J’en ai déjà un peu parlé dans mon premier article, mais il est vrai que je ne vous ai pas expliqué tout à fait ce qu’est une famille relais pour l’instant et son rôle auprès des futurs chiens guides et de l’école des chiens guides de Paris. J’ai un peu hésité à vous faire cet article parce que dans les faits l’école de Paris ne recherche plus de famille relais actuellement, ayant a priori un nombre suffisant (mais le mieux est de leur demander), mais il me semblait tout de même important de vous expliquer mon propre rôle en tant que famille relais !
Une famille d’accueil temporaire
Être famille relais, c’est comme être famille d’accueil pour l’école des chiens guides de Paris, mais sur des périodes plus courtes et selon les besoins de l’école. Le principe est de prendre le relais principalement des familles d’accueil qui seraient indisponibles de manière exceptionnelle, mais pour de multiples raisons (vacances, événement particulier, etc.). Dans ce cas, la famille d’accueil prévient en amont l’école du besoin d’un relais, et l’école me contacte moi-même ou une autre famille relais pour accueillir le loulou.
Ainsi, l’école fait appel aux familles relais comme moi pour assurer la continuité dans l’éducation du futur chien guide en famille d’accueil, grâce aux codes d’éducation que nous partageons, tout comme l’objectif final que ces loulous deviennent chiens guides d’aveugle. En ce sens, les familles relais suivent la même réunion d’information que les familles d’accueil, comme l’ont raconté Charlotte et Tom.
Suite à ce premier contact avec l’école, j’ai pu déposer mon dossier de famille relais (on peut être d’ailleurs être famille relais après ou avant avoir été famille d’accueil). Je suis alors bénévole et l’école prend en charge les croquettes et les frais vétérinaires éventuels du futur chien guide confié, comme une famille d’accueil. Les futurs chiens guides en relais m’accompagnent autant au bureau, aux courses, aux fêtes de famille, au cinéma, chez mes parents, en train, en voiture, en bus, en vacances…
Une capacité d’adaptation indispensable
Une des particularités de ce rôle de famille relais est la capacité d’adaptation associée car ce n’est jamais le même futur chien guide ! Généralement, le loulou n’est pas tout petit puisque la famille d’accueil s’assure de pouvoir l’accueillir de manière continue les premiers mois. Cependant, il arrive qu’un imprévu vienne chambouler l’organisation, et que le futur chien guide soit confié même tout jeune à une famille relais, comme cela a été le cas pour Onyl qui n’avait que 4 mois. Mais les loulous peuvent être de tout âge, voire même être adultes et déjà guider leur maître au quotidien. C’était le cas de Folio ou de Fonda qui guidaient déjà au quotidien mais nous avaient été confiés sur demande de leur maître.
Il ne faut pas uniquement s’adapter à l’âge, mais aussi au stade d’éducation puisque même s’il y a des objectifs au fur et à mesure des mois d’éducation, chaque futur chien guide reste un individu. Les premiers jours du relais me servent à faire connaissance avec le loulou, connaître son rythme (notamment au niveau des besoins), ses acquis, ses points en cours d’apprentissage, ses éventuelles réticences ou au contraire attirances, ou encore à ses goûts en matière de friandises et de jeux. Même si depuis deux ans maintenant, la fiche de liaison entre la famille d’accueil et la famille relais mise en place à l’école de Paris facilite grandement cette phase de connaissance avec le futur chien guide.
Les périodes en famille relais sont aussi l’occasion pour l’école de placer un futur chien guide dans une situation qu’il ne rencontre pas dans son quotidien avec sa famille d’accueil. Cela peut être par exemple un futur chien guide qui ne va pas habituellement au travail avec sa famille d’accueil (qui travaille à domicile ou ne travaille pas ou plus), qui n’a pas l’habitude de prendre les transports en commun (peu ou pas fréquentés par leur famille d’accueil au quotidien), qui évolue dans un environnement peu urbain, ou encore qui fréquente très peu d’enfant en bas âge.
Autant de situations qui ne font pas partie du quotidien du futur chien guide dans sa famille d’accueil mais dans lesquelles il doit se sentir bien dans ses pattes. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’un futur chien guide n’a pas forcément de famille relais attitrée, puisque toute occasion de relais permet de placer le loulou dans une situation qui lui est moins familière. L’école choisit donc chaque fois la famille relais en fonction du chien, de son évolution dans l’éducation, mais aussi des situations dans lesquelles elle souhaite le voir évoluer temporairement. Il arrive aussi que les périodes en famille relais ne soient pas forcément reliées à une indisponibilité de la famille d’accueil, mais permettent justement de tester le futur chien guide sur des points précis identifiés par l’école, dans un autre contexte que sa famille d’accueil. Ces défis représentent pour moi comme des petites missions d’éducation qui sont toujours intéressantes à relever, comme l’expliquait Marie avec Jixie à qui elle devait apprendre à ne pas sauter.
Une durée très variable et à la carte
Quand je raconte mon engagement de bénévole auprès de l’école de Paris, j’avoue simplifier le discours au premier abord en me décrivant comme famille d’accueil. La plupart des gens que je croise ignorant tout de l’éducation d’un chien guide d’aveugle, il est plus simple d’expliquer qu’ils naissent au sein de l’école et y passe quelques mois, puis sont confiés à une famille d’accueil pour une année, et enfin rentrent en éducation pour apprendre concrètement à guider avant d’être remis à leur maître déficient visuel. Ces étapes représentent déjà beaucoup d’informations, et il est plus simple d’expliquer que le futur chien guide est dans son année en famille d’accueil auprès de moi-même. Bien sûr, je ne raconte cela qu’aux personnes que je ne connais pas ou peu, les autres étant au courant que je n’ai pas de chien au quotidien !
Dès que j’explique que je ne les ai que temporairement lorsque l’école a des besoins, outre la question “c’est pas trop dur quand il part ?” dont je parlerai plus tard, on me demande souvent pour combien de temps je les ai. Et bien c’est tout à fait à la carte, pas selon mes disponibilités mon côté bien sûr (“alors je prendrais un labrador noir de 8 mois pendant deux semaines s’il vous plait !”), mais selon les besoins de l’école qui sont par définition variables. Comme expliqué plus haut, cela peut correspondre à la durée d’indisponibilité de la famille d’accueil, ou moins si l’école en profite pour faire faire un stage au futur chien guide. Cela peut être continu, et parfois discontinu si le loulou a un stage au milieu justement. Par contre, en tant que famille relais, je ne suis pas conviée aux réunions de travail qui sont faites par les familles d’accueil afin de les coacher dans l’éducation du futur chien guide.
Ainsi, pour répondre à la question “pour combien de temps ?” La durée minimale est celle d’un week-end (du vendredi soir au lundi matin) comme c’était le cas pour mon premier relais avec Meïka, ou encore pour Milia, Mayotte, Olfi, et Folio sur certains relais. Le plus long relais que j’ai eu était pendant l’été, avec la miss Nollie que j’ai eu plus d’un mois. Même si en cumulé c’est Nox que j’ai eu le plus longtemps, mais en plusieurs fois. Ainsi, c’est selon les besoins de l’école, de plusieurs jours à plusieurs semaines. Cependant, pour chaque demande de relais nous connaissons la durée, ce qui nous permet de nous engager (et d’avoir la quantité de croquettes correspondantes !). C’est assez déboussolant en général pour les personnes qui m’interrogent, mais c’est la réalité, et c’est d’autant plus la joie quand l’école nous sollicite pour accueillir un futur chien guide.
Je ne regrette pas le rôle de famille relais aujourd’hui, qui me permet d’être engagée et d’accueillir des futurs chiens guides de manière temporaire, ma situation professionnelle ne me permettant pas de m’engager sur toute une année en tant que famille d’accueil. Cela demande beaucoup d’adaptations selon le futur chien guide, son âge, son caractère, son stade dans l’éducation, mais cela permet aussi de voir beaucoup de profils de futur chien guide différents. Cela me permet aussi de rencontrer des personnes formidables et de passer des moments très sympathiques avec, qu’elles soient familles d’accueil ou relais, et même au sein des maîtres de chien guide d’aveugle 🙂
Bonsoir
Que deviennent les chiens non « retenus »?
J ai eu la chance d adopter 1 golden retriever qui a fait fait l honneur de partager et de faire partie de notre famille duant 13 ans.
Belle continuation
Veronique
Bonjour, selon les situations et les raisons de leur réorientation, ils sont adoptés par leur famille d’accueil comme pour Noupi, ou par une autre famille comme pour Nouméa 😉