais quoi déjà avant ?

C.
J’étais enseignante. Oui. Donc, de temps en temps, il y avait des relations assez conflictuelles avec certains élèves.

E.
Tu étais de quel niveau ?

C.
Collège et lycée. Donc, c’est assez différent.

E.
Donc, tu as quitté l’Éducation nationale pour rejoindre…

C.
La Fondation.

E.
La Fondation. Ok. Donc là, tu as un peu les mêmes âges. Enfin, pas lycée, ils sont…

C.
Oui, ça dépend. Oui, un peu plus petit, 12-18 ans. Collégien. Plutôt collégien.

E.
Mais du coup, tu as un autre rôle dans leur vie ?

C.
Oui, c’est ça. Je ne sais pas trop comment définir ça, mais c’est plus… Je veux pas dire une amie, mais presque une confidente, en fait. Le soir, c’est le moment où ils vont relâcher un peu toute la pression de la journée, etc. Et puis, ils vont avoir davantage envie de discuter, d’échanger, de se confier. Et voilà, je peux aussi être cette oreille attentive, cette personne qui va aider.

E.
Moi, j’ai connu quand j’étais en internat au collège. Ça me fait beaucoup penser à ton rôle auprès d’un enfant, à ce que moi, j’ai pu connaître avec d’autres adultes quand j’étais jeune. Justement, d’avoir un peu ce moment off, musical. Moi, j’étais en plus en chant-études, donc on avait beaucoup de musique autour de nous. Mais vraiment, oui, ce n’est pas la même figure que l’enseignant, en tout cas.

C.
Tout à fait, c’est plus accessible ici par rapport à l’enseignant. En plus, en collège et lycée, c’est peut-être une dizaine d’enseignants par élève. Donc, le lien n’est pas du tout le même.

E.
Et puis, tu as un lien avec une classe.

C.
Avec une classe, pas avec un élève. Là, c’est différent. Sur cette classe de remise, ils sont cinq. Donc, je vais dire…

E.
Pour trois semaines.

C.
C’est un moment bien plus privilégié que pour trois semaines.

E.
Oui, du coup, ce n’est pas la gestion d’une classe, la discipline d’une classe. Pas du tout. Tu enseignes à quelle matière ?

C.
Le français. Le français.

E.
Je vais faire attention à mes mots, alors.

C.
C’est passé. C’est une autre vie. C’est une autre vie.

E.
Et justement, la présence des chiens autour de toi. Toi, tu en avais chez toi. Tu as voulu te rapprocher de la fondation parce qu’il y avait les chiens, pour la cause. Qu’est-ce qui t’a amené à te dire: Je veux je veux être à la fondation ?

C.
Je pense les deux. À la base, c’était cette passion pour les chiens, cette passion pour les animaux. C’est ce qui manquait dans mon ancien emploi, la présence de l’animal. Et ici, j’ai aussi trouvé un but. Ici, on œuvre pour améliorer la vie de certaines personnes et ça a du sens. On contribue à répandre du bonheur. Je veux dire, ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir travailler dans un endroit comme celui-ci.

E.
Et puis on sent le cadre bienveillant, en tout cas, on s’y sent bien comme à la maison, j’ai envie de dire.

C.
Oui, c’est un peu ça.

E.
C’est une grande famille, la famille de la fondation. J’arrive un petit peu vers mes questions de fin. Je me demandais s’il y a un moment où tu as été bluffée par un chien de la fondation qui reste un peu un souvenir marquant pour toi.

C.
Oui, j’ai été bluffée par une chienne qui s’appelle Raphia, qui a été remise à une jeune fille parce que cette chienne a tout de suite compris combien cette jeune fille avait de difficultés Et c’est tout de suite… Comment expliquer ? Elle s’est rendue disponible et malgré peut-être ses 40 kilos, c’était une peluche. Et Lucie, la jeune fille, a Elle a pu tout de suite en faire ce qu’elle voulait, c’est-à-dire que Raphia, 40 kilos, s’arrêtait dès que Lucie ressentait une faiblesse et avait besoin de prendre le temps. Elle s’est tout de suite rendue compte que Lucie avait besoin de calme, de tranquillité, alors qu’elle aurait pu, pas la faire tomber loin de là, aller plus vite ou la bousculer un petit peu, mais pas du tout. Raphia, elle s’est mise… À la hauteur de… À la hauteur, elle s’est mise sur la même vitesse que Lucie, elle attendait. Et le lien s’est créé tout de suite, comme si c’était une évidence. Et ça, C’était lors d’une pré-classe où Raphia avait été attribuée à Lucie pour la semaine. Et à la fin de la pré-classe, Céline a dit à la famille, à Lucie: Mais en fait, tu vas revenir en classe, mais ce sera pour Raphia.

C.
Parce que parce que c’est une évidence, ce sera elle.

E.
Oui, alors que d’habitude, la préclasse, c’est un chien pour la préclasse et ce n’est pas forcément le chien définitif.

C.
Tout à fait, ce n’est quasiment jamais le chien définitif. Le principe. Mais là, c’était comme si elle s’attendait depuis toujours.

E.
Leurs chemins se sont enfin croisés. C’est ça.

C.
Et à la fin de cette préclasse, j’ai même dit à Lucie en bilan: Ton visage, il a changé. Tu es arrivé lundi, tu étais crisp. Frappé. Et là, le vendredi, ton visage est devenu tout lisse. Tu es apaisé. Et c’est un peu le chien miracle.

E.
On me parlait ce matin aussi avec Marina d’une jeune qui était arrivée en disant pour la stageouverte. Je n’aime pas les chiens. Je ne suis pas là pour les chiens, je suis là pour faire plaisir à mes parents.

C.
Oui, je vois très bien de qui vous parlez.

E.
Qui justement avait pleuré dans la voiture pour ne pas venir.

C.
Et qui a apparemment pleuré dans la voiture en repartant pour ne pas partir. Tout à fait. C’est notre petite Marseillaise qui aujourd’hui est accompagnée d’une formidable chienne qui s’appelle Swing. Et toutes les deux forment un binôme épatant aussi.

E.
Et c’est ça que toi, tu dois… En voyant les enfants évoluer du premier contact, on va dire, parce qu’il y a quand même souvent quelques années qui se passent entre le premier contact et la remise, c’est de les voir évoluer. Bien sûr, ils grandissent, ils mûrissent parce que ce sont des enfants. Et en en même temps, ils s’épanouissent auprès de leur chien. Ça, ça doit être particulier. Et comme tu disais, tu leur fais un bilan aussi en fin de… C’est toi qui fais le bilan avec Chantal ? Comment ça se passe ?

C.
Alors, soit c’est Chantal et les éducateurs, soit c’est moi et les éducateurs. Ok.

E.
Selon qui est disponible, vous prenez le relais toujours. C’est ça. L’objet de ce bilan, c’est de leur faire un retour ?

C.
Voilà, un retour sur le stage. Comment ils l’ont vécu, ce qu’ils ont ressenti, est-ce qu’ils se sont sentis à l’aise, est-ce qu’ils ont envie d’être accompagnés par un chien guide. Et on écoute l’enfant, on écoute la famille. Et ensuite, nous, nous faisons aussi un retour, ce qui s’est passé durant le stage. Est-ce qu’il y a des points à approfondir ? Est-ce qu’il y a des choses, au contraire, qui sont acquises ? Et enfin, qu’est-ce que l’on peut proposer pour l’avenir ?

E.
Donc, c’est l’occasion de reproposer une classe de découverte. Ça peut. De reproposer une pré-classe.

C.
Une pré-classe ou directement une visite au domicile de la famille.

E.
Pour poursuivre le chemin vers la classe de remise.

C.
Pour poursuivre tranquillement. Oui, oui.

E.
Donc oui, c’est un moment… J’imagine que les familles retrouvent leur jeune et sont un peu dans un moment d’hésitation.

C.
Oui, il y a un petit moment de doute, de flottement, parce qu’ils arrivent et ils passent rapidement en bilan. Donc, ils vont découvrir en direct comment le jeune a vécu le stage et ce qu’il a pensé de cette expérience.

E.
Ça doit être vraiment… Ils doivent tellement attendre ça depuis longtemps. Oui, tout à fait. C’est sûr que d’avoir vraiment… Et puis en plus, eux, ils savent pas forcément tout ce qui s’est passé. J’imagine que le jeune, quand il les appelle durant les classes, ils disent pas tout.

C.
Je pense Ça, je ne le sais pas parce que les enfants, souvent, passent leur appel téléphonique en chambre. Mais j’imagine bien que les parents ne savent pas tout.

E.
Mais oui. Et du coup, découvre… Moi, j’imagine que de toute façon, ça se passe assez bien. Il n’y a jamais eu de mauvaises prises en charge ?

C.
Non, toute prise en charge est une expérience, même si elles sont différentes.

E.
Il me reste à te poser quelques questions. Est-ce que tu peux nous confier ton pire et ton meilleur moment que tu as passé au sein de cette fondation ?

C.
Je vais commencer par le pire pour finir sur le meilleur.

E.
Exactement, c’est ce que je propose à chaque fois.

C.
Le pire, encore, c’est un…

E.
Un doux pire.

C.
Un doux pire, un gentil pire. C’est de temps en temps, il arrive que les chiens soient malades. Et lorsque c’est le cas, il y a des petites surprises en chambre qu’il faut rapidement nettoyer avant que le jeune marche de dents. Il faut être réactif quand cela arrive, même si cela arrive rarement.

E.
Ça peut arriver.

C.
Ça peut, c’est déjà arrivé. Comme nous, ils sont des êtres vivants, donc il leur arrive d’être malades. Il y ce petit désagrément, parfois.

E.
Il faut intervenir, tu disais, juste avant que les jeunes qui ne voient pas forcément ce qui se passe…

C.
Voilà, parce que les jeunes vont sentir, vont entendre qu’il y a parfois un problème, mais par exemple, ils peuvent ne pas voir et marcher dedans, renverser quelque chose ou ouvrir la porte dedans, ce qui étale bien. Oui. Bientôt. Voilà, donc ça, ce n’est pas très agréable, mais Ça reste un doute, Pierre.

E.
Et pour le meilleur moment ou les meilleurs moments ?

C.
C’est plutôt les meilleurs moments et ça va être souvent le jour de la remise, le dernier jour, lorsque les parents viennent récupérer leur enfant au bout des trois semaines et le nouveau membre de leur famille. Ça, c’est magique. C’est un moment où on pleure beaucoup. Il y a beaucoup de moments où on pleure beaucoup, en fait. Celle-ci. Il y a aussi un très beau moment, c’est la remise officielle lors des journées portes ouvertes. Ça, c’est magique. C’est une magnifique cérémonie où on va remettre officiellement le chien guide à l’enfant avec la famille d’accueil aussi qui monte sur scène, qui échange avec les familles. Et ça, c’est toujours un grand moment d’émotion.

E.
Je l’ai encore manqué cette année, mais promis. L’année prochaine. L’année prochaine, en plus, Marina m’a bien rappelé que c’était les 10 ans, je serai là.

C.
C’est obligatoire. C’est vraiment des journées qui restent en mémoire. Et ensuite, il y a des moments aussi d’émotion. C’est, par exemple, ça peut être le soir, lorsque la journée est terminée, tout le monde est parti. Et je vois qu’il y a un enfant qui reste un peu au salon et qui fait un câlin à son chien. Et ça, c’est des moments de douceur. Et un chien, peut-être, qui pose sa tête délicatement sur le pied de son jeune maître. Mais c’est beau. C’est une relation qui est naissante, mais qui est bel et bien là.

E.
Qui existe. Qui existe. Et on le sait qu’ils l’attendent. Je pense que tu dois sentir aussi chez ces jeunes cette impatience.

C.
Chez les jeunes, énormément. Dès le premier stage. Parfois, c’est un rêve qu’ils ont depuis longtemps, mais ils attendent leur 10, 11 ans pour pouvoir enfin venir. Et c’est un rêve à concrétiser.

E.
C’est sûr qu’elle est bien cette barrière de l’âge qui est brisée grâce à la fondation. On peut avoir son chien en étant mineur. Et à la fois, il faut être assez grand mineur pour pouvoir y avoir le droit. Je sais qu’il y a beaucoup de jeunes enfants qui en rêvent et qui n’attendent qu’une chose, c’est de grandir pour pouvoir s’épanouir, même s’il leur reste encore plein de choses à apprendre avant. Ça fait partie de la perspective et de l’évolution qu’ils souhaitent pour pouvoir gagner en autonomie, notamment.

C.
Tout à fait, oui. C’est le chien guide, c’est un tremplin sur un avenir qui sera plus doux et qui sera meilleur pour eux. Peut-être faciliter avec l’arrivée du chien.

E.
Avec un garant de ne pas avoir de solitude aussi. Je crois que c’est très important.

C.
Un meilleur ami.

E.
Un meilleur ami, comme tu disais. Écoute, je te remercie Christelle pour toute cette histoire. Je suis ravie, en tout cas, d’avoir découvert ta reconversion. Je pense que tu ne regrettes rien. Non, pas du tout.

C.
Si c’était à refaire, je le referai tout de suite.

E.
D’avoir trouvé un rôle un petit peu différent auprès de ses enfants et à la fois beaucoup plus épanouissant, il me semble. En tout cas, dans ton histoire.

C.
C’est le cas. Merci beaucoup. Merci à toi, Estelle.

E.
À bientôt. À bientôt. Et voilà, c’est la fin de cet épisode. Et vous l’aurez deviné, Christelle parle bien de Léana de l’épisode 71 précédent en évoquant la jolie Marseillaise et sa chienne Swing. Si vous avez apprécié cet épisode sur l’accompagnement des jeunes vers la remise de leur chien guide, je vous conseille d’écouter l’épisode 53 avec Florine, qui nous explique comment l’association Acadia accompagne les jeunes diabétiques dans la remise de leur chien d’assistance. De mon côté, je vous dis à très bientôt pour le prochain épisode sur l’univers méconnu des chiens guides d’Avray.

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