Dans ce 20Ăšme Ă©pisode, je vous prĂ©sente Cyrielle, qui est famille d’accueil pour l’école des chiens guides de Paris depuis des annĂ©es, et plus rĂ©cemment la maman de 2 jeunes enfants. Depuis le dĂ©but de son engagement, Cyrielle a vĂ©cu de belles aventures et est devenue maman, sans pour autant laisser son rĂŽle de famille d’accueil. Mais comment gĂ©rer son rĂŽle de jeune maman et de famille d’accueil, tout en ayant un travail prenant ? Cyrielle nous raconte les dĂ©buts de sa vie de famille d’accueil alors jeune cĂ©libataire, puis comment aprĂšs une pause forcĂ©e, elle a adaptĂ© son organisation avec l’arrivĂ©e de ses jumeaux. Elle revient aussi sur les similitudes et les avantages d’avoir appris Ă  Ă©lever un futur chien guide, avant d’Ă©lever ses deux petits garçons. Enfin, on parle Ă  nouveau de Loya, comme dans les Ă©pisodes 11, 12 et 13, puisque c’est grĂące Ă  elle que Cyrielle et Arthur se sont rencontrĂ©s !

Retrouvez ci-dessous une retranscription synthétique avec plein de photos :

Est-ce que tu peux te présenter rapidement ?

Je m’appelle Cyrielle, je suis une professionnelle dans le secteur du handicap : je travaille dans les plaidoyers pour essayer d’amĂ©liorer les politiques publiques pour une sociĂ©tĂ© plus inclusive et accessible Ă  tous. Par ailleurs, je suis maman de petits jumeaux qui ont 3 ans et demi.

Pour bien comprendre, comment les chiens guides d’aveugles sont arrivĂ©s dans ta vie ?

Par le biais de mon travail oĂč je m’occupais du handicap, au dĂ©tour d’une conversation, je me suis rendue compte qu’une de mes collĂšgues allait rĂ©guliĂšrement Ă  l’école de Paris pour promener les chiens guides le week-end. Ayant toujours eu des chiens (jusqu’à une quinzaine) c’est quelque chose qui me manquait tellement Ă  Paris, et ça a Ă©tĂ© la dĂ©couverte. J’ai assistĂ© Ă  la rĂ©union des familles d’accueil et dĂ©posĂ© mon dossier immĂ©diatement en 2007.

Trois mois aprĂšs, j’ai accueilli Flynt, un croisĂ© labrador golden sable, avec un stress monstrueux de peur de ne pas y arriver, un peu comme quelqu’un qui apprend qu’elle va ĂȘtre maman (apprĂ©hension que je n’ai mĂȘme pas ressentie en devenant maman ensuite !). Et puis en Ă©changeant avec d’autres familles d’accueil et avec l’accompagnement de l’école, tout s’est bien passĂ©. Flynt est restĂ© au total 2 ans avec moi, car il a eu quelques problĂšmes de santĂ© entre-temps.

Je n’ai eu aucun questionnement pour renouveler l’aventure, j’ai organisĂ© ma vie autour de ça, mĂȘme en tant que jeune cĂ©libataire, donc ce n’était mĂȘme pas un sujet. J’ai donc accueilli Hippy (berger blanc suisse), puis Irus (flatcoat retriever), Joslo (labrador roux), Loya et Manza des bergĂšres allemandes, puis Jixie (golden retriever) et aujourd’hui Rykka (bergĂšre allemande).

Je suis donc toujours famille d’accueil, mĂȘme si j’ai eu une interruption pendant mon aventure avec Manza qui avait eu un problĂšme de suspicion de parasites, situation risquĂ©e pour moi Ă  l’époque puisque j’étais enceinte de mes jumeaux. J’ai donc passĂ© le relais, puis j’ai eu les jumeaux, et Jixie est arrivĂ©e vers leurs 10 mois. Ce n’était pas un chiot car elle avait dĂ©jĂ  eu une maĂźtresse, elle Ă©tait calme et avait une de ces patiences d’ange avec eux ! Elle est restĂ©e un an, et je me posais beaucoup de questions sur la rĂ©action des garçons Ă  son dĂ©part, et en fait ils sont dĂ©concertants d’acceptation, ils ont juste dĂ©crit son absence.

Quand Rykka est arrivĂ©e Ă  3-4 mois, les garçons avaient 2 ans et demi et ça a Ă©tĂ© autre chose. Il fallait Ă©viter l’effet meute, qu’elle ne les prenne pas pour des chiots mais bien pour des humains. De mĂȘme avec les enfants, en leur expliquant les rĂšgles de vie avec un chiot. Comme avec Jixie, Rykka m’accompagne Ă  la crĂšche pour les emmener et les chercher. La seule difficultĂ© avec un chiot a Ă©tĂ© l’apprentissage de la propretĂ© tout en ayant les garçons Ă  gĂ©rer, mais finalement ça s’est bien passĂ©. Ayant Ă©tĂ© Ă©duquĂ©e avec des chiens, je ne voyais pas non plus mes enfants sans chien, c’est trĂšs bien pour eux aussi, c’est structurant surtout quand on les implique aussi dans l’éducation.

Alors il faut un peu d’organisation pour les sorties de la crĂšche, avec mon sac de fille, mon sac d’ordinateur, la chienne et la poussette double. Mais aussi il faut prĂ©voir de multiplier les sorties car la dĂ©tente du chien guide ne peut pas se faire sur l’aire de jeux des enfants. Autre conseil : bien distinguer les jouets des enfants de ceux du chien pour Ă©viter les confusions ! Surtout bien poser les bases du “non” et du “pas toucher”, mais avec les pouic-pouic au sol
 Bien sĂ»r, ne pas laisser un enfant seul avec un chien, comme pour tous les autres chiens.

Ces deux rĂŽles de famille d’accueil et de maman sont compatibles selon notre fatigabilitĂ©, je pense que c’est bien d’avoir Ă©tĂ© famille d’accueil avant d’accueillir en mĂȘme temps un enfant, mĂȘme si tout est possible, mais il nous manque tout de mĂȘme une partie des donnĂ©es.

D’ailleurs, est-ce qu’il y a quelque chose que tu as dĂ©couvert avec les chiens guides ?

Alors que j’avais connu petite une culture de l’éducation canine avec la domination par la peur, l’éducation bienveillante des chiens guides Ă  l’école m’a super bien convenu. En fait, j’ai conscientisĂ© des mĂ©canismes que j’utilisais et qui marchaient bien, de maniĂšre mĂ©thodique. L’observation et l’analyse des besoins fonctionnent en effet mieux, chez le chien ou l’enfant, la communication non verbale est la mĂȘme, d’ailleurs j’ai pu le faire avec les enfants.

As-tu fait une rencontre exceptionnelle grĂące aux chiens guides ?

Sans surprise, Arthur, le maĂźtre de Loya dont j’ai Ă©tĂ© la seconde famille d’accueil. On s’est tout de suite bien entendus, les enfants avaient 8 mois, et on a vraiment sympathisĂ©. Il m’a contactĂ© avant de publier la vidĂ©o de son refus d’accĂšs Ă  Monoprix, qui a Ă©tĂ© trĂšs dure pour moi, d’une part pour Loya, aussi pour Arthur, mais Ă©galement pour tout mon engagement professionnel qui Ă©tait bafouĂ©. Suite Ă  cet Ă©vĂ©nement et aux rĂ©unions qui s’en sont suivies, j’ai dit Ă  Arthur qu’il fallait qu’il mette ses qualitĂ©s de communicant au service du collectif. Depuis il a intĂ©grĂ© diffĂ©rentes structures, et on se croise professionnellement avec Loya !

Pour finir, quel est ton meilleur moment avec les chiens guides ?

Tout plein, car ce n’est que du bonheur ! Peut-ĂȘtre avec Irus, qui attendait tous les matin ma cheffe devant l’ascenseur pour la conduire Ă  son bureau, tout en vocalisant !

Merci beaucoup Cyrielle pour ton temps et ton tĂ©moignage de famille d’accueil et de maman de jeunes enfants  ! A trĂšs bientĂŽt pour une balade avec tout ton petit monde !

RĂ©pondre

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Un commentaire sur “🩼20 – Cyrielle – Accueillir un chien guide avec des jeunes enfants